Raconter « L’Homme semence » en BD

Je viens de consacrer un billet dans le blog Papiers à Bulles sur Mediapart, consacré à la publication toute récente de la bande dessinée L’Homme semence, adaptée du texte de Violette Ailhaud. Deux artistes, Laetitia Rouxel et Mandragore, signent cette BD à deux faces consacrée au best seller des Editions Parole, qui raconte un pacte tacite passé entre les femmes du village bas-alpin du Poil en 1852, pour le faire vivre alors que les hommes l’ont déserté en raison de la répression du soulèvement républicain contre le coup d’ Etat de Napoléon III. Pour vous remettre un peu L’Homme semence dans l’oreille, écoutez cet extrait lu par Rufus sur France Culture début janvier, dans l’émission « Je déballe ma bibliothèque »

Vous vous souvenez sans doute que Rufus avait participé au Festival L’Homme semence à Digne-les-Bains et ses environs, organisé en juin dernier.
L’entretien avec les deux auteures de la BD, c’est icirufusaupoil

 

L’Estaque de Braque, tableau sonore

Il y a près de trois semaines, nous découvrions ici la voix du peintre Georges Braque grâce à Chroniques sauvages une émission de la Radiodiffusion Française en 1951, chroniquée par Radio Fañch. Aujourd’dui, pour prolonger cette découverte, voici un document sonore réjouissant : une toile du maître, L’Estaque, racontée avec finesse, à l’initiative de la « Réunion des musées nationaux – Grand Palais », jeune établissement public créé en 2011.
Vous en redemandez ? Moi aussi. Autre « tableau sonore » de Braque : A tire d’aile
La page dédiée à la rétrospective Georges Braque proposée au Grand Palais – à Paris – jusqu’au 6 janvier

Se rêver Robert Capa

Robert Capa… Adolescent, je me suis longtemps rêvé photojournaliste de guerre. Fasciné par les photos en noir et blanc qui claquaient à la Une de certains journaux, davantage que par les reportages couleur publiés par les magazines. Attiré par le quotidien de voyages, de découvertes et de rencontres que j’imaginais être celui des photo-reporters. Ce rêve, je ne l’ai jamais concrétisé mais il poursuit son chemin au fond de moi, nourri par la profonde admiration que j’éprouve pour le travail – en le découvrant ou le revisitant – de celles et ceux qui ont osé – et qui osent encore – , eux, franchir le pas et se sont lancés à travers le monde pour témoigner, appareil photo en main, en mêlant sens profond de l’humain et passion pour l’action. Parmi eux trône donc une légende, Robert Capa, qui couvrit entre autres la Guerre civile espagnole dont me parla souvent mon père, ou le débarquement allié de 44, et qui trouva la mort en pleine action, en sautant sur une mine au Vietnam en mai 1954… quelques mois avant ma naissance. Il n’avait que 41 ans. Pour évoquer la légende Capa, écoutez Françoise Denoyelle, historienne, professeure d’histoire de la photographie à l’école Louis-Lumière, interviewée par Camille Renard en avril 2012 sur France Culture, dans l’émission « Une vie une oeuvre ».
Récemment, Radio Fañch a consacré un billet très documenté à Robert Capa, nourri notamment de magnifiques archives radio de l’INA.
L’interview imaginaire de Robert Capa, par Michel Puech, sur Mediapart.
La Bibliothèque Nationale de France a consacré une grande exposition à Capa, nourrie notamment de photos de l’agence Magnum que fondèrent entre autres Henri Cartier-Bresson, David Seymour, George Rodger, Maria Eisner et Robert Capa, en 1947.
CapaRobert Capa © International Center of Photography

Découvrir la Loire, les yeux fermés

Enfant de Marseille, j’ai toujours entendu parler du Rhône bien sûr. De ses Bouches aussi, bien sûr. Alphonse Daudet, le mistral qui dévale de là-haut le long de son lit et qui l’hiver, nous fracasse de froid. Moi qui adore tremper mes pieds dans l’eau vive – la mer, l’océan, le Lot, le Gave d’Oloron, le Lac de Sainte Croix, entre autres – je n’ai pourtant jamais mis les pieds dans le Rhône. Mais bon, pour prétendre me faufiler jusqu’aux rues d’Arles et Avignon, il m’a fallu l’approcher, ce grand fleuve. A chaque fois, j’avoue avoir marqué un temps d’arrêt devant sa majesté, sa largeur d’âme, son danger calme aussi.
Tout ça pour vous dire que depuis peu, j’ai approché un autre fleuve. Les yeux fermés cette fois-ci. La Loire, oui. La Loire si éloignée de mon univers de Marseillais et pourtant si présente désormais grâce à Radio Fañch, un blog remarquable dédié à la radio et tenu par un Breton du tonnerre. La Loire donc, la voici, racontée par Sophie Berger, qui l’a parcourue de la source à l’estuaire, à pied, sur 1.000 kilomètres jusqu’à Nantes la ville de son enfance. Extrait du documentaire diffusé ce dimanche 27 octobre par la RTBF, la radio publique belge.
Pour prolonger le voyage en sons et en images, le blog de Sophie Berger
Radio Fañch, c’est ici.

La Fanfare Jacob Delafonk

Le Festiventu de Calvi – je vous en parlais avant-hier – s’achève ce dimanche. Mon ami Vincent Maurin en profite à fond et a trouvé le temps de m’envoyer cet extrait musical signé de la Fanfare Jacob Delafonk, en répétition les pieds dans l’eau avant son concert disco-funk ce soir à l’Espace Oscaro.
Pour ceux qui n’auraient pas lu mon billet de vendredi, Festiventu est un Eco-Festival organisé par l’Association Les Amis du Vent et qui a fêté cette année sa 22ème édition.
Encore mille mercis à Vincent, envoyé spécial de ce blog à Calvi 🙂
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Les musiques de Meryem

J’ai découvert très récemment sur la Toile une toute jeune tunisienne, Meryem Hlel, qui veut devenir photographe et dont la plus grande source d’inspiration est la musique. Influencée par ses oncles musiciens, elle est attirée par les mélanges, les mescles de musique classique ancienne, de jazz oriental, et d’oud, ce luth à la sonorité magique. Cette passion pour la musique et cet éclectisme se ressentent sur la page Soundcloud de Meryem. Elle y partage ses nombreux coups de coeur. Le premier que je vous propose est signé de l’Egyptien Dakheeel. Le titre : Lamma bada – Charbel Rouhana

Meryem connait ses classiques. Et nous fait un immense plaisir en partageant la grande Feirouz, l’une des plus célèbres chanteuses libanaises.

Allez, un troisième morceau pour la route : All the Beautiful Things du trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf.
Agée de 17 ans,  Meryem arpente avec tout autant de passion son chemin de jeune apprentie photographe, depuis que son cousin lui a offert un Nikon. Parmi ses photos, j’ai retenu celle-ci qui souligne que la Méditerranée nous lie et nous parle de beauté, quel que soit la rive d’où on la regarde. photomeryemHlel

Au Festiventu de Calvi

Et si nous embarquions pour la Corse ? Portés par les vents de Méditerranée, direction Calvi où se tient jusqu’à ce dimanche le 22ème Festiventu, organisé par Les Amis du Vent. Créée en 1992 à Calvi, cette association propose des événements où les univers se rencontrent, se confrontent pour construire demain : concerts, spectacles de rue, conférences, arts plastiques, constructions dédiées aux énergies renouvelables, entre autres. Bref, un éco-festival qui sonne en célébrant le mélange et qui a de quoi séduire.
C’est mon ami Vincent Maurin qui m’a adressé ces mélodies de plein air recueillies à Calvi. Il m’a aussi envoyé un son de grand large, capté à bord du catamaran qui le menait vers la Réserve naturelle de Scandola.
Un grand merci à Vincent, reporter d’un jour pour ce blog.
Parrainé cette année par Yann Arthus-Bertrand et Isabelle Autissier – Présidente de WWF-France – Festiventu est aussi sur la Toile. Deux conférences à (ré)écouter, histoire de prolonger la fête : sur l’océan et la planète et sur le rugby, patrimoine mondial de l’humanité, autour de Daniel Herrero.

Monter à la palombière

Roland est un chasseur de palombes passionné. Chaque année avec ses copains, il passe tout le mois d’octobre dans leur palombière sur les hauteurs de Bellocq, en Béarn. Leur univers convivial est nourri d’une multitudes de gestes et d’attentions portés aux pigeons et aux palombes qui leur servent d’appeaux. Avec Zoé et Marius, mes deux jeunes enfants, nous avons été invités à monter au sommet de cette cabane de bois d’où les chasseurs guettent le passage des palombes, sur la route de leur migration automnale vers des contrées plus chaudes. Roland et son ami Jacques nous ont raconté cette passion qui les lie, et qui perpétue une tradition ancestrale dans le sud-ouest.
 
La palombière sur la Toile http://lapalombiere.free.fr/
La passion de cette chasse sur le Web http://www.palombe.com/

Les oies

Les oies sont de redoutables chiens de garde ! Avec Zoé et Marius, nous en avons croisé quatre hier lors de notre promenade à vélo. Derrière le grillage d’une propriété, elles veillaient au grain. Ecoutez-les cacarder et souffler !
Ce blog décrit les qualités multiples des oies dites de Guinée.
 Le site de la Ligue pour la Protection des Oiseaux, la LPO

L’océan à Seignosse

Se mettre en maillot de bain fin octobre ! Nous avons vécu ce grand moment en famille hier après-midi sur la plage de Seignosse, dans les Landes. Face à l’océan déchaîné, mais pas suffisamment démonté pour nous dissuader d’approcher les vagues et de goûter le plaisir d’être aspergés, nous avons savouré le spectacle.

A bicyclette

J’ai ressorti mon vieux Bianchi ce week-end pour aller balader avec Chantal, ma compagne et Zoé et Marius mes jeunes enfants entre Salies-de-Béarn et Escos. Quel plaisir de rouler ensemble sur l’allée verte – ancienne voie de chemin de fer – et ces petites routes de la campagne béarnaise !
Inévitablement, une promenade à vélo m’évoque « A bicyclette », la merveilleuse chanson d’Yves Montand

Arthur Rimbaud, 159 ans aujourd’hui

Arthur Rimbaud naquit le 20 octobre 1854 à Charleville-Mézières. Je lui dois mon amour pour la poésie. Je me souviens même que jeune adolescent, je rêvais de devenir Arthur Rimbaud. Pour fêter son 159ème anniversaire, j’ai choisi la voix du regretté Stéphane Hessel. Passionné lui aussi de poésie, l’auteur de « Indignez-vous ! » nous embarque à bord du Bateau ivre du poète.

Cette lecture est extraite de l’album Une voix pour la poésie, un CD de poèmes dits par Stéphane Hessel et mis en musique par Laurent Audemard, publié par Indigènes Editions.

Je vous recommande de vous le procurer. Stéphane Hessel y lit aussi Apollinaire, Baudelaire, Villon ou Hölderlin, entre autres. C’est une merveille de disque.

Le Bateau Ivre lu par Philippe Léotard sur Youtube

Arthur Rimbaud sur poetes.com

Arthur Rimbaud sur Wikipedia

Sur France Culture, Henri Guillemin raconte Verlaine et Rimbaud

 

Soudain, un train

Félix Blume est un chasseur de sons. Adepte du field-recording, enregistrement de terrain, hors les cloisons d’un plateau ou d’un studio. Ingénieux ingénieur du son, ce jeune homme. Grand voyageur, forcément. Un jour, en Californie, il a croisé le passage d’un train. Accompagnons-le au bord du ballast.

Félix Blume expose sa palette sur le Web

Seleshe et son Krar

Aujourd’hui, je vous suggère une escapade musicale vers le continent noir, aux côtés de l’Ethiopien Seleshe Damessae et de son Krar, une lyre à six cordes utilisées par les anciennes civilisations du Nil. Ce voyage sonore est chanté en Amharic, la langue natale de Seleshe Damessae, musicien né à Addis Abeba. Merci au documentariste et reporter Arnaud Contreras pour cette belle découverte.

Seleshe Damessae sur le site Awesome tapes from Africa

Effarante misère

Aujourd’hui 17 octobre, c’est la Journée mondiale du refus de la misère. Initiée il y a près de 30 ans par le père Joseph Wresinski, le fondateur d’ATD Quart Monde, cette journée est destinée à sortir de l’oubli les plus démunis d’entre les humains. Pour y contribuer à ma façon – avec un son – j’ai choisi la poésie d’Arthur Rimbaud. Par la voix de Gérard Desarthe, plongeons-nous dans l’extrème misère des enfants de la fin du 19ème siècle. Le poème s’intitule Les Effarés, l’un des textes du recueil Poésies.

Les Effarés fut écrit par Arthur Rimbaud après l’échec sanglant de la Commune de Paris. S’il revenait sur terre près d’un siècle et demi plus tard, l’enfant de Charleville-Mézières constaterait que la misère n’a pas beaucoup perdu de terrain…

Rimbaud Arthur, le site

Les Effarés

Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s’allume,
Leurs culs en rond,

A genoux, cinq petits, – misère ! –
Regardent le Boulanger faire
Le lourd pain blond.

Ils voient le fort bras blanc qui tourne
La pâte grise et qui l’enfourne
Dans un trou clair.

Ils écoutent le bon pain cuire.
Le Boulanger au gras sourire
Grogne un vieil air.

Ils sont blottis, pas un ne bouge,
Au souffle du soupirail rouge
Chaud comme un sein.

Quand pour quelque médianoche,
Façonné comme une brioche
On sort le pain,

Quand, sous les poutres enfumées,
Chantent les croûtes parfumées
Et les grillons,

Que ce trou chaud souffle la vie,
Ils ont leur âme si ravie
Sous leurs haillons,

Ils se ressentent si bien vivre,
Les pauvres Jésus pleins de givre,
Qu’ils sont là tous,

Collant leurs petits museaux roses
Au treillage, grognant des choses
Entre les trous,

Tout bêtes, faisant leurs prières
Et repliés vers ces lumières
Du ciel rouvert,

Si fort qu’ils crèvent leur culotte
Et que leur chemise tremblote
Au vent d’hiver.

Arthur Rimbaud (1854 – 1891)

Mescle de pluie

Je ne sais pas chez vous, mais ce soir, ici en Béarn il pleut et ça fait du bien, c’est très agréable. Après une journée chaude comme tout, l’obscurité a ramené les nuages de l’océan vers l’intérieur et les gouttes ont entamé leur ballet sur les tuiles des toits. Du coup, j’ai cherché et trouvé du bon son de pluie mêlé à de la musique apaisante. C’est Alexander Plaum, chercheur de sons de nature, qui depuis Saint-Pétersbourg nous envoie cette mescle. Nisk Rain est le titre du morceau.

Vous connaissez ma passion pour les haïkus. En voici deux, du grand maître japonais Bashô, que lui a inspiré la pluie.

Voyageur                                                             La pluie brumeuse
ainsi m’appellera-t-on –                                    un jour sans voir le mont Fuji –
première bruine                                                 que c’est agréable

Bashô (1644-1694)

 

Respirez, c’est Phaune Radio !

Découverte déroutante, une webradio nommée Phaune Radio. Sa profession de foi laisse grandes ouvertes les portes de l’imagination et du délire créatif : « Phaune Radio libère des sons effervescents : fenêtres ouvertes sur des paysages sonores du monde entier, musiques aventureuses, hirsutes ou horizontales, rencontres animales, documentaires et créations. Le plan : transformer la radio en un kaléidoscope halluciné et invisible, une expérience inédite d’écoute sauvage et sans bord… » Confirmation avec cet opus riche en surprises : Polyphaunes #2 : Souffles
Phaune Radio sur la Toile

Le souffle coupé

Je viens de découvrir – grâce à Annabel l’une de mes amies twitteuses, @annabelinside – une vidéo de l’artiste basque Javier Pérez, qui m’a laissé quasiment en apnée de bout en bout. En puntas donne à voir et à entendre une ballerine juchée sur la pointe de deux couteaux de cuisine fixées sur ses pointes de danseuse. Amélie Ségarra danse sur un piano noir. Spectacle fascinant. Mescle de grâce et de rage. De légèreté naïve et de violence brute. Extrait.
Né à Bilbao en 1968, Javier Pérez est peintre, sculpteur, photographe et vidéaste. Il vit et travaille à Barcelone.  Sur son site, il explique qu’il aime traiter dans ses créations des points de rencontre entre le spirituel et le charnel, entre le pur et l’impur, le beau et l’horrible, entre l’attraction et la répulsion.
La vidéo de En Puntas
A partir du 24 octobre, Javier Pérez exposera à la galerie parisienne Claudine Papillon
Javier Pérez est aussi sur Tumblr

Dans le phare de Biarritz

Hier après-midi, avec ma compagne Chantal, au terme d’une belle balade le long de l’océan, nous avons grimpé tout en haut du phare de Biarritz. Cinq petites minutes d’ascension à l’intérieur de l’édifice et au bout des 248 marches, un point de vue grandiose qui embrasse du sud des Landes jusqu’aux Pyrénées… et aussi, un peu de vertige…
Le phare de Biarritz est l’un des 3 phares des Pyrénées Atlantiques avec ceux de Socoa et de Saint Jean de Luz. Construit de 1830 à 1832 sur le sommet de la falaise de la pointe Saint-Martin qui domine la ville. Il figure sur la liste des monuments historiques depuis 2009.
 Le gardien du phare aime trop les oiseaux
Des oiseaux par milliers volent vers les feux
Par milliers ils tombent par milliers ils se cognent
Par milliers aveuglés par milliers assommés
Par milliers ils meurent.

Le gardien ne peut supporter des choses pareilles
Les oiseaux il les aime trop
Alors il dit tant pis je m’en fous
Et il éteint tout

Au loin un cargo fait naufrage
Un cargo venant des îles
Un cargo chargé d’oiseaux
Des milliers d’oiseaux des îles
Des milliers d’oiseaux noyés.

Jacques Prévert (1900 – 1977)

La voix de Georges Braque

J’ai découvert récemment sur la Toile un passionné de radio. Il se prénomme Fañch. Il est Breton, a écouté ses premières émissions sur les genoux de sa grand-mère et tient un blog à la fois sensible et pointu, Radio Fañch. Ce qu’il aime, c’est la radio de qualité. Cette radio qui prend le temps de donner la parole, de laisser la place aux silences, de raconter des histoires. Une radio qui donne à entendre des voix et des sons du monde. D’aujourd’hui comme d’antan. De ces voix qui restent et resteront uniques. Présentes à jamais. Hier-soir sur Radio Fañch, j’ai été happé par un document sonore – Braque, l’ermite de génie. – signé du regretté Robert Arnaut, l’un des très grands noms de Radio France. De sa voix chaude et paisible teintée d’une pointe d’accent occitan, Robert Arnaut retrace et commente l’oeuvre du peintre, créateur du cubisme. L’émission s’appelait Chroniques sauvages. Allez vous plonger dans ce merveilleux document sur Radio Fañch.
Et pour vous mettre en bouche, tenez, voici la voix du maître, Georges Braque, interrogé en 1951 par Alain Trutat sur la Radiodiffusion française. Extrait
Début août, Fañch rendait hommage à Robert Arnaut
Télérama présente la rétrospective Georges Braque au Grand Palais à Paris jusqu’au 6 janvier 2013. Près de 240 oeuvres y sont exposées.

Duerme negrito

Découvert et propulsé sur scène par une certaine Edith Piaf en 1950, le chanteur et guitariste argentin – indien par son père et basque par sa mère – Athualpa Yupanqui. Il fut porte-parole des paysans misérables d’Argentine et proche du Parti communiste, ce qui lui valut son exil en France. Parmi les centaines de chansons qu’il interpréta, Duerme Negrito.
La guitare de Yupanqui
Duerme negrito
Duerme, duerme negrito,
que tu mama está en el campo, negrito…

Duerme, duerme negrito,
que tu mama está en el campo, negrito…*

Te va a traer codornices para ti,
te va a traer rica fruta para ti,
te va a traer carne de cerdo para ti.
te va a traer muchas cosas para ti.
Y si negro no se duerme,
viene diablo blanco
y ¡zas! le come la patita,
¡chacapumba, chacapún…!

Duerme, duerme negrito,
que tu mama está en el campo, negrito…

Trabajando,
trabajando duramente, trabajando sí,
trabajando y no le pagan, trabajando sí,
trabajando y va tosiendo, trabajando sí,
trabajando y va de luto, trabajando sí,
pa’l negrito chiquitito, trabajando sí,
pa’l negrito chiquitito, trabajando sí,
no le pagan sí, va tosiendo sí
va de luto sí, duramente sí.

Duerme, duerme negrito,
que tu mama está en el campo, negrito…

Athualpa Yupanqui
(1908 – 1992)

Automne bilingue

L’automne – Der Herbst, en allemand. Voici un opus à deux voix proposé par Arte Radio.com, adapté d’un bref poème de Friedrich Hölderlin.
Tatjana Bogucz est à l’origine de cette ode à deux voix qu’elle interprète aux côtés de Eric Herson-Macarel. Bernard Tautrat en a assuré la traduction et Christophe Rault la réalisation.
Friedrich Hölderlin (1770-1843) sur Wikipedia

Aqueras Montanhas

Une fête comme les Béarnais en ont le secret hier-soir à Salies. Très conviviale, agrémentée de bonne charcuterie, de bon vin ET de beaux chants. En béarnais bien sûr, ce parler occitan qui résonne fort en moi car je n’oublie pas que de l’autre côté de la France, dans son Haut-Var natal, ma grand-mère Zoé parlait le provençal. Hier-soir, le groupe Esbarrits de Cardesse – près de Monein – avait fait le déplacement jusqu’à la place du Bayaà, la place centrale de Salies-de-Béarn pour accompagner les festaïres. Je me suis régalé. Et j’ai été particulièrement touché par l’interprétation d’Aqueras MontanhasSe canto en Provence, l’un des deux hymnes de l’Occitanie avec La Coupo Santo – donnée par Esbarrits dans la Crypte du Bayaà.

Lorsque résonne Aqueras Montanhas, j’ai à chaque fois une pensée pour Jean Lassalle, député des Pyrénées-Atlantiques, maire de Lourdios-Ichère, qui entonna cet hymne dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale un jour de juin 2003, pour réclamer une vrai politique en faveur des zones reculées comme l’est sa vallée. Jean Lassalle poursuit en cet automne son tour de France à pied, entamé en avril à la rencontre des Français, pour qu’ils l’aident « à vaincre l’indifférence du monde qui nous entoure ». Je ne partage pas toujours ses idées politiques mais je lui reconnais un charisme et un courage hors-normes. Et je crois bien n’être pas le seul à admirer le bonhomme.

Aqueras Montanhas (source : l’Ostau Bearnes )

Aqueras montanhas / Ces montagnes
Qui tan hautas son / Qui si hautes sont
M’empèchan de véder / M’empêchent de voir
Mas amors on son. / Où sont mes amours.
Si sabí (on) las véder / Si je savais où les voir
On las rencontrar / Où les rencontrer
Passerí l’aigueta / Je passerais l’eau
Shens paur de’m negar. / Sans peur de me noyer.
Hautas, be’n son hautas ! / Hautes, qu’elles sont hautes !
Mes s’abaisharàn / Mais elles s’abaisseront
E mas amoretas / Et mes amourettes Que pareisheràn. / Apparaîtront.

Si canti jo que canti / Si je chante moi je chante
Canti pas per jo / Je ne chante pas pour moi
Canti per ma mia / Je chante pour ma mie
Qui ei auprès de jo. / Qui est auprès de moi.

Aiguiser

Aiguiser. Ses lames. Ses armes. Son appétit. Sa curiosité. Son verbe. Sa soif de justice. Son désir de changement. Sa riposte. A chacun de choisir.
Aujourd’hui, les rémouleurs ont presque tous disparu…

Apaiser mon âme

Ce n’est pas un scoop, le dernier opus de Depeche ModeDelta Machine – est un petit bijou. Parmi les titres que j’écoute en boucle, Soothe My Soul. Apaiser mon âme. Extrait
Le site officiel de Depeche Mode

Moteur à vents

Ce moteur à vent est propulsé par le flûtiste Jocelyn Mienniel, artiste découvert grâce à Mediapart et au blog de Jean-Jacques Birgé Miroir de drame.org. Motor, un morceau déroutant. Une étrange et prenante mescle de jazz et de musique concrète
Autre morceau dont j’apprécie particulièrement le rythme et l’étrangeté, Immature
Jocelyn Mienniel fait partie du quintette à vents Art Sonic, que Jean-Jacques Birgé chronique également sur Mediapart.

Aux naufragés de Lampedusa

J’ai appris la naissance imminente du dernier album de Bernard LavilliersBaron Samedi sortira fin novembre – sur le site de RFI. En avant-première, on peut y découvrir Scorpion, l’une des chansons où Lavilliers évoque les douleurs et la misère humaines. En l’écoutant, j’ai illico pensé à la tragédie de Lampedusa et aux 25.000 personnes qui ont trouvé la mort au cours des vingt dernières années dans l’espace maritime qui sépare l’Europe de l’Afrique. Extrait
La Méditerranée cimetière migratoire, sur Mediapart
Scorpion en écoute sur Deezer
Scorpion
 » Comme le scorpion mon frère
Tu es comme le scorpion
Dans une nuit d’épouvante
Comme le moineau mon frère
Tu es comme le moineau
Dans tes menues inquiétudes

Comme l’amour mon frère
Tu es comme l’amour
Enfermé tranquille
Tu es terrible mon frère
Comme la bouche d’un volcan éteint
Mais tu n’es pas un hélas
Tu n’es pas cinq tu es des millions
Tu es terrible mon frère
Comme la bouche d’un volcan éteint
Mais tu n’es pas un hélas
Tu n’es pas cinq tu es des millions… »

Chilly, pianiste chantilly

Je viens de découvrir un pianiste séduisant grâce au toujours très pointu et documenté site Musik Please. Il s’appelle Chilly Gonzales. Il est canadien et a travaillé par le passé avec Jane Birkin, Abd al Malik ou Daft Punk. Voici son concert de 2012 à Munich, Piano Solo II. Une merveille.
Le site de Chilly Gonzales
Chilly Gonzales sur Wikipedia

Mettre son grain de sel

Les « Grains de sel », c’est ainsi que l’on surnomme les bébés nés des mamans venues en cure thermale à Salies-de-Béarn pour soigner un problème de stérilité. Les Thermes de la cité du sel ont acquis leur réputation non seulement en rhumatologie mais aussi en gynécologie. Véronique Garcia – agent hydrothermal à Salies – en sait quelque chose.
Toute la semaine, Salies de Béarn est à l’honneur dans le 13H de France 2.
L’interview de Véronique Garcia est extraite de l’épisode de ce mercredi 2 octobre.

L’immense voix de Youssou Ndour

Youssou Ndour a fêté hier ses 54 ans. Quel chanteur ! Quelle envergure ! Quel charisme ! Bien avant de me rendre au Sénégal – je ne remercierai jamais assez Chantal, ma compagne, de m’avoir fait découvrir l’Afrique noire – j’ai été happé par la force et l’énergie extraordinaire qui émane du jeu de Youssou, l’une des immenses voix du monde. Les rythmes qu’il imprime à ses chansons sont étonnants de vitalité et de sensualité. En 2010 avec Chantal, nous avions savouré le concert de Youssou à la Fiesta des Suds, accompagné par son Super Etoile de Dakar. Extrait.
RFI fête aussi l’anniversaire de Youssou
 Youssou Ndour en écoute sur Deezer
 Youssou Ndour sur Wikipedia
La Fondation Youssou Ndour

Le massage sonore

Stressé ? Un peu tendu ? Emboucané par de menus soucis ? Fatigué par ce début d’automne ? Et si vous essayiez le massage sonore d’Anthony Doux proposé par Arte Radio ?

Plus d’infos sur le massage sonore