La lecture-performance, bof…

On appelle ça une « lecture-performance ». Celle à laquelle j’ai assisté s’est produite au Musée Gassendi de Digne-les-Bains lors de la soirée de clôture de la Semaine du son. Le poète sonore Anne-James Chaton a raconté Christophe Colomb par Jules Verne, l’une des ses « Vies d’hommes illustres d’après les écrits d’hommes illustres  » dont il a fait un livre-CD en 2011. 

 
Pour être franc, je n’ai pas voyagé bien loin aux côtés du découvreur de l’Amérique, je n’ai pas été séduit par cette lecture-performance. Indiscutablement maîtrisée mais si peu poétique. Trop abstraite, trop conceptuelle pour m’émouvoir. Si vous souhaitez découvrir davantage Anne-James Chaton, c’est ici.

Le compositeur sonore

J’ai rencontré un vrai passionné de sons lors de la Semaine du même nom, à laquelle participait le Musée Gassendi de Digne-les-Bains. Dans une petite salle toute blanche équipée de 4 hauts-parleurs, Michel Bonnafoux donnait à entendre cette composition sonore sur le thème de l’alarme. En voici un extrait

 
Compositeur et biographe sonore, homme de radio  – il est ingénieur du son à Fréquence Mistral – Michel Bonnafoux tient un site, un peu bizarrement fichu mais qui donne à écouter quelques enregistrements très intéressants comme par exemple l’appareillage du Queen Mary à Hambourg en août 2007.
*** La nouvelle a dû attrister Michel Bonnafoux : la disparition de Stefan Kudelski, le père du Nagra, le magnétophone favori des journalistes radio – dont je fus – et des ingénieurs du son du cinéma. Le groupe Kudelski rend hommage à son fondateur sur son site.

Le guide du mauvais père

En surfant sur Twitter hier, ce tweet de @lemondefr a attisé ma curiositéTweet Le monde
 
 » Le guide du mauvais père «  ! Ce titre teinté d’humour m’a incité à feuilleter les quelques extraits de la BD de Guy Delisle « offerts » par l’édition numérique du très sérieux quotidien du soir.
Delisle
Ce père maladroit et balourd dessiné par Guy Delisle, je trouve qu’il incarne assez bien ce que je ressens quelquefois lorsque je suis auprès de mes enfants. Il faut bien le reconnaître, nous autres les papas, nous sommes de temps en temps à côté de la plaque… Nous prenons notre rôle très ( trop ?) au sérieux et parfois, nous sommes « relous », hors sujet, comme nos minots nous le rappellent affectueusement et respectueusement… à l’image de Jamel Debbouze racontant son papa
Dessinateur québecquois, Guy Delisle a reçu le Prix du meilleur album au Festival d’Angoulême 2012, pour ses Chroniques de Jérusalem.
Tout sur Jamel

La radio # 3 L’Euskara

A la radio en voiture lorsque je roule entre le Béarn et les Landes, il m’arrive souvent en zappant de tomber sur une station basque. Tant au Pays basque Nord (Iparralde) qu’au Pays basque Sud (Hegoalde), il y a l’embarras du choix. Les bascophones sont gâtés, tout comme d’ailleurs les hispanophones, qui peuvent eux aussi capter des stations en castillan. Autant la langue espagnole ne m’est pas étrangère, autant l’Euskara – la langue basque – reste un total mystère. Je ne comprends rien. Rien de rien. Mais je m’obstine à écouter, au cas où un son surgirait que je pourrais associer à une image, un souvenir, une idée, une pensée.

 
Pour faire vivre la langue basque, des citoyens ont construit, avec l’appui de nombreux bénévoles, des ikastola, des écoles où l’éducation se fait en basque. L’enseignement bilingue basque/français est proposé dans plus de la moitié des établissements scolaires du 1er degré au Pays basque français.

Le Titanic dans le Vieux-Port

Le Titanic dans le Vieux Port, quelle image étonnante !

Titanic Marseille

Cette image a été conçue par Creatsitedesign, une agence de Web Design basée à Marseille.
Le célébrissime bateau amarré dans le berceau de la plus vieille cité de France, je trouve l’idée originale et amusante, mais pas seulement. Elle suscite en moi quelques questions :
Cette image symbolise-t-elle le futur de Marseille, désormais dédié au seul tourisme, aux croisières, aux méga-yachts ?
Ce Titanic « narguant » l’Hôtel de Ville incarne-t-il le naufrage annoncé de l’équipe municipale en place depuis 15 ans ?
Ce paquebot de légende associé à la fortune de mer ressemble-t-il au destin promis à celles et ceux qui à Marseille se déchirent et s’entretuent en rêvant de la place ?
Et l’iceberg promis à ce Titanic marseillais ? Où se trouve-t-il ? Peut-être se niche-t-il en secret dans l’immense mélange de voix rentrées, les voix de tous ceux qui rêvent d’un Marseille apaisé, tranquille, fraternel, figure de proue d’un art de vivre simple comme un lancer de palangrotte à la mer…
Allez, un petit bonus pour rendre hommage à ces générations de travailleurs qui à Marseille comme ailleurs construisirent et réparèrent des grands et des petits bateaux
Pour plus d’images de la créative agence Creatsitedesign, c’est ici

SOS Bernard & Bianca !

Qué boucan dans un avion ! Je le prends régulièrement et à chaque fois, je suis dérangé, voire légèrement oppressé par le vacarme qui y règne, avant et pendant le décollage :  bavardages, blagues machistes envers les hôtesses, froissements de journaux, annonces inaudibles. Je ne sais pas si c’est pareil en classe affaires, mais bon, en classe éco c’est fatigant l’avion. En plus, on est souvent serré comme des anchois, ce qui complique un peu l’existence des claustrophobes comme moi. Un peu veillissants donc davantage sensibles au bruit, comme moi.

Pour tirer la langue à cette angoisse qui me titille dans ces moments-là, j’ai un truc. Bien rodé. Je ferme les yeux et me rappelle une séquence de Bernard et Bianca, le dessin animé de Walt Disney, lorsque Bianca lance à Bernard – tous deux dans une boîte de sardines reliée à l’albatros Orville dans le rôle de l’avion  – « J’adooore les décollages ! « 
Pour retrouver Bernard et Bianca en images, c’est ici

Préparer sa soupe de légumes

Préparer une soupe de légumes, un petit plaisir que je ne me refuse jamais, surtout par ces temps de froidure.
Même si je ne mets jamais de petits pois, préparer la soupe m’évoque souvent « La première gorgée de bière« , le recueil de Philippe Delerm dans lequel il raconte les menus plaisirs de l’existence, entre autres celui d’écosser les petits pois :
 » C’est facile, d’écosser les petits pois. Une pression du pouce sur la fente de la gousse et elle s’ouvre, docile, offerte. Quelques-unes, moins mûres, sont plus réticentes – une incision de l’ongle de l’index permet alors de déchirer le vert, et de sentir la mouillure et la chair dense, juste sous la peau faussement parcheminée. Après, on fait glisser les boules d’un seul doigt. La dernière est si minuscule. Parfois, on a envie de la croquer. ce n’est pas bon, un peu amer, mais frais comme la cuisine de onze heures, cuisine de l’eau froide, des légumes épluchés – tout près, contre l’évier, quelques carottes nues brillent sur un torchon, finissent de sécher… « 
 La soupe, je l’associe aussi à ces formidables Soupes aux livres lancées en 2008 par Jean Darot, le créateur de Parole Editions, dont on vient de fêter la centième. Ces Soupes aux livres proposent de renouer avec les veillées d’autrefois : on y vient pour lire des textes, conter, slamer, chanter aussi parfois, partager un bol de soupe, un verre de vin et échanger encore des paroles autour des textes proposés.

Perdre sa première dent

Un évènement important vient de se produire dans la vie d’Alexandre 子容, l’aîné de mes deux petits-fils : il a perdu sa toute première dent, une incisive du milieu, en bas. Une étape dans sa vie de petit garçon qui a très envie de devenir grand. Comme je suis hélas bien trop loin de Shanghai où il vit pour solliciter la petite souris chinoise, voici un petit cadeau, rien que pour lui, que vous prendrez sans doute plaisir à partager avec lui

Vous avez deviné l’auteur de ce superbe « Vive le vent ? « 
Alexandre 子容 en personne ! Et à 5 ans et demi, il s’exprime déjà tout aussi bien dans la langue de son papa que dans celle de sa maman, et pas seulement en chantant !
Vivement qu’il me donne des cours de 中文 !

Le quartier du Panier à Marseille repère de la « pègre internationale »

Il y a 70 ans jour pour jour à Marseille, l’armée allemande et la police de Vichy dirigée par René Bousquet menèrent une vaste rafle dans les quartiers du centre-ville : l’Opéra, le Panier et le Vieux Port. Des milliers de personnes, dont 250 familles juives furent arrachées de leur logement. 1.642 hommes, femmes et enfants furent déportés vers Sobibor. Il suffit de regarder cette photo pour imaginer le bruit des talons sur le pavé, la voix des soldats, le claquement des portes des wagons et le sinistre cri de la locomotive conduisant tous ces malheureux vers l’horreur absolue des camps de la mort.

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Quelques jours après cette rafle, le 1er février 43, les nazis firent procéder à la destruction du quartier du Panier, qualifié de « chancre de l’Europe » et de « repère de toute une pègre internationale ». Voici comment le JT de l’époque, France Actualités, osait raconter cet évènement, sur 56 petites secondes…

Vous pouvez retrouver ce document en images sur le site de l’Institut National de l’Audiovisuel.  La Fondation pour la mémoire de la Shoah et le Mémorial de la Shoah oeuvrent pour transmettre cette mémoire, notamment auprès des jeunes.

 

 

Les appels de l’Abbé Pierre

Ce midi, en m’adonnant comme chaque jour à ma petite séance Twitter, je me suis arrêté sur un tweet  renvoyant à l’article du jour publié par Guy Birenbaum sur le site huffingtonpost.fr. J’ai lu puis relu cet article et au delà des sentiments de honte et de découragement partagés avec Guy Birenbaum, j’ai eu envie d’entendre  – de réentendre – la voix de l’Abbé Pierre – disparu donc il y a 6 ans jour pour jour – lançant sur Radio Luxembourg le 1er février 1954, au beau milieu de l’hiver, son appel à la « l’insurrection de la bonté » comme l’écrivirent certains journaux de l’époque. En voici un extrait

40 ans plus tard, 5 millions de Français – parmi 40 millions d’Européens – étaient mal logés. 4 décennies plus tard donc, pour tenter à nouveau de secouer notre bonne vieille démocratie civilisée, cafie (« pleine » en marseillais) de bons sentiments, de grandes déclarations d’intention et de belles promesses – et tour à tour gaullienne, pompidollienne, giscardienne et mitterrandienne – L’Abbé Pierre lançait un nouvel appel, sur RTL…

Aujourd’hui, 59 ans après le 1er appel de l’Abbé Pierre, la France compterait 200.000 personnes sans abri et 8 millions 600.000 en dessous du seuil de pauvreté.

A Marseille, une enquête vient d’être ouverte pour rechercher les causes de la mort d’un homme de 46 ans sans domicile fixe, samedi dans une unité d’hébergement d’urgence de la ville. Au quotidien, de nombreuses associations humanitaires viennent en aide concrètement aux personnes en grande difficulté. Le Collectif Les Morts de la Rue honore les SDF disparus et mène des actions pour dénoncer les causes souvent violentes des morts de la rue, pour qu’ils aient droit à des funérailles dignes de la personne humaine et pour accompagner les personnes en deuil, sans distinction sociale, raciale, politique ni religieuse.

 

 

 

Ô Sole Mio, Pavarotti et Guédiguian

Pour faire entrer la lumière les jours maussades, comme ce dimanche pluvieux et tristounet, je fais souvent appel à Luciano Pavarotti, le maestro italien natif de Modène. L’un de mes airs préférés est un classique parmi les classiques,  » Ô Sole Mio « , chanson napolitaine écrite à la fin du 19ème siècle par le poète Giovanni Capurro. La voici interprétée en 1987 par le ténor des ténors dans le mythique Madison Square Garden  de New York, accompagné par le New Jersey Symphony Orchestra, sous la direction d’Emerson Buckley.

Souvenez-vous,  » Ô Sole Mio  » accompagne aussi certaines séquences de Marius et Jeannette, le film du marseillais Robert Guédiguian sorti en 1997.
Là-aussi, chef d’oeuvre !

 

L’akara des écoliers sénégalais

Les écoliers s’apprêtent à se régaler, dans cette école de Mbour, à 80 kilomètres au sud de Dakar, la capitale du Sénégal. Il est 11 heures. Dans la cour, sur de grandes tables, on va leur préparer des sandwiches d’Akara. Le pain est tartiné avec un mélange d’omelette et d’haricots écrasés. Souvent, ces enfants sont partis de chez eux le matin le ventre vide. Chantal, reporter de sonsdechaquejour.com en Afrique, a enregistré ceci

Une pièce de 200 francs cfa (30 centimes d’euro), c’est ce que coûte ce sandwich aux familles de ces enfants.
Selon la Croix Rouge Sénégalaise, 6 régions du pays sur 14 sont touchées par la famine.
Infos Sénégal :
Vous initier au wolof, la langue la plus parlée au Sénégal.
En bonus, Le Guide du Routard et le site du très dynamique Complexe Privé de Formation Professionnelle : (informatique, restauration-hôtellerie, comptabilité-gestion et bâtiment)

 

L’éléphant en danger

J’ai signé la pétition internationale lancée par le WWF – le Fonds mondial pour la vie sauvage, initialement World Wildlife Fund – pour dénoncer le massacre des éléphants d’Afrique, qui alimente le commerce de l’ivoire en Thaïlande. L’objectif est simple : rassembler le plus grand nombre de signatures possibles pour que le gouvernement thaïlandais interdise tout commerce d’ivoire dans son pays.J’ai répondu présent d’autant plus facilement à la sollicitation du WWF que l’éléphant est depuis tout petit mon animal préféré. Au parc zoologique du jardin Longchamp à Marseille, mon père m’avait un jour juché jusque dans la gueule grande ouverte d’un éléphant empaillé. Souvenir unique, teinté d’un léger effroi tout de même, mais merveilleux. Pourtant, l’animal ne hurlait pas sa colère, contrairement à ses descendants d’aujourd’hui

Pour que les éléphants d’Afrique continuent de vivre vieux et de faire briller les yeux des enfants, je vous invite à signer vous aussi cette pétition

*la photo qui illustre le son de l’éléphant est signée Michael Nichols / National Geographic 

MP2013 # 7 Le Dernier Cri

Pour clore cette série de sons MP2013, un crochet par La Friche Belle de Mai et petit coup de projecteur sur Le Dernier Cri. Cette maison d’édition underground  – créée en 1992 par Pakito Bolino – est dédiée à la sérigraphie et s’est spécialisée dans le graphisme et la BD. Plus de 300 titres publiés depuis. Tout au long de l’année, Le Dernier Cri accueille aussi des expositions.

Jusqu’au 13 février donc, le Tampographe Sardon expose au Dernier Cri. Ses tampons sont déjà culte d’autant que dans le lot, il y en a tout une ribambelle sous l’étiquette  » Injures marseillaises « . Un petit florilège : bordille, figure de poulpe, va te faire une soupe d’esques ou encore va caguer à Endoume dont parle l’historien et académicien marseillais Pierre Echinard ici-même.

Allez, avant de m’envoler vers d’autres cieux – mais bien sûr je reviendrai à Marseille – un mot sur le jeune homme que vous venez écouter nous présenter Le Dernier Cri. Il se prénomme Julien. Sous son nom d’artiste Jurictus, il a publié 3 livres, 3 pochettes de disque fictives, conçues dans un délire psychédélique influencé par le rock et le métal.

 

 

MP2013 # 6 Mon Vier met le oaï

C’est l’hymne officieux de Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture : « Algarade 2013 « , interprété par Mr Jack et Garage, deux membres du groupe aixois Mon Vier. La chanson y va de bon coeur ! Nos deux showmen envoient les pieds sur la politique culturelle à Marseille depuis un demi-siècle, pas moins ! En fait, ce titre reggae aïoli délibérément humoristique dénonce la mise à l’écart d’une partie de la population de Marseille – rien ou pas grand chose dans la programmation officielle pour les quartiers notamment populaires, c’est vrai – et d’une partie des acteurs musicaux et culturels de la ville. Par exemple, ce qui leur hérisse le poil, c’est que MP2013 ait programmé David Guetta cet été, mais ni IAM, ni Massilia Sound System ou encore Moussu T e lei Jovents par exemple. Pour Mon Vier  – je veux dire pour le duo de chanteurs – MP2013 se résume à une opération touristico-immobilière coupée du vivier d’ici. Alors, ils se moquent, ils balarguent, ils se lâchent et ça donne ça
De cette chanson, Mon Vier a fait un clip  diffusé sur le net. “L’idée c’est d’affirmer qu’il y a une alternative à la situation actuelle, soulignent Mr Jack et Garage. Mais surtout, de dire que de cette situation, il vaut mieux vaut en rire qu’en pleurer ! ”.
Bon, au fait, Vier, ça veut dire quoi ? Les Marseillais connaissent ce mot bien sûr, mais les autres, les estrangers ?
La définition, l’historien et Académicien de Marseille Pierre Echinard vous la donne dans son Dictionnaire du marseillais, en reconnaissant tout d’abord que le Marseillais, les gros mots, il aime !
Et parmi les mots grossiers qui fleurissent dans la bouche des Marseillais, il y a aussi pachole et donc mon vier !
Promis, demain, finis les gros mots ! Nous prendrons un peu de hauteur à La Friche de la Belle de Mai.

MP2013 # 5 Une chanson officielle mezzo mezzo

Comment trouvez-vous « Export – Import », la chanson officielle de Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture, signée Gari Grèu ? Hein, quoi, vous marquez un temps d’arrêt ? Vous regardez le bout de vos nébulonis* ? Bon, moi je vais vous dire. La musique, j’aime bien. Le rythme qui boulègue donne envie de danser avec Flavia Coelho – la chanteuse brésilienne associée à Gari sur ce titre – le Panama bien calé sur la tête, de profiter d’un petit mojito et de re-danser avec Flavia Coelho. Mais les paroles, comment dire… les paroles me laissent sur ma soif. Dénuées de souffle poétique, sans le moindre zeste de lyrisme, elles semblent avoir été écrites en deux temps trois mouvements, à la six-quatre-deux si vous préférez. Un petit extrait pour vous faire une idée : « export-import, la nuit comme le jour, au 1er mai,  au nouvel an, au départ, au retour, ici on chante tout le temps ». Un peu léger, un peu fade, je trouve. Gari Grèu a déjà été plus inspiré, non ?

 
Il y a un peu plus de 5 ans, j’avais rencontré Gari Grèu lors de sa tournée  » Oai e libertat  » avec Massilia Sound System  et il m’avait parlé sans fadeur de sa perception de Marseille
A méditer aussi, avec l’image en plus du son, les propos épicés et sans langue de bois de Gari Grèu interviewé en février 2012 par Mativi Marseille, une chaîne de télévision indépendante sur Internet.
*mocassins brillants en vogue chez les càcous** dans les années 70 
**individu frimeur, vaniteux, qui soigne son apparence de manière ridicule (Dictionnaire du marseillais – Académie de Marseille – 2006)

 

MP2013 # 4 La voix d’Izzo

Cela m’attriste, MP 2013 n’a accordé aucune place à Jean-Claude Izzo, disparu en 2000, le créateur de Fabio Montale, le flic romantique et tourmenté de Total Khéops, Chourmo et Soléa, l’auteur entre autres des Marins Perdus et du Soleil des mourants. Mis à part dans la voix de certains tchatcheurs du BabilHome – réécoutez l’article d’hier – Izzo est absent de la programmation,  désespérément absent. Heureusement, France Culture a de la mémoire. La station n’a pas oublié l’écrivain et poète marseillais et a rediffusé l’émission qu’elle lui avait consacrée en 2007.  Jean-Claude Izzo y parle peu mais il parle… du bonheur

Autre pépite émouvante extraite de cette émission : Izzo évoque son travail d’écrivain

Jean-Claude Izzo était aussi parolier de chansons. Ecoutez celle-ci, Nighthawks de Jean-Guy Coulange, inspirée du fameux tableau d’Edward Hopper

Treize ans après sa disparition, Jean-Claude Izzo conserve une dimension mythique. Ses aficionados qui viennent à Marseille se rendent sur les lieux où vivent ses romans et leurs personnages. C’est un sillon de lumière profond qu’il a creusé à travers ses romans et ses poèmes. Un sillon dans  lequel d’autres auteurs ont pu semer leurs graines pour raconter Marseille, les Marseillais, leurs galères, leurs espoirs et leurs bonheurs.

MP2013 # 3 Calypso Parade, SDF et BabilHome

Samedi-soir, après la Grande Clameur et le feu d’artifice, j’ai décidé de changer de décor et d’aller découvrir quelques spectacles de rue offerts aux Marseillais dans le centre-ville. En improvisant mon parcours, sans programme en main, comme ça, à l’intuition, je me suis frayé un passage Rue Colbert,  jusqu’au Kaïso Kamion de l’orchestre déambulatoire Calypso Parade, installé juste en face de la Poste.

Spectacle emballant, muy caliente, sourires et légèreté dans la nuit marseillaise, partagés un peu plus haut à l’écart Rue Sainte-Barbe, par ce Sans Abri allongé sur son couchage de fortune.Le Sans Abri de la Rue Sainte

Un peu plus tard, mes pas m’ont guidé vers les clameurs de Canebière. Parvenu au croisement du Cours Belsunce et du Cours Saint-Louis, j’ai entendu ça en levant la tête vers 4 méga écrans où défilaient moulte visages. C’était BabilHome, de la tchatche de Marseillais sur leur ville, notre ville, son visage, son devenir, mais pas seulement.

Demain, je vous parlerai d’un Marseillais qui nous manque immensément, l’écrivain Jean-Claude Izzo.

 

 

MP2013 # 2 Feu d’artifice et Ai WeiWei 艾未未

Il restera mémorable ce feu d’artifice inaugural de Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture. Une foule immense et multicolore l’a savouré. Je m’étais installé juste en face de l’endroit où les bateaux quittent le Vieux Port pour prendre le large, entre trois dames joyeuses et bavardes et Maxime, un jeune élève de l’école de cinéma d’Aubagne venu, comme moi, « faire du son ». Nous nous sommes tous régalés.

Les feux d’artifice, la Chine 中国 connaît. Elle côtoie la poudre et l’art d’en faire des explosions de bruit ou de lumière au moins depuis le VIIIème – IXème siècle. En chinois 中文, feu d’artifice s’écrit 烟火  et se prononce [yānhuǒ]. Et puisque nous sommes en Chine, j’ai une pensée pour Ai WeiWei 艾未未, l’immense artiste résistant et indépendant, sculpteur, photographe, architecte. J’avais pris plaisir à découvrir l’exposition que le Jeu de Paume lui avait consacré l’an passé à à Paris, Entrelacs. Placé en détention en avril 2011 par les autorités chinoises, libéré sous caution en juin 2011, Ai WeiWei 艾未未 est à ce jour toujours interdit de sortie du territoire de l’Empire du Milieu et continue son combat pour la liberté d’expression en Chine. Si vous comprenez le chinois, retrouvez-le sur les réseaux sociaux :

索取借据请发邮件到fakesheji@gmail.com. 索取记录片请发邮件到xuesheng512@gmail.com Facebook: http://facebook.com/aiweiwei258 Instagram:aiww

北京 · http://www.aiweiweiblog.com

Twitter : @aiww

 

 

MP2013 # 1 La Grande et la petite clameur

Cours Estienne d'Orves
Cours Estienne d’Orves
Descendant Canebière
Descendant Canebière
La Bonne Mère
La Bonne Mère

Marseille capitale européenne de la culture 2013
Les trois coups de l’évènement ont fait beaucoup de bruit dans le centre-ville de Marseille, mais pas ou très peu dans les quartiers.

 

La Grande Clameur
Tout au long des quais du Vieux Port puis sur l’esplanade de la Tourette où je me suis installé, en dessous de l’Eglise Saint-Laurent, j’ai côtoyé une multitude de gens enthousiastes, heureux d’être de cette fête-là et d’abord de partager La Grande Clameur inaugurale.

La petite clameur
Quelques heures avant l’ouverture de la fête, les salariés de Virgin Megastore Marseille ont fait entendre leur voix sur le Vieux-Port, non-loin de la mairie.
Leur enseigne a déposé le bilan, ils s’inquiètent pour leur avenir.

Le tribunal de commerce de Paris examine ce lundi 14 janvier le dossier de cessation de paiement.
Il pourrait placer Virgin en redressement judiciaire ou prononcer la liquidation de l’entreprise.

La radio : # 2 en voiture, Philippe Caubère

A la veille du lancement de Marseille Provence 2013 Capitale européenne de la culture, Philippe Caubère était l’invité de @franceculture ce vendredi-soir. L’acteur et metteur en scène marseillais a évoqué sa ville natale, à travers Marsiho, le roman d’André Suarès, autre Marseillais, qu’il interprète en ce moment au Passage Molière, à Paris.
Vous aurez droit aussi à un florilège de moments théâtraux de Caubère, mixé par la réalisatrice de l’émission « Le Rendez-vous », animée par Laurent Goumarre.

La radio : # 1 en voiture

Ecouter la radio en voiture est l’un de mes plaisirs quotidiens.

France Culture est ma station préférée.

Parce qu’elle prend le temps de prendre le temps et parce qu’elle me fait découvrir des univers multiples, bref, parce qu’il me semble qu’elle me rend un peu moins inculte.

C’est soigné, élégant, parfois un peu compliqué mais souvent passionnant.

Le poème du jour sur http://www.franceculture.fr

https://itunes.apple.com/fr/podcast/poeme-du-jour/id390166898?mt=2

@franceculture

Le marché de Digne-les-Bains

Le marché de Digne-les-Bains s’installe sur la place De Gaulle tous les mercredis et samedis matin.
En ce moment, il fait assez froid sur les Alpes de Haute-Provence.
N’empêche, les commerçants non-sédentaires et les clients se retrouvent en vieux habitués, pour vendre, acheter et discuter.

Le marché de Provence est devenu l’un des symboles régionaux en Provence Alpes Côte d’Azur.
C’est un événement marquant de la vie de la ville ou du village qui se présente comme une célébration de l’identité locale, une cérémonie collective dont chacun est à la fois acteur et spectateur, un lieu de rencontre où tout le monde est traité sur un pied d’égalité et dont personne n’est exclu.
Certains marchés remontent au Moyen-Age. Leur but premier était de simplifier l’approvisionnement des villes et des villages, et accessoirement de se tenir informés des dernières nouvelles.

Source : Wikipédia

Le petit avion

Un petit avion survole notre promenade sur les hauteurs de Bauduen.
D’ordinaire, l’intrusion de bruits mécaniques en pleine nature est agressive, dérangeante, parfois insupportable.
Là, non.
Le petit avion nous fait dresser le nez vers le ciel et les oiseaux retrouvent la voix une fois qu’il s’est évanoui au loin.

L’avion (extrait)

« … L’avion ! L’avion ! qu’il monte dans les airs
Qu’il plane sur les monts, qu’il traverse les mers
Qu’il aille regarder le soleil comme Icare
Et que plus loin encore un avion s’égare
Et trace dans l’éther un éternel sillon
Mais gardons lui le nom suave d’avion
Car du magique mot les cinq lettres habiles
Eurent cette vertu d’ouvrir les ciels mobiles. »

Français, qu’avez-vous fait d’Ader l’aérien ?

Il lui restait un mot, il n’en reste plus rien. »

Guillaume Apollinaire (1880 – 1918)
Poèmes retrouvés

Le muezzin de Ndianda

Cinq fois par jour, les habitants de Ndianda* vivent au rythme de ce muezzin qui fait l’appel à la prière pour les musulmans du village, du haut du minaret de la mosquée.. 
Je ne suis pas musulman mais lors de mes séjours au Sénégal, j’ai toujours été bouleversé par ce chant qui surgit très tôt le matin dans les villes et les villages. 
 
 
Pays musulman à 95%, le Sénégal est un modèle de bonne entente entre les différentes communautés religieuses.
Dans la même famille, il arrive que vivent ensemble des chrétiens et des musulmans.
Les catholiques sont même souvent invités par leur amis musulmans à la fin du Ramadan pour partager le repas de fête.

Le village de Ndianda* se situe à 7km de Joal – petite ville côtière au sud de Dakar, où naquit Léopold Sédar Senghor, le premier Président de la République du Sénégal – dans le département de Mbour.
C’est à Ndianda qu’est né l’actuel Président de la Communauté Rurale de Nguénienne, Magueye Ndao.