Shanghai est un sent bon

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Dans le taxi qui te ramène à l’aéroport de Pudong tu aperçois les arches géantes du grand pont blanc franchi il y a un mois dans l’autre sens
heureux de tout ce que tu as vécu et vu et appris depuis
saisi aussi par le mal du pays
sans doute las d’étouffer dans cette ville si polluée si peu lumineuse si peu apaisée

dans cet ultime embouteillage tu t’amuses aussi de ces petites boules blanches roses et vertes qui trônent sur un socle en plastique près du pare-brise avec leur deux pompons mauves pour chasser les mauvais esprits
il y a du liquide dedans
ce n’est pas de l‘eau bénite
peut-être un sent bon un désodorisant bienfaisant
dehors l’air est déjà chargé de son lot de particules fines et de mauvaises odeurs
tu t’en vas et te dis que ça va être bon de changer d’air.

Feuilletons-radio, étonnez-nous !

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#journeemondialedelaradio
le hashtag a fleuri ce lundi sur Twitter
d’ordinaire je me tiens à distance de ces messes
artificielles
désincarnées
sans intérêt
mais là, pas le même feeling
parce que la radio
plus de trente ans de ma vie qu’elle résonne fort et fait sens
mondiale donc cette journée
alors j’ai ressorti de l’ordi un souvenir sonore
ramené l’automne dernier de Shanghai
depuis l’intérieur d’un taxi
branché sur un feuilleton radiophonique

n’ai rien compris du tout
of course
mais ai bien observé le visage du chauffeur
tandis qu’avançaient la voiture et l’épisode
le vivait intensément
entre froncements de cils et sourires

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me suis souvenu des dames d’un certain âge
dans mon quartier de Marseille
étaient abonnées à leurs feuilletons
ne loupaient pas un épisode
c’était un rendez-vous important de leur journée
en ai oublié les noms
l’INA m’en a rappelé quelques uns
Noëlle aux quatre vents
San Antonio

et puis mon ami Fañch Langoet
mémoire vivante de la radio
m’a parlé de sa grand-mère
elle écoutait 51, rue courte sur Radio Luxembourg
La Famille Duraton aussi
lui assis sur ses genoux

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– et aujourd’hui lui ai-je demandé ?
– pas grand chose hormis le Feuilleton de France Culture
quotidien du lundi au vendredi
pour lequel la chaîne ne fait pas grande publicité …
et pourtant
cette Amérique de Kafka
entre autres rendez-vous du soir
elle en vaudrait bien de la promo, non ?

suis pas un penseur de la radio
loin s’en faut
mais peut-être y aurait-il quelque chose de beau
d’intelligent
de sensible
à creuser et créer dans le filon du feuilleton
quelque chose d’utile aussi
à feuilletonner et feuilletonner encore
avec de belles histoires
de la mise en haleine
de l’étonnement
des rendez-vous d’écoute et de partage
ça nous changerait de la fade et triste radio filmée
dont il paraît que c’est moderne et tout et tout
que c’est l’avant-garde de l’audiovisuel
peuchère …

en attendant
le podcast est là et bien là
et je ne m’en prive pas

Binge Audio et Julien Cernobori par exemple
ont créé chaque jour le désir d’être en même temps
aujourd’hui et le lendemain
pour suivre leur Super Héros
Hélène elle se prénomme

vivement le 21 mars
pour découvrir le deuxième personnage exceptionnel
de ce très beau feuilleton
ce sera un jeune homme

Shanghai #1上海 : dans le taxi

Ce matin, pour éviter d’être trempé par la pluie tiède mais nourrie qui arrosait Shanghai, j’ai pris le taxi. Dépaysant. Un peu stressant aussi, malgré la musique, parce que les Chinois conduisent au klaxon. Les piétons passent après. Et le code de la route bien après.

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La voix que vous venez d’entendre à la radio est celle d’une animatrice qui dispense des conseils santé. En l’occurrence ce conseil alimentaire :  il est recommandé de manger des aliments amers, pour chasser l’humidité qui est en soi.

Selon le site d’info french.news.cn, 50.000 taxis circulent à Shanghai. Jour et nuit, ils nourrissent eux aussi le flot gigantesque du trafic de la capitale économique de la Chine.

Sénégal # 9 L’heure de quitter l’Afrique

Voici venue l’heure redoutée du retour vers la vieille Europe…
A chaque fois, le coeur serré, il faut dire au revoir aux amis et prendre le taxi vers Dakar, vers l’aéroport.

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Arrivés à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, survient l’heure triste d’une énième coupure avec cette Afrique tout à la fois bouleversante, désespérante et enthousiasmante.