Peupliers peuplés de pies –
parfois passe le ponant,
parfois la paix
Pauvres pioupious de passage –
parfois perce la pluie,
parfois la paix
Par dessus nos pauvres plis –
parfois pousse la plaie,
parfois la paix.
Peupliers peuplés de pies –
parfois passe le ponant,
parfois la paix
Pauvres pioupious de passage –
parfois perce la pluie,
parfois la paix
Par dessus nos pauvres plis –
parfois pousse la plaie,
parfois la paix.
Sous le vent déchaîné
le sémaphore se tait
il laisse la mer parler
ni brigands ni contrebandiers
à guetter de là-haut
comme au bon vieux temps
en secret les gabians
observent apaisés
les rochers débarrassés
des pêcheurs à la ligne
tant mieux pour les poissons.
Qu’en entendent-ils du mistral les disparus il fait danser les mouettes écumer les flots hurler trembler les fenêtres de ma chambre qui fut ton bureau Maman l’entends-tu toi dis ce vent de folie le sentent-ils les morts pousser et pousser encore les dalles de leurs tombes s’engouffre-t-il dans les fissures délaissées les pots de fleurs les ex-voto les plaques aux mots offerts qui tapent sur le marbre en perçoivent-ils les claquements et ces cendres dispersées au jardin du souvenir qu’en reste-t-il lorsque le vent se déchaîne et nous vrille la tête avec toutes ces pensées sombres tu peux me dire Maman ?
« … Mistral mistral mistral
On voudrait bien que tu t’arrêtes … »
Comme de larges voiles
offertes au ciel
se racontent leurs rêves
de lendemains sûrs
sans rafales ni blessures
leurs danses amples
caressent le ciel du soir
et de leurs voix rondes
se moquent des drapeaux
Fendent l’air en triangle
les grues cendrées
de retour vers le nord
parfois font demi-tour
puis repartent à l’endroit
ivres sans doute de tant d’oxygène
de tant de caresses aux nuages
les salue et les envie, ces voyageuses
frileuses et courageuses
côtoient les vents et les courants
ne redoutent que les aigles
épousent les saisons
À rien ne se résoudre
Dans le vent se dissoudre
Caresser la foudre
L’escampette et la poudre.
Tout prendre
Hurler aux cendres
Choisir de fendre
Oser s’y rendre.
Ouvrir ses bras
S’y glisser sous les draps
Recommencer
Sans se presser.
Il était une nuit
Il sera une nuit
Sans bruit
Y semer des fruits.
Blog en jachère. Nécessaire pause avant que le vent se lève à nouveau. Reviendrai dans quelques jours ou plus tard. Je vous laisse avec les oiseaux. Par ordre d’apparition, le Venturon Montagnard, l’Huitre Pie, la Grive dorée, le Troglodythe mignon et l’Océanite Tempête. Prenez soin d’eux. Pouvez en enregistrer vous aussi et me les garder au chaud pour quand je reviens…
Juste avant la tombée du jour, ai croisé Serge, 57 ans, en plein entraînement dans les rafales de vent d’est, sur les plages du Prado. Me suis approché pour voir son cerf-volant de plus près, attiré par cette large tache noire et jaune dans le gris du ciel, qui m’a évoqué celui de Shanghai où volent tant de cerfs-volants.
À Mbour, la vie quotidienne est rythmée par l’appel à la prière lancé par le muezzin, cinq fois par jour. Ce soir-là, il y avait du vent dans les palmiers, venu de la mer toute proche. Nous avons cru à un orage imminent. Mais il n’a pas éclaté au-dessus de la ville. Le vent s’est calmé dans la nuit et lorsque le muezzin s’est mis à lancer son premier appel du matin, plus un souffle n’agitait la palmeraie. Est resté le souvenir de cette jeune femme frôlant les murs chauds des maisons, en bas dans la rue peuplée de sable et d’ombres.