MP2013 # 4 La voix d’Izzo

Cela m’attriste, MP 2013 n’a accordé aucune place à Jean-Claude Izzo, disparu en 2000, le créateur de Fabio Montale, le flic romantique et tourmenté de Total Khéops, Chourmo et Soléa, l’auteur entre autres des Marins Perdus et du Soleil des mourants. Mis à part dans la voix de certains tchatcheurs du BabilHome – réécoutez l’article d’hier – Izzo est absent de la programmation,  désespérément absent. Heureusement, France Culture a de la mémoire. La station n’a pas oublié l’écrivain et poète marseillais et a rediffusé l’émission qu’elle lui avait consacrée en 2007.  Jean-Claude Izzo y parle peu mais il parle… du bonheur

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Autre pépite émouvante extraite de cette émission : Izzo évoque son travail d’écrivain

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Jean-Claude Izzo était aussi parolier de chansons. Ecoutez celle-ci, Nighthawks de Jean-Guy Coulange, inspirée du fameux tableau d’Edward Hopper

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Treize ans après sa disparition, Jean-Claude Izzo conserve une dimension mythique. Ses aficionados qui viennent à Marseille se rendent sur les lieux où vivent ses romans et leurs personnages. C’est un sillon de lumière profond qu’il a creusé à travers ses romans et ses poèmes. Un sillon dans  lequel d’autres auteurs ont pu semer leurs graines pour raconter Marseille, les Marseillais, leurs galères, leurs espoirs et leurs bonheurs.

MP2013 # 3 Calypso Parade, SDF et BabilHome

Samedi-soir, après la Grande Clameur et le feu d’artifice, j’ai décidé de changer de décor et d’aller découvrir quelques spectacles de rue offerts aux Marseillais dans le centre-ville. En improvisant mon parcours, sans programme en main, comme ça, à l’intuition, je me suis frayé un passage Rue Colbert,  jusqu’au Kaïso Kamion de l’orchestre déambulatoire Calypso Parade, installé juste en face de la Poste.

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Spectacle emballant, muy caliente, sourires et légèreté dans la nuit marseillaise, partagés un peu plus haut à l’écart Rue Sainte-Barbe, par ce Sans Abri allongé sur son couchage de fortune.Le Sans Abri de la Rue Sainte

Un peu plus tard, mes pas m’ont guidé vers les clameurs de Canebière. Parvenu au croisement du Cours Belsunce et du Cours Saint-Louis, j’ai entendu ça en levant la tête vers 4 méga écrans où défilaient moulte visages. C’était BabilHome, de la tchatche de Marseillais sur leur ville, notre ville, son visage, son devenir, mais pas seulement.

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Demain, je vous parlerai d’un Marseillais qui nous manque immensément, l’écrivain Jean-Claude Izzo.

 

 

MP2013 # 2 Feu d’artifice et Ai WeiWei 艾未未

Il restera mémorable ce feu d’artifice inaugural de Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture. Une foule immense et multicolore l’a savouré. Je m’étais installé juste en face de l’endroit où les bateaux quittent le Vieux Port pour prendre le large, entre trois dames joyeuses et bavardes et Maxime, un jeune élève de l’école de cinéma d’Aubagne venu, comme moi, « faire du son ». Nous nous sommes tous régalés.

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Les feux d’artifice, la Chine 中国 connaît. Elle côtoie la poudre et l’art d’en faire des explosions de bruit ou de lumière au moins depuis le VIIIème – IXème siècle. En chinois 中文, feu d’artifice s’écrit 烟火  et se prononce [yānhuǒ]. Et puisque nous sommes en Chine, j’ai une pensée pour Ai WeiWei 艾未未, l’immense artiste résistant et indépendant, sculpteur, photographe, architecte. J’avais pris plaisir à découvrir l’exposition que le Jeu de Paume lui avait consacré l’an passé à à Paris, Entrelacs. Placé en détention en avril 2011 par les autorités chinoises, libéré sous caution en juin 2011, Ai WeiWei 艾未未 est à ce jour toujours interdit de sortie du territoire de l’Empire du Milieu et continue son combat pour la liberté d’expression en Chine. Si vous comprenez le chinois, retrouvez-le sur les réseaux sociaux :

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北京 · http://www.aiweiweiblog.com

Twitter : @aiww

 

 

MP2013 # 1 La Grande et la petite clameur

Cours Estienne d'Orves
Cours Estienne d’Orves
Descendant Canebière
Descendant Canebière
La Bonne Mère
La Bonne Mère

Marseille capitale européenne de la culture 2013
Les trois coups de l’évènement ont fait beaucoup de bruit dans le centre-ville de Marseille, mais pas ou très peu dans les quartiers.

 

La Grande Clameur
Tout au long des quais du Vieux Port puis sur l’esplanade de la Tourette où je me suis installé, en dessous de l’Eglise Saint-Laurent, j’ai côtoyé une multitude de gens enthousiastes, heureux d’être de cette fête-là et d’abord de partager La Grande Clameur inaugurale.

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La petite clameur
Quelques heures avant l’ouverture de la fête, les salariés de Virgin Megastore Marseille ont fait entendre leur voix sur le Vieux-Port, non-loin de la mairie.
Leur enseigne a déposé le bilan, ils s’inquiètent pour leur avenir.

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Le tribunal de commerce de Paris examine ce lundi 14 janvier le dossier de cessation de paiement.
Il pourrait placer Virgin en redressement judiciaire ou prononcer la liquidation de l’entreprise.

La radio : # 2 en voiture, Philippe Caubère

A la veille du lancement de Marseille Provence 2013 Capitale européenne de la culture, Philippe Caubère était l’invité de @franceculture ce vendredi-soir. L’acteur et metteur en scène marseillais a évoqué sa ville natale, à travers Marsiho, le roman d’André Suarès, autre Marseillais, qu’il interprète en ce moment au Passage Molière, à Paris.
Vous aurez droit aussi à un florilège de moments théâtraux de Caubère, mixé par la réalisatrice de l’émission « Le Rendez-vous », animée par Laurent Goumarre.

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La marche

Sur les chemins offerts par le parc de la Campagne Pastré, nous avons fait une belle promenade, mon fils Marius et moi, parmi les pins et le long du canal de Marseille.

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 » Marcher, c‘est aller au bout de soi-même tout en allant au bout du monde.

C’est redécouvrir l’homme qui prenait ses jambes à son cou lorsque le ciel lui tombait sur la tête.

C’est geler en même temps que les pierres du chemin.

Griller au feu du soleil.

Partir à l’aube en pleine forme pour revenir sur les genoux en pleine nuit.

Marcher, c’est rencontrer des créatures qu’on ne verrait nulle part ailleurs.

Marcher, c’est aussi aller nulle part sans rencontrer personne.

C’est se mettre en vacances de l’existence.

C’est exister en dehors des vacances.

Marcher, c’est réussir à dépasser son ombre.

C’est pouvoir se doubler soi-même en s’envoyant un gentil salut au passage.

 Marcher, c’est caresser le sol, le flatter, l’amadouer.

Une manière de se mettre la terre dans la poche avant qu’elle ne se referme à jamais.

 Marcher, c’est être dans le secret des dieux.

C’est écouter à leurs oreilles et entendre avec eux des bruissements, des murmures qu’on croyait éteints.

 Marcher, c’est se mêler à la conversation des arbres, aux commérages des oiseaux, aux persiflages des reptiles.

C’est se fondre dans la nature, se couler au fond du moule.

 Marcher, est-ce que cela ne serait pas, en définitive, tourner avec ses pieds, au pas à pas, page après page, le grand livre de la vie ? ».

Extrait de « Fou de la marche » de Jacques Lanzmann

La mer à Malmousque, Marseille

Fermez les yeux ! La mer est là, juste à côté.

Vous êtes à Malmousque, avec vue sur les îles d’Endoume.

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Marseille, Porte du Sud

 » Allez à Marseille. Marseille vous répondra.
Cette ville est une leçon. L’indifférence coupable des contemporains ne la désarme pas. Attentive, elle écoute la voix du vaste monde et, forte de son expérience, elle engage, en notre nom, la conversation avec la terre entière.
Un oriflamme claquant au vent sur l infini de l’horizon, voilà Marseille.
Elle double son port d’un arrière-port. Ses Compagnies de navigation lancent chaque année des paquebots plus beaux que des châteaux.
Les autres grandes nations font cependant davantage. Aidons Marseille dans sa montée. Toute l’Italie est derrière Gênes pour le pousser. La France ne connaît de Marseille que Marius et le mistral… »

Albert Londres (1884 – 1932)

L’oeil de Sainte-Lucie

Sur le Vieux-Port de Marseille, les femmes de pêcheurs ne vendent pas seulement du poisson et des coquillages.

L’oeil de Sainte-Lucie trouve aussi sa place sur les étals.

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L’oeil de Sainte-Lucie est l’opercule d’un « biou », une sorte de bigorneau dont la coquille est ronde, d’où le nom que lui donnent les pêcheurs de Méditerranée. En nacre orangée, cet opercule est conservé comme porte-bonheur, glissé dans un porte-monnaie, une tirelire ou un tiroir-caisse. Il peut aussi être serti et porté comme bijou protecteur qui éloigne le « mauvais oeil ».