Shanghai est une illusion

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Joie ce matin en sortant du sommeil un filet de lumière vive filtre à travers les rideaux tu les ouvres laisses entrer en grand l’air vif dans la maison accueilli par le bleu du ciel
plus salué l’azur depuis ton arrivée à Shanghai il y a dix jours
la promesse d’un beau dimanche la tentation d’une promenade au parc caresser les arbres parler aux gens admirer les danseurs
et là maintenant dehors comme une mélodie de printemps sur les branches quelques oiseaux célèbrent ce miracle

l’un des premiers gestes appris ici activer l’application Airvisual pour suivre à la trace la pollution sur la ville
aujourd’hui c’est du mauve qui s’affiche indice 203 très mauvais un cocktail de monoxyde de carbone de dioxyde de soufre de dioxyde d’azote et surtout de particules PM2.5 ces particules fines absorbées dans le sang lorsqu’on respire
santé attention danger
dans les maisons purificateur d’air recommandé éviter les activités de plein air conseillé

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chaque hiver la Chine étouffe sous ce couvercle effrayant ici le charbon continue de faire tourner les usines les centrales électriques et comme la circulation automobile ne connaît pas de sensible ralentissement tout comme le trafic des avions le beau temps qui surgit parfois sonne comme une illusion

sortir quand même oser malgré tout mettre le nez dehors et rejoindre le Parc Jing An dans le centre de la ville
constater en chemin que le ciel bleu a disparu évanoui dissous dans l’insidieux fog shanghaien.

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Les périlleux chemins de l’école

Avec ma compagne Chantal et sa fille Mathilde, nous avons vu ce jeudi un film d’une grande humanité : « Sur le chemin de l’école ». Dans ce documentaire, Pascal Plisson accompagne quelques enfants de quatre pays dans leur périple quotidien vers leur école. Celui-ci est d’autant plus remarquable que pour chacun d’entre eux, le trajet dure au moins une heure et demie. Au Kenya, Jackson, 11 ans et sa petite soeur Salomé parcourent 15 kilomètres matin et soir dans la savane, parmi les animaux sauvages. Au Maroc, Zahira, 12 ans, se lance chaque semaine dans une marche de 22 kilomètres dans les montagnes du Haut Atlas, avec ses deux amies, pour rejoindre son internat. En Inde, Samuel, 13 ans, doit parcourir 4 kilomètres chaque jour vers son école, dans son fauteuil roulant rafistolé, poussé par ses deux jeunes frères. En Argentine, Carlos, 11 ans et sa toute petite soeur parcourent les plaines de Patagonie à cheval sur 18 kilomètres pour se rendre à leur école. Expédition difficile car le climat est rude et la fillette fragile. Le dénominateur commun de ces enfants du bout du monde : leur soif d’apprendre, de bien travailler à l’école car ils savent que seule l’instruction leur permettra de sortir de leur condition misérable. Ecoutez Pascal Plisson interrogé en septembre dernier sur TV5 Monde par Patrick Simonin.
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Ce magnifique documentaire ne verse pas dans le misérabilisme. Il n’assène pas de leçon de morale. Il donne simplement à voir des enfants enthousiastes, généreux, solidaires et courageux, qui rêvent d’aider plus tard les autres, de devenir instituteur ou médecin. En plus, les paysages sont somptueux et la musique du film, signée Laurent Ferlet, très belle et très prenante.
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« Sur le chemin de l’école », à voir ou à revoir d’urgence. Je crois bien que j’y retournerai sans tarder avec Zoé et Marius, mes deux jeunes enfants.