Partie de ping pong en plein air, sur une table aménagée dans un parc bordelais
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Partie de ping pong en plein air, sur une table aménagée dans un parc bordelais
M’és tan difícil recordar / Il m’est difficile d’évoquer
quants escenaris han sentit / tous les lieux qui ont connu
la nostra angoixa per l’avui, / notre angoisse pour le présent,
la nostra joia pel demà. / notre joie pour l’avenir.
I si l’atzar et porta lluny / Et si le hasard t’emporte au loin,
que els déus et guardin el camí, / que les dieux veillent sur ton chemin,
que t’acompanyin els ocells, / que les oiseaux te fassent compagnie,
que t’acaronin els estels. / que les étoiles te bercent.
Mes volets ne sont pas restés longtemps fermés…
Pas pu résister à l’appel du printemps
Je gravis la pente du printemps
pour y déposer
mes ex-voto d’amour
Mayuzumi Madoka
Même derrière les barreaux
on peut souffler
des bulles de savon
Hirahata Seitô
Marseille. Descendre Canebière ce samedi en fin d’après-midi et apercevoir quelques drapeaux, noirs et rouges, remonter le boulevard d’Athènes. Une manif. Bruits de casseroles et de pétards. Beaucoup de policiers. Petite manif. Je veux dire, peu de monde pour dire non à « la traque des pauvres »
Selon la Médiathèque alternative Mille Babords, la police aurait chargé la manifestation Boulevard National. Violemment et sans sommation. Il y aurait eu des blessés et des arrestations.
Le collectif contre la traque des pauvres.
Le site de » Sans papiers ni frontières «
C’était un extrait de « Somewhere », l’un des douze titres de l’album « People, Hell & Angels », paru le 5 mars dernier. Douze nouveautés enregistrées entre 68 et 70, destinés à l’album First Days Of The New Rising Sun sur lequel l’artiste américain travaillait au moment de sa disparition en 1970.
Jimmy Hendrix me rappelle l’époque du lycée, les pantalons pattes d’èph et au cinéma la découverte ébahie d’un phénomène au Festival de Woodstock, un gaucher provocateur à l’hymne US arraché à la force des dents. Parmi mes morceaux préférés de ce génie mort à même pas 30 ans, Angel. Je l’écoute en boucle et le réécoute. En boucle.
En voiture soudain, l’orage
L’orage
Parmi les pommes d’or que frôle un vent léger
Tu m’apparais là-haut, glissant de branche en branche,
Lorsque soudain l’orage accourt en avalanche
Et lacère le front ramu du vieux verger.
Tu fuis craintive et preste et descends de l’échelle
Et t’abrites sous l’appentis dont le mur clair
Devient livide et blanc aux lueurs de l’éclair
Et dont sonne le toit sous la pluie et la grêle.
Mais voici tout le ciel redevenu vermeil.
Alors, dans l’herbe en fleur qui de nouveau t’accueille,
Tu t’avances et tends, pour qu’il rie au soleil,
Le fruit mouillé que tu cueillis, parmi les feuilles.
Emile Verhaeren ( 1855 – 1916 )
Il y a trois ans, le 13 mars 2010, disparaissait Jean Ferrat. L’une des grandes voix de la chanson française. L’un de mes auteurs compositeurs interprètes préférés. Communiste critique. Ardent défenseur de la chanson française.
Jean Ferrat était le fils de Mnacha Tenenbaum, assassiné à Auschwitz en 1942.
A l’initiative de sa femme Colette, une Maison Jean Ferrat a ouvert ses portes hier à Antraigues-sur-Volane, en Ardèche.
J’écoute souvent Vivaldi. Antonio de son prénom. Né à Venise il y a bien longtemps mais tellement actuel. Antonio Vivaldi prodigieux. Source de joie et de légèreté.
C’était un extrait de l’allegro du Concerto en si bémol majeur pour violoncelle RV 423, interprété par l’Orchestre Baroque d’Amsterdam sous la direction de Yo Yo Ma.
Antonio Vivaldi présenté par Wikipédia
Antonio Vivaldi sur France Musique
Ecouter Vivaldi sur Deezer
Voici douze Haikus, douze poésies courtes écrites par des poètes japonais d’autrefois. Avec mes enfants Zoé et Marius, nous avons choisi d’en lire quatre chacun et de les dédier aux enfants et aux parents de Kamaïshi, cette ville du nord-est du Japon tragiquement frappée par le tsunami du 11 mars 2011.
Les Haikus de Zoé
Entouré de branches mortes
il se redresse
le printemps !
Ishikawa Keirô
Comme un bloc de nuit voilée
perdu dans mes pensées
Katô Shuson
Viens écouter la glace
qui se craquelle sur le lac
Ozawa Minoru
Quand une tortue crie
l’autre lève la tête
pour l’écouter
Nakahara Michio
Les Haikus de Marius
Voile de lune
une grenouille
trouble l’eau et le ciel
Yosa Buson
Sur le gazon
languissamment retombe
la brume de chaleur
Natsume Sôseki
Dans les brumes de chaleur
quelques trous laissés
par le bâton allé au temple
Kobayashi Issa
A l’entrée du jardin
fleurit le blanc
d’un camélia
Ueshima Onitsura
Les Haikus d’Eric
La lampe éteinte
les étoiles fraîches
se glissent par la fenêtre
Natsume Sôseki
Nulle trace dans le courant
où j’ai nagé
avec une femme
Yamaguchi Seishi
Mon pays natal
détrempé par la pluie
je le foule pieds nus
Taneda Santôka
On vieillit
même la longueur du jour
est source de larmes
Kobayashi Issa
France Culture vient de consacrer un week-end au Japon, dont l’émission « ça rime à quoi« .
Encore et encore, la chanson de Francis Cabrel, revisitée par deux chanteuses de karaoké. Un grand moment de solitude…
Le site officiel de Francis Cabrel
Cabrel sur Myspace
Ecouter Cabrel sur Deezer
Avec mes enfants Zoé et Marius, j’ai revu » L’Enfant sauvage « , le chef d’oeuvre de François Truffaut. Près de 30 ans que le cinéaste est parti, mais il m’a suffi de réécouter sa voix pour que remonte à la surface ce sentiment intense que j’éprouvais à chacun de ses films – Jules et Jim, Baisers volés, l’Amour en fuite, Le Dernier métro – : l’Humain est précieux. Il faut en prendre soin. Compliqué, contradictoire, insaisissable mais précieux, l’Humain. Il est urgent de s’en souvenir. Pour qu’il puisse prendre toute sa place – qui doit être la première – l’amour des autres doit trouver la sienne. En commençant par l’amour de ses enfants.
Plus sur » l’Enfant sauvage « .
Arte a consacré un dossier à François Truffaut.
Connaissez-vous le Tres ? J’ai découvert son existence dans le flot tranquille d’une séquence-surf sur Twitter. Le Tres est un instrument typiquement cubain, une guitare des gens du peuple, des non-initiés à la musique. Les 6 cordes sont regroupées en trois groupes de deux. Et lorsqu’elles sonnent, voila le son qu’elles produisent, « taquinées » ici par Isaac Oviedo
Isaac Oviedo était un fameux Tresero. Son histoire et l’histoire de son instrument, à découvrir sur le blog très documenté Ruminances à la rubrique Mi caliente latino.
J’ai toujours été nul au foot. Pieds carrés. Au lycée, mes copains me toléraient dix minutes sur le pré. Pas plus. Ils m’invitaient ensuite à couper les citrons sur la touche. Avec mon fils Marius, les parties durent plus longtemps et sont bien plus amusantes.
Petit détail : Marius n’a pas hérité de mon phénoménal talent footballistique… et je suis toujours aussi nul…
L’effroyable vacarme du marteau-piqueur. Sur les chantiers de nos villes, des ouvriers passent des journées à manœuvrer ces outils perceurs. Celui que j’ai croisé dans la rue s’attaquait à du goudron. Il ne portait pas de casque anti-bruit…
La loi oblige l’employeur à protéger l’audition de ses employés dans les environnement de travail où le bruit ambiant est supérieur à 85 décibels.
Le marteau-piqueur sur Wikipedia
Poulpito c’est mon poto
Son papa s’appelle Marco
Sa maman s’appelle Nono
Poulpito fait du judo et aime beaucoup faire dodo
Quand il marche, quand il parle et quand il joue, ce minot est rigolo
Le redoux est là, annonciateur du printemps. Libérés du poids et du froid de la neige qui les recouvrait il y a 8 jours à peine, les sentiers jonchés de feuilles de chêne accueillent à nouveau les pas des promeneurs.
Il était une feuille
Il était une feuille avec ses lignes
Ligne de vie
Ligne de chance
Ligne de coeur
Il était une branche au bout de la feuille
Ligne fourchue signe de vie
Signe de chance
Signe de coeur
Il était un arbre au bout de la branche
Un arbre digne de vie
Digne de chance
Digne de coeur
Coeur gravé, percé, transpercé,
Un arbre que nul jamais ne vit.
Il était des racines au bout de l’arbre
Racines vignes de vie
Vignes de chance
Vignes de coeur
Au bout des racines il était la terre
La terre tout court
La terre toute ronde
La terre toute seule au travers du ciel
La terre.
Robert Desnos ( 1900 – 1945 )
C’est un petit manège coloré au beau milieu de la place. Comme sur tous les manèges de toutes les places de France, les enfants s’émerveillent. Les parents, eux, n’ont d’yeux que pour leurs petits. Certains sont parfois pris de vire-vire
Le manège enchanté, vous vous souvenez ? C’était à la télé, sur la première chaîne de l’ORTF. J’avais 10 ans…
La poésie a accompagné Stéphane Hessel pendant toute sa vie. Il prenait plaisir à réciter ses poèmes préférés qu’il connaissait par coeur. Fin 2011, il en enregistra une vingtaine, publiés par les Editions Indigène sous la forme d’un livret-disque, un joli coffret orange intitulé « Une voix pour la poésie », au profit du Réseau Education Sans Frontières. J’en ai choisi deux, écrits par Guillaume Apollinaire
Le Pont Mirabeau
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Adieu
J’ai cueilli ce brin de bruyère
L’automne est morte souviens-t’en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps Brin de bruyère
Et souviens-toi que je t’attends
Les matins de France Culture ont rendu hommage à Stéphane Hessel
L’hommage de France Inter
Stéphane Hessel est vivant. Je l’ai entendu hier dans la voix des Goodyear d’Amiens dont l’usine est menacée de fermeture. C’était sur France Culture, l’émission Les Pieds sur Terre. Depuis 2007, les ouvriers de cette usine s’indignent. Ils n’ont pas fini de résister.
Pour raconter les Goodyear, pour suivre leur actualité, Les Pieds sur Terre et Mediapart sont partenaires