Rencontre passionnante avec Didier Daeninckx hier au Festival Quais du Polar à Lyon. Paisible et généreux, l’auteur de romans noirs imprégnés si fortement de réalité sociale et politique. Celui qui fut ouvrier imprimeur et journaliste poursuit son chemin d’écrivain engagé, enquêteur et dénonciateur du négationnisme et du colonialisme, entre autres. Son encre noire est teintée du rouge des luttes et des combats pour la liberté et la justice sociale. Prix Goncourt de la nouvelle en 2012, Didier Daeninckx s’adresse aussi aux jeunes, aux enfants, à travers nombre de BD, comme la remarquable « Missak, l’enfant de l’Affiche rouge », conçue avec Laurent Corvaisier.
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Chez Paul, le roi du Bouchon
Jamais mis les pieds dans un Bouchon lyonnais. Depuis hier-soir je ne pourrai plus le dire. De la régalade. Sept saladiers d’entrées, quenelle au brochet d’un autre monde, Saint-Marcellin et compote de pommes maison. Sans parler du Communard à l’apéro – Brouilly et crème de Cassis – qui annonçait une soirée très conviviale, menée de main de maître par Stéphane et Mathieu au service.
En plus, la décoration est superbe, riche en photos anciennes et cartes postales. J’ai même croisé des gabians. À Lyon, ils appellent ça des mouettes 🙂
Jour de pluie et de travaux
Le retour du Jeudi pluvieux. Jeudi de chantier. En bas dans la maison. Cette maison où nous habitons et qui se transforme. Il sera achevé mi-mai. Pour ce qui est de la maison France, je crains que le chantier dure bien plus longtemps et que nous devions sans tarder changer d’artisans… Pour changer vraiment.
Ai Weiwei ! Let’s sing 艾未未!
J’ai joint ma voix à celle de ces enfants, femmes et hommes chinois parce que je sais que nommer signifie faire un pied de nez à l’oubli, à la disparition, à l’effacement. Ai Weiwei n’a pas disparu de la scène, non. Seulement voilà, il ne pourra pas assister au vernissage de l’exposition » Ai Weiwei – Evidence » que lui consacre à partir d’aujourd’hui le Musée Martin Gropius Bau à Berlin. L’artiste reste privé de passeport. Les autorités chinoises le lui ont confisqué en 2011. Ce qui l’empêche de sortir de Chine mais pas de créer.
ARTE Creative n’oublie pas Ai Weiwei. Elle présente sa performance filmée « Fresh Flowers » : chaque jour depuis le 30 novembre 2013, il dépose un bouquet de fleurs fraichement coupées dans le panier d’un vélo garé devant son atelier de la banlieue pékinoise.
Découper, coller, peindre, c’est sa vie
Corinne Attali est une artiste singulière. Ses collages et ses peintures naviguent depuis quelques semaines sur Twitter. Ils en illuminent le flot et à chaque fois, c’est une invitation au voyage, l’on se prend à rêver. Mozart, Bach, Barbara, Ferrat, Chopin et bien d’autres l’accompagnent dans son atelier inondé de soleil. Elle raconte qu’elle crée tout le temps quantité d’oeuvres. Elle confie que ces oeuvres l’envahissent toute entière et la débordent par manque de place. Corinne Attali se dépeint comme un ovni, ignorant d’où lui vient cette frénésie créative depuis maintenant un bon quart de siècle. J’avoue être séduit par son audace, sa poésie et son talent de coloriste. Son imagination de découpeuse-colleuse. J’adore notamment ses élégantes Japonaises et ses images d’Afrique. Si tristes et si joyeuses aussi parfois. Je suis sensible à l’allure paisible de ses longues femmes. Ses natures mortes riches en théières me charment. Je retrouve des touches de Matisse, de Modigliani et de Cézanne dans cette artiste à la créativité foisonnante. Corinne Attali, vous pouvez l’approcher d’un peu plus près par ici.
Le Chant des Marais résonne en Haute-Provence. Nie wieder faschismus !
Ce Chant des Marais est interprété par des élèves de 3ème du collège du Sacré-Cœur et du lycée Beau de Rochas de Digne-les-Bains, aux côtés des choristes de la Claire Fontaine. Cette aventure artistique et humaine correspond à un projet pédagogique « Mémoire et devenir » lancé à la rentrée 2013, à l’occasion du 70ème anniversaire des années 1944 et 1945, avec l’implication du Service des archives communales – et notamment de son responsable Rémi Garcin, très investi dans un travail de transmission de mémoire – et du Service culturel de la ville préfecture des Alpes de Haute-Provence.
Le Chant des Marais a été composé dès 1933 par quelques détenus politiques allemands du camp de Börgermoor, situé dans une région pauvre et marécageuse de Basse-Saxe, au Nord-ouest de l’Allemagne. Tout d’abord encouragé par les SS comme chant de travail, il a été ensuite interdit car reconnu comme subversif. Ce fut en fait l’un des premiers gestes de résistance aux nazis et il est devenu après la guerre l’hymne commémoratif de tous les anciens déportés, partout en Europe.
Après deux répétitions de travail début 2014, l’enregistrement du chant dans sa version française (harmonisée par César Geoffray), s’est déroulé durant 3 heures hier au centre culturel René Char. L’enregistrement va désormais être gravé sur CD par le technicien son du Service culturel, et il pourra être diffusé lors des cérémonies commémoratives, notamment la Journée Nationale de la Déportation.
Choristes adultes et adolescents se retrouveront une dernière fois le 27 mai prochain, Journée nationale de la Résistance. Ils chanteront ensemble le Chant des Marais dans 3 établissements scolaires dignois : le Sacré-Cœur, les lycées Alexandra David-Néel et Beau de Rochas.
Au mémorial de Börgermoor.
Nie wieder faschismus ! – Plus jamais le fascisme !
Le Chant des Marais
Loin dans l’infini s’étendent
Les grands prés marécageux
Pas un seul oiseau ne chante
Dans les arbres secs et creux
Refrain
O terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Piocher, piocher ! (bis)
Bruits de chaînes, bruits des armes
Sentinelles jour et nuit
Des cris, des pleurs et des larmes,
La mort pour celui qui fuit
Mais un jour, dans notre vie,
Le printemps refleurira.
Libre alors, ô ma Patrie,
Je dirai : tu es à moi !
O terre d’allégresse
Où nous pourrons sans cesse
Aimer, aimer !
Retourner écouter la mer et contempler le Marseille de Paul Cézanne
Lendemain d’élections municipales. Gueule de bois. Marseille, Béziers, Fréjus, l’abstention, une mescle indigeste. Heureusement*, il y a la mer à écouter et réécouter. La mer à respirer encore et encore. En contemplant le Marseille de Cézanne.
* Heureusement aussi, il y a Paris, évoqué par Dominique Hasselmann , Avignon, Arles, Lourdes et Salies-de-Béarn où je vis désormais.
Toute première fois élues et élus
Paule, Sébastien, Claire, Frédéric et Caroline ont été élu(e)s pour la première fois de leur vie dimanche dernier à Salies-de-Béarn, suite à la victoire de la liste L’Élan Nouveau. Ils ont vécu hier leur tout premier Conseil Municipal et ont participé à la réélection du maire sortant Claude Serres-Cousiné.
La chanson des Belles de Mai
Vous avez plébiscité le Bella Ciao de l’Académie de Chant Populaire – écouté plus de 105 fois sur ma page Soundcloud – vous adorerez cette chanson des cigarières marseillaises*, ces ouvrières aux blouses bleues, italiennes ou espagnoles, qui vendirent leur force de travail à la Seita et à la Manufacture des tabacs de la Belle de Mai, devenue en 1990 la Friche Belle de Mai. J’ai enregistré cette chanson lors du Forum Culture du Front de Gauche à la Friche le 12 mars dernier, pendant lequel la chorale dirigée par Alain Aubin a proposé quelques belles respirations musicales.
*Pour la plupart, ces cigarières étaient des femmes très jeunes. Elles travaillaient entre 9 heures et dix heures par jour. En 1887, leur combativité leur permit d’obtenir une amélioration de leurs conditions de travail suite à une grève. Elles furent ensuite les premières ouvrières de toutes les manufactures de l’Etat, à former un syndicat.
Sur les murs de la Friche Belle de Mai.
Vestige de Marseille Provence 2013, capitale européenne de la culture…
Jeudi en campagnes
Tailler. Couper. Raser. Désherber. Faire propre. Éliminer. Faire joli. Se débarrasser des mauvaises herbes. Des pousses indésirables. Nettoyer. Supprimer. Dans la campagne béarnaise hier après-midi, je me suis rappelé qu’il restait encore beaucoup de travail avant que dimanche, nous retrouvions le goût de chanter.
Barbelés et nuage
Tas de fumier
Prier et encore prier
Jachère