Soleil couchant
coulé en douceur sur le papier
ce fut un après-midi d’aquarelle
eau claire et pigments jolis
rêverie et souvenirs mêlés
s’y baigner encore ensemble, ma belle
Soleil couchant – aquarelle de ma fille Zoé
Atardecer
Le frère vespéral du matinal, ce joli mot castillan. L’instant où le soleil se faufile vers l’ultime ligne de l’horizon. Il nomme le coucher de l’astre comme le crépuscule.
Atardecer, atardecer, atardecer
Je le préfère un peu à son presque jumeau car il offre deux roulements de r, lui.
Atarrrdecerrr
Parfois je les roule trop et mes amis espagnols en rient.
À la suite de son a initial, se pointent les cinq lettres qui signifient tout à la fois tard, l’après-midi et le soir.
Atardecer
Comme un souffle de lumière lancé à la nuit qui s’installe sans tarder.
La noche et ses mots murmurés et ses rythmes secrets.
Comme tant et tant d’autres Marseillais, ils sont venus passer la fin de journée sur les pelouses des plages du Prado et n’ont pas oublié leurs instruments. Marc à la contrebasse, Bruno au xylophone et Pascal au djembé ont joué face à la mer. Quelques copains les accompagnaient. Tandis que les derniers baigneurs profitaient de la tiédeur du soir, ils sont restés à partager musique et vin rosé bien après la disparition du soleil derrière les îles du Frioul.
Prendre le temps de laisser le soleil d’hiver jouer à travers les branches et le feuillage. L’invitation est signée Nobuto Suda, musicien japonais établi à Kyoto.
https://soundcloud.com/nobutosuda1101/winter-sunshine-filtering
Voici son tout dernier opus, où s’écoute le « temps calme » qu’il fait à Kyoto, où « rien ne se passe ».
https://soundcloud.com/nobutosuda1101/the-weather-of-the-day-was-too
Avec Nobuto Suda, nous avions voyagé jusqu’aux pieds du Mont Fuji. C’était en novembre dernier.
Une pensée pour mon ami poète Francis Royo, amoureux du Japon et peut-être un peu dans le dur ces dernières heures… c’est ce que je ressens en lisant son dernier Dires :
« sagesse de l’arrachement. folie de la conscience. qui dois-je donc étouffer pour m’avouer ainsi. cruauté bel œil d’or »