Une foule éclair pour espérer encore

Jeudi jour de marché, jour de provisions. Des patates, des carottes, des oignons, une scarole, de l’ail, des figues sèches, des fraises, le pain et soudain, de la musique, sur le chemin du retour.

 

Festif, ce flash mob improvisé et lancé par un groupe de musiciens autour de la chanson Danser encore de HK. Une sorte d’hymne à la liberté, à l’amour et à la tant désirée réouverture des lieux culturels. Cinq petites minutes de joie et puis, remballer à contrecœur en espérant retrouver sans tarder le chemin des provisions artistiques…

 

Ema, violoncelliste

Trois fois clic clac et puis s’en va (28) Au pays des jouets…

Garçon Souris : – Il paraît qu’on s’en va aujourd’hui…

Fille Souris : – On s’en va où ?

G. – On se lève et hop !

F. – Comment ça, hop ?

G. – Le magasin rouvre, quoi !

F. – On redevient essentiels ?

G. – Il paraît que oui

F. – Et le virus alors ?

G. – Tout pareil

F. – Tout pareil quoi ?

G. – Il est toujours là

F. – Rien ne change alors ?

G. – Si, Noël approche !

F.- On va revoir le soleil alors ?

G. – Peut-être

F. – Pas sûr ?

G. – Il faudra se faire acheter !

F. – Et si personne ne veut de nous ?

G. – Nous resterons cloîtrés au pays des jouets

F. – On est bien quand même ici sur nos petits fauteuils

G. – Mouais… ça manque de vie, tu ne trouves pas ?

F. – La vie, c’est donc dehors que ça se passe ?

G.- La vraie vie, ce n’est pas dedans

F. – La vraie vie, c’est au-dedans de soi aussi

G. – Oui, oui. Mais pas de dedans de soi sans le dehors

F. – Tu philosophes maintenant ?

G. – Depuis le printemps, j’ai appris ; nous avons eu le temps de réfléchir, non ?

F. – Donc là, toi tu dis Youpi Tralala ?

G. – Je dis Ouf, surtout !

F. – Ouf, tu sais, c’est fou à l’envers…

G. – Oui, oui, c’est fou ! À l’image de nos vies…

Oui Oui au Pays des Jouets – Générique

Contribution #25 J’accueille aujourd’hui les photos et les mots de Delphine. Mille mercis !

Sur les hauteurs de Foix. De là-haut, rien n’a changé…

En suspension, hors du temps, retrouver la foi, miracle de la nature. 
Rien n’a changé.
Un jour, un jour – Jean Ferrat chante Aragon

Remerciements chaleureux à Claude, Dany, Mimi, Dominique, Éric, Josie, Chantal S. C. , Anne, Noémie, Christine, Zoé, Chantal H. , Romain, Georges, Joss, Momomi, Toshiko, Paule, Annick, Franck, Mireille, Patricia et Delphine pour leur amicale participation au feuilleton, en photos et en mots. Ce fut un grand plaisir de lecture et de partage.

(À bientôt…)

Trois fois clic clac et puis revient (27) Des oui et deux non…

Oui, ils nous bastonnent. Oui, ils nous passent à tabac. Oui, ils nous contraignent. Oui, ils nous humilient. Oui, ils nous serrent la vis. Oui, ils n’ont pas de figure. Oui, ils nous pompent l’air. Oui, ils se croient tout permis. Oui, ils nous épouvantent. Oui, la casse va être terrible. Oui, nous nous souviendrons que nous avons eu peur. Oui, nous avons honte. Oui, nous sommes en colère. Oui, nous gardons la foi. Oui, la vie retrouvera un visage paisible. Oui, un jour, ça finira par passer. Oui, la route se dégagera bientôt. Oui, nous nous reprendrons à chanter et semer ensemble. Non, nous n’oublierons pas. Non, nous ne pardonnerons pas.

Esperanza – Ryon

Contribution #24 J’accueille aujourd’hui les photos et les mots de Patricia. Grand merci.

Il renferme bien des secrets, le lac où baigne mon village. Bien des souvenirs aussi. Du temps où nous vivions dans l’insouciance. Comme en apesanteur, dans cette Haute-Provence baignée des dieux. Mais l’accord parfait de ce ciel et de cette eau nous donne confiance en des jours plus souriants, plus paisibles, plus joyeux, plus légers. Comme au temps d’avant…

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (26) Désir de mer…

Comme un soudain désir de mer, de flots, d’embruns, de vagues qui tapent, d’écume qui danse, de palmes et de tuba, de nage vers le large, d’yeux qui piquent, de rochers salés, de crabes qui pincent, d’algues qui glissent, d’arapèdes qui s’accrochent, de poissons qui promènent, de coquillages qui coupent, de bateaux qui croisent, de gabians qui crient, de soleil qui cuit, d’horizon qui se dégage. Désir, ô désir, calme-toi, mon ami ! Tempère-toi si tu le peux ! D’ici, la mer t’attend hélas bien au-delà des vingt kilomètres autorisés. Alors, prends le large autrement. Évade-toi sur d’autres voies et poursuis ton inlassable et pénible marche sur les sentiers de la patience…

Well You Needn’t – Thelonius Monk (Live à Paris 1961)

Contribution #23 Accueillons aujourd’hui les photos et le texte adressés par Mireille. Mille fois merci !

Malgré cette période difficile, je voudrais être optimiste car je me sens privilégiée tous les matins lorsque j’arpente toutes ces jolies petites rues du Roucas et que j’aperçois cette belle Méditerranée si bleue si calme et solitaire sans les bateaux. Je recharge mon esprit de positif et je reprends espoir. Alors je voulais partager ce moment de bonheur avec ceux qui n’ont pas cette chance. Bonne journée à vous tous !

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (25) Essentiel Moment…

Le Moment. C’est un bien joli nom pour une librairie indépendante. Laure et Olivier, les libraires de la commune où je vis l’ont choisi. Avant le re-confinement, il m’aurait fallu l’écrire au pluriel parce que j’y passais du temps au Moment. Régulièrement. C’était essentiel de venir y flâner, échanger avec eux, s’entendre suggérer une lecture, conseiller un auteur, partager un coup de cœur, se laisser tenter et souvent acheter illico. Essentiel, oui. Depuis début novembre, ces moments se sont fait forcément moins nombreux et surtout très fugaces. Il a fallu se résoudre au clique et collecte. À chaque fois, entrer pour payer, prendre le(s) livre(s) puis ressortir dare-dare. Très frustrant pour eux comme pour moi. Mais bon, pas question de se couper les uns des autres. Le lien n’est pas rompu et c’est déjà ça. La pile de mes livres commandés par téléphone puis collectés s’est agrandie et ça n’est pas fini. Provisions pour l’hiver et les mois de claustration supplémentaires qui se profilent. Essentiel aussi de bien prendre la mesure de ce que l’adjectif non-essentiel – nos gouvernants n’ont quand même pas osé imposer d’en fabriquer des étiquettes en grosses lettres à coller sur les vitrines – a pu et peut encore provoquer comme colère, dégoût, sentiment d’injustice et d’humiliation chez Laure et Olivier tout comme chez tous les commerçants * contraints de rester fermés depuis toutes ces semaines, sauf pour le clic and collect. Et même si les librairies et autres commerces – à l’exception des restaurants et des bars – pourront rouvrir ce samedi 28 novembre, il est essentiel de ne pas oublier qui sont les responsables de cet abandon majuscule. Pas de pardon pour ces saboteurs de la culture et de notre vivre ensemble, qui permettent sans état d’âme dans le même temps à Amazon de continuer à étendre son réseau en France.

 

Essentielles – Ibrahim Maalouf

* Quitte à être mis à poil par le gouvernement, on a choisi de le faire nous-même !

Olivier s’est associé aux commerçant.e.s et artisans solidaires – qualifié.e.s de non-essentiel.le.s – qui ont choisi de protester et de résister aussi en photo, lors d’une séance de pose qui décoiffe. Sauras-tu le reconnaître ?

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (24) Sur le vieux Bianchi…

Ressortir le vélo. Besoin de tourner les jambes, même condamné à rester loin de la montagne escaladée jadis mais aujourd’hui interdite. Me vêtir chaudement car ça commence à pincer. Tirer sur les cuisses quand ça monte un peu. Grimacer. Respirer plus vite. Plus fort. Souffler. Retrouver la bonne trajectoire vers le bas de la pente. Réentendre le petit clic clic clic métallique du pédalier en roue libre. Savourer le tout léger frottement de la chaîne sur les pignons en ajoutant quelques dents. Aller saluer en vitesse mes copines les brebis. Leur lancer quelques bêêêêêê. Sourire de leur indifférence. Me remettre en selle. Pédaler souple. Savourer l’air frais sur les joues. Revisiter le Ventoux et l’Izoard, par flashes teintés de plaisir et de souffrance. Me rappeler les si précieux mots de Franck et de son papa qui me portèrent un jour avec amitié jusqu’en haut de l’Aubisque et du Tourmalet. Un coup d’œil sur la montre. Me résoudre à m’arrêter au bout d’une heure. Maudire les interdits absurdes. Envoyer au diable les faiseurs de lois liberticides. Lancer ciao bello ! à mon vieux Bianchi en le remisant. Me languir de la prochaine sortie. Rêver à une randonnée tout là-haut avec mon ami. Accueillir sa photo et ses mots, pour la contribution #22 Mille fois mercis, Franckie !

photofrank

 » Ce n’était rien qu’un peu de miel, mais il m’avait chauffé le corps, et dans mon âme il brûle encore à la manière d’un grand soleil. »
Ne serait-ce qu’un instant, revenir dans le temps…

Chanson pour l’Auvergnat – Georges Brassens

(À demain, 8h30…)

 

Trois fois clic clac et puis revient (23) Onirique triptyque…

Comme une allégorie de nos vies confinées…

Parce que nous avons encore le choix des mots, allons-y, rimons !

Flic. Hic. Tique. Pique. Bique. Brique. Clic. Clique. Énergique. Économique. Sadique. Athlétique. Logique. Tique. Nique. Pudique. Tactique. Mécanique. Onirique. Bénéfique. Pacifique. Pudique. Philosophique. Psychiatrique. Poétique. Éthique. Politique.

À l’agonie – Massilia Sound System

Contribution #21 J’accueille aujourd’hui les photos et le texte postés par Annick. Mille mercis !

Quand l’heure du laitier ne veut plus rien dire

Quand Choupette dort encore

Quand personne ne sort si tôt, sauf les travailleurs du village

Quand le froid qui arrive à petits pas laisse les gens sous la couette

Quand le vent souffle fort

Quand les nuages se pressent à qui mieux mieux

Et que le jour se lève, lentement, offrant un décor de rêves à mes pensées bouillonnantes

Quand l’automne éclate de mille couleurs qui changent chaque jour pour mon plus grand bonheur,

Je sors Tzinky… tout simplement.

C’est mon rituel du matin ; café, pain grillé et chien, ça a de la gueule !

Tzinky je l’aime ; c’est ainsi.

Certains le trouvent collant, pénible ou têtu, mais moi je l’aime !

Je le sors chaque matin pour lui lancer la baballe ; car il est addict au lancer de balle ! Vraiment addict !

Chacun son truc !

Et finalement, en période de confinement, je trouve cette addiction fort sympathique !!!

Elle me permet de m’émerveiller chaque jour ; ciel, lumière, rivière, cailloux, branches, oiseaux…

Que la Nature est belle… 

N’hésitez pas à me mailer vos contributions : ericschulthess@mac.com

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (22) Ce serait Moby Dick…

allegoriemobydickDepuis quelques jours, me voilà plongé dans le roman fleuve d’Herman Melville et accompagné de Moby Dick presque partout. Longer de larges demeures aux murs tout blancs, elle apparaît en plein soleil. Entendre le vent s’engouffrer dans une ruelle, la voilà qui se met à souffler. Devant ce jet d’eau, tout en haut d’un boulevard au visage charmant et paisible comme celui de l’océan avant le surgissement de la blanche baleine géante, Moby Dick n’en finit pas de respirer par son évent. Au stade de ma lecture, le monstre n’est pas encore apparu mais je sais qu’il ne tardera pas. Je me languis de le découvrir. Pour l’heure, je navigue paisiblement sur un baleinier, juché au poste de vigie et je savoure le voyage :

« Les trois hauts mâts dont occupés constamment du lever au coucher du soleil, les gabiers de l’équipage y prenant poste à tour de rôle (comme à la barre), et s’y relevant de deux heures en deux heures. Sous les cieux sereins des tropiques, c’est chose extrêmement agréable que d’être de vigie ; non, non ! pour un esprit méditatif et rêveur, ce sont de pures et suprêmes délices. Vous êtes planté là-haut, à quelques cent pieds au-dessus des ponts où l’on entend plus rien, déambulant à travers l’océan comme si les mâts étaient pour vous d’immenses échasses ; cependant qu’à vos pieds, entre vos jambes mêmes dirait-on, naviguent dans les eaux les plus fabuleux monstres de la mer, exactement comme autrefois passaient les voiles des bateaux entre les bottes du célèbre Colosse de Rhodes. Vous êtes là, perdu dans l’infini de la houle incessante et le déferlement immense des vagues de la mer ; pas d’autre bruit que le souffle de ces eaux. Le navire en extase se berce avec indolence et lenteur ; des alizés, les somnolentes brises vous caressent ; tout en vous se fond et s’évanouit en langueur. C’est que vous êtes la plupart du temps, dans cette vie de baleinier du Sud, dans une sublime ignorance de tous les évènements : pas de nouvelles à apprendre ; nulle gazette à lire ; nul article sensationnel avec des titres à tout casser pour des banalités, qui vous entraîne en des excitations indues… »

Another Day In Paradise – Phil Collins

Contribution #20 Ce sont les photos et les mots de Toshiko, adressés depuis Kamaishi au Japon, que nous accueillons aujourd’hui. Grand merci ! ありがとうございます

Beau ciel ! Aujourd’hui, je suis allé à l’intérieur des terres. La préfecture d’Iwate possède l’un des observatoires astronomiques nationaux. Le directeur, le professeur Homma, est le représentant de l’équipe japonaise pour le Black Hole Photo Project lancé l’année dernière. Le ciel était très beau grâce au beau temps. Le paysage des rizières après la récolte du riz était aussi magnifique.

Trois fois clic clac et puis revient (21) Trois haïkus d’automne…

viignes

Les gros doigts de Pépé,

parmi les vignes nues

Sa chemise en sueur

vignes

L’automne avancé

Quelle vie mène-t-il,

mon voisin ?

Bashō

grues

Cet automne,

pourquoi ai-je vieilli ?

Oiseaux dans les nuages

Bashō

Autumn Leaves – Nat King Cole

Contribution #19 Place aujourd’hui aux photos et au texte adressés par Paule. Gratitude.

Et les jours s’égrainent, inexorablement. Ils passent dans notre vie comme passent les nuages dans le ciel, parfois teintés de rose, parfois de gris. Le temps qui s’écoule nous prive désormais de tous ces voyages improbables, de ces longues promenades sur des grèves oubliées, sur ces sentiers de montagne esseulés, sur ces plages lointaines où les alizés font frémir les grands filaos, sur ces larges avenues où les feuilles des platanes tombent en pluie dorée l’automne venu… Mais, peu à peu reviendra l’espoir de réaliser nos rêves d’évasion et de liberté. Soyons confiants. Le bonheur, il faut le goûter lorsqu’il est là, à portée de notre main, de notre cœur. Intensément, pour que son souvenir vienne adoucir nos jours de grande nostalgie et accrocher un sourire sur nos lèvres…

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (20) Au temps où il y avait encore des fêtes…

La petite mésange charbonnière m’a dévisagé un court instant lorsque je suis sorti de la boulangerie. La rue était très calme. Il faisait frisquet. Je ne sais plus si c’est son chant qui m’a fait dresser l’oreille ou si c’est le balancement de la branche sur laquelle elle était posée qui m’a capturé le regard. Peut-être les deux à la fois, dans la même seconde. Je me suis approché et hop, la mésange s’est envolée de l’autre côté du petit pont, pour se jucher tout en haut du poteau en fer forgé où l’on accrochait le panneau des fêtes, au temps où il y avait encore des fêtes. Je ne sais pourquoi elle s’est arrêtée de chanter dès lors que j’ai lancé mon regard vers elle, au pied du poteau. J’ai osé siffler quelques notes pour l’encourager mais ça ne lui a pas donné envie de tenter un duo. Alors, je me suis tu. Elle a lâché une minuscule fiente et a disparu au-dessus des toits.

 

Alone Together – Chet Baker

Contribution #18 Accueillons aujourd’hui les photos et le texte de Momomi. Mille mercis.

Qui a dit que la vie parisienne était stressante ? En temps normal, peut-être.
Mais quand on a de beaux couchers de soleil et que le chat me regarde travailler de mes mains, que voulez-vous de plus ?

(À demain, 8h30…)

 

Trois fois clic clac et puis revient (19) Nos petites lâchetés…

Redescendre sur terre. Revoir avec la nausée les violentes images de la répression des manifestants massés autour de l’Assemblée Nationale ce mardi, venus dénoncer le projet de loi de sécurité globale examinée par les députés. Relire Matin Brun, le livre de Franck Pavloff. Méditer sur nos petites lâchetés et nos renoncements… Remettre une bûche dans le poêle…

Extrait : « Ce matin, Radio brune a confirmé la nouvelle. Charlie fait sûrement partie des cinq cents personnes qui ont été arrêtées. Ce n’est pas parce qu’on aurait acheté récemment un animal brun qu’on aurait changé de mentalité, ils ont dit. « Avoir eu un chien ou un chat non conforme, à quelque époque que ce soit, est un délit. » Le speaker a même ajouté : « Injure à l’État national. » Et j’ai bien noté la suite. Même si on n’a pas eu personnellement un chien ou un chat non conforme, mais que quelqu’un de sa famille, un père, un frère, une cousine par exemple, en a possédé un, ne serait-ce qu’une fois dans sa vie, on risque soi-même de graves ennuis. Je ne sais pas où ils ont amené Charlie. Là, ils exagèrent. C’est de la folie. Et moi qui me croyais tranquille pour un bout de temps avec mon chat brun. Bien sûr, s’ils cherchent avant, ils n’ont pas fini d’en arrêter, des proprios de chats et de chiens. »

Prélude de la Suite 4 pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach – Mischa Maisky

Contribution #17 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte adressés par Josie depuis Pau, où d’ailleurs a eu lieu ce mardi-soir un rassemblement de protestation contre la loi de sécurité globale. Gratitude.

photojosie

Belle initiative à Pau. Les professionnels de la culture veulent dénoncer leur détresse. Et pourtant, permettre l’accès la culture est un important facteur à l’intégration sociale. Un très grand sentiment d’injustice pour eux et pour nous tous. L’art et la culture font du bien. L’échappée dans l’imaginaire et la sensibilité qu’ils procurent permettent à nombre d’entre nous de garder le cap sur l’espoir en ces temps difficiles. Il est donc légitime de nous demander si la culture et ses publics reçoivent tout le soutien qu’ils méritent de la part de nos gouvernants et de chacun d’entre nous à l’heure actuelle. Messieurs du gouvernement, revoyez votre copie !

Trois fois clic clac et puis revient (18) À volonté…

À quelques minutes à peine de la maison, grimper là-haut pour retrouver le banc au pied du chêne. C’est mon oloé préféré. Lorsque la pente se fait un peu plus forte, sur le petit sentier humide qui serpente, me reviennent à chaque fois les parfums et les sons des chemins de randonnée où se lançaient nos pas vers les sommets, au temps d’avant. Le cœur battait plus vite, plus fort. L’air offert se faisait plus frais. Plus léger. Parvenu sur le banc, le souvenir s’estompe et laisse place à la replongée dans les pages. Rien d’autre ne vaut plus alors que ce voyage-là. Près des oiseaux. Face au soleil. À volonté. Hors du temps imposé.

Like a bird – Leonard Cohen (Live in London)

Contribution #16 Voici les photos et le texte que m’a envoyés Georges. Mille fois merci.

Avec ma compagne, nous y montions sur cette montagne au temps d’avant. C’était une joie de marcher sur le sentier qui mène à cette grande dame de Provence. Le souffle toujours en contrôle, nous nous souvenions des tableaux de Cézanne et nous imaginions ceux que Van Gogh aurait pu dédier à cette merveille des merveilles. Aujourd’hui, les couleurs de ces toiles nous aident à garder l’espoir de retrouver bientôt le chemin de Sainte-Victoire.

Continuez à m’adresser vos photos et textes sur cette adresse mail : ericschulthess@mac.com Grand merci !

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (17) Pour un temps seulement …

Parfois, tu marches, le regard vissé sur la pointe de tes chaussures, et tu peines à relever la tête. Colère sourde au fond de la gorge face aux libertés qui rétrécissent. Lassitude des jours empesés. Faux rythme infusé par la claustration. La flemme aussi qui rode et n’attend qu’un signe pour te gangréner le cycle des heures. Le temps de soixante petites minutes tu avances et tu rumines. Tu racles semelles, tu piétines quelques cadavres de feuilles, tu envoies valdinguer un caillou, une pigne, un bout de bois atterri là va savoir quand et comment. Et puis survient l’embellie. Tu ne t’y attends point lorsqu’elle t’incite à te taire dedans, à te redresser et à oser pointer le regard là-haut, là où jamais personne n’osera te demander de montrer papiers ou patte blanche. Tu clignes des yeux, tu t’émerveilles et tu t’écries – ciel, ces cieux ! Alors tu restes là, tu te poses, tu te juches sur le plus haut sommet de lumière possible, tu survoles le plus haut des nuages et tu oublies qu’avant qu’il ne soit trop tard, il te faudra surveiller ta montre, redescendre et t’en accommoder. Jusqu’au jour d’après. Peut-être toucheras-tu alors du doigt la chance qui est tienne de te voir offert tant de grâce, en dépit des pesanteurs présentes, des menaces qui approchent et des colères contenues. Sans doute pour un temps seulement. Carpe Diem, te prendras-tu à murmurer. Mais jusqu’à quand ?

Shine On You Crazy Diamond – Pink Floyd

Contribution #15 J’accueille aujourd’hui les photos et le texte adressés par Romain. Mille mercis.

En effet, on est pas les plus à plaindre, et notre rythme n’a pas tellement changé. Je travaille toujours et nos sorties quotidiennes avec Noon sont toujours de mise, avec un peu de verdure proche de la maison, même si nous sommes en ville !

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (16) Commencer par prendre l’air…

Prendre nos libertés

Prendre note

Prendre peur

Prendre garde

Prendre la fuite

Prendre date

Prendre le temps

Prendre un livre

Prendre soin

Prendre la rue

En attendant, commencer par prendre l’air…

 

Il y avait un jardin – Georges Moustaki

Contribution #14 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte adressés par Chantal, après lecture de mon billet de mercredi dernier. Gratitude.

photochantalH

Cette promenade me fait penser à la petite parenthèse que je fais avec mes élèves, quand je sens qu’ils ne sont momentanément pas disponibles à m’écouter ou à recevoir des enseignements.
Alors je les évade par exemple dans un verger, en leur parlant et en faisant appel à leurs sens, pour qu’ils sentent, voient, touchent, tout au long de la promenade.
Le panier de fruits se remplit au fur et à mesure de leur avancée et je les invite ensuite à rentrer chez eux pour préparer une belle salade de fruits colorée, qu’ils partageront en famille.
La parenthèse les rend plus calme et instaure un climat propice aux apprentissages.
Le cours peut débuter.

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (15) Ne pas se laisser abattre…

Que voulez-vous, nous étions affamés. De paroles, d’échanges, de discussions autour d’une même table. Au grand air. Longtemps que nous n’y avions goûté. Même pas deux semaines de confinement, et déjà au fond de nous, le sentiment que ça fait des années… À cet isolement forcé qui nous renferme dans nos cases, au fond de nos coquilles, nous avons décidé de tirer la langue. De l’envoyer promener. Alors, C. a fait des crêpes, L. et W. ont apporté le cidre, nous avons invité D. et tous les cinq nous nous sommes régalés. Les choses partagées font du bien. Plus que jamais, ne pas se laisser abattre.

Piece of my heart – Janis Joplin

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (14) Retour de flamme…

De l’aube claire jusqu’au crépuscule, les heures filent leur laine de silence. Dedans, le feu et son murmure. Comme un retour au monde d’avant. Le feu vit sa vie de feu et ça console un peu du morne automne. Dehors, la ville apprend à se taire. Tant de rideaux baissés. Tant de volets clos. Et ces pas furtifs croisés sur les trottoirs humides où se faufilent des silhouettes masquées. Demain, une aube claire encore, et des heures à espérer un grand retour de flamme.

Concerto pour violoncelle d’Elgar (1er mouvement) – Jacqueline Du Pré (violoncelle) avec l’Orchestre Philharmonique de Londres, dirigé par Daniel Barenboïm

Contribution #12 J’accueille aujourd’hui les photos et les mots de Zoé. Mille mercis.

Sortie de nuit, temps suspendu
Plus personne dans les rues
Je suis seule et il est tard
Je n’entends rien, ne vois personne
Toute la ville s’est teintée de violet
Ma couleur préférée
Je me balade dans les rues
Bercée par Apocalypse de Cigarettes After Sex
Un brin mélancolique
Perdue dans mes pensées
Je passe près de cette vitrine
Des nains colorés me font un doigt d’honneur
Un sourire, une photo et me voilà repartie
Stranger In the Night de Sinatra dans mes oreilles
Je ne suis plus seule dans la ville.

Stranger in the night – Frank Sinatra

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (13) Rester bien sage…

poupoules

  • Monsieur le coq : – Tu l’as écouté Castex, hier-soir ?
  • Madame la poule : – Euh, non, je couvais tranquille. Mais j’ai entendu Mireille dire à la voisine que rien n’allait changer pour les quinze prochains jours
  • C. – Rien de rien ? Un peu de souplesse ? Un peu de mou ?
  • P. – Non ! Rien de rien. Les règles du confinement ne changeront pas
  • C. – Ah bon ? Et les commerces alors, toujours fermés ?
  • P. – Fermés, oui ! Les librairies, les fleuristes, les esthéticiennes, les coiffeuses, les salles de sport, tout ce qui est soi disant non-essentiel ne redeviendra pas essentiel. Il faudra patienter encore pendant au moins quinze jours avant d’espérer que ça bouge
  • C. – Et les bars et les restos ?
  • P. – Non-essentiels il a dit Castex. Enfin, il a fait comprendre que pour eux, pas d’embellie avant une paie…
  • C. – Et ensuite ?
  • P. – Ensuite, tu veux dire à l’approche de Noël ?
  • C. – Bè voui !
  • P. – Bè là, ça pourrait changer, c’est bien possible. Enfin, si on reste bien sages, bien gentils. Si on remplit bien nos déclarations de sortie, tout ça. On pourra aller dépenser nos sous ailleurs que sur internet. Mais après les fêtes, basta ! L’essentiel redeviendrait non-essentiel
  • C. – Une histoire de fous, non ?
  • P. – Ma foi, oui. Mireille a dit à la voisine que ça n’est pas près de s’arrêter…
  • C. – Ils nous prendraient pas un peu pour des c… ?
  • P. – Un peu beaucoup, oui, ça c’est sûr et certain !

Sûr et certain – Tonton David

Contribution #12 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte adressés par Claude. Grand merci.

poulesclaude

On est dans une basse-cour où tout le monde caquette en même temps.
Je ne vois pas l’utilité d’y ajouter mes propres caquètements et de me mettre à hurler avec les poules ! (Tant pis si l’image est osée)
Cela suffit aujourd’hui, on entend tout et n’importe quoi et sur tous les sujets.
Finalement, je préfère le caquètement de mes poules et le cocorico de mes coqs.

Toy – Netta

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (12) Mourir pour la patrie, ça se discute…

Commencé la journée d’hier en réécoutant la lecture à voix haute par des acteurs de la Comédie Française des extraits de textes de trois écrivains qui vécurent la Grande Guerre : Paul Claudel, Francis Carco et Jean Giono.

Nous ne reviendrons plus vers vous – Comédie Française

Ai réécouté ensuite « L’Anarchœur » le documentaire audio publié par Marie Chartron sur Arte Radio et dédié à la chorale stéphanoise La Barricade.

L’Anarchœur – Marie Chartron

Et puis suis allé me recueillir au monument aux morts de ma commune, avec en tête, le refrain de la Chanson de Craonne. Il me revient comme une rengaine chaque fois que je me remémore la catastrophe absolue que fut la Guerre de 14-18. Cette chanson fut entonnée par les soldats de dizaines de régiments de l’armée française, qui se mutinèrent après l’offensive meurtrière du Chemin des Dames au printemps 1917.

La Chanson de Craonne

Mon livre « Il s’appelait Alphonse Richard, le premier Dignois tué à la Grande Guerre » est publié aux Éditions Parole. C’est le récit imaginé de ce que furent les 14 derniers jours de sa vie. Ce livre peut s’écouter en cliquant sur cette page

(À demain, 8h30…)

 

Trois fois clic clac et puis revient (11) Pour combien de temps ?

Je me faisais la réflexion hier en marchant vers les jardins partagés de la commune pour déposer les déchets verts dans le bac à compost. Pas le moindre coup de feu aux alentours. Pour l’instant, je n’ai vu ni entendu aucun chasseur là où je promène chaque jour pendant mon heure règlementaire. Ou dérogatoire, je ne sais plus trop. Ce silence bienfaisant pourrait ne pas durer puisque pour des raisons d’intérêt général, la chasse est autorisée. Ils ont osé, oui. Depuis leurs bureaux et leurs salons dorés, ils ont osé donner leur feu vert à une heure de détente cygenétique, bref, aux coups de feu sur les sangliers, les cerfs, les chevreuils, les lapins, entre autres gêneurs de l’ordre public…  Honte à eux ! Aux dernières nouvelles, la secrétaire d’État chargée de la biodiversité n’a pas osé interdire la fréquentation des jardins partagés. Un silence inhabituel y règne. Une vraie détente que de s’y balader et d’y contempler les fleurs et légumes. En écoutant les oiseaux. Rêve éveillé. Parenthèse enchantée. Pour combien de temps ?

Le Cygne – (Le Carnaval des animaux), de Camille Saint-Saëns, par Gautier Capuçon (violoncelle), Katia et Marielle Labèque (piano)

Contribution #10 Place aujourd’hui aux photos et aux textes de Christine. Mille mercis.

En cette belle lumière automnale quelle surprise de découvrir tant de beautés, de fleurs et de fruits dans mon jardin. Les jolies roses jaunes de printemps continuent de dévoiler leurs couleurs même en cette saison, juste à côté du fruit d’automne, l’olive. Tant de fruits sur ce petit arbre qui ne donneront pas d’huile mais peut-être quelques olives salées pour l’apéro, partagé entre amis, hélas sur les réseaux sociaux uniquement… en cette triste période de confinement.

(À demain, 8h30)

Trois fois clic clac et puis revient (10) Fragile espérance…

bambous

Muraille de bambous

Remplie d’êtres vivants

Désir de Chine.

bambooo

L’espérance fragile

En nos jours confinés

La vie d’après ?

La course de chevaux – Lang Lang (piano) et Guao Gan (erhu)

Contribution #8 J’accueille aujourd’hui les photos et les haïkus adressés par Noémie. Grand merci.

nono1

Sortie éphémère

Sable, mer et ciel doré

Une éclaircie au loin ?

nono2

Ciel lourd et pesant

Réalité déformée

Seul est le phare.

(À demain, 8h30…)

Merci de continuer à m’adresser vos photos et textes : ericschulthess@mac.com

Trois fois clic clac et puis revient (9) Si et seulement si…

tas

Une question, ce tas, si tu es curieux

Un constat, si tu es lucide

Un regret, si tu vécus non-loin

Un cauchemar, si tu t’attardes

Une collection, si tu retombes en enfance

Un projet, si tes mains sont d’or

Une montagne, si et seulement si tu continues de rêver.

La Marelle (Amarelinha) – Rosemary Standley et Dom La Nena

Contribution #8 J’accueille aujourd’hui les photos et le texte que m’a adressés Anne. Gratitude.

À plus d’un kilomètre, rendre visite à Maryse. Il fait beau, personne sauf une dame qui vit peut-être ici, un arrosoir en main. Au loin, des bruits de travaux. Devant, une corneille. Le monde n’existe plus, surtout pas celui d’après, à plus d’un kilomètre.

(À demain, 8h30)

N’hésitez pas à continuer de m’adresser vos photos et textes : ericschulthess@mac.com

Merci à toutes et tous !

Trois fois clic clac et puis revient (8) Va-nu-pieds…

chaussureslété

Elle est colère la marchande de chaussures tout près de chez moi. Et elle le fait savoir. Tout comme le libraire, la fleuriste, la coiffeuse, entre autres commerçants de proximité non-alimentaires, elle n’a pas le droit de recevoir de clients. Du coup, confinement oblige, on commande sur le pas de la porte et on n’entre – sur la pointe des pieds – que pour passer à la caisse. Déclarés non essentiels, ces commerces sont traités comme des va-nu-pieds par des technocrates parisiens bien au chaud dans leurs Derbies ou leurs Richelieus.

 

Blue Suede shoes – Elvis Presley

Contribution #7 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte de Chantal. Mille mercis.

sanglierchantal

Quelque peu dérouté notre sanglier !
Il m’a dit, au creux de l’oreille, ne pas comprendre de voir si peu de monde depuis une semaine.  
– Ne t’inquiète pas, lui ai-je répondu, les gens sont confinés pour réfléchir à laisser la nature en paix, te protéger, toi et tes amis animaux, protéger notre mère nature et inventer un nouveau monde meilleur.
– Enfin ils ont compris que c’est leur dernière chance, il m’a répondu …

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (7) Tu parles…

Lire la suite « Trois fois clic clac et puis revient (7) Tu parles… »

Trois fois clic clac et puis revient (6) Éphémères…

« … J’ai rêvé d’une fleur, qui ne mourrait jamais… J’ai rêvé d’un amour qui durerait toujours… Pourquoi, pourquoi faut-il hélas que sur la Terre… Les amours et les fleurs soient toujours éphémères ?… » Je fredonne souvent cette chanson de Moussu T e lei Jovents – paroles d’Alibert – quand je promène – dans mon rayon d’un kilomètre autour de la maison – en croisant toutes sortes de fleurs dont j’ignore pour la plupart le nom. En fleurs comme en arbres ou en oiseaux, c’est fou ce que je suis inculte… Ce confinement me le fait davantage toucher du doigt.

Éphémères. Je trouve qu’il sonne joli ce mot. Propice à quelques rimes, à quelques jeux de sons, quelques mélis-mélos de sens. De bref passage ici-bas sont les fleurs comme nous autres les humains. Si ne l’étions pas, les garderions-nous longtemps en amour ? Pendant combien de temps nous resterait le goût d’en savourer les charmes ? 

 

Petite fleur – Claude Luter et son orchestre

Contribution #5 Place aujourd’hui aux photos et au texte adressés par Josie. Grand merci.

Si la vue du ciel rouge et bleu vous remplit de joie, si les fleurs des champs ont le pouvoir de vous émouvoir, si les choses simples de la nature ont un message que vous comprenez, réjouissez-vous, la vie est belle !

Continuez à m’adresser vos photos et textes : ericschulthess@mac.com Merci à toutes et tous !

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (5) Où tout paraît plus beau…

làhaut

Pendant ce court instant de pause en altitude, à quoi penses-tu, toi l’ouvrier qui surplombes la ville ? Au vertige que tu maîtrises ? Au travail qu’il te reste à accomplir pour gagner ta journée ? À l’attestation de déplacement dérogatoire oubliée chez toi ce matin avant de partir au boulot ? À tes enfants serrés comme des sardines dans leur salle de classe ? À la bibliothèque rénovée qui bientôt ouvrira sur ce chantier et aux livres que tu viendras y chercher ? Aux arbres que tu domines du regard et qui nous observent en silence depuis des années et des siècles ? Aux montagnes que tu aperçois sans doute, là-bas ? Ces montagnes où il se raconte et se chante que tout paraît plus beau ?

Là-haut – Ryon au Festival No Logo BZH 2019

Contribution #4 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte envoyés par Éric. Gratitude.

photoéricchague

Quelque part au-delà de l’arc-en-ciel

Bien plus haut

Et les rêves dont tu as rêvés

Un jour dans une berceuse

Quelque part au-delà de l’arc-en-ciel

Les oiseaux bleus volent

Et les rêves dont tu as rêvés

Ces rêves se réalisent

Un jour je ferai un souhait en regardant une étoile

Me réveillerai là où les nuages sont loin derrière moi

Où les ennuis fondent comme des gouttes de citron

Haut au-dessus des cheminées, c’est là que tu me trouveras

Quelque part au-delà de l’arc-en-ciel les oiseaux bleus volent

Et le rêve que tu oses faire, pourquoi, oh pourquoi pas moi ?

Oui, je vois les arbres verts

Et les roses rouges aussi

Je les verrai pousser pour toi et moi

Et je me dis en moi-même

Quel monde merveilleux !

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (2) Bénédiction et apparition

 

 

 

 

Fleurir la mémoire de nos disparus et croiser soudain un prêtre, goupillon et petit seau d’eau bénite en mains, affairé à bénir les tombes et à prier pour les morts avec les vivants. Scène inédite pour moi, ma foi. Qu’en ont-ils pensé, mes défunts, de ce service sur mesure ? Je me le suis demandé en rentrant à la maison. Mémé Zoé, très catholique, a dû apprécier. Pépé Paul, protestant non-pratiquant, a probablement regardé ailleurs. Maman, qui perdit la foi à la trentaine, a sans doute haussé les épaules sans un mot. Papa, athée mais passionné de religions, a préféré j’en suis sûr, la Sarabande de Bach que je lui ait fait écouter au pied du Jardin du souvenir.

Contribution #1 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte que m’ont adressés Claude et Dany. « Une apparition« . Grand merci.

Nous étions tranquillement confinés à la maison, quand tout à coup, est arrivée une famille bizarre. Ou tout du moins dans un accoutrement particulièrement bizarre. Nous avons eu peur. Mais vite après nous avons sorti l’apéro, et tout est rentré dans l’ordre.
La vie est drôlement faite : finalement la Covid 19, ce n’est pas le plus effrayant…
Il y a aussi la fête d’Halloween ! Restez chez vous ! Fermez la porte à double tour !

Photo et texte @Claude&Dany

Merci de continuer à m’adresser vos contributions sur ericschulthess@mac.com

(À demain 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (1) Un oloé

Nous revoilà donc coupés les uns des autres. Pour un mois au moins. À nouveau confinés. Chacun chez soi et la peur du virus pour tous. Au printemps dernier, vous vous souvenez que notre désir de maintenir le lien entre nous s’était raconté en musique. Ensemble, nous avions fait vivre ici au quotidien « Trois petits tours et puis revient ». Nous avions partagé chaque matin des airs et des chansons. À distance mais ensemble, nous les avions découverts et fredonnés. Ce feuilleton sonore fut souvent joyeux. Mélancolique parfois. Poétique et émouvant aussi. Nous nous étions sentis moins seuls au fond de nos confinements. Je nous propose aujourd’hui de prolonger ce chemin commun non plus en sons mais en images et en mots. « Trois fois clic clac et puis revient », ça pourrait s’appeler.

Chaque jour, nous pourrions photographier ce qui nous entoure lors de notre « déplacement bref, dans un rayon maximal d’un kilomètre autour de notre domicile… » Nous pourrions partager ici une, deux ou trois de nos photos, accompagnée(s) d’une légende ou d’un poème, de quelques lignes de notre choix, histoire de faire découvrir aux autres le tout proche environnement de notre lieu de vie confinée et ce qu’il nous inspire.

Je vous propose d’accueillir vos photos et vos textes sur ma boîte mail ( ericschulthess@mac.com) et de les publier ici chaque jour à 8H30.

Allez, en ce premier jour de novembre, j’ouvre la voie de ce deuxième feuilleton et vous espère au rendez-vous demain et chaque jour, aussi longtemps qu’il nous faudra patienter avant de pouvoir à nouveau nous revoir en vrai et nous serrer dans les bras.

Marcher sous le soleil d’octobre. Oublier un instant toute contrainte. Faire fi de ma colère. Respirer profondément. Sourire à l’automne encore tiède et à cet oloé couleur ciel. Une heure, c’est bien court pour se poser ici. Manquerait du temps pour bouger les gambettes. Se promettre de revenir en savourer la quiétude, livre en main, dès que possible. Et pourquoi pas y  faire sonner mon violoncelle un de ces quatre matins…

Photo du haut @ZoéSchulthess

(À demain 8h30…)

Trois petits tours et puis revient (50) Au bout de la farandole…

NoahetBaptisto

 

Contribution #36 J’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’ont adressé Noémie et Dawei, depuis Shanghai : La Mer, mon pays, berceuse traditionnelle chinoise *. Mille mercis.

 

Contribution #37 Et puis petit bonus, le cadeau sonore offert par Noah, Baptiste et Empar, depuis Alzira : Premiers mots.

 

NoahetBaptisto

Les mots pour le dire

Nous voilà donc arrivés au bout de la farandole, au bout de ces instants de partage qui nous ont rassemblé chaque matin de confinement, avant de basculer dès aujourd’hui dans le temps d’après. Depuis cinquante jours, nous aurons avancé ensemble, groupés, solidaires, et nous aurons partagé tant et tant de musique, de voix, de refrains, de chansons, de mélodies. Tant et tant d’émotions.

Grâce à vous toutes et tous… j’ai reçu de si beaux cadeaux que je voudrais vous remercier…

MERCI Gérard et Josie, Yolande et Frank, Eliott, Bastien, Sandrine et Philippe,

MERCI Mimi, Christine, Claude et Dany,

MERCI Ema, Delphine, Paule et Dominique,

MERCI Vincent et Camille, Charlotte et Julien, Toshiko et Annick,

MERCI Alexandre, Clément et Raphaël,

MERCI Vincent, merci Nicolas et Alain, Renaud et Marion,

MERCI Noëlle, Marco et Samuel,

MERCI Zoé, Jean-Marc, Alma et Romain,

MERCI Gaby et Vincent, Jesús et Manoli,

MERCI Anne et Chantal, Jonathan et Claire,

MERCI Yan, Nanette, Vincent et Olivier,

MERCI Mathilde et Marius,

MERCI Noémie et Dawei

MERCI Noah, Baptiste et Empar,

et à bientôt !

 

* La Mer, mon pays

« Quand j’étais enfant, 
Maman m’a raconté, 
Que la Mer était comme mon pays, 
Bercé par le souffle du vent marin,
Et le rythme des vagues, 
J’ai grandi auprès de la Mer. 
Grande Mer, oh grande Mer,
Tu es comme ma Maman,
Même si je vais au bout du monde,
Tu seras toujours à mes côtés. »

 

 

Trois petits tours et puis revient (49) Rejoindre une voix connue…

oiseauxépisode49

 

Contribution #34 Petit bonus, j’accueille l’enregistrement que m’a envoyé Mathilde, accompagnée par Camille, depuis Billère : Petit pays, de Gaël Faye. Grand merci.

 

Contribution #35 Et puis autre cadeau, offert par Marius, depuis Salies-de-Béarn : Imagine, de John Lennon. Merci beaucoup.

 

(À demain 8h30…)

oiseauxépisode49

Les mots pour le dire

« J’ai reçu comme un appel venu d’un petit pays tôt ce matin, comme s’il me fallait franchir l’espace qui me sépare du dehors, doucement, et partir rejoindre une voix connue, une voix que tu connais toi aussi, j’en suis sûr. Cette voix singulière est celle de Jacques, un homme qui fut comme un grand-frère et qui me laissait sans voix lorsqu’il parlait aux oiseaux. Lui seul les comprenait et ils le comprenaient. Je l’imagine dans son petit pays et je sais qu’il nous écoute, chaque matin du monde. »

 

 

 

 

Trois petits tours et puis revient (48) La colère rangée à sa place…

maison

 

Contribution #31 J’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’a adressé Yan, depuis Nîmes : Senti figliolu, de Diana Di l’Alba. Ti ringraziu.

 

Contribution #32 Autre bonus, cette chanson postée par Nanette et Vincent, depuis Bénesse-Maremme  : La rose et l’armure, d’Antoine Elie. Un grand merci.

 

Contribution #33 Et puis cette petite mescle poétique envoyée par Olivier, depuis Paris. Merci beaucoup.

 

(À demain 8h30…)

maison

Les mots pour le dire

« Lorsque la casserolade a résonné hier-soir, j’ai senti notre colère s’échapper de la maison, pour rejoindre le concert discret des voisines et des voisins. La sortie de nos confinements se rapproche, et c’est comme si nous lâchions en vrac tout ce que nous avons accumulé comme rage depuis toutes ces semaines : les plus de 25.000 morts, le dénuement sanitaire, les mensonges du gouvernement, sa gestion chaotique de la crise, les Sans Domicile Fixe plus que jamais abandonnés. Ces dernières heures, en lisant Le Monde, j’en ai pris une nouvelle dose de colère en apprenant que la France, depuis  trois ans, a accéléré la destruction de ses stocks de masques et que fin mars, en pleine épidémie, elle continuait à en brûler des millions, alors que la pénurie était criante. Tout ça ajouté au spectacle consternant d’un Président totalement en vrac, en appelant à Robinson Crusoé ! Il y avait hier-soir encore de quoi péter les plombs aux fenêtres. J’ai respiré un bon coup et pour tenter de me calmer, je suis allé retrouver Vincent Lindon, face caméra, chez lui, sur Mediapart.  Tu l’as sans doute vue sa vidéo, tout en maîtrise et implacable. Ensuite, les idées bien en place et la colère rangée à sa place, j’ai savouré comme chaque jour les enregistrements que vous allez découvrir dans un court instant. »

 

 

Trois petits tours et puis revient (47) L’œil pétillant comme avant…

Lucienapiculteur

 

Contribution #29 Petit bonus, voici la chanson que nous offre Jonathan, de Salies-de-Béarn : Baloum Baloum. Grand merci.

 

Contribution #30 Et puis, autre cadeau, j’accueille l’enregistrement que m’a posté Claire, depuis Digne-les-Bains : Mistral gagnant, de Renaud. Mille mercis.

 

(À demain 8h30…)

Lucienapiculteur

Les mots pour le dire

« Hier, notre marché de plein air a retrouvé la vie, sous un ciel gris-bleu. Pas vraiment un jeudi-matin de fête, mais un moment plaisant qui évoquait la vie d’avant, ou presque. Sécurité oblige, des barrières partout, une entrée et une sortie dédiées, des masques sur beaucoup de visages, pas plus de tant de personnes à la fois et rien que du commerce alimentaire. Bref, la vie d’aujourd’hui, ou plutôt  la vie de l’Après déjà installée et sans doute pour un moment. Ça m’a bien plu quand même, parce que j’ai retrouvé Lucien l’apiculteur. Plutôt en forme, ses 81 ans pimpants, l’œil pétillant comme avant, les cheveux un peu plus longs, et ses pots de miel alignés bien comme il faut avec les petites étiquettes de prix. Entre bavards, nous avons un peu bavardé et il m’a avoué que ce qui lui avait le plus manqué pendant ces sept semaines hors du temps, ça n’était pas tellement le commerce, non, mais plutôt le contact, il m’a même dit le contac en bon Béarnais qu’il est ! Nous nous sommes dit à la semaine prochaine, et je me languis déjà parce que là, les commerces non alimentaires auront en principe le droit de revenir sur le marché. Hâte de retrouver Jean-Bernard, mon copain bouquiniste. »

 

Trois petits tours et puis revient (46) À plus tard, mais à quand …?

Marilynecran_2e_expo

 

#27 Premier bonus du jour : j’accueille l’enregistrement que m’a envoyé Anne, depuis Paris : River of No Return, de Marilyn Monroe dans le film éponyme.

 

#28 Et puis, second bonus, Chantal, de Salies-de-Béarn, chante La Dernière Séance, d’Eddy Mitchell.

 

(À demain 8h30…)

Marilynecran_2e_expo

Les mots pour le dire

« Tu commences à être habitué à mes fredonnements depuis tous ces jours que nous nous côtoyons dans ce petit feuilleton. Il faut que je te dise qu’en ce moment, je suis très musiques de film. Oui, elles m’accompagnent dès que j’ouvre l’œil, elles m’évoquent des moments heureux, des moments de partage en famille.Tu vas sans doute reconnaître Le vent se lève, de Miyazaki, reconnaître aussi Cinéma Paradiso, et puis la musique du dernier film partagé avec mon fils Marius, La Liste Schindler. Il y a bien sûr beaucoup de mélancolie dans toutes ces mélodies, et si je les fredonne, c’est aussi parce qu’elles rejoignent l’inquiétude que nous partageons tous sans doute à propos de la situation des artistes, des musiciens, des chanteurs, des danseurs, des intermittents du spectacle, la situation des écrivains aussi, qui voient nombre de leurs projets à l’arrêt depuis toutes ces semaines, nombre de leurs concerts annulés, reportés à plus tard, mais à quand ?
Pour tous ces acteurs du monde de la culture, ce sera une année blanche. Ils réclament de l’aide, histoire de ne pas être emportés par le désastre. Ils désirent être entendus concrètement. Alors, je fredonne ces petites musiques belles, un fredonnement de retraité, un fredonnement de solidarité. »

Anne Savelli est écrivaine. Volte-Face est le titre de l’un de ses livres, en attente de publication et « inspiré » par une exposition dédiée à Marilyn Monroe.

Photographie d’illustration : @AnneSavelli

 

Trois petits tours et puis revient (45) Tant de liens profonds…

jesusetmanoli

 

Contribution #26 Petit bonus, j’accueille donc aujourd’hui l’enregistrement que m’ont adressé Jesús et Manoli, depuis Valencia : Canto a la libertad, de José Antonio Labordeta. Muchísimas gracias.

 

(À demain 8h30…)

jesusetmanoli

Les mots pour le dire

« Les cadeaux sonores m’arrivent de partout depuis le début de ce feuilleton : Marseille, Shanghai, Kamaishi, l’Ariège, Paris. Et ça continue : ce matin, alors que nous regardions la Concha de Saint-Sébastien grâce à une webcam, histoire de rêver un peu, un enregistrement m’est parvenu d’Espagne, adressé par nos amis Manoli et Jesús, confinés depuis plus de sept semaines dans leur appartement de Valencia. Vous allez les écouter dans un court instant. Ils nous manquent énormément, ces amis, tout comme nous manquent l’Espagne, les gens d’Espagne, avec qui nous avons tissé et continuons de tisser tant de liens profonds. Là-bas, ils commencent peu à peu à sortir de leur confinement, à mettre le nez dehors, à reprendre les promenades sur la plage. C’est bien organisé, par tranches horaires et tranches d’âge, avec bien sûr toute la prudence et tout le civisme requis. Bientôt, Manoli et Jesús pourront retourner partager une caña à la terrasse d’un café, en attendant que nous puissions les y rejoindre et respirer ensemble l’air de la Méditerranée, presque comme dans la vie d’avant. »

 

Trois petits tours et puis revient (44) Ça m’a un peu chagriné…

Baleines

 

Contribution #25 Petit bonus, j’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’a envoyé Vincent, accompagné à la guitare par son fils Camille, depuis Luz-Saint-Sauveur : La montagne, de Jean Ferrat. Mille fois merci.

ROMEO

***Et puis, un petit cadeau pour Charlotte, qui vient de mettre au monde le petit Roméo, et pour Julien, l’heureux papa. Ils adorent danser, alors, en piste !

(À demain 8h30…)

Baleines

Les mots pour le dire

« Je ne sais pas toi, mais parfois, dans ces journées de confinement, je me pose des questions qui arrivent de je ne sais où. Pas grand-chose à voir avec le scandale du recel des masques par les grandes enseignes ou avec l’absence de budget alloué par nos gouvernants pour soutenir la recherche d’un vaccin contre le COVID-19. Ces questions-là, nous les résoudrons en temps et en heure car nous n’oublierons pas. Non, ce sont des questions assez futiles qui me viennent parfois à l’esprit. Tu vas peut-être me prendre pour un fada mais je te raconte quand même : hier-matin pendant la promenade, je regarde la végétation et j’aperçois une araignée toute fine et toute longue. Elle tisse sa toile tranquille sous les larges feuilles d’un arbuste dont j’ignore le nom, ignare que je suis. J’en viens à ma question : est-ce que les araignées entendent ? Ont-elles une ouie comme les oiseaux ? Sont-elles sensibles aux ondes sonores ? Parce que lorsque je me suis approché d’elle, en douceur bien sûr, tout en délicatesse, elle a fait comme si de rien n’était. Elle m’a ignoré. Ça m’a un peu chagriné. Bon, en rentrant, j’ai tenté d’oublier et je suis tombé sur une info qui m’a beaucoup plu. Les baleines retrouvent un peu la parole depuis que le trafic maritime a diminué. L’océan est plus calme et du coup, avec ce silence tout autour, elles s’expriment davantage, elles communiquent davantage. Saurons-nous nous souvenir de ça aussi dans le temps d’Après, lorsque le virus se sera évanoui et que nos confinements seront derrière nous ? »

Trois petits tours et puis revient (43) Une France en partage…

Depardon

 

Contribution #24 Petit bonus, j’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’a adressé Gaby, de Nice : Aujourd’hui peut-être, de Fernand Sardou. Mille mercis.

 

(À demain 8h30…)

Depardon

Les mots pour le dire

« C’est un beau livre à la couverture toute bleue. Je l’avais feuilleté il y a quelques années à la librairie «l’Odeur du temps» à Marseille, mais je ne l’avais pas acheté. Sans doute, je le confesse, parce que ma ville natale n’y figure pas… «La France de Raymond Depardon» il s’appelle ce livre. Le temps du confinement, les Éditions du Seuil le mettent en lecture libre sur la Toile. Du coup, je  m’y promène depuis quelques jours, je me mets à voyager en France, cette France des sous-préfectures que Raymond Depardon a arpentée au volant de son fourgon Trigano et qu’il a photographiée avec une chambre photographique sur pieds. C’est une France que nous pouvons chacune et chacun raccorder à un souvenir intime, à un moment de vacances, ou à une période de notre vie où ça n’allait pas très fort. Une France qui nous relie aussi à une culture en partage, à une histoire commune : les cafés, les églises, les boutiques, les usines désaffectées, les monuments aux morts, les affiches. Dans sa préface, Raymond Depardon écrit : «j’ai eu envie de revenir au silence de la photographie.» Prenons le temps de l’écouter, ce silence. Il est habité par nos paroles, nos poèmes, nos chants, et par les souvenirs et les voix de nos chers disparus. »

Photo d’illustration @RaymondDepardon

Trois petits tours et puis revient (42) Un rêve étrange…

escargot

 

Contribution #23 Et puis petit bonus, j’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’a envoyé Romain depuis Brassac : Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai, de Francis Cabrel. Merci beaucoup.

 

(À demain 8h30…)

escargot

Les mots pour le dire

« J’ai fait un rêve très étrange hier après-midi pendant ma siestounette. Il faut que je te raconte : fenêtre entrouverte, comme à chaque fois qu’il ne pleut pas, et ce bruit de tronçonneuse qui me tire du sommeil, mais pas complètement. Dans ce rêve donc, je sors de ma coquille, au ras du sol je repose, et de là, j’assiste à un spectacle étonnant : les arbres coupés se reconstituent. Oui, oui, les rondins de bois, les bûches, les branchages, tout ça se met à reformer un arbre, des centaines d’arbres, des milliers, oui, oui, toute une forêt qui se redresse, qui reprend sa place, une invasion d’arbres. Ça n’est pas angoissant toute cette vague de végétation, non, non,je respire même mieux soudain. Plus loin dans ce rêve, je fais ma mue, d’escargot je me transforme en oiseau, et je vais me poser sur des branches nouvelles, sur des rameaux tout heureux de ressusciter. C’est en essayant de chanter que je suis vraiment sorti du sommeil. La tronçonneuse s’était tue. »

Trois petits tours et puis revient (41) Mémoire mise à jour…

Muguet

 

Contribution #22 J’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’a envoyé Alma, depuis Palerme : Ciuri, Ciuri*, chanson populaire de Sicile. Grazie Mille.

 

(À demain 8h30…)

Muguet

Les mots pour le dire

« Entre deux rasades de pluie, hier, un agréable moment de balade et soudain, des corbeaux, plein de corbeaux qui hurlent dans les champs et sur les arbres. Ce ne sont pas trop mes collègues les corbeaux, alors, je leur réponds illico. De retour à la maison,je me suis senti bien ignorant en me promenant sur Twitter. J’ai découvert que le muguet du 1er Mai, notre chère tradition, en fait, c’est à Pétain que nous la devons. Tu le savais peut-être, mais pas moi. Pendant l’Occupation, Pétain imposa le muguet à la place de l’églantine rouge qui fleurissait les boutonnières des travailleurs lors des défilés du 1er mai d’avant. Il ne l’appréciait pas l’églantine, parce que rouge justement, trop révolutionnaire. Ça remet les idées en place ça ! Pétain qui baptise le 1er Mai Fête du Travail, alors que jusqu’alors, c’était la Fête des Travailleurs. Mémoire mise à jour. Plus que jamais active, et ceci vaut pour le futur. Nous n’oublierons pas. Nous n’oublierons rien. »

* Ciuri ciuri di tuttu l’annu / L’amuri ca mi dasti ti lu tornu…

Fleurs, fleurs, fleurs de toute l’année / L’amour que tu m’as donné, je te le rends…

 

Trois petits tours et puis revient (40) Travailleur de toute une vie…

avecPépéetMémé

 

Contribution #21 J’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’a posté Jean-Marc, depuis Marseille : Bella Ciao. Mille fois merci.

 

(À demain 8h30…)

avecPépéetMémé

Les mots pour le dire

« À l’heure de l’angélus hier-soir, j’ai reçu dans ma boite mail un cadeau magnifique, posté par de l’un de mes amis d’enfance, un ami de plus de 50 ans.  Il a dédié sa vie à la musique, à la musique improvisée, vous l’écouterez dans un court instant. Chaque année c’est pareil, le premier jour de mai, je pense à mon grand-père, travailleur de toute une vie, mon pépé ouvrier agricole. Je réentends le merle que j’imaginais l’accompagnant sur le chemin du retour des vignes, des plants de tomates, des sillons à patates, des arbres fruitiers. Me revient l’odeur de sa chemise. Pépé sentait la sueur et la terre et le bois et l’herbe, Il sentait la force de travail louée jour après jour. Le merle, je suis sûr qu’avec Mémé il aimait l’écouter, de mai à avril et d’avril à mai, et même le premier… »

 

Trois petits tours et puis revient (39) Jouer le jeu du circuit court…

circouitcourt

 

Contribution #20 Et puis j’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’ont envoyé Marion et Renaud, depuis Bordes : Les Champs de Roses, de Danakil. Un grand merci.

 

(À demain 8h30…)

circouitcourt

Les mots pour le dire

« Des petits pois, tu en veux combien ? Un kilo ? D’accord, un kilo de petits pois ! Et toi ? Euh, pas de petits pois, deux bottes de radis et trois kilos de carottes ! C’est noté ! Ça sera tout ? Des fraises, tu veux pas des fraises ? Allez va pour des gariguettes ! Ces derniers temps, notre petite rue a trouvé un moyen de tirer la langue aux longues journées : jouer le circuit court, pour court-circuiter l’interdiction des marchés de plein vent. Je te raconte : depuis 6 semaines, à moins de 15 kilomètres d’ici, Michel le maraîcher confine chez lui entre ses serres et ses cagettes, et jour après jour, il voit sa production faire de l’œil au ciel, désespérément. Du coup, un petit coup de fil, et hop, Chantal organise la collecte des commandes des voisins. Nous avons même assuré la livraison, la semaine passée : du tout frais, du tout bon, sans pesticides, et je te dis pas le goût, mmm… de la régalade ! Jouer en direct le jeu du circuit court, il faudra s’en souvenir durablement, même s’il paraît que début mai, les marchés de plein vent seraient de retour. »

 

Trois petits tours et puis revient (38) Tellement à fleur de peau…

Rose

 

Contribution #19 Petit bonus, j’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’a envoyé Zoé, depuis Nîmes : Il neige, de Voyou. Mille mercis.

 

(À demain 8h30…)

Rose

Les mots pour le dire

« L’autre matin, incapable de dire à quelle heure, je sursaute en entendant le passage des éboueurs, et je me demande : quel jour on est ? Lundi, mardi ? Je ne sais pas si ça te le fait à toi aussi, mais depuis six semaines maintenant, c’est fou comme nous perdons la notion du temps. Les heures s’écoulent sur un curieux tempo, comme si nous étions légèrement anesthésiés. Ça n’est sans doute pas pareil pour ceux qui travaillent, ceux qui n’ont pas cessé de travailler et puis aussi pour tous ceux qui depuis le début de cette interminable parenthèse, ressentent une vive incertitude, une profonde angoisse de ne pas parvenir à repartir, à relancer leur activité, à vivre de leur travail comme au temps d’avant. J’ai croisé Fatima la fleuriste hier en allant acheter le pain et les tomates. C’est une artiste des fleurs et une battante, Fatima. Elle est toujours allée de l’avant, elle n’a jamais renoncé. Nous avons bavardé un court instant devant sa boutique désertée par les clients et puis elle m’a dit : – tu sais, le 1er mai approche et personne n’a la tête au muguet, personne. Nous sommes tous tellement à fleur de peau ! »

 

Trois petits tours et puis revient (37) Faudrait pas que ça dure trop longtemps…

Albrecht_Dürer_hieronymus Holzschuler

 

Contribution #18 Petit bonus, j’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’a envoyé Annick, depuis Tence : Il en faut peu pour être heureux. Grand merci.

 

(À demain 8h30…)

Albrecht_Dürer_hieronymus Holzschuler

Les mots pour le dire

« C’est vraiment pas grand-chose, mais il faut quand même que je te raconte. En allant chercher quelques fruits chez Francis hier-matin, je rêvasse, comme d’habitude, je lambine, lorsque j’entends une voix connue, là, derrière moi : – Éric, Éric ! Je me retourne et j’aperçois, à distance règlementaire bien sûr, j’aperçois Philippe, un copain du temps d’avant. – Ça va ? il me dit – ça va je lui réponds. Je le dévisage un peu et et je lui dis : – toi aussi tu te laisses pousser la barbe ? Il me répond –  oui, oui, depuis le début du confinement, je fous la paix à mon rasoir ! – Tout pareil, je lui réponds. Moi aussi je le laisse tranquille mon rasoir, la barbe, je la laisse pousser. Tu me diras, à part la barbe, y’a pas grand-chose à laisser pousser, hein ! Mis à part le nez, peut-être… Bon, faudrait pas non-plus que ça dure trop longtemps ces histoires de virus et de confinement, nous commençons à devenir gagas ! »

Illustration : Portrait de Hieronymus Holzschuher, d’Albrecht Dürer

 

Trois petits tours et puis revient (36) Le sourire de mon fils…

surlaroute

 

Contribution #17 Petit bonus, j’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’ont envoyé Samuel, Noëlle et Marco, depuis Bérenx : On ne dit jamais assez aux gens qu’on aime qu’on les aime, de Louis Chédid. Mille mercis.

 

(À demain 8h30…)

surlaroute

Les mots pour le dire

« L’autre jour sur la route, en montant chercher mon fils, il y avait en moi un mélange de joie, de tristesse et de colère. La joie de le retrouver bientôt, presque 50 jours après. J’imaginais tous les parents coupés de leurs enfants depuis tout ce temps et sur la route des retrouvailles. C’était doux, c’était bon. Il y avait de la tristesse, oui aussi, en pensant à l’état de manque dans lequel nous plonge la catastrophe que nous traversons, à cette exigence de limitation des contacts, cette impossibilité de nous serrer dans nos bras, cet appauvrissement de notre toucher, cette incertitude sur le futur. Et puis il y avait de la colère, et ça remontait de partout :  les courbes statistiques des décès dus au virus, l’hécatombe dans les EHPAD, les hôpitaux systématiquement paupérisés depuis plus de 30 ans, les violences conjugales en hausse, les policiers en mode open bar qui tabassent les jeunes dans les quartiers populaires, les verbalisations abusives, les actionnaires qui continuent de palper, de toucher leur part, cet empaffé de Donald Trump chantre de l’Eau de Javel, et ces pébrons dans leurs palais et leurs ministères à Paris, qui naviguent à vue et nous promènent depuis le début. Bon, je me suis calmé, et le sourire de mon fils a fait le reste lorsque je l’ai retrouvé et que je l’ai embrassé. »

 

Trois petits tours et puis revient (35) C’était si bon de se taquiner…

 

Contribution #16 Et puis, petit bonus, j’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’a envoyé Paule, de Salies-de-Béarn : Le P’tit Quinquin, chanson traditionnelle du Nord. Je suis sûr que Francis appréciera. Merci beaucoup.

 

(À demain 8h30…)

Les mots pour le dire

« Ça va peut-être te sembler idiot, ou déplacé, ou les deux, mais je t’avoue que ça commence à me manquer de regarder le foot à la télé, de me poser devant un bon match avec du beau jeu, des actions de classe, de l’intensité, de la virtuosité, des buts de folie, comme le Liverpool de Mohammed Salah et de Sadio Mané, tiens par exemple ! Oui,ce spectacle-là me manque, je le confesse. Ce que j’ai peut-être encore davantage hâte de retrouver, c’est de pouvoir se chambrer en souriant avec Francis l’épicier, comme au temps d’avant… Lui, il est pour Lille. Normal, c’est un CHTI, Francis. Et moi je suis pour l’OM, évidemment ! Avant – j’allais dire autrefois – qu’est-ce que c’était bon de prendre le temps de bavarder, entre une pesée de légumes et une découpe de fromage. Oui, c’était si bon de se taquiner, d’être gentiment chauvins, de rigoler un bon coup en parlant ballon. Aujourd’hui, dans son alimentation, il faut se tenir à distance, il y a d’autres clients qui attendent dehors, il faut aller vite, tous deux derrière nos masques, lui à sa caisse derrière la petite cloison en plexiglas, nous n’avons plus le temps de nous poser, plus le temps de prendre le temps. Dis-moi, ça te fait ça à toi aussi ?« 

Trois petits tours et puis revient (34) Nous jouions ensemble…

billet33

 

Contribution #15 Petit bonus, j’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’ont envoyé Nicolas et Alain, de Salies-de-Béarn : Le chant des sirènes, de Fréro Delavega. Grand merci.

 

(À demain 8h30…)

billet33

Les mots pour le dire

« Au petit matin, j’ai été réveillé par un tic tic tic, ou un tac tac tac discret. Il remontait de la rue, ce tac tac tac, comme une vieille horloge un peu mouillée, avec le roulement de la rivière en toile de fond. Les oiseaux n’étaient pas encore debout. Alors, je me suis rendormi, et dans le rêve qui a suivi, nous jouions ensemble à un jeu de société avec des feuilles  et des stylos. Je crois bien qu’il s’appelait le Petit Bac ce jeu. Je suis sûr que tu t’en souviens toi aussi : tu dis un mot, pays ou ville ou plat ou fleur ou métier, et puis tu choisis une initiale et il faut trouver cinq mots qui commencent par cette lettre. Le chronomètre tourne, tic tic tic, tac tac tac, et c’est le premier qui a trouvé cinq mots qui a gagné, et on repart pour une autre lettre. En me réveillant, j’ai repensé à ce rêve et je me suis dit qu’il faudrait peut-être penser à réviser un peu nos mots, pour la prochaine fois où nous jouerons ensemble. Il nous faudrait réviser les noms de fleurs par exemple, les noms d’oiseaux, les noms d’arbres, les noms de tout ce qui nous tend les bras bien souvent et que la plupart du temps nous négligeons, que nous ne savons pas nommer. »

Trois petits tours et puis revient (33) Trois mois après le temps d’avant…

PHOTOPETITSFILS

 

Contribution #14 J’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’ont envoyé Alexandre, Clément et Raphaël, depuis Shanghai. Mille mercis, les pitchouns.

 

(À demain 8h30…)

petitsfilsfooteux

Les mots pour le dire

« Les jolis cadeaux arrivent du lointain ces temps-ci. Tu te souviens des cerisiers en fleurs japonais, l’autre jour, du chant de Kamaishi, eh bien figure toi qu’hier, mes petits-fils m’ont envoyé depuis Shanghai l’enregistrement de petites chansons, bien joyeuses. Tu vas les écouter dans un court instant. Il faut dire que trois mois après le temps d’avant, leur horizon s’est un peu éclairci : ils ont enfin pu retrouver leurs copains de foot et partager leurs entraînements. Plus de 100 jours après le début de leur confinement. Bon, pour la reprise de l’école et du collège, ça sera à la mi-mai, pas avant… Chez nous, en France, il paraît que le retour en classe est prévu pour le 11 mai. Mmmmouais… Sérieusement, tu y crois, toi, au début du temps d’après, le 11 mai ? »

Trois petits tours et puis revient (32) C’est plus fort que moi…

photopourépisode32

 

Contribution #13 J’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’a adressé Ema, de Labastide-Villefranche : un chant chamanique, par elle inventé. Mille mercis.

 

(À demain 8h30…)

photopourépisode32

Les mots pour le dire

« Je vais te faire une confidence, jamais je n’ai su danser ! Jamais ! Et je suis sûr que toi et moi, nous ne faisons pas partie du même monde. Toi tu enchaînes les rocks, les twists, les djerks, les tangos, les paso-doble, les macarena et tutti quanti… pendant ce temps, je reste assis, je te bade, je t’envie. J’aimerais bien oser, mais bon, quand on est raide comme un passe-lacets, quand on a la souplesse d’un fer à repasser, on contemple les cadors, on prend des notes, même si on sait bien qu’elles ne serviront jamais ces notes ! Chantal a beau me dire d’essayer, je n’y arrive pas, c’est plus fort que moi. Bon, pour être honnête, il y a quand même une danse qui depuis l’adolescence ne m’a pas trop rebuté, une seule, c’est le slow.  Ah, le slow, le slow… là il faut vraiment avoir ze rytheum in ze skin ! »

Trois petits tours et puis revient (29) En pleine floraison…

Kamaishi1

 

Contribution #10 J’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’a adressé Toshiko depuis Kamaishi, au Japon : l’air traditionnel Kamaishi Kouta. Merci à elle, du fond du cœur.

 

« Ici on est à Kamaishi, au port de trésor,
Il y a de l’or et de l’argent
C’est un endroit merveilleux
Venez ne serait-ce qu’une fois, venez voir ! »

 

(À demain 8h30…)

image0Photos @ToshikoMiyazaki

« Mon gîte au printemps
Parce qu’il n’y a rien
De rien je ne manque. »

Kobayashi Issa

Les mots pour le dire

« Tu vas être d’accord avec moi, le monde ne nous fait pas de cadeau en ce moment, comme s’il nous disait à tous : vos guirlandes de Noël… vous n’êtes pas près de les ressortir. Et pourtant, ces temps-ci, ma boîte mail m’en offre, des cadeaux. Je reçois de nombreux enregistrements, et ça fait vraiment du bien. Le dernier en date remonte à hier-soir, en provenance du Japon, de Kamaishi. Kamaishi, c’est l’une des villes terriblement meurtries par le tsunami de mars 2011. Cette contribution, vous irez l’écouter dans un instant. Deux photos l’accompagnaient :  des merveilles de cerisiers en pleine floraison. Du coup, je me remets un peu à croire à nouveau à la possibilité d’un Noël, et à la réalisation de l’un de mes rêves les plus grands : grimper un jour jusqu’au sommet du Mont Fuji, la montagne sacrée des Japonais. »

Trois petits tours et puis revient (28) On va finir par y arriver…

Contribution #9 Et puis, petit bonus, j’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’ont adressé Claude et Dany, depuis Salies-de-Béarn : Ça va ça vient, de Vitaa et Slimane. Grand merci à eux.

(À demain 8h30…)

Les mots pour le dire

« Je suis sûr que ça te le fait à toi aussi. Parfois, je me réveille en pleine nuit, le souffle court, et me reviennent des paroles entendues dans la journée, à distance sociale règlementaire. Le libraire d’abord, une fois payée la commande : – oui oui, ça va !, ça va à peu près, on fait face, les lecteurs sont solidaires, on vide un peu les stocks. Ensuite la dame au gros chien noir tout gentil croisée sur le chemin de promenade règlementée. Elle me dit :vous avez entendu les casseroles aux balcons hier-soir ? Ça faisait une belle musique ! Il faut de l’amour et encore de l’amour, faut pas lâcher ! Il y a aussi les mots du voisin, l’autre dimanche : – je retrouve un peu le sommeil. Pendant deux semaines, c’était dur, mais bon, ça va mieux… on va finir par y arriver ! »

 

Trois petits tours et puis revient (27) Un maillot de foot tricolore…

RobertCapaPhoto @RobertCapa

Contribution #8 Et puis, petit bonus, j’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’a transmis Vincent, depuis Bordeaux : Hasta siempre, de Carlos Puebla. Merci à lui.

(À demain 8h30…)

RobertCapa

Les mots pour le dire

« À la boulangerie l’autre matin, je patiente sagement, je rêvasse comme souvent, je me tiens bien à distance des autres clients, lorsque soudain, je sens sur ma droite que des gâteaux me font de l’œil. Oui, oui, les gâteaux confinés derrière la vitre du présentoir. Ils m’aguichent, les petits. Ils me disent : – tu peux nous sortir de là ? tu veux bien ? Je résiste quelques secondes, oh pas plus longtemps, et lorsque mon tour arrive, je demande à la boulangère de délivrer pour moi un éclair au chocolat et un baba au rhum. En sortant, je croise un client qui porte un maillot de foot tricolore.  Rouge jaune et violet,  les couleurs de la Seconde République Espagnole, jusqu’à l’arrivée au pouvoir de Franco. Au revers de ce maillot, deux mots : NO PASARAN ! Tu l’as déjà vu, toi, ce maillot ? »

Trois petits tours et puis revient (26) De l’autre côté de la rivière…

chouette

 

Contribution #7 Et puis, petit bonus, j’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’a adressé Dominique, depuis Paris : Milestones, de Miles Davis. Grand merci à lui.

 

(À demain 8h30…)

 

chouette

Les mots pour le dire

« Elle est vraiment coquine la chouette d’en-face la maison. Hier-soir, je suis en train d’écouter du jazz, tranquille dans mon lit, souple, quand je l’entends hululer en douceur de l’autre côté de la rivière. Dès que je m’approche de la fenêtre pour mieux l’entendre, hop, elle se tait ! Nada. Rien que le bruit de l’eau. Je patiente un peu, toujours rien. Alors je me recouche. Et là, hé bien oui, dame chouette se remet à raconter au quartier son début de nuit. Du coup, sur la pointe des pieds, je me relève. Incognito je lance mon enregistreur, et hop, c’est dans la boîte. Tout content, je retourne à mon vieux copain Thelonius Monk. »

 

Trois petits tours et puis revient (25) Alors, je me suis souvenu…

NODREDAMEDEPARIS

Photo @BrunaUccello

 

(À demain 8h30…)

Les mots pour le dire

« Les mois filent si vite que je ne me rappelais plus cette date… le 15 avril 2019. Notre-Dame de Paris en flamme, le peuple parisien effondré, le chagrin, l’impuissance. Un an après jour pour jour, j’ai reçu d’une amie le son du gros bourdon de la Cathédrale. Il a résonné hier-soir à 20 heures au moment où tant de gens partout dans le monde applaudissent les soignants aux fenêtres et aux balcons. Alors, je me suis souvenu. M’est revenu aussi le souvenir du tout premier voyage à Paris. J’étais minot, avec mes parents, nous étions montés en train, c’était loin, c’était si beau. Je m’étais senti presque comme dans un lieu familier, un lieu joyeux, un endroit unique au monde. Je me souviens très bien de ces journées de printemps, la promenade à Montmartre, le Mur des Fédérés au Père Lachaise, Papa nous avait parlé de la Commune. Ce qui m’a marqué aussi c’est que lorsque nous avions quitté Notre-Dame, les cloches carillonnaient. »

« À Paris », chanson interprétée par Yves Montand sur des paroles de Francis Lemarque

Trois petits tours et puis revient (24) Lorsque le ciel grondait soudain…

orage

 

(À demain 8h30…)

Les mots pour le dire

« Comme en plein été, sans prévenir, l’orage a surgi sur la ville et a pris ses aises. Gros grains de pluie et tonnerre à cœur joie, comme les après-midis d’août à Bauduen, dans notre Provence de l’enfance, lorsque le ciel grondait soudain et nous sortait de la sieste qui nous tenait à l’abri de la canicule. Pas d’éclair au-dessus des toits. Rien que le rythme jazzy des gouttes sur les vitres et les tuiles. »

 

Trois petits tours et puis revient (21) Une arène immense…

OssauPhoto @FrédéricMarulier

 

Un rêve de la nuit d’avant. Une arène immense et nous tous dedans. Des murs blancs tout autour et du sable clair sous nos pieds. Pas de trace de sang. Pas de taureau. Pas de souffrance. Rien que le son de nos voix étonnées de nous retrouver face à face et de nous parler. De nous sourire et nous embrasser à nouveau après tout ce temps. Sans cette distance qui nous assèche et nous rend infirmes de nos sens. Tout autour de l’arène, la montagne respirait. Il aurait pu y avoir la mer et ses baleines mais dans ce rêve, c’était la montagne et ses immortelles qui nous réunissait.

 

 

Ossau

(À demain 8h30…)

Amor d’Aussau – Quinz Amics

 

Trois petits tours et puis revient (20) Retourner à la lecture…

Lemaitre

 

Le soir venu, fenêtre entrouverte sur la ville plus muette encore malgré la pluie, se mettre en pause monde. Laisser de côté l’écran. Retourner à la lecture. Retrouver le tempo lent des phrases et des mots du roman de Pierre Lemaître,  « Au revoir là-haut ».
« Grâce à la conquête de la côte 113, l’hôpital de l’avant, qui s’était légèrement assoupi ces dernières semaines dans l’attente de l’armistice, avait repris de l’activité, mais, comme une attaque n’avait pas été trop dévastatrice, on y adopta un rythme normal qu’on n’avait pas connu depuis presque quatre ans. Un temps où les sœurs infirmières pouvaient se consacrer un peu aux blessés mourant de soif. Où les médecins n’étaient pas obligés de soigner des soldats longtemps avant qu’ils soient vraiment morts. »

 

 

Lemaitre

 

(À demain 8h30…)

 

Voir un ami pleurer – Jacques Brel

Trois petits tours et puis revient (19) Remonter le temps…

 

mimosa

 

 

J’ai beau savoir que Facebook nous espionne, quelle surprise en me connectant, hier-matin ! Papa en photo sur mon mur, sérieux comme un pape, le dos à la mer. Dans ses bras, du mimosa, sa fleur préférée. Remonter le temps. Marseille. L’appartement face à la rade. Il y aura vécu trente-deux ans, après son départ à la retraite. Six ans jour pour jour, cette photo. Postée avec un petit lien pour l’écouter évoquer l’un des souvenirs les plus marquants de sa vie. Son destin d’instituteur de la République. Retrouver sa voix pour la première fois depuis son départ vers le Grand Tout, fin février. Arrêter le temps.

 

 

mimosa

 

(À demain 8h30…)

 

Dis, quand reviendras-tu ? – Barbara

 

 

 

 

Trois petits tours et puis revient (18) Accepter de lâcher prise…

 

 

Vous aussi j’en suis sûr. En dents de scie, le sommeil. Chaotique. Nuits confinées, nuits agitées. Dormons mal. Cauchemardons. Pire avec la pleine lune. Trois, quatre, cinq fois dans la nuit, se frotter les yeux et regarder l’heure. Trop tôt pour se lever. Tourner virer sous la couette. Bailler. Et puis, allez, debout ! Déjà le jour d’après. Tenter de ne pas trop ruminer ses mauvais rêves. Accepter de lâcher prise, de partir un peu en vrille.

 

 

démonsminuit

(À demain 8h30…)

Les démons de minuit – Imagine

 

 

Trois petits tours et puis revient (17) Que sonne bientôt l’heure…

MIMIphoto

 

 

En attendant le jour d’après, leitmotiv de nos journées qui rallongent, laisser entrer en soi la tristesse et la mélancolie qui débordent du monde. Laisser sourdre sa rage aussi, en effeuillant les mots et les phrases qui fleurissent au dehors de nos confinements, sur des banderoles de fortune, dans nos villes et nos villages. Y dénicher de quoi affiner nos analyses et esquisser les contours possibles d’un bonheur commun à construire :

« Vous ne confinerez jamais notre colère ! », « Soignants sans armes », « Nous ne sommes rien sans ceux qui ne sont rien ! », « Les derniers de cordée sont devenus les premiers », « Le soin c’est de l’humain, pas du chiffre ! » « De la thune pour l’hôpital, pas pour le capital ! », « Santé, social, écologie, confiné.e.s de tous les pays, unissez-vous ! »

Espérer que sonne bientôt l’heure de sortir et d’agir.

 

 

MIMIphoto

(À demain 8h30…)

Tout le Bonheur du Monde – Sinsemilia

 

 

 

 

Trois petits tours et puis revient (16) Nous tenons proches…

 


Pour continuer à prendre patience, précieuse est la compagnie des livres et de la musique. Certains jours, c’est compliqué de se concentrer sur la lecture. Un peu moins de s’adonner à de petites récréations sonores, à des rendez-vous qui nous rassemblent. Depuis que sommes confinés, les Live fleurissent sur les réseaux sociaux, et ça fait du bien. Concerts annulés, tournées reportées, les artistes accusent le coup. Privés de scène, ils restent debout aux côtés des soignants et de nous autres, ils s’installent sur la Toile et ils partagent. D’où que nous les écoutions, nous nous évadons et nous nous tenons proches. Le temps d’un confinement musical, remercions tous ces gens du spectacle qui nous aident à continuer à prendre patience.

 

CAPUCONJOUE Camille chante

(À demain 8h30…)

Le chant des oiseaux – Gautier Capuçon et 28 jeunes violoncellistes

 

What You Gonna Do ? – Ryon

 

 

Trois petits tours et puis revient (15) Depuis son balcon marseillais…

YOLANDEphoto

 

 

Un petit matin en apnée. La guerre mondiale des masques. Le déferlement des courbes statistiques. Les violences aux femmes en hausse. Les vieux triés dans les EHPAD. L’aumône aux sans domicile. Les livreurs à vélo en danger. Les propos racistes sur les ondes. Les phrases assassines des autorités policières. Les dénonciations comme en 40. La fermeture de lits hospitaliers annoncée. Comme un trop plein de nausée. Tenter de l’évacuer un court instant en écoutant Yolande chanter depuis son balcon marseillais.

 

 

 

YOLANDEphoto

 

(À demain 8h30…)

 

La mer – Charles Trénet

 

Trois petits tours et puis revient (14) Ne pas traîner…

salies

 

 

Escapade pour quelques courses. Remplir attestation. Râler dans ma barbe. Prendre chariot à roulettes. Comme les petits vieux. Douceur de l’air dehors. Pour tout le monde. Saluer de loin les gens connus. Hausser les épaules. Plus de poignée de main. Éternuer dans mon coude. Me dire  » à tes souhaits ! « . Se tenir à distance des autres. Se méfier de son prochain comme de soi-même. Colère rentrée. Chez l’épicier, ne pas trainer. Hop hop hop ! Aller droit au but, puis renouer un court instant avec la radio, autrefois si familière, si nécessaire, si légère.

 

 

salies

 

(À demain 8h30…)

 

Pourvu qu’elles soient douces – Mylène Farmer

 

 

Trois petits tours et puis revient (13) Il n’oubliera pas…

frankbalconhotel

 

 

Lire ces mots dans les carnets d’Arnaud Maisetti : «  Il n’y a pas d’horizon dans ces jours d’attente et de répétition, qui entasse rage, dégoût, désespoir et silence : pas d’horizon, seulement l’acharnement à construire du temps qui saura le transpercer et renverser le désespoir et la rage en monde. » Penser à mon ami Frank, en mission dans une raffinerie de Taranto, au sud de l’Italie. Demain dimanche, son horizon s’écrira en lettres plus claires. Il pourra quitter les 20 mètres carrés de la chambre d’hôtel où il est confiné depuis le 21 mars. En retrouvant l’air libre, la rage et le dégoût devant la tragédie vécue par le peuple italien ne l’auront pas quitté, non. Il n’oubliera pas non plus le monde imaginé chaque jour de quarantaine en apercevant la mer depuis sa fenêtre.

 

 

frankbalconhotel

(À demain 8h30…)

Supplique pour être enterré à la plage de Sète – Georges Brassens

Trois petits tours et puis revient (12) Jeunes et frêles d’épaules…

Eric à Gémenos été 60

 

Pour nous échapper quelques instants de notre présent pesant, nous sommes nombreux à revisiter et partager nos photos d’avant, de ce temps d’autrefois qui a filé sans prévenir. Je me rappelle cette époque où nous nous moquions un peu des vieux lorsque nous les entendions murmurer  » c’était le bon temps  » en soupirant. Aujourd’hui, avouons-le, devant ces photos d’antan, nous faisons pareil. Tandis qu’ensemble nous rions aux éclats devant telle coupe de cheveux ou tel accoutrement, sans doute nous moquons-nous aussi un peu de nous mêmes. Avec joie et tendresse. Nous étions jeunes et frêles d’épaules. Si légers. S’étonner d’avoir si peu changé, finalement. Prier pour que revienne un jour ce temps de l’insouciance et de la légèreté.

 

 

Eric à Gémenos été 60

 

(À demain 8h30…)

 

Jésus que ma joie demeure – Jean-Sébastien Bach

Trois petits tours et puis revient (11) Nous rapprocher des proches…

maisonpourmarionnettes

 

 

Je suis sûr que vous faites pareil. Dès le saut du lit, avec Chantal, nous prenons des nouvelles des êtres chers. Qu’ils vivent à deux pas de la maison ou bien un peu plus loin ou bien encore plus loin, très loin même. Sans doute davantage qu’en temps normal, besoin de nous rapprocher des proches et des amis. Ne pas perdre le fil de ce qui continue de nous relier. Même si ce lien s’est dissous parfois au fil des années, il ne s’efface pas. Il continue de nous tenir ensemble. Ce-matin, devant un café au lait, c’est d’un homme qui nous raccorde à nos enfances à toutes et tous qu’ensemble nous nous sommes rapprochés.

 

 

maisonpourmarionnettes

(À demain 8h30…)

 

Aline – Christophe

 

 

 

 

 

Trois petits tours et puis revient (10) Pape Diouf…

pape

 

Pas les mots ce matin. Rien que les siens.

« On naît, on vit, on part, on est tous de passage. On se succède les uns aux autres. C’est la loi de la nature. Je n’ai pas peur qu’on m’oublie. L’essentiel est que mes enfants et ma famille ne m’oublient pas. »

Pape Diouf, 1951-2020

 

 

pape

Birima  – Youssou N’Dour

 

(À demain 8h30…)

 

 

 

Trois petits tours et puis revient (9) Dans un motel en plein désert…

ciel3

 

 

Je vais faire mon curieux. Sur l’écran noir de vos journées et de vos nuits blanches, quel film vous projetez-vous ? Lequel s’accorde le mieux à vos pensées, à votre humeur, à votre désir ? La Grande Illusion ou la Grande Vadrouille ? Le Dernier Métro ou Le Dernier Tango à Paris ? La Liste Schindler ou Inglorious Basterds ? Apocalypse Now ou Cinema Paradiso ? Jules et Jim ou Marius et Jeannette ? Hier, j’avais un rendez-vous dans un motel en plein désert…

 

 

ciel3

 

Ô joie, en une seule journée, six de vos contributions sont arrivées dans ma boîte mail ericschulthess@mac.com.

Demain, ici même, je publierai l’une d’entre elles.

(À demain 8h30…)

 

Calling You – Jevetta Steele

 

Trois petits tours et puis revient (8) Ils ont osé…

CHATEAUPAU

 

 

Ils ont osé. Alléluia. Huit jours à peine que je partage ce petit feuilleton sonore et ils ont osé faire fi de tout ce que la timidité nous empêche de faire parfois, de tout ce que la pudeur nous interdit d’exprimer, au point de rester sans voix alors que nous voudrions tant sortir du silence. Joss et Dgégé sont les premiers à me rejoindre et à se lancer dans la ronde. Joliment, en plus. Grand merci à eux deux. Ça fait chaud au cœur de rester debout. Tous ensemble. En lien et en partage.

 

 

CHATEAUPAU

(À demain 8h30…)

 

Un homme debout – Claudio Capéo

Trois petits tours et puis revient (7) Il n’y a pas la mer…

depuismafenetre

 

 

Parfois, le matin, en ouvrant la fenêtre de ma chambre, je me dis que je vais voir la mer en vrai, comme quand j’étais minot depuis notre maison d’Endoume, à Marseille. Et bien non, il n’y a pas la mer. C’est joli dehors mais il n’y a pas la mer. Ça m’attriste un peu. Et puis je me dis que lorsque tu ouvres ta fenêtre toi aussi, tu ne vois ni la mer ni le ciel. Tu n’aperçois même pas un arbre. Ça me fend le cœur de réaliser ça. Je sais aussi qu’il y en a qui ouvrent leur fenêtre le matin, qui voient la mer et qui sont tout aussi tristes.

 

 

depuismafenetre

 

(À demain 8h30…)

 

Par la fenêtre – Moussu T e lei Jovents

 

Trois petits tours et puis revient (6) Entre deux tartines…

PhotoCoquilleMarseille

Je sais, je ne devrais pas surfer pendant le petit-déjeuner. Depuis dix jours, j’explose mes temps d’écran. J’avoue que de bonne heure, je m’introduis dans le tourbillon chaotique des journaux en ligne, des blogs et de Twitter. J’y navigue pour me tenir informé, cueillir des éclats de colère, m’éveiller à l’humour des autres, glaner des éclairs de beauté et de solidarité. Hier-matin, entre deux tartines, je découvre la photo ci-dessus – signée David Coquille, journaliste au quotidien La Marseillaise – d’une banderole géante déposée devant l’Institut Hospitalo-universitaire Méditerranée Infection du Professeur Didier Raoult. La banderole a été fabriquée par les South Winners 87, un groupe de supporters de l’Olympique de Marseille. J’applaudis illico presto et me mets à fredonner.

 

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(À demain 8h30…)

 

Jump – Van Halen

 

Trois petits tours et puis revient (5) Une chorale de poules…

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Petite sortie déchets verts hier-matin, jusqu’aux jardins partagés. Joindre l’utile à l’agréable. Sous l’évier, le bac était en passe de déborder, donc action réaction. Sur le trajet vers l’aire de compost, soudain, une chorale de poules, confinées derrière une haie de sapinettes. Je me serais bien volontiers joint à elles un moment pour crier ma colère, mais je n’ai pas osé. Pas sérieux ces temps-ci de s’éterniser dehors. En plus, je ne sais pas trop caqueter. Du coup j’ai pris congé fissa et choisi l’option chanson.

 

ciel1

(À demain 8h30…)

 

Viens poupoule – Félix Mayol

 

 

Trois petits tours et puis revient (4) Téléporté sur l’Île…

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La neige hier-matin sur la Corse. Un paysage de dessin animé. Sur le continent, n’avons pas eu d’hiver et nous demandons s’il y aura un été, un vrai de vrai, après ce printemps de cauchemar au visage emmasqué. À l’heure de l’angélus, j’ai fermé les yeux, me suis téléporté sur l’Île saupoudrée de flocons pour accompagner les prières…

 

Dio vi salvi Regina – Jean-Paul Poletti et le Chœur d’hommes de Sartène (1999)

 

(À demain 8h30…)

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