Rouille
rouille
relire le rôle rare
rouler la lie
louer la ruelle
leurrer la roue or
aïe
la raie aillée rira
relou le roi roro râlera
loule le raillera
lol
jeu
Hibernation
Hibernation
hibernation
tentation nette
noter ton teint noir
narrer ton brio
trier ta bio
boire ton bain en entier
hein
biner
braire
roter
niet
renier et bannir notre nation nantie
tarir notre rente
taire notre tain
rater notre train
borner notre bonnet
tirer notre taie
barrer notre trait
honnir notre honte
et renaitre
Les poireaux et les pioupious
Poireaux
poireaux
lire aux prairies
puiser les eaux
replier les pipeaux
serrer les roseaux
pousser le sureau
repasser les pailles
exiler la poix
saper les appeaux
appeler les oiseaux
parler aux poules
puis riper
partir piller les rois
liasser les ripailleurs
plier leurs axes
piler les pires preux
lisser le luxe
parer les rixes
passer la lie
saler les rassis
laper les plaies
puis le soir
lueur
espoir
puiser les ors roux
peler les poires au sirop
peu repus
se relaxer
perles
se plaire
se lisser la peau
laisser les saxos rire
priser la paix pour les pioupious
prier
Le migrateur
Migrateur
migrateur
trime
gare
la ruelle
tuera
le rat git
la truite rame
le tigre mugit
la grue tire et le rate
lutte
ma mie
trie la lie
grime
et remue la lame
Peupliers si peu épuisés
Shanghai est une ombre chinoise
Tu les aperçois de loin en retournant récupérer ton vélo tu les entends les quatre petits garçons accroupis par terre là sur le parking à l’abri des allées et venues des scooters ils discutent ensemble ils se parlent en riant ils partagent la tiédeur du soir en attendant grand frère grande sœur ou parent et lorsque tu approches ils semblent soudain séparés par moitié deux solitaires le plus petit te tourne le dos l’autre captivé par ses cartes à jouer et les deux autres s’amusent à créer des personnages en ombre chinoise avec leurs doigts ils se font doucement peur sous le lampadaire doré qui les éclaire puis lorsque tu es juste à côté d’eux ils s’agitent à nouveau tous ensemble tu ne comprends pas tu les as peut-être effrayés tu ne saisis aucun de leurs mots ce soir tu demanderas comment se dit ombre en chinois tu y jouais aussi à te faire peur dans le noir et la lumière quand tu étais petit il y a bien longtemps le lapin c’était facile le loup aussi tu te souviens le cerf plus difficile tu n’y arrivais pas toujours et le dragon comme ceux des petits garçons tes doigts ne savaient pas l’inventer d’ailleurs tu ne savais même pas que ça existait.
Shanghai est une partie de cartes
Sept heures du soir presque désert le marché il pleut beaucoup dehors chaleur humide dedans au plafond les ventilateurs tournent à plein régime qu’importe la fatigue de la journée les commerçants espèrent encore quelques clients alors pour patienter un carton posé sur le bac à produits congelés et la partie de cartes commence pour quelques billets et de la menue monnaie un mano a mano avec deux spectateurs qui commentent en riant les cartes claquent tu ne sais jouer à ce jeu la dame au veston mauve pâle est en train de gagner il te semble parfois au bord des routes ils sont accroupis les joueurs de cartes ils crient fort les Chinois aiment aussi jouer à leurs dominos blancs aux caractères bleutés une parenthèse légère enfantine pimentée par les billets et les pièces qui circulent de main en main pas une fortune ils ne jouent pas leur vie ils ont gagné leur journée et ils s’amusent à voir les cartes pleuvoir à sentir le hasard et la malice se mêler à la moiteur de la fin de journée avant de fermer boutique à quelle heure tu ne sais pas ils recommenceront demain puis après-demain ainsi avance leur vie de commerçants dans ce marché de quartier qui ressemble à une maison difficile à quitter.
Cache-cache
Achever le décompte
puis
dans la forêt offerte
se lancer aux trousses
d’un autre soi-même
d’un soi-même d’autrefois
quand il pleuvotait des frissons
à fleur de sang
au cœur du ventre
puis
tomber nez à nez
avec la vie qui fut
repartir en quête de présage
d’un doux effroi encore possible
d’un dévoilement soudain
d’un mystère à éclaircir
puis
parmi les violettes et les feuilles mortes
pas à pas
retrouver la voix des arbres
cette voix qui siffle en silence
la fin du jeu
Cascade de mots de nous trois #2
Avec Zoé et Marius, mes deux jeunes enfants, avons joué à nouveau au jeu de la cascade de mots.
Nous nous sommes bien amusés.
Voici le second épisode
Cascade de mots de nous trois #1
Avec Zoé et Marius, mes deux jeunes enfants, avons commencé à jouer au jeu de la cascade de mots.
Amusant, beaucoup. Déconcertant, un peu. Touchant, parfois.
Voici le premier épisode