Bien loin de la mer –
le ballet nostalgique
des gabians parisiens
So what – Miles Davis
Sous le vent déchaîné
le sémaphore se tait
il laisse la mer parler
ni brigands ni contrebandiers
à guetter de là-haut
comme au bon vieux temps
en secret les gabians
observent apaisés
les rochers débarrassés
des pêcheurs à la ligne
tant mieux pour les poissons.
Que revienne bientôt
le temps des baignades
de la causette tranquille
avec les gabians
le temps des escapades
en calanques
des virées sur les rochers
du rosé dans la glacière
des plongeons dans l’eau claire
des siestes apaisées
et des baisers salés
Illustration : OharaKoson – Mouettes sur les vagues – 1910
L’heure du retour ici. À petits pas. Ne cheminerai pas forcément chaque jour avec mes oreilles, mais là, envie de partager à nouveau quelques sons de chez moi. Marcher de la place de la Joliette jusqu’au Grand Port Maritime de Marseille hier après-midi. Avancer en bord de route vers la Porte 4, se faire discret et retourner vers le grand hangar de feu Sud Marine protégé par de hautes grilles. Souvenirs intacts d’une longue et lente agonie.
Près de 20 ans plus tard, quasi déserts les quais. Seuls deux bateaux en partance amarrés juste en face du bâtiment où se réparaient les bateaux… Enregistrer le bruit de leurs moteurs en chauffe avant le départ. Tunisie pour l’un. Corse pour l’autre. Rêver de traversées puis quitter le domaine maritime et retourner vers le Vieux-Port. S’attrister de ces quais vides abandonnés aux colonies de gabians.
Ce port délaissé m’a inspiré un texte que vous retrouverez demain sur le blog d’Angèle Casanova, Gadins et bouts de ficelle, à l’occasion des VasesCommunicants de ce mois d’octobre. J’aurai le plaisir d’accueillir un texte d’elle sur mon CarnetDeMarseille. Pour info, nous avons choisi de parler de la mort.