Retour au Japon – L’éventail pop 日本 #3

Jetlag oblige, je me suis réveillé tôt. À peine le nez dehors, sensation de respirer dans un sauna. 30 degrés à l’ombre dès le petit matin, humidité au taquet, j’avance en fredonnant Ò que calor, la chanson de Moussu T. En nage, forcément, après cinq minutes de marche vers l’immense Ueno Kōen, うえのこうえん, l’un des plus anciens parcs publics du Japon. C’est au printemps qu’il est le plus fréquenté, pris d’assaut même fin mars début avril, lorsque les Japonais viennent en famille bader les cerisiers en fleurs, les sakura, さくら. Rien de tel en été. Les centaines de cerisiers attendent leur heure. Au détour d’une allée, un kiosque à boissons et bibelots me tend les bras . – De l’eau s’il vous plaît ! お水をください! La marchande est souriante. Je suis son premier client de la journée. Comme je lui prends deux bouteilles, et pour me remercier de dire trois mots en japonais, elle m’offre un éventail en plastique à l’effigie du groupe de J-Pop, Juliana no Tatari. Avec elle, nous écoutons en rigolant un titre sur mon téléphone. La J-Pop n’est pas trop ma tasse de thé, mais le côté déjanté de la vidéo ne me déplaît pas. Je découvre que ce style musical est associé à la culture pop japonaise des années 80-90 qualifiée de « bubbly », pétillante. L’ambiance festive évoque des clubs comme Juliana Tokyo, où la dance music et les looks flashy dominaient. Il faudra que je me renseigne sur ce que signifient leurs chansons. En attendant, je remercie la dame, どうもありがとう!, et file me mettre à l’ombre, une troisième bouteille en réserve dans le sac à dos.

(à suivre)

L’eau donne le tempo

Surpris par la pluie nous avons été hier-soir. Une de ces pluies qui ravive les souvenirs d’hiver mais dont le tempo sur la terrasse donne envie de battre la mesure d’une danse enfantine. Me suis souvenu alors de l’étonnant moment de radio proposé fin janvier par Thomas Baumgartner dans son Atelier de la création sur France Culture. Il recevait ce jour-là le pianiste Andy Emler et son Steinway. Écoutez. Magique.

L’intégralité de l’émission s’écoute par ici.

Le ruisseau des Sauvasses

Mon ami Jean m’a encore gâté. Quelques jours après son océan de l’Algarve, il m’adresse une carte postale sonore depuis la Vallée de la Blanche, dans les Alpes de Haute-Provence. Grand amateur de promenades en montagne, Jean est tombé sous le charme d’un tout petit ruisseau entre deux champs. La carte a été postée depuis le hameau des Sauvasses sur la commune de Montclar, à 1.400 mètres d’altitude.
Cette carte sonore m’évoque les montagnes où j’ai marché jadis. Elle m’emmène aussi vers celles où je rêve de cheminer un jour, comme ces montagnes du Japon dont les Haïkus racontent de si belle manière le charme et le mystère.
Azalées en fleur,
dans le village de montagne
blancheur du riz cuit
Buson
La Vallée de la Blanche, c’est par ici

La fontaine

J’habite à deux pas de cette fontaine.

J’ignore où elle prend naissance.

Nuit et jour elle est vivace, même en été lors des grosses chaleurs.

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A la claire fontaine

À la claire fontaine m’en allant promener
J’ai trouvé l’eau si belle que je m’y suis baigné.*
Sous les feuilles d’un chêne, je me suis fait sécher.
Sur la plus haute branche, un rossignol chantait.*
Chante, rossignol, chante, toi qui as le cœur gai.
Tu as le cœur à rire… moi je l’ai à pleurer.*
J’ai perdu mon amie sans l’avoir mérité,
Pour un bouton de rose que je lui refusai…*
Je voudrais que la rose fût encore au rosier,
Et moi et ma maîtresse dans les mêmes amitiés.*

 *Il y a longtemps que je t’aime

Jamais je ne t’oublierai

Chanson populaire traditionnelle