Jirō, Petit Prince japonais 日本

Éblouissant. Le vent se lève, l’ultime opus de Hayao Miyazaki, est une merveille absolue. Ce film d’animation nous transporte dans le Japon des années 20, des deux décennies qui précédèrent l’horreur de la Seconde guerre mondiale. Le héros se prénomme Jirō. Une sorte de Petit Prince rêveur, profondément généreux et dont la vie est « un avion-nuage » tant l’anime depuis tout petit le désir de voler, la passion des avions. Décors, paysages, expression des visages, bruitages, tout est absolument enchanteur, bouleversant de beauté, de poésie et d’humanité. Sans parler de la bande originale, signée Joe Hisaishi dont voici les trois premières minutes, enregistrées hier au cinéma Variétés à Marseille.

Le titre de son film, Hayao Miyazaki l’a emprunté à une citation de Paul Valéry, extraite du « Cimetière marin » :  « Le vent se lève, il faut tenter de vivre ». Jirō la prononce en français avec l’accent japonais. C’est très touchant.

Dans son blog Métronomiques, Dominique Hasselmann a consacré récemment un superbe billet au film de Miyazaki. C’est par ici.

 

Le saut de l’ange #3

Le saut de l'angePhoto numéro six.

Des cris m’attirent à contre-sens. Complainte sourde enveloppée dans des nuages de poudre. Ce sont des voix d’enfants mêlées à des aboiements et des claquements secs, à deux, trois cents mètres de l’oratoire effondré. A l’aveuglette, je mitraille vers ces sons de malheur.

 Photo numéro cinq.

Dans mon viseur, je cadre des gamins en file indienne. Je les reconnais à leurs blouses vertes. Tous fréquentent l’école des jardins. Les enfants avancent à genoux, cravaches à la main. Ils bastonnent les plates-bandes de pensées. Je ne comprends pas pourquoi ils sont en train de saccager ces fleurs qu’ils avaient eux-mêmes plantées.

(à suivre)