La voix de Stéphane Hessel

Stéphane Hessel n’est plus. Je suis triste, alors je vais faire court. Je n’oublierai pas sa voix ferme, empreinte de douceur et ses mots gorgés d’humanité

Hessel militant de l’indignation, notamment contre la dictature des marchés financiers

« Résister, à mon époque, c’était facile », disait Hessel, tout en s’interrogeant sur l’indicible horreur de la déportation, qu’il avait vécue dans sa chair

Jusqu’au bout, Stéphane Hessel resta fidèle à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qu’il contribua à rédiger. Il aimait répéter que « plus de liberté ne fait jamais de mal »

Parmi les hommages rendus à l’auteur de « Indignez-vous », celui de France Culture

La rédaction de Mediapart se souvient

Sur le site du journal Libération

Sur le site du quotidien espagnol El Pais

Frédéric Chopin Marseillais

Il y a des cadeaux inoubliables et celui reçu récemment en est un : une nuit au Grand Hôtel Beauvau à Marseille, quatre étoiles somptueux aux chambres classieuses et vue imprenable sur le Vieux-Port. Ce présent, je l’ai d’autant plus savouré qu’il fut agrémenté d’un moment de grâce : la visite de la suite Frédéric Chopin. Suivez le guide,  Mélik Boukhris, employé de l’Hôtel, lui aussi impressionné  par l’endroit.

Frédéric Chopin arriva à l’Hôtel Beauvau en février 1839, accompagné de son amante George Sand, après un séjour aux Baléares. Il allait très mal, il souffrait d’hémorragie pulmonaire et avait besoin de repos. Le compositeur et sa compagne restèrent à Marseille jusqu’au mois de mai. Pendant trois mois, ils ne quittèrent guère cette élégante suite.

suitechopin

Alphonse de Lamartine, Niccolo Paganini, Prosper Mérimée et Jean Cocteau séjournèrent également dans cet hôtel.

Ecouter Chopin sur Deezer

Le Grand Hôtel Beauvau

Plonger dans la Soupe aux Livres

La Soupe aux Livres. Quel bon moment de partage et de découvertes ! 107ème édition vendredi dernier à Riez, dans les Alpes de Haute-Provence. Une bonne cinquantaine de personnes rassemblées pour ce rendez-vous littéraire convivial proposé par l’éditeur Jean Darot, des Editions Paroles, et sa compagne Marie. La recette est toute simple : proposer aux gens de retrouver l’ambiance des veillées d’autrefois autour de textes, de poèmes, de contes et de chansons que chacune est chacun est invité à proposer, à venir lire, réciter ou chanter aux autres.

Voici 6 morceaux choisis, histoire de vous mettre dans l’ambiance :

« Méfiez-vous de Google », lorsque une Riézoise tire la sonnette d’alarme

« Le crocodile sans dents », le héros du prochain livre pour enfants et parents publiés par Jean Darot

« Le mal de vivre », de Barbara, interprété par Odile Frison, auteur, compositeur, interprète et femme de radio à Fréquence Mistral à Digne-les-Bains

A chaque Soupe aux Livres, au bout d’une heure et demie, entracte.  On marque une pause pour partager un bol de soupe, un verre de vin et une portion de gâteau

Parmi les livres « vedette » publiés par les Editions Parole, il y a « L’Homme Semence« , de Violette Ailhaud. Le magazine féminin Causette y consacre un article, dont Aline Jaubert, libraire à Riez avec son mari Pascal, a lu un extrait

Poème de Marcelle Drutel, poétesse provençale, enseignante et musicienne, récité par un ancien enseignant féru d’histoire et de langue provençale

Les prochaines Soupes aux Livres
LE blog consacré aux écrivains, aux livres, et à l’écriture dans les Alpes de Haute-Provence
Le site de Riez
Le site de Digne-les-Bains

La bouilloire-marmotte

Connaissez-vous la bouilloire qui se prend pour une marmotte ?

Cette bouilloire au cri strident est en fait équipée d’un bouchon-sifflet.

Pour bien choisir sa bouilloire :  labouilloire.com

Avec des images, c’est ici.

Découvrir les marmottes, c’est ici.

Pétition pour la protection des marmottes à Saint-Véran.

La machine à trancher le pain

Chez Jeannette, une machine à trancher le pain a relégué le couteau au musée depuis quelques années.

Jeannette est la patronne de l’Hôtel de la Haute-Provence à Mallemoisson. Entourée de ses enfants, Marie-Luce au service et Régis en cuisine, elle perpétue une tradition familiale qui date de trois générations. L’adresse vaut le détour. Chez Jeannette, la cuisine est familiale, toujours goûteuse et l’ambiance très conviviale. 

U2 me manque

Sur la route qui me redescendait vers la vallée hier-soir, après une belle Soupe aux livres*** Je reviendrai très prochainement sur ces veillées littéraires et musicales inventées par Jean Darot des Editions Parole ***, je surfais tranquille sur la bande FM lorsque je suis tombé sur une intro que j’ai toute suite reconnue : Acrobat, de l’album culte de U2 Achtung Baby. J’ai monté le son et j’ai retrouvé un plaisir auquel je n’avais plus goûté depuis un bon moment. Bono, The Edge et leurs collègues de Dublin perchés tout là-haut sur leur nuage de rockers funambules

U2 me manque. Plus d’album studio depuis  » No Line on the Horizon  » en 2009, ça commence à faire long… Il paraît que le groupe nord-irlandais sortirait un nouvel album en septembre.C’est ce qu’aurait confié Larry Mullen Jr. à une radio irlandaise du groupe RTÉ. Le titre : « 10 Reasons to Exist’’.

Tout sur U2 en français, c’est sur U2 France.

Acrobat (extrait)
« Don’t believe what you hear
Don’t believe what you see
If you just close your eyes
You can feel the enemy

When I first met you girl
You had fire in your soul
What happened your face
Of melting in snow ?
Now it looks like this!

And you can swallow
Or you can spit
You can throw it up
Or choke on it
And you can dream
So dream out loud
You know that your time is coming ’round
… don’t let the bastards grind you down.. »

Traduction
« Ne crois pas ce que tu entends
Ne crois pas ce que tu vois
Si tu fermes juste les yeux
Tu peux sentir l’ennemi

La première fois que je t’ai rencontrée
Ton âme était enflammée
Ton visage aurait-il fondu comme de la neige ?
Ca y ressemble désormais

Et tu peux avaler ou tu peux cracher
Tu peux le vomir ou t’étouffer avec
Et tu peux rêver
Alors rêve tout haut
Tu sais que ton heure arrive
Ne laisse pas ces salauds t’écraser… »

L’artiste tatoueur

Chez Sacha l’artiste tatoueur, les dermographes vrombissent comme des moustiques métalliques. La salle d’attente est souvent pleine. Des jeunes, beaucoup. Des hommes un peu paumés. Et quelques demoiselles aussi. Le Tatoo est à la mode, même si ça fait saigner – beaucoup – et ça fait mal – un peu.

Les 22, 23 et 24 mars aura lieu le Mondial du Tatouage à Paris.

Le site de Sacha Tattoo.

Le site d’Inked Magazine.

L’histoire du tatouage sur le site de Kustom Tattoo.

Des réponses à vos questions sur le tatouage.

Scott Versago, le tatoueur américain qui fait des miracles.

Le ruisseau

C’est un ruisseau près de chez moi, qui parle de fonte des neiges. Il déboule dans un petit vallon encore pris de givre et de froidure. Ce ruisseau se fait entendre et nous sentons que le redoux est là. Enfin presque là. Dans la campagne de Haute Provence encore teintée de blanc, la lumière se fait un peu plus vive chaque jour et annonce timidement que dans un mois, le printemps aura sonné à notre porte. D’ici là, les oiseaux effarés auront pris des forces, heureux comme tout de saluer l’envol du vilain hiver…

Le Ruisseau

Beaucoup d’eau a passé sous le pont
et aussi énormément de sang
Mais aux pieds de l’amour
coule un grand ruisseau blanc
Et dans les jardins de la lune
où tous les jours c’est ta fête
ce ruisseau chante en dormant
Et cette lune c’est ma tête
où tourne un grand soleil bleu
Et ce soleil c’est tes yeux

Jacques Prévert ( 1900 – 1977 )

Le givre et Arthur Rimbaud

Moins six degrés dehors. La voiture est couverte de givre. Alors, il faut gratter, gratter encore, quitte à voir ses doigts au fil des minutes se charger de poudre blanche et glacée, en se disant qu’on ferait peut-être mieux de marcher à pied ou de grimper dans un petit wagon rose…

Bonus du jour, « Rêvé pour l’hiver », le poème d’Arthur Rimbaud, lu par Alexandre Khazal, du site Litterature audio.com

Trucs et astuces pour faire face aux désagréments de l’hiver, proposés par  consoGlobe, le site dédié à la consommation durable.

 

 

 

Mon fils, sa flûte et Ludwig van

Mon fils Marius aime jouer de la flûte. A l’école, il apprend des morceaux qu’il révise consciencieusement à la maison. Il s’applique et parfois il s’énerve aussi un peu. J’avoue que ça me plaît beaucoup de le voir ainsi se concentrer pour m’offrir par exemple l’Hymne à la joie du grand Ludwig van Beethoven

Lorsque Marius sera un peu plus grand, je lui raconterai que Ludwig van Beethoven ( 1770 – 1827 ) composa l’Hymne à la joie sur le poème l’Ode à la joie écrit par Friedrich von Schiller en 1785. Je lui dirai aussi que ce morceau est surtout connu comme final de sa 9ème Symphonie et qu’il a été interprété de plusieurs façons : grand orchestre ou formation de musique de chambre

Je réciterai aussi à mon fils deux vers du poème de Schiller, qui résument à eux seuls l’idéal de paix du poète allemand  :

« … Alle Menschen werden Brüder
Tous les hommes deviennent frères
Wo dein sanfter Flügel weilt
Là où tes douces ailes reposent… »
Ces ailes sont celles de la joie, célébrée par Schiller dans ce poème qui exalte l’unité et la fraternité humaine.

Ludwig van Beethoven sur France Musique

Les caissières sans nom

Avez-vous déjà remarqué l’environnement sonore dans lequel travaillent les caissières des supermarchés, ces femmes que l’on n’ose plus appeler par leur nom ? Hôtesses de caisse, c’est comme ça qu’il faut dire maintenant…

Des milliers d’articles passés chaque jour au lecteur de code barre, des milliers de « bip » quotidiens, des milliers de sourires et souvent ni bonjour ni merci de la part des clients. Sans compter la pression liée à la menace pour l’emploi que représentent les erreurs de caisse, ainsi que l’accélération progressive du rythme de travail. Tout ça pour pas même le Smic puisque la majorité des contrats de travail ne dépasse pas 20 ou 25 heures par semaine.
L’Institut national de recherche et de sécurité a enquêté en 1996 sur les caissières d’hyper.
Le site de la centrale d’emploi 100% distribution
Les syndicats CGT, CFDT et FO ont des branches commerce.

 

L’OM, ma mère et moi

Oui je l’avoue, j’aime l’Olympique de Marseille, LE club de ma ville. Ce sentiment, comment échapper aux banalités pour le décrire ? Allez, je me lance. J’aime l’OM d’abord parce que ma maman y joua dans sa jeunesse. Oui, ma mère fut Olympienne !

Ce club qui est le premier de France à avoir remporté la Coupe d’Europe des clubs champions – cela fera 20 ans le 26 mai prochain – je l’aime aussi parce qu’il me fait souvent faire le yoyOM, comme hier en fin d’après-midi devant OM – VA sur Canal+. J’ai d’abord été frustré par la faiblesse du jeu proposé, la frilosité, le manque de créativité, le piètre spectacle offert. Droit au but, la devise, escapée je ne sais où. J’ai râlé devant mon poste, j’ai marronné. Et puis soudain en toute fin de match, la petite étincelle qui change tout. Le sourire revient et prend le pas sur la frustration. Rod Fanni s’arrache pour donner la victoire à l’OM et j’applaudis comme un fada. Soulagé. Heureux comme tout.

C’est ça l’OM. Décourageant et enthousiasmant. Horripilant et magnifique. Mesquinous et grandiose. Affligeant et bluffant. Plein de contradictions. A l’image de Marseille. Tout simplement vivant. A échelle humaine.

Il me faut aussi confesser la honte que je ressens souvent en écoutant ces chants minables monter des virages du Stade Vélodrome

Lorsque je suis au stade, j’avoue que ce spectacle-là m’afflige, quand bien même les plus idiots des supporters du PSG entonnent eux aussi des chants « anti marseillais ». Dimanche-prochain, je serai bien évidemment à fond derrière l’OM qui monte à Paris défier le PSG. J’espère une victoire bien sûr. Mais j’attends surtout que les joueurs se souviennent de ce que disait ma mère, la volleyeuse olympienne : pour elle comme pour ses copines au maillot blanc, « c’était d’abord jouer » qui comptait.

Je vous recommande le très connaisseur site SoFoot. On y parle football d’une façon décalée, avec humour et finesse, ce qui me plaît beaucoup.

Soudain, Léonard de Vinci

Se promener en pleine campagne, entre chien et loup, et être soudain attiré par un bourdonnement lointain provenant d’un tout petit point lumineux. Un tchop tchop crescendo dans le ciel couleur couchant

L’hélicoptère ! C’est à bord d’un hélico que je fis mon baptême de l’air. Mon parrain secouriste en haute-montagne le pilotait. Cet engin m’évoque aussi ce croquis du génial Léonard de Vinci – dessiné en 1486 – déniché sur ce site
Hélico de Vinci

La Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette à Paris propose jusqu’au 18 août prochain une exposition consacrée à « l’ingénieur, ses rêves et ses inventions ». Paul Cornu réalisa le premier vol libre d’hélicoptère le 13 novembre 1907, selon Wikipédia.

Une seconde naissance

En rentrant chez moi hier en fin d’après-midi, j’ai allumé mon autoradio et j’ai pris en route une émission sur France Culture qui m’a renversé. Voici ce que j’ai entendu

Cet extrait provient d’un remarquable documentaire proposé par l’émission « Sur les docks ».

Pierre Foldes est chirurgien à Saint-Germain-en-Laye. Il répare les ravages causés par l’excision. Les femmes qui témoignent parlent de véritable renaissance. Depuis dix ans, elles sont 4.000 à avoir été ainsi « réparées ».
Dans le monde, entre 100 et 140 millions de femmes  ont subi des mutilations sexuelles, selon l’Institut National des Etudes Démographiques (INED). En France, l’excision est un crime jugé en cour d’assises. Un projet de loi sur l’excision est prévu pour la fin février.

Les voix de Françoise Giroud, Léopold Sédar Senghor et Duke Ellington

J’ai fêté avec beaucoup de plaisir la Journée Mondiale de la Radio hier-soir en rentrant chez moi. Après une petite escapade à Marseille sur Radio Grenouille en préparant ma soupe de légumes, je me suis promené sur le site de l’évènement, placé sous l’égide de l’Unesco. Profusion de documents sonores du monde entier, parmi lesquels j’ai déniché quelques pépites sonores que j’ai envie de partager avec vous.
D’abord, l’interview de la grande journaliste et femme politique, Françoise Giroud, sur le thème « population et société ».

Autre voix que j’ai été ému de réécouter, celle de Léopold Sédar Senghor. Le 1er Président du Sénégal raconte comment il conçoit « le rythme africain ». Nous sommes le 18 février 1977

C’est à Dakar que Duke Ellington – pianiste, compositeur  et chef d’orchestre de jazz – effectua sa toute première visite en Afrique, le 11 mai 1966. Le voici interviewé à sa descente d’avion

J’ai déniché aussi sur le site de la Journée cette émission de SOAS Radio consacrée au rôle social des radios communautaires en Afrique, notamment au Sénégal

L’UNESCO possède des archives sonores riches remontant à sa création le 16 Novembre 1945. La bibliothèque contient plus de 30.000 documents relatifs à l’histoire de l’UNESCO. Il comprend des fichiers précieux tels que des interviews, enregistrements de conférences, discours, visites officielles et des programmes en français, espagnol, russe et anglais.

Promenons-nous dans la neige

Promenade sur les chemins enneigés de Haute-Provence, au soleil couchant. Un moment de détente et de calme, à peine troublé de ci de là par les petits cris de quelques oiseaux effarés * en quête de nourriture.

Pour les amoureux des oiseaux, ce site

*Les Effarés
Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s’allume,
Leurs culs en rond,

À genoux, cinq petits, – misère ! –
Regardent le boulanger faire
Le lourd pain blond.

Ils voient le fort bras blanc qui tourne
La pâte grise, et qui l’enfourne
Dans un trou clair.

Ils écoutent le bon pain cuire.
Le boulanger au gras sourire
Chante un vieil air.

Ils sont blottis, pas un ne bouge,
Au souffle du soupirail rouge,
Chaud comme un sein.

Quand, pour quelque médianoche,
Façonné comme une brioche,
On sort le pain,

Quand, sur les poutres enfumées,
Chantent les croûtes parfumées,
Et les grillons,

Quand ce trou chaud souffle la vie
Ils ont leur âme si ravie,
Sous leurs haillons,

Ils se ressentent si bien vivre,
Les pauvres Jésus pleins de givre,
Qu’ils sont là, tous,

Collant leurs petits museaux roses
Au grillage, grognant des choses
Entre les trous,

Tout bêtes, faisant leurs prières,
Et repliés vers ces lumières
Du ciel rouvert,

Si fort, qu’ils crèvent leur culotte,
Et que leur chemise tremblote
Au vent d’hiver.

Arthur Rimbaud (1854 – 1891 )

Presse en débat, Tapie en procès, mescle marseillaise frustrante

Je suis retourné hier-soir à La Criée à Marseille. Là où il y a plus de vingt ans j’étais venu applaudir Marcel Maréchal et son merveilleux  » Maître Puntila et son valet Matti « , j’étais convié à participer à  » une soirée exceptionnelle en défense de l’information indépendante et de la liberté du débat public  » organisée par trois médias : Mediapart, Marsactu et LeRavi.
Dans la grande salle bondée du Théâtre National – 800 personnes dedans, 200 restées à la porte – nous n’avons pas vécu un grand moment de débat, non. Pendant une bonne heure, c’est plutôt à une conférence que nous avons eu droit, avec l’intervention de quelques signatures : Laurent Mauduit documenté, Michel Samson pertinent, Philippe Foulquier décevant et Jean Kéhayan consternant, osant mettre en balance les intelligents et les buveurs de pastis ! Michel Gairaud du Ravi et et Pierre Boucaud de Marsactu ont fait eux aussi entendre leur voix pour une presse indépendante de qualité à Marseille, mais la soirée a illico pris le visage d’un procès. Le procès de Nanard, Bernard Tapie, qualifié de gangster et de danger pour la liberté de la presse et la démocratie. Bien. OK. Des journalistes marseillais, dont quelques uns de La Provence – rachetée par Tapie -, se sont ensuite exprimés. Mais de débat, point. Juste le sentiment bizarre d’avoir vécu une soirée découpée en tranches de paroles, plus ou moins fines, plus ou moins goûteuses, mais dénuée de ce qui fait tout le sel d’un vrai débat : la contradiction. Restant sur notre faim, nous avons été quelques uns à rêver en secret que soudain, Nanard fasse irruption dans cette grande salle et vienne porter la contradiction, à la marseillaise***, à ceux qui le montraient du doigt***.
Allez, de cette soirée frustrante, je retiendrai tout de même que l’envie de débat a rassemblé des centaines de personnes à La Criée, ce qui n’est pas un mince succès. J’ai également beaucoup apprécié l’humour précis des dessinateurs du journal LeRavi, entre autres Na ! et Nakata. Et je n’oublierai pas le moment le plus lumineux : l’intervention vibrante d’Eddy Plenel consacrée au besoin de journalisme et à la démocratie

***A Marseille le 20 avril 1936, lors d’un meeting sur la Place Marceau – non loin de la Belle de Mai – le dirigeant communiste François Billoux alla directement porter la contradiction à Simon-Pierre Sabiani, qui avait fait main basse sur la ville, épaulé par les gangsters Spirito et Carbone. 

***Je ne suis nullement tapiste. L’ancien patron de l’OM est certes critiquable, et à plusieurs titres. Mais j’ai horreur des procès. Surtout en l’absence de l’accusé.

***A lire sur Mediapart le billet de Ellemra consacré à cette soirée.

Ralph, zéro ou héros ?

J’adore aller au cinéma avec mes enfants. Leur choix – car ce sont eux qui choisissent – se porte souvent sur un dessin animé. Je commence à en avoir vu une ribambelle ! « Les mondes de Ralph » nous a bien diverti ce dimanche. C’est l’histoire d’un personnage de Ralph la casse, un destrussi* de première qui est le méchant du jeu vidéo d’arcade Répare-le, Félix ! Ralph tente d’échapper à son destin de méchant et se met à la recherche d’une médaille de héros pour passer du bon côté de la barrière. Pas si simple d’échapper à son destin…

*destrussi : destructeur en provençal ; se dit de quelqu’un qui casse tout

Sénégal # 9 L’heure de quitter l’Afrique

Voici venue l’heure redoutée du retour vers la vieille Europe…
A chaque fois, le coeur serré, il faut dire au revoir aux amis et prendre le taxi vers Dakar, vers l’aéroport.

Arrivés à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, survient l’heure triste d’une énième coupure avec cette Afrique tout à la fois bouleversante, désespérante et enthousiasmante.

Sénégal # 8 Pape « Bazooka » le lutteur

Sur la plage de Mbour en milieu d’après-midi se produit presque chaque jour un drôle d’attroupement, autour de grand athlètes au physique souvent imposant, le corps enduit de sable et grigris autour de la taille : les lutteurs à l’entraînement. La lutte sénégalaise est LE sport traditionnel du pays de la Téranga. C’est un sport de contact qui séduit de plus en plus de jeunes, attirés par les pactoles que font miroiter les organisateurs de combats. Pape alias Bazoooka est l’un des 10 lutteurs les plus connus au Sénégal

L’actu de la lutte sénégalaiseSport traditionnel sénégalais ; Lutteurs 

Sénégal # 7 Cheikh et sa cabane

Cheikh est un jeune homme heureux. De ses mains, il vient de construire sa cabane, sur la plage de Mbour. Bois récupérés pour la structure, branchages et paille pour le toit, pirogues cassées recyclées  en tables et petits tabourets, Cheikh a bien travaillé pour se doter d’un bel outil de travail dédié à l’accueil des touristes de passage : boissons fraîches, brochettes de fruits frais, poissons grillés au barbecue. Son bonus : nettoyer la plage. Chaque jour. Pour fêter le lancement de sa petite entreprise, Cheikh a fait la fête autour d’un feu de camp, entouré de sa maman, de ses frères et d’une trentaine d’amis. Avec le sourire, Il s’est raconté.

Cheikh

« Paix et tranquillité, voilà le véritable bonheur. »
Livre de la sagesse chinoise – 1876

Sénégal # 6 Moïse, coach de Lionceaux

Moïse est l’entraîneur des jeunes footballeurs de Saly-carrefour, l’un des quartiers de cette station balnéaire de la Petite Côte, au sud de Dakar. Depuis 2007, son école de foot est gratuite pour tous les enfants. Les résultats sont là mais les moyens manquent à l’appel…

La plupart des joueurs professionnels sénégalais ont commencé sur le sable des stades de leur quartier, à l’image de Mamadou Niang  – champion de France avec l’OM en 2010 – natif de Matam, dans le Sénégal oriental. L’ancien capitaine marseillais a été sélectionné 55 fois dans l’équipe des Lions de la Téranga et a donc entendu 55 fois l’hymne sénégalais

« Le Lion rouge, ou Pincez tous vos koras, frappez les balafons », c’est le titre de cet hymne composé par le 1er Président sénégalais, Léopold Sédar Senghor

 » Le lion rouge a rugi.
Le dompteur de la brousse
D’un bond s’est élancé,
Dissipant les ténèbres.
Soleil sur nos terreurs, soleil sur notre espoir.
Debout, frères, voici l’Afrique rassemblée

Refrain :
Fibres de mon cœur vert.
Épaule contre épaule, mes plus que frères,
O Sénégalais, debout !
Unissons la mer et les sources, unissons la steppe et la forêt !

Salut Afrique mère, salut Afrique mère.
Sénégal toi le fils de l’écume du lion,
Toi surgi de la nuit au galop des chevaux,
Rend-nous, oh ! rends-nous l’honneur de nos ancêtres,
Splendides comme ébène et forts comme le muscle
Nous disons droits – l’épée n’a pas une bavure… »

Texte de Léopold Sédar Senghor (1906 – 2001 )
Musique  de Herbert Pepper ( 1912 – 2001 )

Foot solidaire est une association créée en 2012 pour aider les jeunes joueurs africains victimes souvent d’agents malhonnêtes et de clubs peu regardants sur l’éthique…

Sénégal # 5 Lionceaux de la Téranga

Entraînement de football sur le petit stade du quartier de Saly-carrefour. 120 gamins sur le sable, des cages de fortune, 1 seul ballon. Priorité au jeu.

L’Espanyol de Barcelone – l’autre club de la capitale catalane avec le Barça – a lancé une académie de football  à Dakar (programme sur 4 ans : 2010 – 2014).

Sénégal # 4 En bas, le port de Mbour

Promenons-nous à travers les petites rues qui descendent au port de Mbour, le deuxième port de pêche du Sénégal

Au Sénégal, 600.000 personnes travaillent dans le secteur de la pêche, dont 400.000 dans la pêche traditionnelle. Ce secteur représente la première branche exportatrice du pays. Jusqu’en avril 2012, des autorisations illicites de pêche ont été accordées à des navires étrangers. Elles ont été annulées après un vaste mouvement de colère des pêcheurs et l’action de Greenpeace qui dénonçait un pillage illicite de la pêche

Le Guide du Routard parle de Mbour

Sénégal # 3 « Le salut du jeune soleil »

Petit matin à Mbour, Sénégal. Réveillés par les oiseaux alors que se lève le soleil

677 espèces d’oiseaux – résidentes ou de passage – sont recensées au Sénégal

Le salut du jeune soleil

Le salut du jeune soleil
Sur mon lit, la lumière de ta lettre
Tous les bruits qui fusent du matin
Les cris métalliques des merles, les clochettes des gonoleks
Ton sourire sur le gazon, sur la rosée splendide.

Dans la lumière innocente, des milliers de libellules
Des frisselants, comme des abeilles d’or ailes noires
Et comme des hélicoptères aux virages de grâce et de douceur
Sur la plage limpide, or et noir les Tramiae basilares
Je dis la danse des princesses du Mali.

Me voici à ta quête, sur le sentier des chats-tigres.
Ton parfum toujours ton parfum, de la brousse bourdonnant des buissons
Plus exaltant que l’odeur du lys dans sa surrection.
Me guide, ta gorge odorante, ton parfum levé par l’Afrique
Quand sous mes pieds de berger, je foule les menthes sauvages.
Au bout de l’épreuve et de la saison, au fond du gouffre
Dieu ! que je te retrouve, retrouve ta voix, ta fragrance de lumière vibrante.

Léopold Sédar Senghor (1906 – 2001)

Sénégal # 2 Le fromager, arbre protégé

Sur l’île sénégalaise de Mar Lodj, dans le delta du Siné Saloum – à 150 kilomètres au sud de Dakar, pas loin de la Casamance – un homme est assis près de l’église, surplombée par trois arbres : un rônier, un caïlcedrat et un fromager. Symbole de la cohabitation paisible des trois religions pratiquées sur l’île – l’islam, le christianisme et l’animisme –  ils  entremêlent leurs troncs.

***Remerciements à Chantal, notre reporter de sons envoyée spéciale au Sénégal

Les arbres du Sénégal
L’association ReforestAction
Sur Twitter @reforestaction

Sénégal # 1 En taxi-pirogue à Mar Lodj

Aujourd’hui et pour quelques jours, nous changeons de continent. Direction l’Afrique, le Sénégal, pour une première escapade sonore dans la région du Sine Saloum, à 150 kilomètres au sud de Dakar, la capitale. Au départ de N’Dangane, embarquons à bord d’un taxi-pirogue de 10 bons mètres de long, qui va nous conduire sur l’île de Mar Lodj.

Le trajet dure un quart d’heure et coûte 2 ou 3 euros. A bord, à chaque voyage, une vingtaine de passagers pour une sorte de mini-croisière paisible le long des mangroves, ces amas d’arbres géants couchés dans l’eau, remplis d’oiseaux et d’une importante végétation de mer : petits crabes, huitres et poissons.

*** Un grand merci à Chantal, notre reporter de sons envoyée spéciale en Afrique.

Le charme du vroum vroum

Je dois l’avouer, je ne suis pas du tout sports mécaniques.  Mais alors, pas du tout ! La Formule 1 me barbe au bout d’un tour de circuit et les Rallyes me laissent de marbre. N’empêche, je me suis pris au jeu hier lors du passage du XVIème Rallye Monte-Carlo historique à Digne-les-Bains. Mais oui ! J’ai apprécié que beaucoup de gens – en majorité des hommes il faut le dire – aient les yeux qui brillent en approchant toutes ces vieilles voitures. Certains m’ont raconté leurs souvenirs d’enfance. De beaux moments partagés au bord des routes, de nuit, à attendre le passage des Andruet, Darniche, Ragnotti, etc… J’aime quand la mémoire travaille. Ce qui m’a plu aussi, c’est le bruit de ces voitures. Comme ça, à l’arrêt, j’ai trouvé un certain charme à ces autos d’antan et aux sons de leurs moteurs

Le Rallye Monte-Carlo sous toutes ses coutures c’est ici