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Transoxiane, un roman fada
Fada. Fou en langage marseillais. Fada, proche de Dada, ce mouvement artistique et littéraire du début du XXème siècle dont j’aime tant l’esprit provocateur, mutin, extravagant et engagé. Transoxiane est une oeuvre numérique signée Guillaume Vissac et publiée il y a quelques jours par les Editions Walrus. Transoxiane est un roman fada dans le sens où il déroute le lecteur, l’envoie sur des pistes qui semblent n’avoir aucun lien, le plonge dans un univers à la fois bien réel et totalement surréaliste. Transoxiane – ici, la lecture des premières pages qui m’ont invité à suivre le chemin de Misère Balkaï – est une fiction poétique aux mots teintés de colère, de fièvre et parfois de désespoir comme d’absurde. J’en apprécie la couleur et je reste souvent le souffle coupé en avançant dans l’histoire. Bref, un vrai plaisir de lecture, à prolonger sur le blog de Guillaume Vissac, tout aussi fada je trouve : fuir est une pulsion.
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Ça rape avec fougue à Beyrouth
Déniché ce reportage de Marine Vlahovic sur Arte Radio. Le titre m’a attiré. Le printemps du rap arabe. Sans doute parce que quand je lis printemps, je pense à changement, à révolution, à promesse, à renaissance. Sans doute aussi parce que j’écoute beaucoup IAM et Akhenaton. Samples choisis et travaillés. Paroles poétiques et engagées. Marseille universelle dans mon casque. Du coup, j’ai écouté et même si hélas je ne parle pas arabe, j’ai trouvé que la langue arabe collait bien elle aussi à la radicalité du rap. J’ai découvert un univers peu éloigné en fait de celui qui nourrit depuis longtemps maintenant les papes marseillais du hip hop. Pour prolonger cette découverte, je vous recommande l’écoute d’autres reportages de Marine Vlahovic publiés sur Arte Radio. Entre autres celui ramené de la forêt de Sivens, où Rémi Fraisse fut tué par une grenade offensive lancée par les gendarmes mobiles, à la fin du mois d’octobre.
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Van Gogh le suicidé de la société
Prendre le temps de contempler à nouveau les reproductions de ces tableaux de Van Gogh qui fleurissent à rythme régulier sur Twitter. Se souvenir du sublime texte-hommage au peintre qu’écrivit Antonin Artaud en 1947, quelques mois avant sa mort. Tenter d’y donner souffle en en lisant quelques paragraphes à voix haute. Ceux du début. Se souvenir que l’écrivain est enterré au cimetière Saint-Pierre à Marseille. Me promettre d’aller le saluer très bientôt.
Prolonger ma lecture par une promenade sur les articles que François Bon consacre à Antonin Artaud sur son site le tiers livre. Retourner à Van Gogh, que mon père me fit découvrir tout jeune parmi les peintres qu’il aimait me montrer. Rester béat devant ces amandiers en fleurs japonisants.