Patiemment
ai cherché l’oiseau qui chantait
espéré son envol
depuis le nid
guetté son retour
parmi les branches
en vain
c’était
un oiseau transparent
de bon matin
Patiemment
ai cherché l’oiseau qui chantait
espéré son envol
depuis le nid
guetté son retour
parmi les branches
en vain
c’était
un oiseau transparent
de bon matin
En grande forme
ma fille Zoé
joyeuse et drôle
inspirée par le retour
de l’heure d’été
Marcel Dégun est mon double
quelques jours d’existence à peine et il me poursuit
du réveil au coucher il s’agite et parle en moi
même la nuit
devant les tremblements et les mélodies du monde
face au pas beau qui sourd en moi
je reste souvent coi
mais lui il a choisi de parler
à travers moi
là où souvent je n’oppose que silence lui il s’exprime
avec ses mots à lui
à travers moi
Marcel Dégun a des états d’âme à partager des choses à dire des mots à lâcher des constats à dresser des pensées à soumettre des rêves à émettre des regrets à regretter des riens à souligner des prières à murmurer des rires à lâcher
Marcel Dégun est le camarade de parole de Jean Barbin ; François Bon lui a donné vie début mars sur la page YouTube de son TiersLivre ; je le regarde et l’écoute jour après jour comme dans un feuilleton ; Jean Barbin me touche m’attriste me fait mourir de rire parfois ; il me bouleverse aussi dans son intense solitude ; et c’est dans ce mouvement de fond en moi face à la solitude de Jean que Marcel est apparu ; qu’il a commencé à parler ; à Jean et peut-être à vous autres aussi.
Marcel Dégun va tenter de prendre la parole chaque jour
jusqu’à ce que je lui coupe le sifflet.
Tout comme le propose François Bon pour Jean, si vous souhaitez vidéo d’un texte écrit non encore enregistré, signalez je transmettrai à Marcel.
Rouler vers le sud
pour respirer la mer
au bout du continent
la radio à fond
ambiance sixties
sur les routes d’Andalousie
et cette chanson des Gipsy Kings
A mi manera
Comme d’habitude
pour rejoindre l’extrème bout du sud
de notre vieille Europe
Sur les murs de la ville
l’amour cru poétique
et politique
Toujours ses fenêtres ouvertes
le vieil et généreux
artiste peintre
ne s’isole de la rue
José Pérez Conde
que tard dans la nuit
lorsque il va au lit
sinon, demeure toujours grande ouverte
à la vie de sa rue
aux passants curieux
aux échanges improvisés
depuis son salon-musée
où se côtoient vierges et tableaux
à bientôt 80 ans
José peint et sculpte moins souvent
se souvient du temps de sa jeunesse
raconte avec pudeur
son passé en beauté
car fut restaurateur de tableaux
au Musée des Beaux-Arts de Séville
et à Madrid
au Musée du Prado
Tous les soirs en spectacle
Casa del Flamenco
ces artistes d’ici
jouent ensemble chaque soir
en plein cœur de Séville
dans un patio au large tablao
et aux azulejos foncés
tous sont enfants d’Andalousie
nourris depuis petits
de ce chant fiévreux
ces danses en arabesques
ces fiers et sensuels jeux de mains et de pieds
douloureux et plaintif
leur art conte la passion
les amours impossibles
dévoile avec fougue
les plaisirs offerts
il évoque en pleurant
le deuil
l’absence
les souvenirs enfouis
et leurs chagrins profonds
Au Flamenco Bar
chacun est libre
de jouer ou d’écouter
le professeur et son élève
partagent leur vie
et leur passion du flamenco
en ce lieu aux murs tout blancs
petit et bondé
repère discret et réputé
des aficionados de leur art
Sur son orgue doré
le virtuose offre
Bach à Murillo
une brillanteToccata et fugue en ré mineur
le chef d’œuvre de Jean-Sébastien Bach
pour célébrer les quatre-cents ans
de la naissance ici du peintre baroque
Bartolomé Esteban de son prénom
vénéré par Séville
comme son aîné Velásquez
privilège d’assister
au concert-hommage
donné en l’église toute en dorures
de l’Hospital de los Venerables *
le virtuose
Padre José Enrique Ayarra
est depuis bientôt un quart de siècle
organiste titulaire de la Giralda
la monumentale cathédrale sévillane
ce grand maître de l’orgue
a donné plus de mille concerts
dans trente deux pays
* jusqu’au deux avril
l’Hospital de los Venerables
accueille une expo dédiée
aux deux peintre enfants de la cité
Illustration de ci-haut : La Vierge de l’Immaculée Conception – Murillo
Font la fête entre femmes
avec à gogo
alcool et flamenco
https://soundcloud.com/ericschulthess/yo-soy-gitano
le rendez-vous des copines
ce bar du quartier
Las Alamedas de Hercúles
décompressent ensemble
après longue semaine
boulot casa minots
ne sont pas les seules à Séville
à s’escaper ainsi le samedi
pour retrouver l’ambiance
du temps où leur vie
ne s’écrivait pas encore
avec chéri ou mari