Auteur : ericsons
Trois fois clic clac et puis revient (6) Éphémères…
« … J’ai rêvé d’une fleur, qui ne mourrait jamais… J’ai rêvé d’un amour qui durerait toujours… Pourquoi, pourquoi faut-il hélas que sur la Terre… Les amours et les fleurs soient toujours éphémères ?… » Je fredonne souvent cette chanson de Moussu T e lei Jovents – paroles d’Alibert – quand je promène – dans mon rayon d’un kilomètre autour de la maison – en croisant toutes sortes de fleurs dont j’ignore pour la plupart le nom. En fleurs comme en arbres ou en oiseaux, c’est fou ce que je suis inculte… Ce confinement me le fait davantage toucher du doigt.
Éphémères. Je trouve qu’il sonne joli ce mot. Propice à quelques rimes, à quelques jeux de sons, quelques mélis-mélos de sens. De bref passage ici-bas sont les fleurs comme nous autres les humains. Si ne l’étions pas, les garderions-nous longtemps en amour ? Pendant combien de temps nous resterait le goût d’en savourer les charmes ?
Petite fleur – Claude Luter et son orchestre
Contribution #5 Place aujourd’hui aux photos et au texte adressés par Josie. Grand merci.
Si la vue du ciel rouge et bleu vous remplit de joie, si les fleurs des champs ont le pouvoir de vous émouvoir, si les choses simples de la nature ont un message que vous comprenez, réjouissez-vous, la vie est belle !
Continuez à m’adresser vos photos et textes : ericschulthess@mac.com Merci à toutes et tous !
(À demain, 8h30…)
Trois fois clic clac et puis revient (5) Où tout paraît plus beau…
Pendant ce court instant de pause en altitude, à quoi penses-tu, toi l’ouvrier qui surplombes la ville ? Au vertige que tu maîtrises ? Au travail qu’il te reste à accomplir pour gagner ta journée ? À l’attestation de déplacement dérogatoire oubliée chez toi ce matin avant de partir au boulot ? À tes enfants serrés comme des sardines dans leur salle de classe ? À la bibliothèque rénovée qui bientôt ouvrira sur ce chantier et aux livres que tu viendras y chercher ? Aux arbres que tu domines du regard et qui nous observent en silence depuis des années et des siècles ? Aux montagnes que tu aperçois sans doute, là-bas ? Ces montagnes où il se raconte et se chante que tout paraît plus beau ?
Là-haut – Ryon au Festival No Logo BZH 2019
Contribution #4 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte envoyés par Éric. Gratitude.
Quelque part au-delà de l’arc-en-ciel
Bien plus haut
Et les rêves dont tu as rêvés
Un jour dans une berceuse
Quelque part au-delà de l’arc-en-ciel
Les oiseaux bleus volent
Et les rêves dont tu as rêvés
Ces rêves se réalisent
Un jour je ferai un souhait en regardant une étoile
Me réveillerai là où les nuages sont loin derrière moi
Où les ennuis fondent comme des gouttes de citron
Haut au-dessus des cheminées, c’est là que tu me trouveras
Quelque part au-delà de l’arc-en-ciel les oiseaux bleus volent
Et le rêve que tu oses faire, pourquoi, oh pourquoi pas moi ?
Oui, je vois les arbres verts
Et les roses rouges aussi
Je les verrai pousser pour toi et moi
Et je me dis en moi-même
Quel monde merveilleux !
(À demain, 8h30…)
Trois fois clic clac et puis revient (4) Après la pluie
Les sons de la ville après la pluie. Juste le craquement des feuilles sous nos pas. Parfois une voiture ou deux, à petite allure, comme en accord avec le rythme lent imposé par le confinement. Quelques voix d’enfants en chemin pour l’école. Là-haut, le ciel libéré. Plus de grondement d’avion. Cachés et accrochés aux arbres, quelques oiseaux frileux. Sinon, un silence sourd où viennent se nicher nos mots empreints de colère et de tristesse. De retour à la maison, tenter d’imaginer à quoi ressemblait le beau temps, jadis, puis réécouter Dylan et guetter « la terrible averse qui se prépare ». Espérons qu’elle ne nous arrive pas d’Amérique…
Bob Dylan – A Hard Rain’s A Gonna Fall
Contribution #3 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte adressés par Dominique. Gratitude.
En plongée
Les feuilles sont tombées de haut et sans « Attestation dérogatoire de déplacement ».
Leur venue dans l’avenue ressemble aux traces laissées sur le sable par les pas des passants désunis.
Le bitume luit, déconfit.
Ce soir, personne à applaudir depuis mon balcon : le virus impose un silence nouveau.
Merci de continuer à m’envoyer vos contributions à : ericschulthess@mac.com
(À demain, 8h30…)
Trois fois clic clac et puis revient (3) Des oiseaux et des yeux
Les voilà de retour, les grues cendrées. Déjà. En provenance d’Allemagne et en route vers le soleil d’Espagne. Messagères de jours plus froids, d’un hiver précoce ? Ça ne serait pas de refus un bon vrai hiver glacé avec du blanc en flocons partout sur les arbres et les maisons. Un hiver de sapins empesés de neige, de buée sur les lunettes et de goutte au nez. Un hiver qui nourrisse la terre et lui fasse oublier la lourde cagna de ces derniers mois. Les grues cendrées, elles n’aiment pas ça lorsque le thermomètre baisse. Alors, elles s’escapent et s’évadent vers le chaud. Ces jours-ci, plusieurs escadrilles ont tournoyé au-dessus de nos têtes mais elles ne se sont pas éternisées. Cap au sud. M’ont laissé à peine le temps de quelques clic clac. Juste assez pour un autre petit plaisir : enregistrer leur chant de grandes voyageuses.
Contribution #2 J’accueille aujourd’hui les photos et la poésie adressées par Mimi, que je remercie.
Bleu…comme le bleu de tes yeux
Sous le voile épais du passé
Se dévoile un ciel de sincérité
Traversé par un rayon de soleil merveilleux
Au beau milieu d’un ciel bleu….
Bleu… comme le bleu de ces yeux…
Regard emplit d’une douce lueur
Qu’une simple étincelle éclaire ce cœur…
Toujours en demande de paix intérieure
Pour pouvoir en donner le meilleur…
Comment rester insensible…
Devant cette peine irrépressible
Quand… dans cet océan si bleu…
Une vague de douleur inonde ce bleu…
Bleu… comme le bleu de ces yeux…
Avec douceur et amitié…
Le temps effacera cette douleur incrustée
Et le bonheur inondera cet océan si bleu…
Bleu… comme le bleu de ses yeux….
Barbara Libessart
(À demain, 8h30…)
Trois fois clic clac et puis revient (2) Bénédiction et apparition
Fleurir la mémoire de nos disparus et croiser soudain un prêtre, goupillon et petit seau d’eau bénite en mains, affairé à bénir les tombes et à prier pour les morts avec les vivants. Scène inédite pour moi, ma foi. Qu’en ont-ils pensé, mes défunts, de ce service sur mesure ? Je me le suis demandé en rentrant à la maison. Mémé Zoé, très catholique, a dû apprécier. Pépé Paul, protestant non-pratiquant, a probablement regardé ailleurs. Maman, qui perdit la foi à la trentaine, a sans doute haussé les épaules sans un mot. Papa, athée mais passionné de religions, a préféré j’en suis sûr, la Sarabande de Bach que je lui ait fait écouter au pied du Jardin du souvenir.
Contribution #1 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte que m’ont adressés Claude et Dany. « Une apparition« . Grand merci.
Nous étions tranquillement confinés à la maison, quand tout à coup, est arrivée une famille bizarre. Ou tout du moins dans un accoutrement particulièrement bizarre. Nous avons eu peur. Mais vite après nous avons sorti l’apéro, et tout est rentré dans l’ordre.
La vie est drôlement faite : finalement la Covid 19, ce n’est pas le plus effrayant…
Il y a aussi la fête d’Halloween ! Restez chez vous ! Fermez la porte à double tour !
Photo et texte @Claude&Dany
Merci de continuer à m’adresser vos contributions sur ericschulthess@mac.com
(À demain 8h30…)
Trois fois clic clac et puis revient (1) Un oloé
Nous revoilà donc coupés les uns des autres. Pour un mois au moins. À nouveau confinés. Chacun chez soi et la peur du virus pour tous. Au printemps dernier, vous vous souvenez que notre désir de maintenir le lien entre nous s’était raconté en musique. Ensemble, nous avions fait vivre ici au quotidien « Trois petits tours et puis revient ». Nous avions partagé chaque matin des airs et des chansons. À distance mais ensemble, nous les avions découverts et fredonnés. Ce feuilleton sonore fut souvent joyeux. Mélancolique parfois. Poétique et émouvant aussi. Nous nous étions sentis moins seuls au fond de nos confinements. Je nous propose aujourd’hui de prolonger ce chemin commun non plus en sons mais en images et en mots. « Trois fois clic clac et puis revient », ça pourrait s’appeler.
Chaque jour, nous pourrions photographier ce qui nous entoure lors de notre « déplacement bref, dans un rayon maximal d’un kilomètre autour de notre domicile… » Nous pourrions partager ici une, deux ou trois de nos photos, accompagnée(s) d’une légende ou d’un poème, de quelques lignes de notre choix, histoire de faire découvrir aux autres le tout proche environnement de notre lieu de vie confinée et ce qu’il nous inspire.
Je vous propose d’accueillir vos photos et vos textes sur ma boîte mail ( ericschulthess@mac.com) et de les publier ici chaque jour à 8H30.
Allez, en ce premier jour de novembre, j’ouvre la voie de ce deuxième feuilleton et vous espère au rendez-vous demain et chaque jour, aussi longtemps qu’il nous faudra patienter avant de pouvoir à nouveau nous revoir en vrai et nous serrer dans les bras.

Marcher sous le soleil d’octobre. Oublier un instant toute contrainte. Faire fi de ma colère. Respirer profondément. Sourire à l’automne encore tiède et à cet oloé couleur ciel. Une heure, c’est bien court pour se poser ici. Manquerait du temps pour bouger les gambettes. Se promettre de revenir en savourer la quiétude, livre en main, dès que possible. Et pourquoi pas y faire sonner mon violoncelle un de ces quatre matins…
Photo du haut @ZoéSchulthess
(À demain 8h30…)
Oh Marseille ! Enfin libérée, ne perds pas la mémoire !
Marseille libérée, oui, après avoir été si longtemps martyrisée. Michèle Rubirola est devenue hier la première femme maire de notre ville d’amour. Alleluia ! La chute du monstre, tweetait Philippe Pujol dimanche dernier pour saluer la victoire de la gauche unie, incarnée par le Printemps Marseillais. À terre, les héritiers du vieux système gaudiniste.
Oui, conformément au choix de ses électeurs, la deuxième ville de France va enfin pouvoir commencer à changer d’ère, à s’offrir de l’air, étouffée, enkystée, emboucanée qu’elle fut depuis au moins vingt cinq ans par le clientélisme et la soumission du pouvoir municipal aux magnats du BTP et de l’immobilier.
Pour donner concrètement à Marseille le nouveau visage et le nouveau souffle auxquels aspire le peuple marseillais, il ne faudra à la nouvelle équipe ni négliger les plus délaissés de ses habitants, ceux des quartiers populaires, ni perdre la mémoire. Surtout ne pas oublier la tragédie de la Rue d’Aubagne et les huit personnes mortes dans l’effondrement de deux immeubles où ils vivaient, dans le quartier de Noailles : elles et ils se prénommaient Niassé, Julien, Simona, Ouloume, Marie-Emmanuelle, Chérif, Fabien et Taher. Le succès de Michèle Rubirola ne les ramènera hélas pas à la vie mais pourvu qu’il permette de leur rendre justice. Sans tarder. Ce n’est qu’à ce prix que la victoire historique du Printemps Marseillais sera aussi leur victoire et permettra d’enterrer définitivement le monstre.
Ma Ville Réveille-toi – Massilia Sound System
Farandola dei Bàris – Lo Cor de la Plana
Que la récolte soit belle !
Butinez
Goûtez
Plongez
Humez
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Rêvez
Osez
Jouez
Paressez
Grimpez
Dansez
Caressez
Dégustez
Lisez
Chantez
Écoutez
Partez
Voyagez
Lambinez
Étonnez
Pédalez
Campez
Traversez
Aidez
Écrivez
Aimez
Jouissez !
zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz
Passez un bel été !
Gigue de la Suite 3 pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach, par Ophélie Gaillard
Ema, en mode impromptu
Avant de m’en aller vers quelque jachère estivale, écrire ma profonde reconnaissance à Ema.
Une année que cette musicienne accepta, par la grâce d’une rencontre inattendue, de me guider vers la découverte du violoncelle.
Vers l’accomplissement d’un rêve de jeunesse.
Elle arriva un beau matin avec son Mirecourt, me le tendit puis l’installa contre moi.
Ensuite, elle plaça l’archet au creux de ma main et me laissa commencer à tenter de faire vibrer les cordes.
Une à une.
De la plus grave à la plus aigüe.
Elles sonnèrent un petit peu.
Jusque dans ma poitrine et dans mon ventre.
Ema sourit avec douceur.
Je fus bouleversé de cette confiance et de ce partage impromptu.
Cette émotion reste et restera gravée en moi.
Depuis cette petite heure de rêve, le violoncelle m’accompagne chaque jour.
Gratitude immense à Ema pour ce si beau cadeau de la vie.
Impromptu – Franz Schubert (indulgence requise…)