À la ligne – Feuillets d’usine – Lecture de Joseph Ponthus (4)

Chaque jour, un chapitre lu à voix haute de À la ligne – Feuillets d’usine, le roman de Joseph Ponthus (Chapitre 4)

Chaque jour, une chanson de Charles Trenet, dont Joseph Ponthus était fan.

 

Le Jardin extraordinaire – Charles Trenet (1967)

(À demain, 7h30…)

livreJosephPonthus

À la ligne – Feuillets d’usine est publié aux Éditions de la Table Ronde et chez Folio

Photographie du haut : Concarneau, séchage des sardines (1913)  @AgenceROL  (Source BNF Gallica)

À la ligne – Feuillets d’usine – Lecture de Joseph Ponthus (3)

Chaque jour, un chapitre lu à voix haute de À la ligne – Feuillets d’usine, le roman de Joseph Ponthus (Chapitre 3)

 

Chaque jour, une chanson de Charles Trenet, dont Joseph Ponthus était fan.

 

 

Ménilmontant – Charles Trenet

(À demain, 7h30…)

livreJosephPonthus

À la ligne – Feuillets d’usine est publié aux Éditions de la Table Ronde et chez Folio

Photographie du haut : Concarneau, on essuie les boîtes (1913)  @AgenceROL  (Source BNF Gallica)

À la ligne – Feuillets d’usine – Lecture de Joseph Ponthus (2)

Chaque jour, un chapitre lu à voix haute de À la ligne – Feuillets d’usine, le roman de Joseph Ponthus (Chapitre 2)

Chaque jour, une chanson de Charles Trenet, dont Joseph Ponthus était fan.

Boum – Charles Trenet (1940)

(À demain, 7h30…)

livreJosephPonthus

À la ligne – Feuillets d’usine est publié aux Éditions de la Table Ronde et chez Folio

Photographie du haut : Concarneau, lavage des sardines (1913)  @AgenceROL  (Source BNF Gallica)

À la ligne – Feuillets d’usine – Lecture de Joseph Ponthus (1)

Je n’ai jamais rencontré Joseph Ponthus autrement qu’à travers son roman À la ligne, dédié à son amoureuse d’épouse et aux prolétaires de tous les pays. Je ne le rencontrerai jamais puisqu’il vient de disparaître, âgé à peine de 42 ans. J’aurais apprécié d’échanger avec lui à propos de la condition ouvrière, de Marx, d’Apollinaire, de Freud et de ses dix années de travail social comme éducateur spécialisé à Nanterre, moi qui le fut aussi pendant des années, à Marseille. J’aurais tant aimé lui dire en face toute mon affection, lui témoigner mon admiration pour son parcours et pour ce grand livre. Il me faut donc me résoudre à tenter de conjurer le silence qui nous tient irrémédiablement éloignés. Donner voix à son texte. Jour après jour, je lirai à voix haute, enregistrerai et publierai ici chacun des 66 chapitres du roman de Joseph Ponthus. Puisse-t-il y entendre un humble hommage à son humanité, son courage et son talent.

Joseph Ponthus était un fan absolu de Charles Trenet. Il l’évoque dans son livre. Alors, laissons chanter l’artiste !

Je chante – Charles Trenet – Printemps de Bourges 1987

(À demain, 7h30…)

livreJosephPonthus

À la ligne – Feuillets d’usine est publié aux Éditions de la Table Ronde et chez Folio

Photographie du haut : Concarneau, on enlève les têtes des sardines (1913)  @AgenceROL  (Source BNF Gallica)

Hiver #3 Partitions et lectures en tous genres

Se sentir un peu ours sur les bords. Ou marmotte. Tortue aussi. Penser l’hibernation tout en promenant. Deviner soudain les petites taches noires sur la partition embrouillée des nuages. Imaginer une destination à ces nuées d’oiseaux. Près de l’océan, là-bas.

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De retour, retrouver James, mon cher violoncelle. Une bonne heure. Comme chaque jour. Réviser les morceaux déjà appris : L’Ave Verum de Mozart, la petite berceuse de Brahms (Wiegenlied opus 49, N°4) et puis Das Blümchen Wunderhold de Beethoven. Pour la première fois, réussir à jouer ce petit lied sans crisper les lèvres, en cherchant le plus de relâchement possible dans les bras, les doigts et notamment main droite, celle qui tient l’archet. Sentir James vibrer contre ma poitrine et le haut de mes cuisses. Plaisir physique. Mesurer les progrès à toutes petites touches. Peut-être ce mois-ci, la découverte de la quatrième position. Vraiment hâte, mais… apprendre le cello, c’est une école de patience et d’humilité.

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Non-loin du poêle, prendre le temps d’écrire. Retravailler Mireille la Trompettaïre et Aimé le cantonnier avant d’envoyer les deux textes à Céline pour traduction en provençal. Lire dans le semainier d’Anne Savelli « trouver enfin un éditeur ou une éditrice pour Volte-face, mon livre sur Marilyn Monroe ». Bauduennois.e.s anonymes et Norma Jean Baker, même combat… Continuer de fuir les news – télé, radio – , lire dans Le Monde Diplomatique un article passionnant consacré à la résurgence de l’antisémitisme en Allemagne et aux politiques de mémoire instrumentalisées par l’anticommunisme. (https://www.monde-diplomatique.fr/2021/01/COMBE/62660 ) Et puis retrouver avec bonheur, en podcast, Paul Auster, invité de la Masterclasse d’Arnaud Laporte, sur France Culture. « Je crois qu’il faut beaucoup lire et beaucoup vivre pour écrire », confie-t-il. Ça me plaît bien. Vivant je me sens, malgré le mode hibernation. Et lecteur vorace aussi, de jour comme de nuit. Ce n’est pas Herr Edgar Hilsenrath qui dira le contraire.Edgar Hilsenrath

Des étés Camembert, mémoire démoulée

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Aube

livreétéscamembert

Les mots pour le dire

« Déjà, la première de couverture. Avec cette jeune fille vintage et les animaux de la ferme qui avancent dans l’autre sens. Elle et eux enfermés dans le rond parfait d’une de ces boîtes tellement familières pour peu que nous ayons tété au biberon fromager. Elle m’a tapé dans l’œil, cette couverture, avec le petit bonhomme ombré tout en dessous. Comme une silhouette évocatrice de ce que Daniel Bourrion, l’auteur du livre, a retenu, j’imagine, de ce temps où il s’immergea dans la vie active. Oui, qu’est-ce qu’on se sent petit lorsque pour la première fois l’on sort du cocon-carcan familial pour se plonger dans la vague immense et effrayante et excitante du monde du travail. La couverture donc, signée Roxane Leconte, et puis le texte, nerveux, au tempo soutenu qui s’emballe et puis se pose, aux phrases rythmées de ces virgules en guise de point, mais non, les mots repartent et tournoient, de la maison à l’usine, de l’entrée au vestiaire, jusqu’à la chaîne de production. Parfois, reprendre son souffle car on se prend à souffrir avec le jeune saisonnier, le jeune travailleur de ces étés Camembert où s’apprend la vie qui n’est pas que dans les livres mais qui, pour le coup, s’y niche avec tout autant de distance que d’affection, tout autant de souffrance que de plaisir. L’ai dégusté, ce livre. Il m’a rappelé mes journées de manutentionnaire à trimballer sans savoir pourquoi des vannes en fonte d’un entrepôt à un autre, puis d’un entrepôt à un autre entrepôt. Cinq jours sur sept. Il a résonné jusque dans le passé de mon Pépé aux cent métiers, manœuvre, métayer, ouvrier agricole… mon grand-père exploité parmi les exploités. Sûr que ce livre, si joliment illustré page après page par Roxane Lecomte – on va résumer son travail à elle par les six lettres du mot talent -, lui aurait bigrement parlé, à mon Pépé. »

Des étés Camembert est publié chez Publie.net, dans la collection Temps réel

 

Ville de lumière – Gold

Des Oloés, comme une friandise

DesOloés

 

mi-temps : où lire où ne pas écrire

d’irlande

 

Les mots pour le dire

« Alors, ce livre ? Des Oloés. Dis-moi un peu ! Ah, ce livre, ça te fait au début comme le paquet de bonbons Batna lorsque tu étais au cinéma et que tu attendais le film. Tu commençais par un, puis deux, puis trois, allez, un petit dernier et promis j’arrête, mais tu ne pouvais pas. Et tu continuais. Ad libitum. Les oloés racontés par Anne Savelli, ils m’ont fait tout pareil. Illico. À tel point que je me suis forcé assez vite de ralentir le rythme et de m’en réserver un pour chaque jour. Sinon, ma gourmandise de lecture m’aurait joué un mauvais tour. Aurait épuisé mon désir. Car ces oloés se dégustent, figure-toi. Oui. Comme une friandise. Ils s’observent. Se hument. Se caressent. Se questionnent. Il se relisent aussi in extenso, en quête d’une saveur nouvelle, d’une  nuance peut-être négligée au premier jet. C’est touchant et singulier cette façon d’être à l’affût de soi-même tout autant que du lieu d’où s’énonce l’histoire, à chaque fois. Comme un regard et une écoute en parallèle de soi. Une écriture en éveil, toujours. Sans repos ? Une attention extrême au décor, aux sons, aux objets, aux inconnus, aux souvenirs, à ce qui survient et qui accompagne lecture ou écriture. Qui en détourne et fait y revenir. Un regard inédit, je trouve, sur tout ce qui nous lie autour des mots écrits, et à écrire. Puis à relire et à partager à voix haute. »

Ce qui me séduit aussi dans cet ouvrage, c’est la proposition d’écriture qui accompagne presque chaque oloé. Pour accompagner le texte lu à voix haute, Anne Savelli suggère de faire le portrait d’un homme ou d’une femme qu’on croise régulièrement dans le même lieu, à qui on ne parle jamais, dont on ne sait rien d’autre que ce qu’on en devine, mais dont l’absence, si elle survenait, nous inquièterait. Tenté ? Assurément. Et toi ?
Tu auras compris que ce livre, je ne l’ai pas encore terminé. Vais prendre le temps de découvrir d’autres bonbons et notamment les oloés de quelques écrivain.e.s invité.e.s. à participer.

Un orage porte-bonheur

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Ce fut un orage majuscule. Hier, à peine sorti de chez le libraire, avec en main Des Oloés, le livre d’Anne Savelli tant attendu, gros grains, éclairs et tonnerre m’ont cueilli et accompagné jusqu’à la maison. Il s’est un petit peu trempé, l’ouvrage. L’ai protégé en vitesse du tissu de mon boubou orangé, mais les gouttes de pluie tiède ont baptisé sa couverture. Une fois rentré, l’ai essuyée avec le premier bout de tissu rencontré, mon Bleu de Chine laissé sur un fauteuil. Ensuite, pour poursuivre la cérémonie de baptême, je suis monté à la chambre enregistrer l’orage qui avançait sur la ville et avait commencé à tremper le parquet. Voici gravé le souvenir vivace de ce porte-bonheur.

 

Anne Savelli publie ce livre chez Publie.net.

Le site de Joachim Séné dédié aux Oloés du monde entier.

Au revoir là-haut (Lecture à voix haute)

AuRevoirLàHaut

Si peu lu ces deux derniers mois. Surtout pendant la cinquantaine de confinement. Concentration de poisson rouge ou presque. Peu paisible au fond. Préoccupé. Souvent en colère. Accaparé aussi par la fabrication de mon petit feuilleton sonore. Du coup, c’est un discret Euréka que j’ai lancé dans ma tête hier-matin en terminant la lecture d’Au revoir là-haut, le chef d’œuvre de Pierre Lemaître. Je l’avais dévoré en 2013. Passionné par ce roman d’aventures. La Grande Guerre et son temps d’après. Les Poilus survivants anéantis par le désastre. Les Gueules cassées dévastées à leur retour dans la vraie vie. Les escrocs aux monuments aux morts. Les salauds des tranchées reconvertis héros. Les patrons embusqués. Les politicards corrompus. Le fric roi, déjà. De bout en bout, ce roman m’avait donné un sacré coup de poing dans les tripes. Je l’avais gardé dans mon cœur car à l’époque il m’avait accompagné dans l’écriture de mon troisième livre, dédié à un soldat bas-alpin de la même guerre. À la mi-mars, alors que d’autres ouvrages m’attendaient sur ma bibliothèque, c’est vers Au revoir là-haut que je suis retourné. Histoire de me faire pardonner d’avoir tant lambiné cette fois-ci, envie d’en lire un extrait à voix haute. L’intégrale, ce sera pour plus tard, qui sait…

 

Après Au revoir là-haut, je n’ai pas résisté au plaisir d’entamer Couleurs de l’incendie, le deuxième roman de la trilogie Les Enfants du désastre.

Hier après-midi, j’ai écouté avec bonheur la Masterclasse de Pierre Lemaître sur France Culture, au micro d’Emmanuel Laurentin. Un moment de radio passionnant, empreint d’humanité, d’humilité et d’humour.

Izzo… hissez haut !

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Vingt ans qu’il nous a quittés, Jean-Claude Izzo.

Ses livres nous ont tant accompagnés de son vivant.
Ils continuent de compter depuis qu’il est parti.
Je n’oublie pas l’auteur des Marins perdus et du Soleil des mourants, ses deux livres que je préfère.
Je me souviens de notre fugace rencontre à la fin des années 90, avant une émission de Télé Monte Carlo dont il était l’invité.
Nous avions échangé sur Marseille, sur le journal La Marseillaise où il avait travaillé, sur l’idéal communiste que nous partagions et sur la « saloperie du monde », comme il disait. Je me souviens de la douceur de sa voix.
Présents en moi aussi ses encouragements à continuer à écrire, à m’accrocher, alors que j’empilais les refus de mes manuscrits de nombre d’éditeurs.
Il y a quelques années, j’étais allé lire Izzo à voix haute au Rond point de Callelongue, dans ce coin de Marseille si cher à son cœur.

J’ai découvert hier sur Twitter que Jean-Claude Izzo avait désormais une place à son nom dans le quartier du Panier. Consterné mais guère surpris que la Ville ait mis dix-neuf ans pour l’inaugurer. En présence de son fils Sébastien.

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@LeoPurguette

J’ai apprécié que samedi-soir, les supporters de l’OM, dans le virage sud, rendent hommage « au grand Jean-Claude Izzo, amoureux de sa ville, disparu le 26 janvier 2000.

On pourrait inventer un nouveau chant au Vélodrome :  « Izzo…  Hissez haut ! »

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@VieilleGardeCU84