Je n’oublie pas Kamaishi

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Il y a cinq ans jour pour jour, le 11 mars 2011, un tsunami déferle sur la côte nord-ouest du Japon. Parmi les villes frappés,  Kamaishi, située à 208 kilomètres au nord de Fukushima et 560 kilomètres de Tokyo. Des vagues hautes de plus de 30 mètres par endroits ravagent la ville.
Les survivants pleurent plusieurs milliers de morts et de disparus.

Me suis rendu à Kamaishi en mai 2013
pendant une semaine, j’ai pu constater les traces encore vivaces de la tragédie
le port avait retrouvé un semblant de souffle
les enfants étaient retournés à l’école
les pêcheurs d’algues avaient repris leur activité
les ostréiculteurs fêtaient leur première récolte
les tulipes refleurissaient
les bougies accompagnaient le travail de deuil des survivants

Je n’oublie pas Kamaishi
Je n’oublie pas le silence en entrant dans la ville
Je n’oublie pas les immeubles massacrés
Je n’oublie pas les maisons rasées
Je n’oublie pas les voix surgies des décombres
Je n’oublie pas la rade muette au petit matin
Je n’oublie pas le port meurtri de toutes parts
Je n’oublie pas les sinistrés accueillis dans les préfabriqués
Je n’oublie pas l’autel et ses bougies au centre de secours fracassé
Je n’oublie pas les bouddhas de mémoire
Je n’oublie pas les stèles noires dressées
Je n’oublie pas les dates et les chagrins inscrits
Je n’oublie pas les larmes versées
Je n’oublie pas les larmes contenues
Je n’oublie pas les tulipes violettes près du saccage
Je n’oublie pas les traces du tsunami sur la forêt
Je n’oublie pas le temple au moine et à l’enfant
Je n’oublie pas la blanche Kanon protectrice de la ville
Je n’oublie pas le rire timide des écoliers
Je n’oublie pas le sourire retrouvé des pêcheurs d’algues
Je n’oublie pas les jardins refleuris
Je n’oublie pas le retour vers Tokyo en Shinkansen
Je n’oublie pas le survol du Fuji qui m’éloignait de Kamaishi

Je n’oublie pas ce haiku d’Issa

Ainsi en ce monde

au-dessus de l’enfer

on admire les fleurs

 

Ne jamais oublier Missak

Extrait des actualités télévisées du 2 Mars 1945. Au cimetière d’ Ivry, on honorait la mémoire de Missak Manouchian et de ses camarades fusillés au Mont-Valérien le 21 février 1944. Militant communiste et résistant d’origine arménienne, commissaire militaire des Francs Tireurs Partisans-Main d’Oeuvre Immigrée (FTP-MOI) de la région parisienne, Manouchian fut arrêté en novembre 1943 et condamné à mort comme membre de l' »Armée du crime » ainsi que 23 de ses camarades. Les nazis et leurs amis de Vichy apposèrent leurs visages sur la sinistre Affiche rouge. Ces héros refusèrent d’être fusillés les yeux bandés. À Marseille, je vais souvent saluer Missak Manouchian au Mémorial qui lui est dédié, près du jardin du Pharo. Respect et reconnaissance éternel.le pour Missak, qui entre ce soir au Panthéon aux côtés de sa femme Mélinée, et pour ses camarades fusillés.

Missak

Le buste de Manouchian à Marseille.

 

Je n’oublie pas Missak Manouchian

Extrait des actualités télévisées du 2 Mars 1945. Au cimetière d’ Ivry, on honorait la mémoire de Missak Manouchian et de ses camarades fusillés au Mont-Valérien le 21 février 1944. Militant communiste et résistant d’origine arménienne, commissaire militaire des Francs Tireurs Partisans-Main d’Oeuvre Immigrée (FTP-MOI) de la région parisienne, Manouchian fut arrêté en novembre 1943 et condamné à mort comme membre de l' »Armée du crime » ainsi que 23 de ses camarades. Les nazis et leurs amis de Vichy apposèrent leurs visages sur la sinistre Affiche rouge. Ces héros refusèrent d’être fusillés les yeux bandés. À Marseille, je vais souvent saluer Missak Manouchian au Mémorial qui lui est dédié, près du jardin du Pharo. Ce samedi, une cérémonie d’hommage y est organisée à 10 heures. Un autre moment de mémoire est prévu à Paris à partir de midi, devant la plaque apposée en sa mémoire sur l’immeuble qui fut le dernier domicile de Missak Manouchian, au 11 Rue de Plaisance, dans le 14ème arrondissement.

Missak

Le buste de Manouchian à Marseille.

 

Salies-de-Béarn est Charlie / NousSommesCharlie #2

Salies-de-Béarn ce jeudi-soir. Au lendemain de l’attaque contre Charlie Hebdo, six cents personnes reprennent Quand les hommes vivront d’amour, la chanson de Raymond Lévesque – écrite pendant la Guerre d’Algérie – devant le kiosque à musique du Jardin Public. À la trompette, Didier Fois, musicien et chef de file du groupe Arraya. Hommage et recueillement à l’appel de Claude Serres-Cousiné, le maire de la commune, passionné de BD.

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À Bayonne, Barbara et Mathieu pleurent Tignous… et les autres / NousSommesCharlie #1

Atterré. Sidéré. Peiné. Toute la journée d’hier j’ai entendu le glas bourdonner. L’attaque meurtrière contre Charlie Hebdo m’a laissé désarmé, vidé. Empli de chagrin, de colère et d’écœurement. Ai voulu un moment aller me cacher dans les bois et ne plus entendre sanglots et hurlements. Ai renoncé. En fin d’après-midi, suis parti pour Bayonne rejoindre les participants au rassemblement de solidarité avec les morts et les blessés de Charlie. Avec les policiers aussi. Y ai rencontré Barbara et Mathieu parmi la foule massée devant la mairie. Vagues d’applaudissements et recueillement. Je suis Charlie en mains. Crayons et journal brandis. Place de la Liberté.

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IMG_5767IMG_5772 IMG_5775Je suis, tu es, nous sommes Charlie. Continuerons à avancer et à veiller à la défense de tout ce qui représente le socle de notre république, la liberté, l’égalité, la fraternité, la solidarité, l’accueil, l’humanité, le partage, la confrontation des idées, le pluralisme, l’esprit critique, le refus de la haine et de l’exclusion. De la lecture pour prolonger : Un attentat à nos libertés, par François Bonnet sur Mediapart. Résister à la logique des évènements, par Cécile Portier, sur son blog Petite Racine. Ataque a la libertad de expresión en Francia, par InfoLibre.

 

Jacques Chancel, Fañch l’écoutait en faisant ses devoirs

Sous le choc, mon ami Fañch, hier matin, lorsque je lui téléphone. Jacques Chancel s’en est allé. La nouvelle est tombée. Il ne s’en remet pas, lui, l’amoureux fou de radio. Le passionné de ce tempo lent et profond sur lequel chemine la radio qu’il aime depuis l’enfance. Fañch happé depuis petit par toutes ces voix qui ont forgé de leur tessiture et de leur sens de l’écoute la grande histoire de la radio. Fañch admiratif de celles et ceux qui sav(ai)ent interviewer. Qui sav(ai)ent écouter l’autre, comme écouter  le silence. Pour prolonger cette interview, lire le billet consacré par Fañch à la disparition de Jacques Chacel sur son blog Radio Fañch.

https://soundcloud.com/thbaumg/jacques-chancel-et-le-pere-noel

Ce bonus, je l’ai déniché grâce à Thomas Baumgartner, producteur de l’Atelier du son sur France Culture, un face à face savoureux de Jacques Chancel avec le Père Noël. Radioscopie. France Inter. 1970.

Maman sur le chemin de l’enfance

Au début du mois de mars dernier, avec mon épouse Chantal, nous avions accompagné Maman sur les lieux heureux de son enfance, Traverse Beau Site, dans le quartier de La Barasse Tubet à Marseille. Ensemble, nous avions approché la maison où elle vécut de 1939 à 1941. Elle était une enfant de 9 ans…

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Et coulent les rivières japonaises en souvenir d’Hiroshima et de Nagasaki

J’ai choisi de partager ce collage de sons des rivières japonaises proposé par Arte Radio pour apaiser le chagrin qui m’étreint en me souvenant de ce sinistre mois d’août 1945.  Hiroshima. 6 août. Nagasaki. 3 jours plus tard. Il y a 69 ans, les Etats-Unis passaient à l’action et commettaient un véritable crime de guerre en lançant des bombes atomiques sur les deux villes japonaises. Ces bombardements ont surtout tué des civils. Ce collage de sons a été réalisé par l’émission Oto no Fukei sur la radio publique NHK.  Les Hibakusha, les survivants des explosions, sont devenus le symbole d’une lutte contre la guerre et les armes atomiques à travers le monde.