Au Moment Librairie, la fête et l’espoir que revienne vite le temps de l’essentiel pour tous

Je passe les saluer et bavarder avec eux presque chaque jour, les deux libraires du Moment Librairie. Hier après-midi, j’ai profité d’aller chercher une commande – photo ci-dessus – pour fêter avec Laure et Olivier deux anniversaires : les deux ans de leur ouverture en plein cœur de Salies et les 40 ans de la loi Lang sur le prix unique du livre. Comme les nombreux clients de passage, j’ai reçu en cadeau un livre rappelant cet anniversaire, accompagné d’une rose, histoire de fêter en beauté la Librairie indépendante. Avec la pandémie, tout comme tous leurs collègues partout, ils ont dû sacrément résister. D’abord, ils se sont fait du souci lorsqu’ils furent contraints fermer boutique. Mais ils n’ont jamais cessé d’y croire et ils se sont relevés, en travaillant beaucoup – pour gagner peu – grâce aussi à la solidarité qui s’est manifestée autour de leur librairie. C’est peu de dire qu’ils respirent mieux depuis que leur secteur est à nouveau labellisé essentiel.

Rencontre croisée avec Laure et Olivier, soulagés, heureux mais pas amnésiques. Tous deux sont impatients de voir toutes les actrices et tous les acteurs du monde la Culture ainsi que tous les commerçants, sans exception, retrouver le chemin du respect et de la liberté.

 

 

Trois fois clic clac et puis revient (25) Essentiel Moment…

Le Moment. C’est un bien joli nom pour une librairie indépendante. Laure et Olivier, les libraires de la commune où je vis l’ont choisi. Avant le re-confinement, il m’aurait fallu l’écrire au pluriel parce que j’y passais du temps au Moment. Régulièrement. C’était essentiel de venir y flâner, échanger avec eux, s’entendre suggérer une lecture, conseiller un auteur, partager un coup de cœur, se laisser tenter et souvent acheter illico. Essentiel, oui. Depuis début novembre, ces moments se sont fait forcément moins nombreux et surtout très fugaces. Il a fallu se résoudre au clique et collecte. À chaque fois, entrer pour payer, prendre le(s) livre(s) puis ressortir dare-dare. Très frustrant pour eux comme pour moi. Mais bon, pas question de se couper les uns des autres. Le lien n’est pas rompu et c’est déjà ça. La pile de mes livres commandés par téléphone puis collectés s’est agrandie et ça n’est pas fini. Provisions pour l’hiver et les mois de claustration supplémentaires qui se profilent. Essentiel aussi de bien prendre la mesure de ce que l’adjectif non-essentiel – nos gouvernants n’ont quand même pas osé imposer d’en fabriquer des étiquettes en grosses lettres à coller sur les vitrines – a pu et peut encore provoquer comme colère, dégoût, sentiment d’injustice et d’humiliation chez Laure et Olivier tout comme chez tous les commerçants * contraints de rester fermés depuis toutes ces semaines, sauf pour le clic and collect. Et même si les librairies et autres commerces – à l’exception des restaurants et des bars – pourront rouvrir ce samedi 28 novembre, il est essentiel de ne pas oublier qui sont les responsables de cet abandon majuscule. Pas de pardon pour ces saboteurs de la culture et de notre vivre ensemble, qui permettent sans état d’âme dans le même temps à Amazon de continuer à étendre son réseau en France.

 

Essentielles – Ibrahim Maalouf

* Quitte à être mis à poil par le gouvernement, on a choisi de le faire nous-même !

Olivier s’est associé aux commerçant.e.s et artisans solidaires – qualifié.e.s de non-essentiel.le.s – qui ont choisi de protester et de résister aussi en photo, lors d’une séance de pose qui décoiffe. Sauras-tu le reconnaître ?

(À demain, 8h30…)

Les intermittents s’invitent au MUcem

Avec ma fille aînée Noémie, nous nous sommes rendus au MUcem hier après-midi, ce bijou de Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, à Marseille. La visite a été écourtée par l’irruption de plus d’une centaine d’intermittents du spectacle, de chômeurs et de précaires. Pas eu le temps de découvrir grand chose… Nous leur avons « pardonné », tant nous nous sentons concernés par le fond-même de leurs revendications. La culture n’est pas une marchandise. Et la précarité n’a rien à voir avec la dignité. J’ai tout de même pris le temps de prendre deux photos : un détail de La traversée de la Mer rouge, peint en 1955 par Marc Chagall et ce morceau du Mur de Berlin, le sinistre Mur de la Honte, qui n’a rien à voir avec la Méditerranée mais tant avec notre vieille Europe…

chagallmurberlin

La webvoice du Carré des Ecrivains

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai reçu l’invitation du Comité du Vieux Marseille à participer au 22ème Carré des Ecrivains, demain samedi au Centre Bourse de Marseille. J’y viendrai dédicacer mon recueil de nouvelles Marseille rouge sangs. Ce sera aussi l’occasion de rencontrer d’autres auteurs invités. D’échanger avec eux. En tout, nous serons 222 ! Je leur demanderai entre autres ce qu’ils pensent de l’annonce audio de l’évènement sur le site de Marseille Provence 2013, qui est l’un des partenaires du Carré des Ecrivains 2013.
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Ce son est celui d’une webvoice, produite par le site Tingwo, spécialisé dans la lecture phonétique de textes quels qu’ils soient. Mmmouais… J’avoue ne pas être particulièrement séduit par le son robotisé de cette cybervoix. Sans chair. Sans émotion. Sans vie. Curieux que Marseille Provence 2013 ait opté pour une webvoice plutôt que pour la voix d’un écrivain ou celle d’un organisateur du Comité du Vieux Marseille. J’en profite pour souligner que le plaisir et la fierté de participer à ce Carré des Ecivains 2013 ne gomme pas les critiques que j’ai pu adresser sur ce blog vis à vis de Marseille Provence 2013 capitale de la culture. Je déplore notamment que ses organisateurs aient laissé IAM de côté, tout comme Jean-Claude Izzo. Sans parler de l’absence de toute évocation d’Arthur Rimbaud, qui vécut ses dernières heures à l’Hôpital de la Conception à Marseille.
Le Carré des Ecrivains sur le net.