Papa, j’ai tellement honte

Tu n’es plus de ce monde de fous, Papa, mais alors que le ciel s’assombrit sur notre pays, il me faut te dire que la colère et la honte ne me quittent pas. Je pense fort à Pépé, ton père, immigré, étranger parmi les étrangers. Il choisit la France dans les années 20 du siècle dernier, y travailla dur et y mourut. Te dire aussi, Papa, que je pense aussi à l’instituteur de la République et fils d’immigré que tu fus, si fier des valeurs humanistes de notre pays, ces valeurs que tu t’approprias et transmis à tes élèves comme à tes enfants tout au long de ta vie. Te dire enfin que je suis fier d’être l’un des millions de petits-fils d’immigrés que compte notre pays mais que j’ai terriblement honte de notre France. Puisse cette honte submerger Emmanuel Macron, Élisabeth Borne et leurs sujets, pour avoir fait entrer les idées d’un parti fondé par des Waffen SS au cœur-même de notre République. L’Histoire finira bien par les juger mais combien de temps faudra-t-il pour effacer l’affreuse tache brune lâchée sur nous par toutes ces bordilles, tous ces ennemis de notre République ?

SévillHaïku #12 Le vieux peintre

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Toujours ses fenêtres ouvertes
le vieil et généreux
artiste peintre

ne s’isole de la rue
José Pérez Conde
que tard dans la nuit
lorsque il va au lit

sinon, demeure toujours grande ouverte
à la vie de sa rue
aux passants curieux
aux échanges improvisés
depuis son salon-musée
où se côtoient vierges et tableaux

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à bientôt 80 ans
José peint et sculpte moins souvent
se souvient du temps de sa jeunesse
raconte avec pudeur
son passé en beauté
car fut restaurateur de tableaux
au Musée des Beaux-Arts de Séville
et à Madrid
au Musée du Prado