T’sé quoi, paisible promeneur ?
je ne suis pas
une mouche tsé tsé !
Mais je pourrais bien être l’une des deux mouches célébrées par Moussu T e lei Jovents
T’sé quoi, paisible promeneur ?
je ne suis pas
une mouche tsé tsé !
Mais je pourrais bien être l’une des deux mouches célébrées par Moussu T e lei Jovents
Boussole du large
tu apparais au loin
disparais
puis réapparais
derrière le Mont Rose
à chaque fois je guette
l’instant du basculement
la seconde exacte où tes feux se rallument
où ta joie étincelle
où la fierté de guider les marins saupoudre la rade
alors je rends grâce aux baisers répétés
que tu offres au crépuscule
puis à la nuit qui noircit
jusqu’aux premiers balbutiements
de l’aube neuve
lorsque tu t’enfuis à nouveau
et nous laisse perdus
les yeux posés sur l’horizon
Lorsque se taisent les hirondelles
lorsque le merle se rend
lorsque frissonnent les roses
lorsque les murs tiédissent
j’espère un signe
juste un seul
alors
à demi nue
tu réapparais
je te salue
et file retrouver ma belle
Tu t’échappes
tu t’enfuis
tu t’effaces
tu traverses
tu fonces
tu voyages
tu pars
tu brilles
tu traces
tu t’éclates
tu rayes
tu écris
tu t’évades
tu disparais
je te suis
Nous ne pouvons résister, avec Zoé et Marius, mes deux jeunes enfants, à la tentation de jouer au jeu de la cascade de mots.
Cette fois encore, plaisir et sourires au rendez-vous.
Voici le troisième épisode
Érigés vers l’azur
basilique et pointu
ignorent le drapeau
de trop sur la photo
qu’importe le cliché
ma ville est un désordre
goûte-la comme elle est
et reviens quand tu veux
qu’importe le drapeau
pourvu qu’on aie l’azur
et les désirs de mer
tapis au creux des coques
continue de bander
ta proue en majesté
petit pointu en bois
au loin emmène-moi
Face à la mer tu te prends à voguer
vers main gauche, là-bas
bien plus loin que l’Orient
à l’extrémité de la carte
sur l’île au sol tourmenté
si souvent secoué de spasmes
de vagues géantes
tu respires profond et navigues parmi les mots
inventés par feu Francis Royo
Maman a beau être partie depuis plus d’un an et demi
sa présence reste vive
surtout qu’à volonté
je puis la réécouter
savourer à nouveau sa voix
me retrouver en face
de l’espiègle coquette qu’elle fut
jusqu’à son dernier éclat de rire