Du chichon, des boules et du rap

Marseille. Quartiers sud. Fin de journée.Un parc aux arbres remarquables tout près d’une résidence. Une petite clairière avec sable et gravier. Trois adolescents y jouent aux boules. 15 et 18 ans. Survêts de City et de l’OM. Oreilles diamantées, mobile dans la poche et rap qui sort du mobile. Tranquilles, ils sont. Une pause chichon et un moment de tchatche. Tranquille. Entrer dans le week-end et profiter de la lumière douce du couchant là-bas, en face, sur la rade.

« … Le king de la ville, j’sais pas qui c’est
Mais qui qu’ce soit j’le fais glisser
J’suis en buvette j’fais que pisser
J’suis en fumette les yeux plissés
Moi j’fais du rap sauce épice
Avec moi les mêmes équipiers
Et même ceux qui perdent sont tous équipés
Wallah t’inquiète y’a le couz’ qui paie
Y’a le flouze qui fait, des ravages, dérapages peu contrôles
A ma guise j’aiguise, c’est la merde c’est la crise
Tu pourras voir ma zone roder… »

Dibson

Livres de ma vie / B comme Bruegel #1

Sur le rayon peinture de ma bibliothèque, ce petit livre de la collection « L’enfance de l’art » acheté il y a quelques années au Musée Guggenheim de Bilbao. Bruegel. Pierre dit l’Ancien. Lumière douce, monstres, paysages à l’italienne inspirés par un voyage près de la Méditerranée après une traversée de la France et du Mont Cenis. Ce petit livre a réveillé en moi la sensation rare d’être happé, transporté vers un pays fantastique. Je me souviens. Jeune j’étais. Des heures passées à nommer les miniatures. A détailler chaque personnage. Chaque scène. B comme Bruegel est un merveilleux sésame pour donner envie aux enfants – et aux grands aussi – d’approcher l’œuvre de celui que l’on surnommait « le second Bosch ».

IMG_2462

G comme Galipettes

« Attention ! Ici on joue. On fait des galipettes ou le poirier, on court derrière un cerceau, on fait une partie de dé, d’osselets ou de toupie… Mais attention ! Jouer ne veut pas dire s’amuser. Pas de joie, souvent même pas d’expression du tout sur le visage de ces enfants qui ressemblent si peu à des enfants. Ce sont des adultes miniatures, presque des automates, qui s’appliquent à jouer pour passer le temps.

Sur ce même tableau, Bruegel a regroupé plus de quatre-vingt jeux différents, comme s’il avait voulu réaliser une page d’encyclopédie illustrée. Le regard est attiré par les taches rouges et bleues des vêtements qui se détachent bien sur le sol ocre. On navigue d’un groupe à l’autre. Et soudain on découvre un détail insolite : là, encadrée par l’ogive du préau, une petite fille accroupie… fait pipi ! »

Les_jeux_d'enfants_Pieter_Brueghel_l'Ancien

 

Copyright @ Réunion des Musées Nationaux. Collection dirigée par Marie Sellier