Migrants mineurs : en montagne ou en mer, même calvaire

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Journée internationale des droits des enfants ce lundi pensée forte pour ces mineurs migrants africains abandonnés en montagne il y a dix jours dans les Hautes-Alpes au Col de l’Échelle près de Briançon ai découvert leur calvaire en écoutant ce reportage poignant et révoltant de Raphaël Krafft sur France Culture

Ce reportage a été diffusé vendredi dernier dans l’émission Le Magazine de la rédaction

Ne donnez pas à la mort le droit de dire le dernier mot, lançait Erri de Luca à la Maison de la poésie en avril dernier en évoquant le sort des migrants qui tentent de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe. Ses mots valent également pour tous ceux qui empruntent plus au nord la voie de la montagne eux aussi au péril de leur vie.

Photo de ci-haut @RaphaëlKrafft

 

Retrouver les chênes et les bouleaux

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Remonter vers les chênes et les bouleaux retrouver leurs écorces râpeuses et douces respirer profondément dans la fraîcheur du jour sentir ma peau se gercer bien sûr un peu moins souple qu’avant cette peau hé hé Papet le temps te travaille lui tire la langue lui envoie des grimaces en souriant puis cherche contact et parfum silencieux au pied des troncs dressés en majesté vers les cieux me souviens soudain de ces branchages contemplés l’hiver dernier à Tarifa nus dépouillés de feuilles tendus sous la lumière dorée tels des bras en prière pour que le printemps s’en revienne vite prière surtout je les ai entendus ces arbres pour que plus un seul migrant ne périsse en mer entre l’Afrique abandonnée et notre vieille et honteuse Europe presque à la nuit quitter les chênes et les bouleaux et rentrer écouter une histoire mise au chaud en début de semaine dans ma collection de podcasts l’histoire d’un fou d’arbres lui aussi.

Le fou d’arbres est l’un des trois personnages découverts dans l’émission Les Pieds sur terre de lundi dernier sur France Culture

Feuilletons-radio, étonnez-nous !

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#journeemondialedelaradio
le hashtag a fleuri ce lundi sur Twitter
d’ordinaire je me tiens à distance de ces messes
artificielles
désincarnées
sans intérêt
mais là, pas le même feeling
parce que la radio
plus de trente ans de ma vie qu’elle résonne fort et fait sens
mondiale donc cette journée
alors j’ai ressorti de l’ordi un souvenir sonore
ramené l’automne dernier de Shanghai
depuis l’intérieur d’un taxi
branché sur un feuilleton radiophonique

n’ai rien compris du tout
of course
mais ai bien observé le visage du chauffeur
tandis qu’avançaient la voiture et l’épisode
le vivait intensément
entre froncements de cils et sourires

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me suis souvenu des dames d’un certain âge
dans mon quartier de Marseille
étaient abonnées à leurs feuilletons
ne loupaient pas un épisode
c’était un rendez-vous important de leur journée
en ai oublié les noms
l’INA m’en a rappelé quelques uns
Noëlle aux quatre vents
San Antonio

et puis mon ami Fañch Langoet
mémoire vivante de la radio
m’a parlé de sa grand-mère
elle écoutait 51, rue courte sur Radio Luxembourg
La Famille Duraton aussi
lui assis sur ses genoux

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– et aujourd’hui lui ai-je demandé ?
– pas grand chose hormis le Feuilleton de France Culture
quotidien du lundi au vendredi
pour lequel la chaîne ne fait pas grande publicité …
et pourtant
cette Amérique de Kafka
entre autres rendez-vous du soir
elle en vaudrait bien de la promo, non ?

suis pas un penseur de la radio
loin s’en faut
mais peut-être y aurait-il quelque chose de beau
d’intelligent
de sensible
à creuser et créer dans le filon du feuilleton
quelque chose d’utile aussi
à feuilletonner et feuilletonner encore
avec de belles histoires
de la mise en haleine
de l’étonnement
des rendez-vous d’écoute et de partage
ça nous changerait de la fade et triste radio filmée
dont il paraît que c’est moderne et tout et tout
que c’est l’avant-garde de l’audiovisuel
peuchère …

en attendant
le podcast est là et bien là
et je ne m’en prive pas

Binge Audio et Julien Cernobori par exemple
ont créé chaque jour le désir d’être en même temps
aujourd’hui et le lendemain
pour suivre leur Super Héros
Hélène elle se prénomme

vivement le 21 mars
pour découvrir le deuxième personnage exceptionnel
de ce très beau feuilleton
ce sera un jeune homme

En silence et profond jusqu’aux cieux

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Parti saluer les arbres
avec en tête
leur murmure magique raconté par Cendrine Robelin
l’autre jour sur France Culture
forêt de Brocéliande pour elle
forêt d’ici pour moi
moins dense
moins profonde
mais belle et recueillie aussi avec son bestiaire
silencieux tel un cimetière

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parlé au grand arbre-éléphant

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fait coucou au petit arbre-chouette

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souri à l’arbre-taureau

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les ai tous approchés
ai caressé leurs têtes moussues
leur ai demandé de me confier
leur vérité d’arbres coupés
privés par l’homme de majesté
réduits à l’état de souches abandonnées

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m’ont répondu que comme les humains
souffrent et crient et se plaignent parfois
que comme nous autres
meurent aussi parfois
et se retrouvent en tombe

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n’ai pas voulu les croire
je sais que jamais arbres ne meurent
sauf par le feu
et que sinon continuent de vivre
même trop tôt coupés dans leur élan
vivants sont depuis leurs racines
en silence et profond jusqu’aux cieux

Au chevet des survivants de la torture

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Capitale de la douleur et de la guérison
que pèsent ces pauvres mots surgis dans ma pauvre tête
à l’écoute – grâce au podcast de La Série Documentaire sur France Culture
de cette presque heure d’immersion sonore
profonde et poignante et pudique
au Centre Primo Levi
à Paris

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que pèsent donc mes pauvres mots devant l’absolue souffrance
de ces femmes et de ces hommes
de leurs enfants aussi
torturés
violés
pourchassés
niés
réfugiés dans notre terre d’asile
cette terre de France pourtant si hostile encore
si peu généreuse
si frileuse
si réticente à accorder le droit d’asile
justement
à offrir un nouveau destin
à ces survivants de la torture
si peu désireuse de les accueillir
dans notre communauté d’humains

que pèsent mes pauvres mots
face à ceux prononcés chaque jour avec amour
par l’équipe soignante
que pèsent-ils
face aux paroles accueillies
au silence respecté
aux mains tendues
aux sourires échangés
aux guérisons entrevues

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je me demande aussi
alors que le jour baisse ici
et que s’approche la nuit
sous les arbres libres
je me demande
comment survivre à la torture
comment résister aux tortionnaires
comme elles l’ont fait
comme ils l’ont fait
comme elles et ils le font chaque jour
dans un pays sur deux dans le monde
aurais-je résisté
résisterais-je
pourrais-je survivre
pourrais-je encore parler
pourrais-je encore écrire
pauvre Français que je suis

Photos @ Centre Primo Levi

Pour prolonger, c’est ici

Le prince de la soul à la radio

https://soundcloud.com/yassinebouzar/extr-ok-net-95311df5-3593-44cd-8820-f78773b0022d-fcwav

C’est une attrayante mise en oreilles que cet extrait de l’émission « Une vie une oeuvre » dédiée à Marvin Gaye et proposée par Yassine Bouzar et Rafik Zenine ce samedi sur France Culture.

Pour l’amour de Marvin et de Kabbani

https://soundcloud.com/yassinebouzar/nizar-kabbani-et-marvin-gayewav

Le samedi 22 novembre prochain, France Culture diffusera un documentaire de mon ami Yassine Bouzar – réécouter son doc  » Algérie, rire sur ordonnance – dédié à Marvin Gaye, dans l’émission Une vie, une oeuvre . Yassine est tellement fan du chanteur et compositeur américain qu’il a choisi, sur sa page Soundcloud, de mixer une de ses musiques avec un texte du grand poète arabophone Nizar Kabbani, poète de l’amour. Délicate mescle. J’adore ce mélange de mots, de sons et de cultures. Pour prolonger le plaisir, ce mix avec Bashung mérite l’écoute et la réécoute.

https://soundcloud.com/yassinebouzar/kabbani-et-bashung-wav

Samantha, auditrice de France Inter, en colère contre la suppression de « Là-bas si j’y suis »

250 personnes se sont rassemblées ce samedi après-midi devant la Maison de la Radio à Paris pour protester contre la suppression annoncée de Là-bas si j’y suis, l’émission présentée et animée par Daniel Mermet depuis 1989 sur France Inter. Faible mobilisation initiée par l’association AFRIC, les auditeurs de France Inter en colère. Déception au fond de moi de constater que cette émission  suivie au quotidien par des centaines de milliers d’auditeurs n’ait pas attiré davantage de personnes à cette manif. Triste de réaliser que désormais il nous faut parler au passé de ce moment de radio unique qui grâce à Mermet et son équipe, ouvrait de larges fenêtres d’expression et de contestation de l’ordre établi, qui ne brossait pas les puissants dans le sens du poil et qui osait affirmer son refus de l’idéologie et de la politique néo-libérale qui font le lit de la droite extrème.  Certains ce samedi avançaient que Mermet reprendrait son émission sur une autre antenne. Je me demande quelle grande radio nationale pourrait aujourd’hui relever ce défi de libre expression et surtout de pleine contestation.

Pour écouter le dernier répondeur de l’émission, c’est par ici. Pour signer la pétition qui demande que Là-bas continue, c’est par là. Elle a déjà recueilli plus de 31.660 signatures.

À la suppression de Là-bas si j’y suis s’est ajoutée ce vendredi sur France Culture  la scandaleuse censure de la toute dernière émission Du jour au lendemain d’Alain Veinstein, prévenu récemment que celle-ci ne serait pas reconduite à la rentrée.

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Aux côtés des Algériens de Marseille, une formidable soirée de football

Historique. J’ai vécu une soirée de football mémorable ce dimanche-soir, aux côtés de Mohammed, Mounir et bien d’autres Algériens de Marseille. 32 ans que l’équipe nationale algérienne n’avait plus gagné de match en Coupe du Monde. Depuis le 24 août 1982 et un 3-2 face au Chili ! 32 ans d’attente et de frustration effacés par cette victoire 4 – 2 contre la Corée du sud. Je n’oublierai pas l’émotion des supporters algériens. Je n’oublierai pas non-plus la liesse qui s’est emparée du centre de Marseille après le coup de sifflet final. Une pensée pour mon ami Yassine Bouzar, monteur et documentariste à France Culture, dont je vous ai présenté ici le magnifique travail auprès de la jeunesse algérienne. L’un de ses personnages, Nadir l’Algérois dit Papouf, doit être très heureux et très fier depuis hier-soir.

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Philippe Pujol, journaliste marseillais, Prix Albert Londres 2014

 Extrait de l’émission CulturesMonde de ce mardi 13 mai, sur France Culture. Philippe Pujol invité de Florian Delorme pour parler de son travail de journaliste dans les cités populaires de Marseille. Sa série Quartiers Shit, la violence sociale aux rayons X lui a valu de recevoir le Prix Albert Londres 2014. Depuis 1933, ce prix récompense le meilleur « Grand Reporter de la presse écrite ». Suis d’autant plus sensible au travail de Philippe Pujol que je fus pendant dix ans éducateur de prévention dans les quartiers Nord de Marseille. Ce qu’il décrit avec tant de justesse me parle. Félicitations à lui et au journal La Marseillaise qui s’honore aussi d’avoir accueilli un certain Jean-Claude Izzo de 1972 à 1979.

La photo qui accompagne cet extrait est signée © David Thierry Sud-Ouest

Je n’oublie pas non-plus Camille Lepage, la jeune photo-journaliste retrouvée assassinée en Centrafrique avant-hier. Thomas Cantaloube lui rend un très bel hommage sur Mediapart. Les photos de Camille sont à découvrir ou revoir ici. Depuis le début de l’année dans le monde, 18 journalistes ont été tués dans l’exercice de leur métier.

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@ Camille Lepage (Reuters)

La voix de Mumia Abu-Jamal / La voix de Keith Richards / Playing for change

Quelle force, quelle sérénité et quelle dignité chez Mumia Abu-Jamal ! Voilà un homme qui a passé plus de la moitié de sa vie en prison et de nombreuses années dans les couloirs de la mort. Accusé du meurtre d’un policier blanc en 1981, il a été condamné à mort puis à la réclusion à perpétuité. Ce militant des Black Panthers continue de ne pas être indifférent à la marche du monde tout en clamant son innocence depuis la prison de Mahanoy, à 3 heures de route de Philadelphie. L’interview est signée Nadine Epstain, journaliste à France Culture. Bravo à elle. Plus d’info sur les conditions dans lesquelles elle a réalisé ce scoop, c’est par ici. Le site du Collectif français pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Le site de la Coalition mondiale contre la peine de mort, c’est par là.

Pour accompagner Mumia, la voix de Keith Richards Playing For Change. Découvert cette vidéo avant-hier. 8 minutes 40 de plaisir à partager. Urgent que ça change pour la panthère noire injustement enfermée dans sa cage. Praying for change… Don’t give up the fight. Pour prolonger l’écoute, lire ces Conversations de François Bon avec Keith Richards. Ces mots sont pour Mumia : « L’espoir est ce que tu sculptes de ton poing quand tu chantes. »

L’eau donne le tempo

Surpris par la pluie nous avons été hier-soir. Une de ces pluies qui ravive les souvenirs d’hiver mais dont le tempo sur la terrasse donne envie de battre la mesure d’une danse enfantine. Me suis souvenu alors de l’étonnant moment de radio proposé fin janvier par Thomas Baumgartner dans son Atelier de la création sur France Culture. Il recevait ce jour-là le pianiste Andy Emler et son Steinway. Écoutez. Magique.

L’intégralité de l’émission s’écoute par ici.

Algériens de Marseille : y’a pas le choix ! Ce sera Bouteflika ou coup d’Etat…

Toutes et tous sont désabusés. Samedi-dernier à Marseille, c’est donc du bout des doigts qu’ils ont voté Bouteflika. Sans illusions. Un vote par défaut. Toutes et tous minés par la peur du retour des années noires dans leur pays. Alors que les Algériens de là-bas votent ce jeudi, mon ami Yassine Bouzar propose cet après-midi sur France Culture un documentaire réalisé par Rafik Zenine consacré à cette jeunesse algérienne héritière des « 50 ans de farce » que vient de vivre l’Algérie. Le titre est évocateur : « Algérie, rire sur ordonnance ». En voici un extrait.

https://soundcloud.com/yassinebouzar/extrait-du-documentaire-alg

L’intégral du documentaire est à découvrir cet après-midi à 17 heures dans l’émission Sur les Docks.

 

Le chant mystérieux des grenouilles et des crapauds dans mon quartier

Derrière ce portail rouillé au détour d’une rue de mon quartier, il y a un jardin. Au fond de ce jardin, sans doute une mare ou bien un bassin où la nuit, grenouilles et crapauds s’en donnent à coeur joie. Mystérieux chant que le chant de ces batraciens. Tout aussi mystérieux que les sons donnés à entendre hier par l’artiste sonore Thomas Tilly, invité de Thomas Baumgartner dans l’Atelier de la création sur France Culture.

François Angelier : Interviewer James Ellroy est un vrai sport de combat

Au Festival Quais du Polar ce week-end à Lyon, j’ai assisté à un passionnant moment de radio. James Ellroy face à François Angelier. Le boss du roman noir américain interviewé par le subtil producteur de Mauvais genres, l’émission du samedi soir sur France Culture, dédiée aux « polars, mangas, comics, et autre littérature érotique et fantastique ». Il a finement mené sa barque le journaliste, entraîné sur les flots tumultueux et sulfureux où navigue le romancier américain, entre passion pour Beethoven, amour de Los Angeles sa ville natale, et foi inébranlable en la supériorité de son Amérique. Angelier a pris plaisir – et nous aussi – à faire émerger la parole du romancier, toujours aux aguets, pas trop cabotin, très nationaliste et conservateur, un peu barré par moments et fasciné depuis toujours par le langage de la presse à scandale.

L’émission enregistrée à Lyon sera diffusée au mois de mai prochain sur France Culture. La page de l’émission, c’est par ici.

James Ellroy est aussi sur Wikipédia.

Extorsion

Extorsion, son dernier roman vient d’être publié chez Rivages.

Le feuilleton Dylan de François Bon #1

Un enchantement. Comme un cadeau surgi de l’enfance. Bob Dylan suivi pas à pas dans cette Amérique des années 40, depuis Hibbing et ses mines de fer jusqu’à New York et ses promesses. Robert Allen Zimmerman accompagné avec gourmandise par l’écrivain François Bon. Cette merveille de biographie sonore, j’en ai savouré le premier volet comme l’on se laisse aller à déguster un gros gâteau à la crème, avec plein de pépites dedans. La voix de Bob. Les textes de Bob. Les mélodies de Bob et de ceux qui furent à la source de son formidable appétit de devenir artiste, de raconter le monde. Son monde de fils d’immigrés juif dont les parents fuirent les pogroms pour le Minnesota au début du siècle passé. Le passé. Notre passé commun. Comment pousser les bords du monde m’a plongé tout entier dans le  souvenir de ces vinyls de Dylan achetés par mon père pacifiste. J’étais un tout jeune ado marseillais qui grandissait dans l’abhorration de la guerre. De toutes les guerres et donc de la guerre du Vietnam que Dylan dénonçait avec cette vigueur, cette radicalité qui nous saisissait, nous soudait aux côtés des ces Américains-là. Ce feuilleton, je l’ai découvert hier sur le tiers livre, le site que fait vivre François Bon depuis 1997. 15 épisodes il comporte – je vais de ce pas en découvrir le second épisode – ainsi qu’un dossier Bob Dylan. Il fut à l’origine diffusé sur France Culture en 2007. Puis rediffusé en 2011. Si vous vous autorisez à être gourmand comme moi, vous dénicherez dans ce tiers livre – le Tiers État, ça vous parle à vous aussi ? – d’autres feuilletons et bien d’autres nourritures – littéraires notamment – qui font du bien à l’âme, ce qui ne se refuse pas en ce début de printemps pourri par l’abstention et par les aboiements de ces « assassins d’aube » auquel Aimé Césaire nous dit qu' »il n’est pas question de livrer le monde. »

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François Bon est également l’auteur de cette biographie chez Albin Michel.

Van Gogh et Artaud à la radio

Extrait de La Dispute, hier-soir sur France Culture, de 21H à 22H. J’ai adoré la fougue et la passion qui portaient le propos de Corinne Rondeau. Elle évoquait Vincent Van Gogh et Antonin Artaud réunis dans une exposition au Musée d’Orsay à Paris, à partir du texte Van Gogh le suicidé de la société, qu’Artaud écrivit en 1947 et autour d’une quarantaine de tableaux de celui dont Artaud disait qu’il était « le plus peintre de tous les peintres« . L’intégralité de l’émission proposée par Arnaud Laporte, c’est par ici.

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La nuit étoilée (1889)

456px-Van_Gogh_-_Selbstbildnis_mit_verbundenem_OhrAutoportrait à l’oreille coupée (1889)

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Vincent Van Gogh japoniste.

Hélène Hazéra chante Marseille et Foulquier Longueur d’Ondes #4

Bonheur d’une rencontre impromptue avec Hélène Hazéra la semaine passée à Brest, au Festival de la radio et de l’écoute Longueur d’Ondes. Productrice et animatrice de l’émission Chanson Boum sur France Culture, journaliste à Libération de 1978 à 2000, cette femme pétille et partage son amour de la chanson francophone qui sonne aux quatre coins du monde. Mille et mille anecdotes à raconter. Mille et mille souvenirs à confier. Parmi eux, son amitié avec Jean-Louis Foulquier, qui l’accueillit à la radio.

Chanson Boum, le magazine éclectique dédié à la chanson francophone internationale, c’est par ici.

BONUS : Hélène Hazéra est tellement gentille qu’elle s’est prêtée à l’enregistrement d’une bulle sonore Bobler, le média social vocal

La radio en surround au cinéma Longueur d’Ondes #1

S’installer dans une salle de cinéma et participer à une séance d’écoute de la radio en surround. J’ai vécu ce moment inédit hier-soir, proposé par le Festival Longueur d’Ondes à Brest. Plus de 70 personnes avaient fait le même choix, attirées comme moi par la découverte d’une écoute collective singulière. Le documentaire qui a été projeté dans le noir –  Lyon-Saint-Étienne / Regarder aux vitres du train – nous a été proposé avec une réalisation multicanal. Du coup, le son était spatialisé et nous nous sommes retrouvés comme embarqués à bord du train, aux côtés des passagers, nous avons partagé leurs pensées en même temps que nous avons regardé avec eux le paysage défilant sous leurs yeux comme dans un long et beau travelling. Extrait

Après la projection, je me suis retrouvé dans l’ambiance des cinéclubs d’autrefois. J’ai apprécié ce radioclub animé par Hervé Déjardin, passionnant ingénieur du son à Radio France, très enthousiaste et hyper-pointu sur son métier comme sur les projets que sa maison met en oeuvre pour développer le son multicanal et binaural. J’ai appris que bientôt, Radio France offrirait une écoute au casque personnalisée de ses programmes, adaptée aux particularités singulières de chacun, notamment de son appareil auditif.

Lyon-Saint-Étienne / Regarder aux vitres du train est un documentaire réalisé par Laure Bollinger et Véronique Lamendour. C’est une coproduction L’Atelier de la création (France Culture) et NouvOson. L’intégralité de l’oeuvre est en ligne sur le site de NouvOson et c’est par ici.

 

 

La voix de Raymond Depardon

J’ai toujours aimé écouter Raymond Depardon, photojournaliste et cinéaste aussi humble que renommé, parler de son art. De ses voyages. De ses rencontres et de son rapport à ses « sujets ». J’avoue être sous le charme de sa voix – dont je ne sais définir le timbre – et de son léger accent bourguignon. Sans doute parce qu’ils s’accordent à la douceur et à la simplicité qui émanent de nombre de ses photos. Je pense notamment à ces paysans, qu’il a filmés aussi. Raymond Depardon s’est raconté il y a quelque jours à Michel Ciment sur France Culture, dans l’émission Projection privée. Extrait.

Jusqu’au 10 février, le Grand Palais à Paris lui consacre une exposition, intitulée Raymond Depardon, un moment si doux.

Pour écouter l’émission entière, c’est ici :

Yassine, de l’ombre au poste radio

J’ai rencontré Yassine d’abord sur Twitter et puis à Marseille lors de la journée spéciale que France Culture a organisée vendredi, à l’occasion des Villes en campagne. Yassine Bouzar est l’un des hommes de l’ombre de la radio. Assistant de réalisation dédié aux journaux des Matins. Derrière la vitre, il est l’un des acteurs indispensables à la diffusion. Aussi incontournable que discret. Aussi humble que généreux et chaleureux. Nous avons conversé pendant un bon moment autour d’une bière et il m’a raconté notamment sa passion pour Alger, sa ville natale et pour le documentaire radio.

Ce documentaire – réalisé par Rafik Zenine – a donc été diffusé sur France Culture en juin 2011 dans l’émission « Sur les docs ». En voici un extrait.

Ecouter ici l’intégralité du documentaire, véritable immersion dans un Alger à la fois désenchanté et teinté d’espérance. Un portrait tendre et à hauteur de coeur de Papouf, ce parkingueur plein d’humour et de lucidité.

 

 

 

Hubert Huertas quitte son jardin

C’est à Marseille où il travailla longtemps avant de monter à Paris que Hubert Huertas  a fait son dernier billet hier dans les Matins de France Culture. Moment émouvant que celui de l’épilogue d’une carrière débutée en 1977. Je l’ai vécu en direct de la brasserie La Samaritaine où la radio avait installé son studio. Une émotion à peine masquée par le chef du service politique de France culture qui va maintenant rejoindre Mediapart.

France Culture était ce vendredi à Marseille, deuxième étape de sa série d’émissions spéciales « Villes en campagne », en association avec le réseau France Bleu, en vue des élections municipales de mars 2014. Après Marseille, la station se déplacera successivement à Amiens, au Havre, à Pau, Saint-Etienne, Quimper, Béziers, Strasbourg. Paris  clôturera cette tournée le 7 mars,  2 semaines avant le 1er tour.

 

Ousmane Sow et Mandela

France Culture en voiture ce midi. La Grande Table. Le rendez-vous que nous donne chaque jour Caroline Broué. Toujours élégante et bienveillante intervieweuse. Face à elle aujourd’hui, un maître de la sculpture, Ousmane Sow, le sculpteur sénégalais. Cela tombe bien, je suis fan depuis longtemps de son travail de géant, de ses statues fières et tourmentées, de ses personnages qui semblent émerger avec violence et fureur de la terre foncée de l’Afrique. Dans son hommage à Nelson Mandela, en ce jour de funérailles, Ousmane Sow a évoqué Victor Hugo, l’un des écrivains qui l’accompagne depuis son arrivée en France en 1957.

Demain, Ousmane Sow sera officiellement installé à l’Académie des Beaux-arts à Paris, en tant que membre associé étranger. Âgé de 78 ans, il est le premier artiste africain accueilli au sein de cette institution, 30 ans après  son compatriote Léopold Sédar Senghor, reçu à l’Académie Française.

Les voix de Nelson Mandela

Comme souvent, France Culture nous gâte aujourd’hui, alors que nous pleurons le décès de Nelson Mandela (lire et écouter mon billet d’hier-soir). La radio nous donne à écouter la voix – les voix – de celui qui voua sa vie entière à la défense des droits de tous les hommes. Un remarquable travail documentaire. Sobre et soigné. Elégant. A  l’image du grand homme qui, je l’ignorais, ne se prénommait pas Nelson à sa naissance.

https://soundcloud.com/franceculture/comment-rolihlahla-mandela-est

Après 28 ans de captivité dans les geôles de l’apartheid, Nelson Mandela est enfin libéré. Nous sommes le 11 février 1990. Devant les radios et les télévisions du monde entier, il s’adresse à son peuple. Sa voix est empreinte de force et de désir de paix.

https://soundcloud.com/franceculture/les-premiers-mots-de-mandela

Le mythe Mandela, c’est le titre du dossier de France Culture, à retrouver ici.

France Culture qui depuis 6 heures ce matin diffuse 24 heures d’émissions spéciales dédiées à Mandela, « Un Juste entre dans l’Histoire ».

Nous ne reviendrons plus vers vous

Aujourd’hui jour anniversaire de l’armistice qui mit fin à la Première Guerre Mondiale, le 11 novembre 1918, mes pensées vont aux millions de soldats de tous pays, qui laissèrent la vie dans cette catastrophe absolue. Je n’oublie pas que comme des millions d’autres femmes, ma grand-mère Zoé pleura toute sa vie durant, la mort à la guerre de son promis, mobilisé le 2 août 1914. Pour accompagner ce souvenir, une suggestion d’écoute. Paul Claudel, Francis Carco, Jean Giono. Trois écrivains parmi bien d’autres, dont les textes ont été lus hier-soir à la Comédie Française et sur France Culture, lors d’une soirée exceptionnelle de lancement culturel du Centenaire de la Grande Guerre.

L’émission de France Culture dans son intégralité.

Toute la semaine, jusqu’à ce vendredi 15 novembre, la Grande Guerre se raconte dans La Fabrique de l’Histoire (9h05-10h) et dans les émissions scientifiques de France Culture (14h-15h).

Le site de la Mission Centenaire 14-18

Voler avec les oiseaux

Hier-soir, confortablement allongé sur mon canapé, j’ai fait un très beau voyage. Les yeux fermés, j’ai décollé aux côtés de Christian Moullec, tellement passionné d’oiseaux qu’il vole avec eux et qu’il leur parle.
Ce son est un extrait du splendide documentaire radiophonique signé Elise Andrieu, Marie-Laure Ciboulet et Alain Joubert, diffusé sur France Culture début octobre, dans l’émission d’Irène Omélianenko, L’Atelier de la création. L’intégralité s’écoute ici
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Photo © Christian et Paula Moullec

Mike Ibrahim, I like him

En voiture hier soir. Tard. Très tard. En route vers la maison. France Culture pour m’accompagner. En quête d’émotions douces après un beau week-end avec mes enfants. Dans le poste, une voix m’accroche et des paroles me touchent. Talent. Poésie et ironie mêlées. Mélodies prenantes. Le chanteur s’appelle Mike Ibrahim. Auteur compositeur interprète. Je ne le connaissais pas. Je ne pourrai plus le dire. L’artiste était l’invité d’Hélène Azéra dans l’émission « Chanson Boum » sur France Culture. Extrait de Une fille de l’est à Orly-ouest

Une fille de l’est à Orly-ouest est l’un des titres de « L’enfant des siècles », le nouvel album de Mike Ibrahim.
L’artiste propose sur son site le téléchargement gratuit d’un livre de nouvelles, « Les animaux sauvages ». Les textes ont été écrits à partir des titres des chansons de l’album « L’enfant des siècles ».

Cinquante ans, bougies sonores

Aujourd’hui et jusqu’à dimanche, France Culture – ma radio préférée, et de loin – fête son 50ème anniversaire. Une petite jeunette cette radio, pour moi qui frôle la soixantaine. Pendant 3 jours, elle célèbre l’évènement en s’offrant un marathon radiophonique depuis le Palais de Tokyo à Paris. Pour souffler ces bougies à ma façon, j’ai choisi un son. Signé Arnaud Contreras, producteur de documentaires, réalisateur de films et photographe. Il l’ a ramené d’Amérique. Ecoutez, ce sont de mystérieuses et prenantes incantations, enregistrées au Festival Burning Man, une rencontre artistique qui se tient tous les ans fin août dans le désert de Black Rock, au Nevada.
Les documentaires radiophoniques d’Arnaud Contreras
 Le Festival Burning Man
Le live tweet de France Culture pour ses 50 ans

Le philosophe hors-piste

Découverte passionnante hier sur France Culture, en voiture, à l’heure du déjeuner : Alain Guyard, un professeur de philosophie qui a choisi de « porter la culture et la philo là où on ne l’attend pas », entre autres dans les arrière-salles des bistrots, dans les foyers ruraux ou dans les prisons. Extrait
Alain Guyard a publié en mai « 33 leçons de philosophie par et pour les mauvais garçons », aux éditions Dilettante
Je crois bien que je vais me le procurer.

Au phare de Cordouan

J’ai voyagé jusqu’au phare de Cordouan, l’autre jour en voiture, avec cette émission sur France Culture, qui donnait la parole à un historien et un ancien gardien. Extrait
Retrouvez l’émission « Sur les docks » / Champ Libre sur le site de France Culture
Cordouan,  » le roi des phares, le phare des rois « , est le seul phare en mer que l’on peut visiter

 

La voix d’Edwy

Je ne suis plus du tout adepte du culte la personnalité. Sur ce registre, j’ai bien donné. Fini tout ça. Je suis guéri. Toutefois, je ne m’interdis jamais d’admirer telle ou telle pour son talent, ses combats, son originalité par exemple. C’est le cas d’Edwy Plenel, journaliste depuis 35 ans, fondateur de Médiapart et chroniqueur sur France Culture. Voici son « Lignes de fuite » de samedi dernier 1er juin. Une voix. Un ton. A méditer.
Le site de Médiapart
Le site de France Culture

Stéphane Hessel est vivant

Stéphane Hessel est vivant. Je l’ai entendu hier dans la voix des Goodyear d’Amiens dont l’usine est menacée de fermeture. C’était sur France Culture, l’émission Les Pieds sur Terre. Depuis 2007, les ouvriers de cette usine s’indignent. Ils n’ont pas fini de résister.

Pour raconter les Goodyear, pour suivre leur actualité, Les Pieds sur Terre et Mediapart sont partenaires

La radio : # 2 en voiture, Philippe Caubère

A la veille du lancement de Marseille Provence 2013 Capitale européenne de la culture, Philippe Caubère était l’invité de @franceculture ce vendredi-soir. L’acteur et metteur en scène marseillais a évoqué sa ville natale, à travers Marsiho, le roman d’André Suarès, autre Marseillais, qu’il interprète en ce moment au Passage Molière, à Paris.
Vous aurez droit aussi à un florilège de moments théâtraux de Caubère, mixé par la réalisatrice de l’émission « Le Rendez-vous », animée par Laurent Goumarre.

La radio : # 1 en voiture

Ecouter la radio en voiture est l’un de mes plaisirs quotidiens.

France Culture est ma station préférée.

Parce qu’elle prend le temps de prendre le temps et parce qu’elle me fait découvrir des univers multiples, bref, parce qu’il me semble qu’elle me rend un peu moins inculte.

C’est soigné, élégant, parfois un peu compliqué mais souvent passionnant.

Le poème du jour sur http://www.franceculture.fr

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@franceculture