Trois fois clic clac et puis revient (13) Rester bien sage…

poupoules

  • Monsieur le coq : – Tu l’as écouté Castex, hier-soir ?
  • Madame la poule : – Euh, non, je couvais tranquille. Mais j’ai entendu Mireille dire à la voisine que rien n’allait changer pour les quinze prochains jours
  • C. – Rien de rien ? Un peu de souplesse ? Un peu de mou ?
  • P. – Non ! Rien de rien. Les règles du confinement ne changeront pas
  • C. – Ah bon ? Et les commerces alors, toujours fermés ?
  • P. – Fermés, oui ! Les librairies, les fleuristes, les esthéticiennes, les coiffeuses, les salles de sport, tout ce qui est soi disant non-essentiel ne redeviendra pas essentiel. Il faudra patienter encore pendant au moins quinze jours avant d’espérer que ça bouge
  • C. – Et les bars et les restos ?
  • P. – Non-essentiels il a dit Castex. Enfin, il a fait comprendre que pour eux, pas d’embellie avant une paie…
  • C. – Et ensuite ?
  • P. – Ensuite, tu veux dire à l’approche de Noël ?
  • C. – Bè voui !
  • P. – Bè là, ça pourrait changer, c’est bien possible. Enfin, si on reste bien sages, bien gentils. Si on remplit bien nos déclarations de sortie, tout ça. On pourra aller dépenser nos sous ailleurs que sur internet. Mais après les fêtes, basta ! L’essentiel redeviendrait non-essentiel
  • C. – Une histoire de fous, non ?
  • P. – Ma foi, oui. Mireille a dit à la voisine que ça n’est pas près de s’arrêter…
  • C. – Ils nous prendraient pas un peu pour des c… ?
  • P. – Un peu beaucoup, oui, ça c’est sûr et certain !

Sûr et certain – Tonton David

Contribution #12 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte adressés par Claude. Grand merci.

poulesclaude

On est dans une basse-cour où tout le monde caquette en même temps.
Je ne vois pas l’utilité d’y ajouter mes propres caquètements et de me mettre à hurler avec les poules ! (Tant pis si l’image est osée)
Cela suffit aujourd’hui, on entend tout et n’importe quoi et sur tous les sujets.
Finalement, je préfère le caquètement de mes poules et le cocorico de mes coqs.

Toy – Netta

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (12) Mourir pour la patrie, ça se discute…

Commencé la journée d’hier en réécoutant la lecture à voix haute par des acteurs de la Comédie Française des extraits de textes de trois écrivains qui vécurent la Grande Guerre : Paul Claudel, Francis Carco et Jean Giono.

Nous ne reviendrons plus vers vous – Comédie Française

Ai réécouté ensuite « L’Anarchœur » le documentaire audio publié par Marie Chartron sur Arte Radio et dédié à la chorale stéphanoise La Barricade.

L’Anarchœur – Marie Chartron

Et puis suis allé me recueillir au monument aux morts de ma commune, avec en tête, le refrain de la Chanson de Craonne. Il me revient comme une rengaine chaque fois que je me remémore la catastrophe absolue que fut la Guerre de 14-18. Cette chanson fut entonnée par les soldats de dizaines de régiments de l’armée française, qui se mutinèrent après l’offensive meurtrière du Chemin des Dames au printemps 1917.

La Chanson de Craonne

Mon livre « Il s’appelait Alphonse Richard, le premier Dignois tué à la Grande Guerre » est publié aux Éditions Parole. C’est le récit imaginé de ce que furent les 14 derniers jours de sa vie. Ce livre peut s’écouter en cliquant sur cette page

(À demain, 8h30…)

 

Trois fois clic clac et puis revient (11) Pour combien de temps ?

Je me faisais la réflexion hier en marchant vers les jardins partagés de la commune pour déposer les déchets verts dans le bac à compost. Pas le moindre coup de feu aux alentours. Pour l’instant, je n’ai vu ni entendu aucun chasseur là où je promène chaque jour pendant mon heure règlementaire. Ou dérogatoire, je ne sais plus trop. Ce silence bienfaisant pourrait ne pas durer puisque pour des raisons d’intérêt général, la chasse est autorisée. Ils ont osé, oui. Depuis leurs bureaux et leurs salons dorés, ils ont osé donner leur feu vert à une heure de détente cygenétique, bref, aux coups de feu sur les sangliers, les cerfs, les chevreuils, les lapins, entre autres gêneurs de l’ordre public…  Honte à eux ! Aux dernières nouvelles, la secrétaire d’État chargée de la biodiversité n’a pas osé interdire la fréquentation des jardins partagés. Un silence inhabituel y règne. Une vraie détente que de s’y balader et d’y contempler les fleurs et légumes. En écoutant les oiseaux. Rêve éveillé. Parenthèse enchantée. Pour combien de temps ?

Le Cygne – (Le Carnaval des animaux), de Camille Saint-Saëns, par Gautier Capuçon (violoncelle), Katia et Marielle Labèque (piano)

Contribution #10 Place aujourd’hui aux photos et aux textes de Christine. Mille mercis.

En cette belle lumière automnale quelle surprise de découvrir tant de beautés, de fleurs et de fruits dans mon jardin. Les jolies roses jaunes de printemps continuent de dévoiler leurs couleurs même en cette saison, juste à côté du fruit d’automne, l’olive. Tant de fruits sur ce petit arbre qui ne donneront pas d’huile mais peut-être quelques olives salées pour l’apéro, partagé entre amis, hélas sur les réseaux sociaux uniquement… en cette triste période de confinement.

(À demain, 8h30)

Trois fois clic clac et puis revient (10) Fragile espérance…

bambous

Muraille de bambous

Remplie d’êtres vivants

Désir de Chine.

bambooo

L’espérance fragile

En nos jours confinés

La vie d’après ?

La course de chevaux – Lang Lang (piano) et Guao Gan (erhu)

Contribution #8 J’accueille aujourd’hui les photos et les haïkus adressés par Noémie. Grand merci.

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Sortie éphémère

Sable, mer et ciel doré

Une éclaircie au loin ?

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Ciel lourd et pesant

Réalité déformée

Seul est le phare.

(À demain, 8h30…)

Merci de continuer à m’adresser vos photos et textes : ericschulthess@mac.com

Trois fois clic clac et puis revient (9) Si et seulement si…

tas

Une question, ce tas, si tu es curieux

Un constat, si tu es lucide

Un regret, si tu vécus non-loin

Un cauchemar, si tu t’attardes

Une collection, si tu retombes en enfance

Un projet, si tes mains sont d’or

Une montagne, si et seulement si tu continues de rêver.

La Marelle (Amarelinha) – Rosemary Standley et Dom La Nena

Contribution #8 J’accueille aujourd’hui les photos et le texte que m’a adressés Anne. Gratitude.

À plus d’un kilomètre, rendre visite à Maryse. Il fait beau, personne sauf une dame qui vit peut-être ici, un arrosoir en main. Au loin, des bruits de travaux. Devant, une corneille. Le monde n’existe plus, surtout pas celui d’après, à plus d’un kilomètre.

(À demain, 8h30)

N’hésitez pas à continuer de m’adresser vos photos et textes : ericschulthess@mac.com

Merci à toutes et tous !

Trois fois clic clac et puis revient (8) Va-nu-pieds…

chaussureslété

Elle est colère la marchande de chaussures tout près de chez moi. Et elle le fait savoir. Tout comme le libraire, la fleuriste, la coiffeuse, entre autres commerçants de proximité non-alimentaires, elle n’a pas le droit de recevoir de clients. Du coup, confinement oblige, on commande sur le pas de la porte et on n’entre – sur la pointe des pieds – que pour passer à la caisse. Déclarés non essentiels, ces commerces sont traités comme des va-nu-pieds par des technocrates parisiens bien au chaud dans leurs Derbies ou leurs Richelieus.

 

Blue Suede shoes – Elvis Presley

Contribution #7 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte de Chantal. Mille mercis.

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Quelque peu dérouté notre sanglier !
Il m’a dit, au creux de l’oreille, ne pas comprendre de voir si peu de monde depuis une semaine.  
– Ne t’inquiète pas, lui ai-je répondu, les gens sont confinés pour réfléchir à laisser la nature en paix, te protéger, toi et tes amis animaux, protéger notre mère nature et inventer un nouveau monde meilleur.
– Enfin ils ont compris que c’est leur dernière chance, il m’a répondu …

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (6) Éphémères…

« … J’ai rêvé d’une fleur, qui ne mourrait jamais… J’ai rêvé d’un amour qui durerait toujours… Pourquoi, pourquoi faut-il hélas que sur la Terre… Les amours et les fleurs soient toujours éphémères ?… » Je fredonne souvent cette chanson de Moussu T e lei Jovents – paroles d’Alibert – quand je promène – dans mon rayon d’un kilomètre autour de la maison – en croisant toutes sortes de fleurs dont j’ignore pour la plupart le nom. En fleurs comme en arbres ou en oiseaux, c’est fou ce que je suis inculte… Ce confinement me le fait davantage toucher du doigt.

Éphémères. Je trouve qu’il sonne joli ce mot. Propice à quelques rimes, à quelques jeux de sons, quelques mélis-mélos de sens. De bref passage ici-bas sont les fleurs comme nous autres les humains. Si ne l’étions pas, les garderions-nous longtemps en amour ? Pendant combien de temps nous resterait le goût d’en savourer les charmes ? 

 

Petite fleur – Claude Luter et son orchestre

Contribution #5 Place aujourd’hui aux photos et au texte adressés par Josie. Grand merci.

Si la vue du ciel rouge et bleu vous remplit de joie, si les fleurs des champs ont le pouvoir de vous émouvoir, si les choses simples de la nature ont un message que vous comprenez, réjouissez-vous, la vie est belle !

Continuez à m’adresser vos photos et textes : ericschulthess@mac.com Merci à toutes et tous !

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (5) Où tout paraît plus beau…

làhaut

Pendant ce court instant de pause en altitude, à quoi penses-tu, toi l’ouvrier qui surplombes la ville ? Au vertige que tu maîtrises ? Au travail qu’il te reste à accomplir pour gagner ta journée ? À l’attestation de déplacement dérogatoire oubliée chez toi ce matin avant de partir au boulot ? À tes enfants serrés comme des sardines dans leur salle de classe ? À la bibliothèque rénovée qui bientôt ouvrira sur ce chantier et aux livres que tu viendras y chercher ? Aux arbres que tu domines du regard et qui nous observent en silence depuis des années et des siècles ? Aux montagnes que tu aperçois sans doute, là-bas ? Ces montagnes où il se raconte et se chante que tout paraît plus beau ?

Là-haut – Ryon au Festival No Logo BZH 2019

Contribution #4 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte envoyés par Éric. Gratitude.

photoéricchague

Quelque part au-delà de l’arc-en-ciel

Bien plus haut

Et les rêves dont tu as rêvés

Un jour dans une berceuse

Quelque part au-delà de l’arc-en-ciel

Les oiseaux bleus volent

Et les rêves dont tu as rêvés

Ces rêves se réalisent

Un jour je ferai un souhait en regardant une étoile

Me réveillerai là où les nuages sont loin derrière moi

Où les ennuis fondent comme des gouttes de citron

Haut au-dessus des cheminées, c’est là que tu me trouveras

Quelque part au-delà de l’arc-en-ciel les oiseaux bleus volent

Et le rêve que tu oses faire, pourquoi, oh pourquoi pas moi ?

Oui, je vois les arbres verts

Et les roses rouges aussi

Je les verrai pousser pour toi et moi

Et je me dis en moi-même

Quel monde merveilleux !

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (4) Après la pluie

Les sons de la ville après la pluie. Juste le craquement des feuilles sous nos pas. Parfois une voiture ou deux, à petite allure, comme en accord avec le rythme lent imposé par le confinement. Quelques voix d’enfants en chemin pour l’école. Là-haut, le ciel libéré. Plus de grondement d’avion. Cachés et accrochés aux arbres, quelques oiseaux frileux. Sinon, un silence sourd où viennent se nicher nos mots empreints de colère et de tristesse. De retour à la maison, tenter d’imaginer à quoi ressemblait le beau temps, jadis, puis  réécouter Dylan et guetter « la terrible averse qui se prépare ». Espérons qu’elle ne nous arrive pas d’Amérique…

Bob Dylan –  A Hard Rain’s A Gonna Fall

Contribution #3 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte adressés par Dominique. Gratitude.

photodeDHasselmann

En plongée

Les feuilles sont tombées de haut et sans « Attestation dérogatoire de déplacement ».
Leur venue dans l’avenue ressemble aux traces laissées sur le sable par les pas des passants désunis.
Le bitume luit, déconfit.
Ce soir, personne à applaudir depuis mon balcon : le virus impose un silence nouveau.

Merci de continuer à m’envoyer vos contributions à : ericschulthess@mac.com

(À demain, 8h30…)