La peinture dans le poste

J’aime la radio. Surtout lorsqu’elle m’étonne, me surprend, me fait entrer dans un monde poétique.
 » Vous voyez le tableau  » a attiré mon oreille jeudi dernier juste avant le journal de 19 heures sur France Inter. Il s’agit d’un récit-croquis proposé par Joann Sfar, scénariste, réalisateur et auteur de bandes dessinées, une esquisse sonore qui offre une entrée singulière dans une oeuvre de son choix. Comme par exemple  » Les Nymphéas  » de Claude Monet
 » Vous voyez le tableau  » ferme l’émission  » Downtown « , du lundi au jeudi, à 18h55 sur France Inter

La voix de Lluis Llach

J’ai réécouté Lluis Llach l’autre soir à la radio, dans l’émission « Jusqu’à la lune et retour » d’Aline Pailler. J’ai monté le son, ralenti mon allure et j’ai ressenti une telle émotion que j’ai eu envie de partager ce moment de poésie et de tendresse. La langue catalane. Langue cousine. Lllach défendit la culture catalane avec une telle vigueur sous le franquisme qu’il dût s’exiler. Pendant 5 ans. De 1971 à 1976. La douleur de cet exil teinte la chanson  » Laura  » dont voici un extrait
Quelques années après son retour dans son pays, Lluis Llach donna un concert devenu mythique au Camp Nou de Barcelone. Le stade monumental du grand Barça. Devant 100.000 personnes.
* Le site officiel de Lluis Llach
Merci à Aline Pailler pour ses belles émissions sur France Culture et pour ce moment de grâce.
Laura
Avui que et puc fer una cançó / Puisque aujourd’hui je peux t’écrire une chanson,
recordo quan vas arribar / je me souviens quand tu es arrivée,
amb el misteri dels senzills, / pleine du mystère des humbles,
els ulls inquiets, el cor altiu. / les yeux inquiets, le corps altier.
Amb la rialla dels teus dits / Et avec le sourire de tes doigts
vares omplir els meus acords / tu as rempli mes accords
Amb cada nota del teu nome,  / de chaque note de ton nom
Laura.

M’és tan difícil recordar / Il m’est difficile d’évoquer
quants escenaris han sentit / tous les lieux qui ont connu
la nostra angoixa per l’avui, / notre angoisse pour le présent,
la nostra joia pel demà. / notre joie pour l’avenir.

I a casa enmig dels meus companys / Chez nous, au milieu de tant de compagnons
o a un trist exili mar enllà / ou dans un triste exil au-delà des mers,
mai no ha mancat el teu alè, / jamais ton souffle n’a manqué,
Laura.

I si l’atzar et porta lluny / Et si le hasard t’emporte au loin,
que els déus et guardin el camí, / que les dieux veillent sur ton chemin,
que t’acompanyin els ocells, / que les oiseaux te fassent compagnie,
que t’acaronin els estels. / que les étoiles te bercent.

I en un racó d’aquesta veu, / Et dans un coin de cette voix,

mentre la pugui fer sentir / tant que je pourrais la faire entendre,
hi haurà amagat sempre el teu so, / le son en sera toujours caché
Laura.

Le chant des grenouilles

La nuit fraîche s’ouvre au timide chant des grenouilles, près de la fontaine
Dormir, il pensa –
grenouilles dehors
vagabonds dehors
tristesse des nuits.
Tout sur les grenouilles

L’écrivaine des oliviers

Jacqueline Bellino a la passion de l’écriture et des oliviers. Elle les cultive depuis des années sur son domaine de L’Escarène, dans l’arrière-pays niçois. Ses arbres l’inspirent. Jacqueline est une écrivaine paysanne
Les livres de l’olivier
Le site des écrivains paysans

Boris Cyrulnik regarde Marseille

Boris Cyrulnik est un homme passionnant. Neurologue, psychanalyste, éthologue et j’en passe, il captive et fascine même, lorsqu’il parle de résilience ou lorsqu’il raconte les tragédies qui ont peuplé son enfance. Ce week-end, j’ai rencontré Boris Cyrulnik à l’Agora des Livres et des Arts de Sanary-sur-Mer. Il était là pour donner une conférence sur la résilience, dont il est l’apôtre. Moi, je venais présenter mon livre  » Marseille rouge sangs « . Marseille justement. Nous avons échangé sur son actualité. Lui qui vit tout près, dans le Var, et qui voyage dans le monde entier, n’est pas insensible à la plus vieille cité de France. A ses souffrances, ses douleurs, son devenir. Inévitablement, je lui ai parlé de ce qui me révolte, entre autres : le déplacement des familles populaires du centre-ville vers la périphérie, conséquence du rachat d’immeubles entiers par des fonds de pension américains et canadiens, comme par exemple Rue de la République, dans le cadre d’Euroméditerranée. Boris Cyrulnik évoque une « parasitose »
Autre sujet du moment qui meurtrit  et scandalise tous ceux qui se sentent de cette ville : les règlements de compte sanglants à la Kalachnikov dans les quartiers populaires sur fond de trafic de drogue
Alors, selon lui, Marseille doit-elle entreprendre un travail de résilience ?
Marseille serait donc entrée en résilience… sujet à creuser, investigation à poursuivre, débat à mener. Pour prolonger cette interview, notamment à propos des conséquences d’Euroméditerranée ainsi que de Marseille Provence 2013 capitale de la culture, je vous recommande cet article de Nicolas Roméas sur Médiapart.
Boris Cyrulnik a publié plus d’une vingtaine de livres depuis trente ans.
Son dernier ouvrage est son autobiographie « Sauve-toi, la vie t’appelle ».

La voix saisissante de Manu Théron

Saisissante et puissante, la voix de Manu Théron m’enchante. Manu Théron, c’est le créateur du groupe de polyphonistes marseillais Lo Cor de La Plana. A la fois troubadour occitan, muezzin, lanceur de mantra, chanteur juché sur les plus hautes tours, héritier de Victor Gélu, Manu « rappelle que le métissage n’est pas une galéjade. Il est le fondement  même de la cité »
Extrait de Noste pais, l’un des 9 titres de  » Marcha !  » le dernier album de Lo Cor de La Plana
Marcha
Noste pais / Notre pays est une chanson dédiée aux étrangers. A toutes ces femmes et ces hommes qui ont façonné Marseille et continuent à faire vivre cette ville aux côtés de ceux qui y sont nés, dont beaucoup ont d’ailleurs des ancêtres venus d’ailleurs
Au país que volèm viure / Au Pays où l’on veut vivre
Que li vengon d’estrangiers / Que viennent les étrangers
De restar lo còr leugier / D’y habiter le coeur léger
Emai que li siegon liures / Et qu’ils soient libres
Se lo país fa son viure / Si le pays fait son quotidien
Dau trimar deis estrangiers / De l’exploitation des étrangers
Li fague toei venir liures / Qu’il les fasse venir libres
E demorar sensa dangier / Et y rester sans danger
En pantaiant la cocanha / En rêvant au pactole
Vivon pièger que l’infèrn / Ils vivent pire que l’enfer
Enduran toei lo govèrn / Et subissent la loi
Dei caïmans, dei maganhas, / Des tromperies et des voleurs
S’amolonan a la bruna / Ils s’entassent à la nuit
Pour narguer le danger / Per bravejar lo dangier
Sur des bateaux de fortune / Subre de naus de fortuna
De Tirana ou d’Alger / De Tiranà vò d’Argier
Quant de lagremas van beure ? Combien de larmes vont-ils boire ?
Per pas si negar lo respiech / Pour ne pas noyer leur dignité
De quant de sau van embeure / De combien de sel vont-ils imbiber ?
Tant d’espèrs e de despiechs ? / Tant d’espoirs et de dépits
E còntra la sòrt enversa / Pour échapper au mauvais sort
Laisson fins qu’au darrier sòu / Ils lâchent jusqu’au dernier sou
Entre l’espravent deis èrsas / Dans l’épouvante des vagues
Que li vòlon far lançòu. /Qui cherchent à les ensevelir
L’a qu’arribon puei en quista / Puis, certains arrivent en quête
D’una sosta e de papier / D’un abri ou de papiers
Que l’estrassa emai li pista / Que leur déchire ou leur écrase
Un òste mai qu’espitalier / Un hôte bien hospitalier
E de patrons esclavistas / Et des patrons esclavagistes
Lei fan crebar a son profiech / Les crèvent à leurs profits
Dau temps qu’un estat racista / Pendant qu’un état raciste
Lei menaça dau poarfèct / Les menace du Préfet
E tant lei menon a l’òbra / Et on les mène au travail
Coma au mazelier lei buòus / Comme des boeufs à l’abattoir
Lei pagon ce que s’atròba / On les paie avec ce qu’on trouve
Leis abenon tant si pòu / On les pressure tant qu’on peut
Aduson leis esperanças / Ils transportent avec eux les espérances
E lo vam de l’avenidor / Et l’élan de l’avenir
Li porjissèm qu’abusança, / Nous ne leur prodiguons que l’injustice
Arroïna e crebador / La ruine et l’anéantissement
Les voici avec l’image, sur Mezzo Voce

 

Dans le tram

Hier-soir, après une petite tournée des librairies, j’ai pris le tram. Montée Belsunce. Descente Arenc.
Mescle de bruits et de langues. Marseille
Il faisait nuit lorsque je suis descendu du tram.
Nouveau quartier Euroméditerranée.

Ce que j’ai vu et entendu m’a inspiré ces deux haikus
Smartphones,
grand-mères aphones
cagoles défoncées
Belsunce – Arenc tramway
Veilleurs de nuit
en place
grues bleues
en place
banques
en place
habitants du quartier
déplacés
Euroméditerranée

Rouvrir ses volets

Mes volets ne sont pas restés longtemps fermés…

Pas pu résister à l’appel du printemps

Je gravis la pente du printemps

pour y déposer

mes ex-voto d’amour

Mayuzumi Madoka

Même derrière les barreaux

on peut souffler

des bulles de savon

Hirahata Seitô

Clore les volets

Hier, j’ai pris une grave décision. Irrévocable. J’ai refermé les volets sur l’hiver
J’ai rêvé
d’un visage de bouddha –
quel froid ce matin !
Wada Gôro
Journée froide de printemps –
le vieux moine
n’en finit pas de rapetisser
Kaneko Tôta

Ondine, jeune soprano lyrique

Ondine est une jeune chanteuse lyrique. Soprano. Passionnée depuis 10 ans d’art lyrique. Tellement émerveillée qu’elle a choisi de l’étudier. De s’y plonger toute entière. Pour devenir artiste lyrique. Ondine est passée par le Conservatoire de Région de Lyon et par la Haute Ecole de musique de Genève. Son projet : intégrer une structure d’opéra studio pour interpréter des rôles de théâtre chanté. La voix d’Ondine, je la trouve très très belle voix. J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écouter chanter le Soave il vento, de Wolfgang Amadeus Mozart. Extrait
Artiste lyrique est un vrai beau et grand sport ! Il nécessite des heures et des heures d’entraînement quotidien. Une discipline. Une ascèse. Ondine s’y adonne avec conviction. Voici ses premières vocalises du matin.
Ondine bientôt sur les scènes de France, puis d’Europe, puis du monde ? Elle le mérite. Elle y croit. Quand bien même c’est difficile de se faire une place au soleil de l’art lyrique. Moi, j’y crois aussi parce qu’Ondine a non seulement du talent mais également la bonne attitude. Elle ne cesse de croire en sa bonne étoile.

La voix merveilleuse d’Alain Aubin

C’est une voix exceptionnelle, étonnante. Je la réécoute ému aux larmes. La voix d’Alain Aubin. Contre-ténor. Artiste international. Marseillais comme moi. Nous avons grandi dans le même lycée. Je me souviens encore de sa silhouette élégante traversant le parc de Marseilleveyre et de son regard timide, rempli de musique et de douceur. Nous nous sommes retrouvés l’autre jour dans la librairie de la Friche Belle de Mai. La Salle des Machines. Il n’y a pas de hasard. Ecoutez Alain. Extrait de Salve Regina de Pergolese. C’était en août 2010 au Festival de Saint Maximin La Sainte Baume.
Alain Aubin possède une palette riche en couleurs, dotée de plusieurs tessitures. Il est capable de se transformer en baryton. L’espace d’un tango mélancolique d’Astor Piazzolla,   » Balada para mi muerte « . Extrait
Alain Aubin regorge de projets. Sur l’ensemble de sa gamme : chanteur compositeur et chef d’orchestre. Pour découvrir l’artiste, sa discographie, ses coups de coeur et bien plus encore, c’est ici

Le restaurant d’Erouel

Le Saf – Saf est le restaurant d’Erouel. 36 ans qu’il le tient, Rue Vincent Scotto à Marseille. Natif de Ghomrassen, au sud-est de la Tunisie, Erouel est arrivé ici à l’âge de 24 ans, avec ses parents. Le Saf – Saf est l’une de mes adresses préférées à Marseille
L’air de cet extrait sonore est une chanson du syrien George Wassouf.
Installé très tôt au Liban, c’est l’un des plus grands chanteurs du monde arabe.

Manif contre la traque des pauvres

Marseille. Descendre Canebière ce samedi  en fin d’après-midi et apercevoir quelques drapeaux, noirs et rouges, remonter le boulevard d’Athènes. Une manif. Bruits de casseroles et de pétards. Beaucoup de policiers. Petite manif. Je veux dire, peu de monde pour dire non à « la traque des pauvres »

Selon la Médiathèque alternative Mille Babords, la police aurait chargé la manifestation Boulevard National. Violemment et sans sommation. Il y aurait eu des blessés et des arrestations.

Le collectif contre la traque des pauvres.

Le site de  » Sans papiers ni frontières « 

Jimmy Hendrix is back

Je ne sais pas vous, mais les créations post mortem me fascinent. Les résurrections me réjouissent tout autant que les versions 2 ou 3 de certains films me navrent. Ce qui n’est pas peu dire. Tenez, l’autre jour en voiture sur l’autoroute, j’allume le poste et ce que j’entends ressemble à l’apparition bluesy d’un fantôme lumineux. Jimmy. Oui. Jimmy Hendrix et sa Fender étaient de retour !

C’était un extrait de « Somewhere », l’un des douze titres de l’album « People, Hell & Angels », paru le 5 mars dernier. Douze nouveautés enregistrées entre 68 et 70, destinés à l’album First Days Of The New Rising Sun sur lequel l’artiste américain travaillait au moment de sa disparition en 1970.

Jimmy Hendrix me rappelle l’époque du lycée, les pantalons pattes d’èph et au cinéma la découverte ébahie d’un phénomène au Festival de Woodstock, un gaucher provocateur à l’hymne US arraché à la force des dents. Parmi mes morceaux préférés de ce génie mort à même pas 30 ans, Angel. Je l’écoute en boucle et le réécoute. En boucle.

 
Angel came down
Un Ange est descendu
From heaven yesterday,
Du Paradis hier,
Stayed with me just long enough
L’est restée juste assez longtemps
To rescue me… .
Pour me sauver…
And she told me a story yesterday ;
Et elle m’a raconté une histoire hier ;
About the sweet love
A propos du doux amour
Between the moon and the deep blue sea.
Entre la lune et le bleu profond de la mer.
Then she spread her wings high over me.
Ensuite elle étendit ses ailes bien au dessus de moi,
She said, ‘I’ll come back again to see you tomorrow… .
Elle dit : « Je reviendrai te voir demain… « 
And I said fly on, my sweet angel.
Alors j’ai dit « Vole mon Doux Ange,
Fly on through the sky.
Vole parmi les cieux.
Fly on, my sweet angel.
Vole, mon Doux Ange.
Tomorrow I’m gonna be by your side… .
Demain je serai à tes cotés… « 
Sure enough,
C’est assez certain,
This woman came home to me.
Cette femme vint à la maison pour moi.
Silver wings silhouetted against a child’s sunrise… .
Des ailes d’argent contrastant avec le lever de soleil d’un enfant…
And my angel,
Et mon Ange,
She said unto me,
Me dit,
‘today is the day for you to rise.’
« Aujourd’hui est le jour de ton ascension
Take my hand, you’re gonna be my mind,
Prends ma main, tu va être mon esprit »
And she took me high over yonder… . .
Et elle m’emmena haut par delà yonder…
And I said fly on, my sweet angel.
Alors j’ai dit « Vole mon doux Ange,
Fly on through the sky.
Vole parmi les cieux.
Fly on, my sweet angel.
Vole mon Doux Ange.
Tomorrow I’m gonna be by your side… .
Demain je serai à tes cotés… « 
Jimmy Hendrix ( 1942 – 1970 )
Le site officiel Jimmy Hendrix

Pluie d’orage

En voiture soudain, l’orage

L’orage

Parmi les pommes d’or que frôle un vent léger
Tu m’apparais là-haut, glissant de branche en branche,
Lorsque soudain l’orage accourt en avalanche
Et lacère le front ramu du vieux verger.

Tu fuis craintive et preste et descends de l’échelle
Et t’abrites sous l’appentis dont le mur clair
Devient livide et blanc aux lueurs de l’éclair
Et dont sonne le toit sous la pluie et la grêle.

Mais voici tout le ciel redevenu vermeil.
Alors, dans l’herbe en fleur qui de nouveau t’accueille,
Tu t’avances et tends, pour qu’il rie au soleil,
Le fruit mouillé que tu cueillis, parmi les feuilles.

Emile Verhaeren ( 1855 – 1916 )

La voix de Jean Ferrat

Il y a trois ans, le 13 mars 2010, disparaissait Jean Ferrat. L’une des grandes voix de la chanson française. L’un de mes auteurs compositeurs interprètes préférés. Communiste critique. Ardent défenseur de la chanson française.

Jean Ferrat était le fils de Mnacha Tenenbaum, assassiné à Auschwitz en 1942.

A l’initiative de sa femme Colette, une Maison Jean Ferrat a ouvert ses portes hier à Antraigues-sur-Volane, en Ardèche.

Ecouter Jean Ferrat

L’Exclu « mondiale » de Radio Galère

En me promenant tranquille sur Twitter hier-matin, je suis tombé sur ce tweet de Moussu T et lei Jovents, les troubadours de La Ciotat, dont je suis un fan absolu.
Tweet Moussu T
Alors, je suis allé écouter sur le web Ni Dégun ni personne, l’émission du lundi 17 heures sur Radio Galère (elle s’attrape aussi sur le 88.4 à Marseille) et j’ai dit bravo ! Artemis, le prochain album de Moussu T en exclu mondiale, chapeau bas ! Parmi les 13 titres proposés par Tatou, Blù & leurs collègues, j’ai retenu celui-ci, « Drapeau rouge ». Je ne peux pas m’empêcher… en plus, c’est tellement d’actualité.
Non seulement Radio Galère a du flair pour dénicher de belles pépites, mais en plus elle a de l’humour, un ton décalé, relax très sympa. Un bon zeste de provocation, quelques gros mots assumés sans souci, et une ambiance joyeuse qui fait du bien, de la radio vivante comme j’aime.
L’émission Dégun ni personne de ce lundi 11 mars, la voici en intégralité
Artemis, le 7ème opus de Moussu T e lei Jovents, sortira le 23 avril.
Mon petit doigt qui tweete me dit que je vais l’acheter.

Vivaldi source de joie

J’écoute souvent Vivaldi. Antonio de son prénom. Né à Venise il y a bien longtemps mais tellement actuel. Antonio Vivaldi prodigieux. Source de joie et de légèreté.

C’était un extrait de l’allegro du Concerto en si bémol majeur pour violoncelle RV 423, interprété par l’Orchestre Baroque d’Amsterdam sous la direction de Yo Yo Ma.

Antonio Vivaldi présenté par Wikipédia

Antonio Vivaldi sur France Musique

Ecouter Vivaldi sur Deezer

12 Haikus pour Kamaïshi

Voici douze Haikus, douze poésies courtes écrites par des poètes japonais d’autrefois. Avec mes enfants Zoé et Marius, nous avons choisi d’en lire quatre chacun et de les dédier aux enfants et aux parents de Kamaïshi, cette ville du nord-est du Japon tragiquement frappée par le tsunami du 11 mars 2011.

Les Haikus de Zoé

Entouré de branches mortes
il se redresse
le printemps !

Ishikawa Keirô

Comme un bloc de nuit voilée
perdu dans mes pensées

Katô Shuson

Viens écouter la glace
qui se craquelle sur le lac

Ozawa Minoru

Quand une tortue crie
l’autre lève la tête
pour l’écouter

Nakahara Michio

Les Haikus de Marius

Voile de lune
une grenouille
trouble l’eau et le ciel

Yosa Buson

Sur le gazon
languissamment retombe
la brume de chaleur

Natsume Sôseki

Dans les brumes de chaleur
quelques trous laissés
par le bâton allé au temple

Kobayashi Issa

A l’entrée du jardin
fleurit le blanc
d’un camélia

Ueshima Onitsura

Les Haikus d’Eric

La lampe éteinte
les étoiles fraîches
se glissent par la fenêtre

Natsume Sôseki

Nulle trace dans le courant
où j’ai nagé
avec une femme

Yamaguchi Seishi

Mon pays natal
détrempé par la pluie
je le foule pieds nus

Taneda Santôka

On vieillit
même la longueur du jour
est source de larmes

Kobayashi Issa

France Culture vient de consacrer un week-end au Japon, dont l’émission « ça rime à quoi« .

Un samedi-soir sur la terre…

Encore et encore, la chanson de Francis Cabrel, revisitée par deux chanteuses de karaoké. Un grand moment de solitude…

Le site officiel de Francis Cabrel

Cabrel sur Myspace

Ecouter Cabrel sur Deezer

La voix de François Truffaut

Avec mes enfants Zoé et Marius, j’ai revu  » L’Enfant sauvage « , le chef d’oeuvre de François Truffaut. Près de 30 ans que le cinéaste est parti, mais il m’a suffi de réécouter sa voix  pour que remonte à la surface ce sentiment intense que j’éprouvais à chacun de ses films – Jules et Jim, Baisers volés, l’Amour en fuite, Le Dernier métro – : l’Humain est précieux. Il faut en prendre soin. Compliqué, contradictoire, insaisissable mais précieux, l’Humain. Il est urgent de s’en souvenir. Pour qu’il puisse prendre toute sa place – qui doit être la première – l’amour des autres doit trouver la sienne. En commençant par l’amour de ses enfants.

Plus sur  » l’Enfant sauvage « .

Arte a consacré un dossier à François Truffaut.

Le son du Tres

Connaissez-vous le Tres ? J’ai découvert son existence dans le flot tranquille d’une séquence-surf sur Twitter. Le Tres est un instrument typiquement cubain, une guitare des gens du peuple, des non-initiés à la musique. Les 6 cordes sont regroupées en trois groupes de deux. Et lorsqu’elles sonnent, voila le son qu’elles produisent, « taquinées » ici par Isaac Oviedo

Isaac Oviedo était un fameux Tresero. Son histoire et l’histoire de son instrument, à découvrir sur le blog très documenté Ruminances à la rubrique Mi caliente latino.

Jouer au foot avec Marius

J’ai toujours été nul au foot. Pieds carrés. Au lycée, mes copains me toléraient dix minutes sur le pré. Pas plus. Ils m’invitaient ensuite à couper les citrons sur la touche. Avec mon fils Marius, les parties durent plus longtemps et sont bien plus amusantes.

Petit détail : Marius n’a pas hérité de mon phénoménal talent footballistique… et je suis toujours aussi nul…

 

Le marteau-piqueur

L’effroyable vacarme du marteau-piqueur. Sur les chantiers de nos villes, des ouvriers passent des journées à manœuvrer ces outils perceurs. Celui que j’ai croisé dans la rue s’attaquait à du goudron. Il ne portait pas de casque anti-bruit…

La loi oblige l’employeur à protéger l’audition de ses employés dans les environnement de travail où le bruit ambiant est supérieur à 85 décibels.

Le marteau-piqueur sur Wikipedia

Poulpito

Poulpito c’est mon poto
Son papa s’appelle Marco
Sa maman s’appelle Nono
Poulpito fait du judo et aime beaucoup faire dodo
Quand il marche, quand il parle et quand il joue, ce minot est rigolo

Le sentier feuillu

Le redoux est là, annonciateur du printemps. Libérés du poids et du froid de la neige qui les recouvrait il y a 8 jours à peine, les sentiers jonchés de feuilles de chêne accueillent à nouveau les pas des promeneurs.

Il était une feuille

Il était une feuille avec ses lignes
Ligne de vie
Ligne de chance
Ligne de coeur
Il était une branche au bout de la feuille
Ligne fourchue signe de vie
Signe de chance
Signe de coeur
Il était un arbre au bout de la branche
Un arbre digne de vie
Digne de chance
Digne de coeur
Coeur gravé, percé, transpercé,
Un arbre que nul jamais ne vit.
Il était des racines au bout de l’arbre
Racines vignes de vie
Vignes de chance
Vignes de coeur
Au bout des racines il était la terre
La terre tout court
La terre toute ronde
La terre toute seule au travers du ciel
La terre.

Robert Desnos ( 1900 – 1945 )

Le petit manège

C’est un petit manège coloré au beau milieu de la place. Comme sur tous les manèges de toutes les places de France, les enfants s’émerveillent. Les parents, eux, n’ont d’yeux que pour leurs petits. Certains sont parfois pris de vire-vire

Le manège enchanté, vous vous souvenez ? C’était à la télé, sur la première chaîne de l’ORTF. J’avais 10 ans…

Stéphane Hessel poète

La poésie a accompagné Stéphane Hessel pendant  toute sa vie. Il prenait plaisir à réciter ses poèmes préférés qu’il connaissait par coeur. Fin 2011, il en enregistra une vingtaine, publiés par les Editions Indigène sous la forme d’un livret-disque, un joli coffret orange intitulé « Une voix pour la poésie », au profit du Réseau Education Sans Frontières. J’en ai choisi deux, écrits par Guillaume Apollinaire
Le Pont Mirabeau

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Adieu

J’ai cueilli ce brin de bruyère
L’automne est morte souviens-t’en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps Brin de bruyère
Et souviens-toi que je t’attends

Les matins de France Culture ont rendu hommage à Stéphane Hessel

L’hommage de France Inter

Stéphane Hessel est vivant

Stéphane Hessel est vivant. Je l’ai entendu hier dans la voix des Goodyear d’Amiens dont l’usine est menacée de fermeture. C’était sur France Culture, l’émission Les Pieds sur Terre. Depuis 2007, les ouvriers de cette usine s’indignent. Ils n’ont pas fini de résister.

Pour raconter les Goodyear, pour suivre leur actualité, Les Pieds sur Terre et Mediapart sont partenaires