Printemps #6 Un vœu, des gueux et une fée

Il paraît que ça porte malheur de dire quel vœu on formule lorsqu’on souffle sur les pistils d’un pissenlit. Du coup, je vais taire le mien, lancé hier les yeux bien ouverts sur ses reflets d’argent. En donnant tout de même un indice. Ce vœu s’écrit sur fond d’arc en ciel en lettres rouges.

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États-Unis. Début du XXème siècle. Des gueux débarqués de l’Europe entière déferlent sur Chicago à la recherche d’un travail dans les abattoirs. Upton Sinclair décrit dans La Jungle l’épopée des ouvriers venus vendre leur force de travail aux magnats de la viande. C’est en lisant  » À la ligne Feuillets d’usine « , le roman de Joseph Ponthus, que j’ai découvert et dévoré ce livre qui fit scandale lorsqu’il parut en 1906. En voici un extrait lu à voix haute.

 

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Camille Thomas est une fée. L’écouter interpréter Donizetti, Purcell, ou un Kaddish de Ravel me procure tant de joie. Depuis le premier confinement, la violoncelliste a joué sur les toits de Paris et puis a choisi de faire résonner son De Munck Feuermann Stradivarius fabriqué en 1730 dans des musées désormais confinés. Elle s’est rendue notamment au Château de Versailles, à l’Institut de France, à l’Institut du Monde Arabe à Paris, et récemment dans les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. « La musique n’a aucun sens si elle n’est pas partagée, confie-t-elle. Sans le moment de communion avec les autres, elle est comme une fleur qui se fane. Le public, c’est l’eau, il lui est essentiel. » Ne laissons surtout pas se faner cette fleur, alors, partageons.

Comme tous les artistes, Camille Thomas est quasiment privée de tout concert en public. Ce printemps, quatre de ses dates ont été annulées : Hong Kong, Dublin, Bonn et Leer, en Allemagne. Pour l’instant, le concert d’Innsbruck prévu le 11 mai est maintenu. Faisons le vœu que Camille Thomas puisse ce jour-là retrouver la scène.

 

Photographie © Dan Carabas / Deutsche Grammophon

Printemps #2 Des voix et le Mont Fuji

Rien de bien neuf avec la nouvelle saison. Je me suis installé devant le printemps naissant dans l’une de mes positions préférées, celle de l’auditeur réfugié sur son île numérique. Et tiens, d’abord, je suis resté fasciné par ces mains sur le Nagra. Elles appartiennent au sculpteur de sons Yann Paranthoën. Je les ai observées en regardant sur la plateforme Tenk le documentaire que lui consacra Pilar Arcila en 2007. Elles montèrent et ciselèrent tant et tant d’émissions et de documentaires, ces mains d’or. Ces mains d’artiste artisan. C’était au temps où la radio se faisait en bande et prenait encore le temps de se ficher de l’air du temps… Paranthoën était breton, fils de tailleur de pierre. Il fut comme un pape de la sculpture de sons, de la création radiophonique. Créatif est un mot minuscule pour qualifier le bonhomme, tant sa patte apporta au genre pendant des décennies. Tant son œuvre reste un patrimoine légué à tous les amoureux et passionnés d’histoires sonores. En écoutant Yann Paranthoën, je suis aussi resté fasciné par son timbre de voix. Doux, juvénile. Comme s’il s’était arrêté à la lisière de la contrée des adultes. Écoute-la à ton tour cette voix, raconter un petit peu de ce qui fut son art.

Samedi, pour me préparer en beauté à dormir soixante minutes de moins – le passage à l’heure d’hiver, avec ses jours qui rallongent, est toujours un moment de l’année que j’attends impatiemment, ce qui était bien moins le cas quand mes minots étaient petits – je suis allé au concert. Au concert ? Parfaitement. Oh, rien de clandestin, non. Très officiel ce concert. À visages découverts. Moussu T et les Jovents nous avaient donné rendez-vous sur Facebook depuis l’Espace Culturel Busserine à Marseille. Pas de public, évidemment. C’était leur premier concert depuis un an. Ils n’ont pas larmoyé sur leur sort, les collègues de La Ciotat, non. Ils ont juste rappelé que comme l’ensemble des artistes, ils désiraient être considérés, respectés. Et que cesse le mépris et l’abandon dans lequel ils sont laissés. Les applaudissements après chaque chanson nous ont manqué. Hélas pas de oaï ni de distribution de pastaga comme jadis aux concerts de Massilia, mais une totale régalade, par écran interposé. Allez, on s’écoute Mademoiselle Marseille.

MoussuT FB

Sinon, dans la série spectacle virtuel, il y a aussi ces quelques photos du Mont Fuji que je bade chaque jour. Monter un jour tout là-haut est l’un de mes plus grands rêves. Je crains de devoir patienter encore quelques années avant de le réaliser. Se satisfaire de le contempler et d’en partager toute la beauté, grâce au photographe japonais Hashimuki Makoto.

Hashimuki Makoto est aussi sur Instagram

Hiver #4 Le Fuji et une apparition

Le retour des engelures, de la goutte au nez, de l’écharpe épaisse et du bonnet. Le givre sur les feuilles,  quelques flocons savourés comme des friandises. Et voilà le désir de Fuji qui renaît.

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Ce rêve de monter jusqu’à son sommet se réveille aussi en été lorsque je pars marcher face aux Pyrénées. Mais voilà l’hiver venu et sans trop savoir pourquoi, le désir d’aller un jour tout là-haut se fait encore plus vivace. Chez mon libraire préféré, j’ai aggravé mon cas en dénichant le livre de Dazai Osamu, Cent vues du mont Fuji, dont l’un des récits est dédié à la mythique montagne japonaise. « Ce soir-là, le Fuji était magnifique. Vers dix heures, mes deux compagnons me laissèrent pour rentrer chez eux. Ne dormant pas, je sortis. J’avais gardé ma veste d’intérieur. La lune jetait un vif éclat sur le paysage nocturne. Merveilleux spectacle : sous les rayons de la lune, le Fuji, translucide, avec ses reflets bleutés. Était-ce un renard qui l’avait ensorcelé ? La montagne, bleue comme l’eau ruisselante. Éclat phosphorescent. Feux follets. Étincelles. Lucioles. Hautes herbes. Kuzuno-Ha. Je marchais tout droit dans la nuit. mais avec l’impression d’être sans jambes. Seul résonnait avec clarté le bruit de mes sandales. – dont on eût dit qu’elles ne m’appartenaient pas, que c’étaient des êtres totalement indépendants de moi. Je me retournai doucement et regardai le Fuji. Il était comme une flamme aux reflets bleus flottant dans le ciel. » Me languis d’aller le voir de près. De jour comme de nuit. Et pourquoi pas avec mon James sur le dos ?

 

Ce concerto en mi mineur d’Elgar, interprété par l’étoile filante Jacqueline du Pré au violoncelle (Daniel Barenboïm à la baguette de l’Orchestre Philharmonique de Londres en 1967),  est l’une des œuvres préférées de la violoncelliste Claire Oppert, reçue par Chloë Cambreling sur France Culture et découverte en podcast cette semaine. Quelle découverte ! La musicienne a choisi d’orienter son art vers le soin et de devenir thérapeute musical. Elle a commencé à jouer d’abord auprès de jeunes autistes, puis auprès de femmes et d’hommes qui vivent dans des Ehpad, et puis dans des unités de soins palliatifs. La musique qui soigne, qui apaise, parce qu’elle parle à l’intelligence du cœur. Parce qu’elle a la capacité d’aller chercher à l’intérieur de chacun ce qui est encore intact et source de joie. 

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Une apparition dans le port de Cannes. Ce cygne en face du vieux quartier du Suquet. Affamé, le pauvre. Il s’est approché lorsqu’il m’a aperçu sur le quai. N’ai eu rien d’autre à lui offrir que mon émerveillement. L’ai salué et lui ai confié un autre de mes rêves, tiens, tout aussi vivace que celui du Fuji : réussir à jouer un jour sur mon James ce morceau-là :

 

Le Cygne de Saint-Saëns – Yo-Yo Ma, violoncelle et Kathryn Stott, piano

 

Hiver #3 Partitions et lectures en tous genres

Se sentir un peu ours sur les bords. Ou marmotte. Tortue aussi. Penser l’hibernation tout en promenant. Deviner soudain les petites taches noires sur la partition embrouillée des nuages. Imaginer une destination à ces nuées d’oiseaux. Près de l’océan, là-bas.

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De retour, retrouver James, mon cher violoncelle. Une bonne heure. Comme chaque jour. Réviser les morceaux déjà appris : L’Ave Verum de Mozart, la petite berceuse de Brahms (Wiegenlied opus 49, N°4) et puis Das Blümchen Wunderhold de Beethoven. Pour la première fois, réussir à jouer ce petit lied sans crisper les lèvres, en cherchant le plus de relâchement possible dans les bras, les doigts et notamment main droite, celle qui tient l’archet. Sentir James vibrer contre ma poitrine et le haut de mes cuisses. Plaisir physique. Mesurer les progrès à toutes petites touches. Peut-être ce mois-ci, la découverte de la quatrième position. Vraiment hâte, mais… apprendre le cello, c’est une école de patience et d’humilité.

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Non-loin du poêle, prendre le temps d’écrire. Retravailler Mireille la Trompettaïre et Aimé le cantonnier avant d’envoyer les deux textes à Céline pour traduction en provençal. Lire dans le semainier d’Anne Savelli « trouver enfin un éditeur ou une éditrice pour Volte-face, mon livre sur Marilyn Monroe ». Bauduennois.e.s anonymes et Norma Jean Baker, même combat… Continuer de fuir les news – télé, radio – , lire dans Le Monde Diplomatique un article passionnant consacré à la résurgence de l’antisémitisme en Allemagne et aux politiques de mémoire instrumentalisées par l’anticommunisme. (https://www.monde-diplomatique.fr/2021/01/COMBE/62660 ) Et puis retrouver avec bonheur, en podcast, Paul Auster, invité de la Masterclasse d’Arnaud Laporte, sur France Culture. « Je crois qu’il faut beaucoup lire et beaucoup vivre pour écrire », confie-t-il. Ça me plaît bien. Vivant je me sens, malgré le mode hibernation. Et lecteur vorace aussi, de jour comme de nuit. Ce n’est pas Herr Edgar Hilsenrath qui dira le contraire.Edgar Hilsenrath

Ema, en mode impromptu

ema

Avant de m’en aller vers quelque jachère estivale, écrire ma profonde reconnaissance à Ema.
Une année que cette musicienne accepta, par la grâce d’une rencontre inattendue, de me guider vers la découverte du violoncelle.
Vers l’accomplissement d’un rêve de jeunesse.
Elle arriva un beau matin avec son Mirecourt, me le tendit puis l’installa contre moi.
Ensuite, elle plaça l’archet au creux de ma main et me laissa commencer à tenter de faire vibrer les cordes.
Une à une.
De la plus grave à la plus aigüe.
Elles sonnèrent un petit peu.
Jusque dans ma poitrine et dans mon ventre.
Ema sourit avec douceur.
Je fus bouleversé de cette confiance et de ce partage impromptu.
Cette émotion reste et restera gravée en moi.
Depuis cette petite heure de rêve, le violoncelle m’accompagne chaque jour.
Gratitude immense à Ema pour ce si beau cadeau de la vie.

 

Impromptu – Franz Schubert (indulgence requise…)

 

Trois petits tours et puis revient (1) Sur la pointe des pieds…

CELLELÀ

 

J’ai dû hériter ça de Papa. Dès le saut du lit, je sifflote, je fredonne, chansonne, chantonne, scie, vibre, vocalise, dans ma barbiche blanche. Ça tourne en boucle dans ma tête, dans crâne, bouche, nez. J’en perds la voix aussi lorsque la gorge se noue. Ça m’arrive, oui.

Un mois que Papa est parti et voilà que ces mélodies se font plus présentes chaque jour. Même dans la nuit ces refrains s’installent. Ils tournent en moi encore davantage depuis les premières heures de ce tunnel de confinement. Parfois je sifflote aussi. Pas toujours juste mais qu’est-ce que ça fait du bien d’accueillir ces sons, de les lancer doucement dans l’espace de la chambre, du bureau, de la salle à manger, du balcon, sur le court chemin des courses vers le pain, le vin, la salade, les lentilles et le fromage.

Ces jours-ci, une envie est née au fond de moi. En douceur. Les partager ces sons. Pas les garder pour moi. Les faire sortir de leur confinement. Les lâcher en liberté. Oser le faire, oui. Sur la pointe des pieds. Et pardon pour les fausses notes, les rythmes à la six quatre deux, les tempos chaotiques. Sans doute un écho à nos quotidiens fragiles de confinés. Allez, la première mélodie nous ramène en hiver avec Franz Schubert. Je ne me lasse pas de ce voyage.

Trois petits tours et puis revient 1

Tant que ne prendra pas fin notre film noir, je viendrai ici chaque matin à 8H30, en catimini, pour partager ce qui rythme mes heures et me tient en éveil près de vous qui fredonnez, chansonnez, chantonnez sans doute aussi.

Am Brunnen vor dem Tor, par Olivia Gay

Et pour les Soundcloudistes

 

Bach, Candice et Sama

grues

Pas un jour sans Bach violoncelle seul les six suites m’accompagnent en écriture Rostropovich Casals bien sûr et Queyras au jeu moins lyrique moins romantique disons davantage protestant l’écoute religieusement et l’emmène avec moi regarder les grues passer là-haut près des des traces fugaces laissées par les avions

un peu de Twitter aussi juste ce qu’il faut pour rester connecté avec celles et ceux dont j’aime la petite musique et justement hier un tweet de Candice Nguyen exilée à Montréal pour combien de temps je ne sais quand reviendra à Marseille reviendra-t-elle mystère mais savoir que tout le temps où je veux quand je veux sa merveille de site m’est ouverte

 

et donc ce tweet qui ouvre la curiosité « Un après-midi avec Sama, la DJ qui a ramené la techno en Palestine » et là je clique découvre l’interview de l’artiste dans Noisey son courage son engagement sa liberté de ton et en quelques minutes par la magie du Web passe du Québec à Ramallah en me disant que Twitter quand même c’est chouette j’écris quand même parce que souvent las me trouve devant la foire aux egos on s’aime mais surtout on aime qu’on nous aime vous me comprenez hein mais bon avec Candice c’est un autre feeling jamais déçu suis par sa curiosité sa poésie et son talent pour partager voilà à mon tour je partage avec plaisir les morceaux de Sama découverts alors que la nuit tombe ici qu’il commence à faire froid dehors moins beaucoup moins qu’à Montréal mais tellement chaud dedans comme à Ramallah cette musique c’est de la régalade.

 

Une pause mélodique au Parc Montsouris

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Soudain, en plein Parc Montsouris
sur les marches d’un escalier pierreux
naissent quelques notes de guitare
et une voix de femme
parmi les cris d’oiseaux
et le souffle saccadé
du RER juste au-dessus

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paisible cette pause mélodique
que s’offre Louiza Bouchikh
jeune artiste métis
papa kabyle
maman normande
Parisienne ouverte sur le monde
ses gens, ses accents et ses musiques

La retrouver sur Facebook

 

 

SévillHaïku #11 À la Casa del Flamenco

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Tous les soirs en spectacle
Casa del Flamenco
ces artistes d’ici

jouent ensemble chaque soir
en plein cœur de Séville
dans un patio au large tablao
et aux azulejos foncés
tous sont enfants d’Andalousie
nourris depuis petits
de ce chant fiévreux
ces danses en arabesques
ces fiers et sensuels jeux de mains et de pieds

douloureux et plaintif
leur art conte la passion
les amours impossibles
dévoile avec fougue
les plaisirs offerts
il évoque en pleurant
le deuil
l’absence
les souvenirs enfouis
et leurs chagrins profonds

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SévillHaïku #8 Yo soy Gitana !

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Font la fête entre femmes
avec à gogo
alcool et flamenco

https://soundcloud.com/ericschulthess/yo-soy-gitano

le rendez-vous des copines
ce bar du quartier
Las Alamedas de Hercúles
décompressent ensemble
après longue semaine
boulot casa minots

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ne sont pas les seules à Séville
à s’escaper ainsi le samedi
pour retrouver l’ambiance
du temps où leur vie
ne s’écrivait pas encore
avec chéri ou mari

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SévillHaïku #6 Soudain Chopin

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Sur l’avenue bruyante –
son offrande,
des Nocturnes de Chopin

Il a appris le piano en solo
Francisco
à peine un peu plus de trois ans
quelques cours quand-même
depuis janvier

désire en vivre
passe des heures sur son piano droit
chez ses parents où il demeure
parfois les voisins s’agacent
alors il sort
le soir
et vient s’installer
Avenida de la Constitución
en face de la station de tramway
Archivo de Indias

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Francisco joue Chopin
Nocturne N° 20
s’en émerveille
dans la housse de son instrument
tombent les pièces
pas une fortune
mais ne se plaint pas

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et lorsque la ville se fait silencieuse
il s’arrête
donne quelque monnaie
au sans domicile voisin
et retourne d’où il vient
reviendra demain

SévillHaïku #5 Les étudiants de la Tuna

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Dans leurs costumes d’époque
ils chantent pour
quatre sous espagnols

tradition vivace ici
les Tunas regroupent des étudiants
le soir
se promènent de bar en bar
avec leurs instruments
et offrent chansonnettes
en échange de quelques pièces

sur leur poitrine en travers
une beca
large bande aux couleurs de leur université
le vert sur celle de ceux-ci
raconte qu’étudient
vétérinaire ou pédagogie

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au Cafe-Bar La Teresas
ces Tunos m’ont sorti
du labyrinthe empreint de passion
de nostalgie aussi
des affiches et photos
dédiées à l’aficion

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SévillHaïku #2 Le flûtiste basque

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Ses journées entières
à sillonner parcs et rues
le flûtiste basque

https://soundcloud.com/ericschulthess/le-flutiste-basque

Miguel est guitariste
c’est son métier
chaque matin
avant d’aller gagner sa croûte dans les rues de Séville
il prend le temps de parfaire son jeu de flûte
au creux des bosquets
sous les grands arbres
des Jardins de Murillo

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Vingt ans que Miguel a quitté Bilbao
pour s’installer ici
en Andalousie
doux exil
chaud exil
de Séville, il dit
qu’il est tombé amoureux de sa lumière
de sa foi palpable
de ses orangers
de sa nature préservée
malgré le trafic qui obscurcit un peu
les notes tirées de sa flûte andine

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De Séville il dit aussi
qu’elle est une œuvre d’art
tournée surtout vers le passé
que l’ambiance de fête
de convivialité
cache souvent
en profondeur
l’individualisme des Sévillans
difficile de s’y faire des amis

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doux exil
chaud exil
amer exil
et pourtant
Miguel confie qu’il finira sa vie ici
car c’est dans cette ville qu’il se sent le plus libre

 

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La violoniste du tunnel del Antiguo

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Elle s’est installée là
juste sous le tunnel del Antiguo
entre la Concha
et l’Ondaretta
et elle a joué
toute la matinée

https://soundcloud.com/ericschulthess/la-violoniste-du-tunnel

plus toute jeune la dame
le regard indifférent
aux quelques pièces jetées
dans la housse de son violon

au-dessus d’elle
les vagues et les reflets du projet MiraMart
vestiges colorés de Donostia San Sebastián
Capitale européenne de la culture 2016

Ravel, Zygel et les Massin

Maurice Ravel (1875-1937), French composer. LIP-16

Prends le temps
aussi souvent que possible
de me rendre disponible
à l’écoute de la radio
et de la musique

Ravel hier
et Zygel
Maurice et Jean-François
sur France Inter
Ravel le natif de Ciboure
et sa Rapsodie espagnole
racontée
décrite
détaillée avec gourmandise
par le pianiste et professeur
à écouter
comme on visite un musée
comme on se laisse guider
dans les pas de celui qui éclaire
et permet d’orner ses émotions
de savoir et de comprendre
de faire connaissance

Ludwig van Beethoven

La Preuve par Z de Zygel
ma évoqué un souvenir d’adolescent
captivé je fus, à la télé, en 1970
par Brigitte et Jean Massin
et leur série d’émissions dédiées à Beethoven
à l’occasion du bicentenaire de son anniversaire.

* Pour prolonger la découverte de Maurice Ravel, visiter la page du Lycée Raymond Queneau d’Yvetot, dédiée à l’éducation musicale.

 

Clément dans le vent

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Je suis un Papet gâté
un nouveau cadeau joli
m’est arrivé
depuis Shanghai
Clément au piano
dans le vent
comme un grand

à pas encore 7 ans
son répertoire grandit
il joue aussi The little Indians
pour lui envoyer mon merci
lui dédie ces 6 Gnossiennes de Satie

Gnossiennes – Erik Satie

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Un réveil Allegro

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Un très joli cadeau
ce petit morceau
arrivé dans la nuit
de Shanghai où le soleil luit
toujours avant ici

cet Allegro
m’attendait au réveil
au violon, Alexandre
bientôt 10 ans
l’aîné de mes petits-fils

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pour le remercier de cette merveille
lui dédie ce bijou

Partita N°2 en ré mineur – Jean-Sébastien Bach – Renaud Capuçon

 

Irène et Fernand

orgue

Depuis toute petite tu savais
tu avais appris
ce jeu de mains et de pieds
qui transporte de haut en bas
tu connaissais par cœur les danses des doigts
sur le clavier
accordées aux déambulations des semelles
le long du pédalier
tu t’appelais Irène
née avec l’autre siècle
dix-huit ans avant le premier des cauchemars
qui endeuillèrent le monde

pendant que les hommes se battaient
tu venais t’asseoir ici et tu lançais ta prière
je te revois le buste droit comme un bouleau
les yeux clos
les cheveux tressés sur la nuque
et les lèvres pincées
pour que s’échappe de tout ton être
le chant qu’à chaque fois
tu murmurais pour accompagner ta musique

après l’armistice
tu as étendu ton répertoire
jusqu’aux frontières du connu
commencé à composer
à voyager d’église en église
appelée pour tant de cérémonies
pour tant de concerts aussi
première femme à oser jouer Bach
sur l’orgue de la Major
à Notre-Dame aussi

je me souviens de cet homme en larmes
chaque fois que tu jouais
venait s’agenouiller près de la Vierge
te tournait le dos face à l’autel
ne regardait jamais en arrière
se contentait d’écouter tes phrases
et montait vers toi en secret
frôlait les bas-côtés

un jeune écrivain je crois bien
as composé pour lui je le sais
est parti un beau matin
une lettre par jour t’a envoyé
Fernand il signait
a combattu dans le maquis
n’en est jamais revenu
toi, tu as arrêté de jouer
le jour où as reçu dans une enveloppe
sa plume de poète
toute de noir et de gris vêtue

Photo Eglise Saint-Vincent – Pays-Bas 2009 – @Sylvain Margaine

La romance des amants papillon

Il connaît ses classiques
le flûtiste de rue

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les amants papillon
c’est l’air qui joue sur sa longue flûte
et qui s’échappe de l’ampli à l’abri dans son sac
les amants papillon
une légende chinoise issue de la dynastie Jin
une sorte de Roméo et Juliette de là-bas
l’histoire d’amants désespérés
Zhu Yingtai et Liang Shanbo
plutôt que d’être séparés
ils préfèrent mourir
la légende raconte qu’après leur mort
deux papillons se sont envolés vers l’infini
ce « tube » de la culture chinoise
est décliné en d’innombrables versions
au violon, c’est joli aussi je trouve

Une lampe à musique pour Bouddha

Au Temple Fan Zan Si,
en majesté dans l’une des salles fraîches où viennent s’agenouiller ses fidèles
Bouddha se repose en musique
immobile sur son autel décoré de vraies et fausses fleurs

bouddha

à ses pieds, une lampe à la gloire de son nom

prononcer
et qui passe du bleu au rose et du blanc au vert
au rythme du chant émis par ses pétales

Impassible
Bouddha savoure sans doute cet hommage synthétique et coloré
avec peut-être un zeste de nostalgie de ce temps doré
où seules s’élevaient vers lui les voix humaines.

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Le dos droit de Rubinstein

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M’accompagne souvent, le fils de tisserand
mains longues en ondes de fée
cheveux d’ange
regard d’enfant
cœur de géant
brillante danse des doigts sur l’ivoire du Steinway
premier concert à l’âge de 7 ans
il a souri jusqu’au bout,
le dos droit jusqu’à la fin des temps.

Arthur Rubinstein en concert à Moscou, le 1er octobre 1964

Se poser sous l’arbre avec Bashō

Saudade. Morriña. Spleen. Déjà plus d’un quart d’année passé au passé. Lassitude. Mélancolie. Soif de quiétude. Se poser sous l’arbre. Relire Bashō en écoutant la musique de Yuki Murata. Retrouver la paix.

Je me remémore

beaucoup de souvenirs

fleurs de cerisier

et aussi

Un moment

nuit de lune

sur les fleurs

Un bol de pop chinoise

Un bazar chinois en plein Marseille. De la pop musique au mètre. Made in Beijing. Sans doute une chanson d’amour. Si c’était en français, je dirais que c’est de la soupe. Mais là, la chanson me fait voyager. Bientôt retourner là-bas.

Soudain, Bob Marley au coin de la rue

Sortie de cinéma. Fin d’après-midi. Ils sont trois et se régalent à reprendre Bob, le roi du reggae. Quelques pièces sur la housse de la guitare. Une quasi indifférence, mis à part l’homme, juste en face. Il danse les yeux fermés aux côtés de Marley.

De nuit, Chopin sous mon parapluie

https://soundcloud.com/ericschulthess/de-nuit-chopin-sous-mon-parapluie

Marcher sous la pluie m’est agréable. Surtout de nuit, lorsque les bruits de la ville disparaissent et laissent toute la place à la rêverie. Là, sous mon parapluie, c’est Chopin qui s’est invité. Nocturne N°1 en si bémol mineur opus 9. Je retournerai bientôt promener sous les gouttes.

En voiture, parfois je monte le son

Sur la route pluvieuse soudain, à la radio, la grâce, l’élégance et le tempo de Stéphane Grappelli et Oscar Peterson.  Je monte le son. France Musique dans le poste. Makin’ Whoopee. Les deux géants accompagnés de Kenny Clarke à la batterie et de Niels Henning Oersted Pedersen à la contrebasse. C’était en 1973. Et dans ma voiture en cette fin de matinée d’hiver.

 

En 2015, de la douceur siouplé !

De la douceur avant toute chose. C’est mon vœu pour la nouvelle année. Pierre Laniau et sa guitare nous emmènent sur le bon chemin avec ces deux pièces d’Érik Satie. Belle année 2015 à toutes et à tous.

Cuba, Estados Unidos, Si !

Enfin une heureuse nouvelle ! Les Etats-Unis et Cuba vont reprendre des relations diplomatiques. Après plus d’un demi-siècle de gel et de scandaleux embargo, Barack Obama et Raul Castro l’ont annoncé ce mercredi. C’est historique. C’est réjouissant. Du coup, pour fêter l’évènement, voici une petite mescle musicale. Par ordre d’apparition, Victor Jara, Jimi Hendrix, Buana Vista Social Club et Bruce Springsteen. Pour prolonger, lire l’article de Thomas Cantaloube sur Mediapart : Cuba, Barack Obama fait le choix du pragmatisme. Pour celles et ceux qui aiment la langue espagnole, lire l’édito du quotidien El Pais : Une nueva era.

Extinction de voies

Se poser. Urgent. Débrancher. Impératif. Écouter la pluie tomber et imaginer le lointain. S’évader au-delà des frontières de ce monde barbare. Sale. Ignoble. Ravaler les adjectifs souillés par tant et tant de salauds. Trop eu envie de crier ces dernières heures. Tueries. Enfants anéantis. Misère galopante. Planète méprisée. Regards détournés au passage de la différence. Égoïsmes à la pelle. Zemmourisation des ondes. Perdu la voix à force de hurler dans ma tête, fracassé par ce spectacle désespérant. Extinction de voies, me semble-t-il. Je deviens défaitiste. Ceci aussi me donne envie de crier. De dégoupiller. D’ouvrir le feu. Extinction de voies. Jusqu’à quand ? Continuer de patienter en écoutant Anoice, le groupe instrumental japonais. Et puis  se remémorer Le cri, le chef d’oeuvre d’Edvard Munch. Relire ce que le peintre norvégien écrivait à propos de son tableau : « J’étais en train de marcher le long de la route avec deux amis – le soleil se couchait – soudain le ciel devint rouge sang – j’ai fait une pause, me sentant épuisé, et me suis appuyé contre la grille – il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir et de la ville – mes amis ont continué à marcher, et je suis resté là tremblant d’anxiété – et j’ai entendu un cri infini déchirer la Nature. » Réécouter Anoice.

Bienvenue sur Radio Mozart !

Déniché sur la Toile Radio Mozart l’autre soir. 100% dédiée à Wolfgang Amadeus. Découvert qu’elle était fabriquée depuis janvier 2010 à Marseille par l’Association Radio Mozart. Une vraie belle station numérique  accueillie par la plateforme Radionomy et forte de 40.000 connexions par jour pour une durée moyenne d’écoute de trois-quarts d’heure. Avec en prime, siouplé, des jingle en anglais enregistrés par Daniel Pinkwater, ancien animateur sur la NPR, la National Public Radio. Mozart rend intelligent est-il écrit en bas de la page d’accueil de la radio. Je vais donc tenter de l’écouter plus souvent.

Cet érable dont on fait des disques

https://soundcloud.com/ericschulthess/cet-erable-dont-on-fait-des-disques

Déniché ce son dans le numéro 18 de La Nuit, ma revue digitale préférée. Fabriquer des disques en bois d’érable à partir d’un fichier mp3. Amanda Ghassaei s’y est essayée en explorant le domaine de la technologie d’impression 3D. C’est du cousu main, sur des sillons dix fois plus grands que ceux d’un disque vinyl. Bon, côté qualité sonore, y’a encore du boulot. Mais l’initiative est originale et peut donner envie à des passionnés de musique et de technologie de se lancer dans l’expérimentation de cette musique sur bois.

Le prince de la soul à la radio

https://soundcloud.com/yassinebouzar/extr-ok-net-95311df5-3593-44cd-8820-f78773b0022d-fcwav

C’est une attrayante mise en oreilles que cet extrait de l’émission « Une vie une oeuvre » dédiée à Marvin Gaye et proposée par Yassine Bouzar et Rafik Zenine ce samedi sur France Culture.

Ça rape avec fougue à Beyrouth

Déniché ce reportage de Marine Vlahovic sur Arte Radio. Le titre m’a attiré. Le printemps du rap arabe. Sans doute parce que quand je lis printemps, je pense à changement, à révolution, à promesse, à renaissance. Sans doute aussi parce que j’écoute beaucoup IAM et Akhenaton. Samples choisis et travaillés. Paroles poétiques et engagées. Marseille universelle dans mon casque. Du coup, j’ai écouté et même si hélas je ne parle pas arabe, j’ai trouvé que la langue arabe collait bien elle aussi à la radicalité du rap. J’ai découvert un univers peu éloigné en fait de celui qui nourrit depuis longtemps maintenant les papes marseillais du hip hop. Pour prolonger cette découverte, je vous recommande l’écoute d’autres reportages de Marine Vlahovic publiés sur Arte Radio. Entre autres celui ramené de la forêt de Sivens, où Rémi Fraisse fut tué par une grenade offensive lancée par les gendarmes mobiles, à la fin du mois d’octobre.

Stabat Mater sous l’orage

Pas arrêté de pleuvoir ce lundi. À peine mis le nez dehors pour aller chercher le pain. Sinon, ai écouté la pluie taper sur les tuiles, retrouvé le Saleys bourdonnant et me suis passé et repassé le Stabat Mater sous l’orage du compositeur estonien Arvo Pärt. Je ne sais pourquoi j’ai songé à ce Fuji sous l’orage, précisément L’orage sous le sommet de la montagne, l’une des Trente-six vues du mont Fuji du grand maître Hokusai. Et puis j’ai fait une découverte, le Salve Regina du même Arvo Pärt.

En écoutant ces merveilles, ai pensé qu’elles étaient un beau prolongement de mon billet sonore d’hier. Me suis dit aussi que Maman aurait aimé ces voix et cette musique posées au bord du monde et au pied du majestueux Fuji, la montagne sacrée de mes amis japonais.

Le contre-ténor de la gare

Déjà assisté moulte fois au spectacle de ces pianistes de gare qui se régalent sur le piano mis à leur disposition par la SNCF. À Marseille, à Paris aussi. Mais écouter un chanteur d’opéra en plein récital, jamais. Gare de Montpellier Saint-Roch l’autre soir, ce fut un ravissement.

L’origine du son de la pluie

C’est l’artiste japonais Yugo Nakamura qui a créé cettte bande son à partir d’une multitude de gouttes de pluie enregistrées sur plein de surfaces différentes. Ai découvert cette merveille grâce à Arte Creative. Une pure joie d’écoute. Amplifiée par la tiédeur de ma couette hier alors que des trombes d’eau s’abattaient sur Marseille.

L’Académie du chant populaire chante « El pueblo unido jamás será vencido »

C’était la semaine passée au Rove, près de Marseille. À la Chapelle Saint-Michel. Mon ami Alain Aubin et ses trente choristes de l’Académie du chant populaire interprétaient la chanson chilienne immortalisée par le groupe Quilapayún. Alain a fondé son ensemble vocal en 1994 à Marseille. Son répertoire est riche de chants de résistances et de lutte, symboliques d’événements phare de l’histoire, comme La Commune de Paris ou la guerre d’Espagne. Vous aviez plébiscité en mars dernier le Bella Ciao de l’Académie. Pour réécouter, c’est par ici.

Le son de l’espace, quelle aventure !

Pour prolonger le plaisir de la Chanson de Saturne – vous avez été nombreux à la kiffer mercredi dernier – voici plus d’une heure de mescle sonore et musicale : sons de l’espace mêlés à des compositions, pour un Space Project d’un autre monde. Une compilation stellaire à laquelle 14 artistes ont contribué.

Sensas, la Nuit africaine !

Chaque semaine, la revue digitale La Nuit m’apporte son lot d’enchantements. Le Numéro 16 qui vient de paraître déroule entre autres une large plage à l’Afrique, à ses sons et à ses mots. Fait connaissance avec l’écrivain et poète congolais Fiston Mwanza Mujila, qui vient de publier Tram 83, son tout premier roman. Ai découvert la sanza, cet instrument que l’on appelle aussi piano à pouces et sur lequel est jouée cette Sanza Nocturne de toute beauté. La Nuit nous éclaire sur Francis Bebey, le grand maître de la sanza pop, grâce à son fils Patrick. À lire ci-dessous.

SanzaPop1

SanzaPop2

N’oubliez pas que pour s’adonner chaque semaine à La Nuit, il est nécessaire de s’abonner. J’aime la profession de foi qu’affichent les fabriquants de cette revue : « Nous aimons l’idée d’avoir des vrais lecteurs plutôt que des visiteurs d’un clic. Nous préférons aussi nous vendre à eux plutôt qu’à la publicité. » 10 euros pour 3 mois, histoire de se faire une idée, n’allez pas me dire que c’est le bout du monde !

Pour l’amour de Marvin et de Kabbani

https://soundcloud.com/yassinebouzar/nizar-kabbani-et-marvin-gayewav

Le samedi 22 novembre prochain, France Culture diffusera un documentaire de mon ami Yassine Bouzar – réécouter son doc  » Algérie, rire sur ordonnance – dédié à Marvin Gaye, dans l’émission Une vie, une oeuvre . Yassine est tellement fan du chanteur et compositeur américain qu’il a choisi, sur sa page Soundcloud, de mixer une de ses musiques avec un texte du grand poète arabophone Nizar Kabbani, poète de l’amour. Délicate mescle. J’adore ce mélange de mots, de sons et de cultures. Pour prolonger le plaisir, ce mix avec Bashung mérite l’écoute et la réécoute.

https://soundcloud.com/yassinebouzar/kabbani-et-bashung-wav

La chanson de Saturne

Cultiver les sons du vertige. Réactiver la peur du vide. Se jucher tout là-haut et même bien plus haut. Tenter de toucher des doigts l’anneau qui trône tout autour de Saturne, grâce au duo américain de Beach House. La musique de l’espace, peut-être nos disparus l’entendent-ils ? Peut-être l’émettent-ils depuis l’autre monde. Les sons de l’espace utilisés pour créer cette chanson – comme les autres créations du projet Space Project – proviennent des voyages des sondes Voyager 1 et Voyager 2. Ils ont été captés dans la magnétosphère, autour des planètes, tout là-bas. Tout là-haut.

Valse d’automne

Vu passer les grues tout là-haut hier après-midi. M’a semblé qu’elles descendaient vers le sud, fuyant les froidures de ces journées qui n’en finissent pas de raccourcir. Moins de lumière, nous aurons bientôt. Avance transi chaque jour un peu plus. Migrerais volontiers vers les pays chauds, comme ces grands oiseaux. Ici, les heures s’égrènent en catimini, sans un bruit. Dans l’air, j’entends comme une valse d’automne. La pianiste japonaise Yuki Murata a composé ce morceau mélancolique, intitulé Autumn Walz.

Elegguá a capella

Sous le charme de ces quatre Cubaines du quatuor Sexto Sentido. Chantent ensemble depuis quinze ans. Assises en tailleur, elles lancent une ode à Elegguá, une orisha, être d’essence divine représentant les forces de la nature. Découvert cette merveille grâce à La Nuit, la revue digitale à laquelle je m’adonne chaque semaine. Pour faire pareil, faut s’abonner.

Massilia Sound System de retour

Massilia. Huit lettres sur une pochette toute bleue. Avec une étoile sur le second i, comme une bougie d’anniversaire pour fêter le huitième album de Massilia Sound System. Le groupe marseillais a trente ans. Il a mis sept années pour sortir cet opus, le premier depuis le jubilatoire Oai e libertat. C’est un évènement. À partager sans compter. Tolérance, accueil, résistance, contestation, fête, lutte, rencontre, autant de mots qui participent du credo affiché et propagé par le groupe marseillais. Si tout fout le camp, « si tout va mal, si lèva mai la cançon, la chanson se lèvera encore et Massilia sera là pour la chanter« . Pour prolonger ce teaser de l’album et déguster quelques bonnes vidéos de Massilia, c’est par ici.

 

La Nuit brésilienne au bout des doigts

Épatante, la dernière livraison de La Nuit, la revue digitale que je suis depuis quelques bons mois maintenant. Cent pour cent brésilienne. Musiques, films, photos, tout nous emmène dans le pays métis par excellence qui tente par menues initiatives citoyennes de réinventer son histoire. Un numéro 15 à échelle humaine, loins des clichés remâchés sur le foot, la samba et le carnaval. Pour s’adonner à La Nuit, c’est tout simple, faut s’abonner et c’est par ici.

60 ans et tous ses fans

Je ne suis pas guitariste mais comme bien des enfants nés dans les années 50, j’ai grandi avec Jimi Hendrix. Une Fender Stratocaster il jouait. Cette guitare de légende qui fête ses 60 ans ce mois-ci. Angel. Little Wing. Purpel Haze. Me les remets souvent ces morceaux d’anthologie. Du coup, suis tombé en admiration sur la superbe série documentaire proposée par Thibault Lefèvre sur Inter. Pour prolonger le plaisir, c’est par ici.

 

Le papier reste blanc

White paper, ce morceau composé par la japonaise Yuki Murata, m’accompagne en ce premier dimanche sans ma mère. Page blanche puis les mots surgissent. Nouvelle Jachère. À découvrir sur mon CarnetDeMarseille.

 

 

 

La douce harpe de Rixile

Découvert ce joli son sur le blog de Rixile. Doux, poétique et mélancolique. Joyeux aussi parfois. Comme lorsque Jean Giono émerge à petits pas et éclaire notre chemin. Rixile est aussi sur Twitter : @Rixilement.

« Et, au fond, ça donnait tout à coup l’idée que sur un de ces chemins ou peut-être sur tous on pouvait rencontrer la joie. Et alors, on avait envie de partir et on pensait que peut-être la joie était au-dessus des chemins de la terre comme un arc-en-ciel… »

Jean Giono – Que ma joie demeure. 

 

La magie Frans Brüggen

Magique, la Fantaisie N°3 de Georg Philip Telemann interprétée par un virtuose nommé Frans Brüggen. Envolé hier le natif d’Amsterdam. Flûtiste de génie et chef d’orchestre mondialement reconnu. Il aurait eu 80 ans en octobre.

Rien que le bruit de la musique dans l’espace

Parce que comme un couillon j’ai loupé le spectacle de la très grande lune l’autre soir, j’ai décidé de filer dans l’espace. En musique si possible. En mélangeant les sons. Cette mescle provient de tout là-haut. D’encore plus loin et plus haut même. Si loin et si haut qu’une vie pour y monter ne nous conduirait qu’à quelques milliardièmes du but. Des sons de l’espace enregistrés par la NASA mêlés à un extrait de l’album Space is only noise, signé Nicolas Jaar. Ce musicien, c’est Candice Nguyen qui me l’a fait découvrir sur sa page Facebook. Ces sons spatiaux, les passionnés de Radio Astronomy les côtoient chaque jour. Nicolas Jaar est sur Twitter et aussi sur Soundcloud.

Mescle du soir sur le Vieux-Port

Jusqu’aux musiques de rue qui se côtoient et s’ignorent sur le Vieux-Port, Marseille est une ville désordonnée. Bordélique même. Cette mescle permanente de sons et de langues du monde me plaît. L’indifférence qui gagne du terrain me contrarie. Ici, l’on peut tout à la fois aborder l’inconnu, parler avec lui pendant des heures et frôler un artiste ou un mendiant sans lui accorder le moindre souffle de regard. Reste ce métissage à chaque coin de rue et cette lumière de ciné sur la ville qui ouvrent sur tant de possibles.ciné

L’amour de la musique à la machine

Bien sûr, vous avez reconnu Eye of the Tiger, la chanson du groupe Survivor, conçue en janvier 1982 pour le film Rocky 3. L’interprétation est signée MIDIDesaster. L’instrument est une imprimante matricielle. Ce compositeur, c’est mon ami Fañch, blogueur de Radio Fañch qui l’a déniché parmi les tweets de Guillaume Decalf, @noctuelles_ Merci à eux pour la découverte. Bon, je sais pas vous, mais personnellement en ce qui me concerne pour ma part, je ne le trouve pas très gracieux ce son de machine, pas très mélodique, un peu crispant même pour les oreilles. Reconnaissons tout de même à son créateur un vrai tempérament ingénieux. Iconoclaste même, surtout lorsqu’il ose s’attaquer à la mythique Toccata et fugue en ré de Jean-Sébastien Bach. Voici la version interprétée à l’orgue. J’avoue ne pas être suffisamment calé en grande musique pour savoir si à l’époque, Bach était lui aussi un compositeur qui bousculait les canons et les codes. Si vous avez de l’info sur le sujet, je suis preneur 🙂

 

 

 

Bal musette sur le Vieux-Port

Un accordéon, une sono et des couples qui tournent. Le Quai du Port se croyait encore un 14 Juillet hier-soir. Avec Chantal, avons esquissé quelques pas de danse jusqu’au Quai des Belges. Y avons frôlé un nuage de bulles lancées par une mère et son enfant. balmusette2

Sous le kiosque à musique de Salies-de-Béarn, des châteaux en Espagne

Châteaux en Espagne* est l’une des séquences offertes hier-soir sous le kiosque à musique du Jardin public par l’Harmonie municipale de Salies-de-Béarn. Un agréable concert en plein air, à la fraîche, dans un cadre empreint de quiétude où trônent les fameux Thermes salisiens. Le programme des animations et fêtes salisiennes à venir, c’est par ici

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* À l’attention de celles et ceux qui désirent tordre le cou à l’expression construire des châteaux en Espagnece lien  utile.

 

Concert improvisé au soleil couchant

Comme tant et tant d’autres Marseillais, ils sont venus passer la fin de journée sur les pelouses des plages du Prado et n’ont pas oublié leurs instruments. Marc à la contrebasse, Bruno au xylophone et Pascal au djembé ont joué face à la mer. Quelques copains les accompagnaient. Tandis que les derniers baigneurs profitaient de la tiédeur du soir, ils sont restés à partager musique et vin rosé bien après la disparition du soleil derrière les îles du Frioul.

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Maman et Papa découvrent « Opérette », de Moussu T e lei Jovents

J’ai lancé « Dans ma petite calanque » sur l’Ipad de ma Maman et nous nous sommes plongés dans la poésie joyeuse d’Opérette, le dernier album de Moussu T e lei Jovents. Papa n’était pas loin. Comme le dit souvent Jacques, l’homme qui parle aux oiseaux, les choses partagées font du bien. Pour embarquer ensemble en video, c’est ici :
 

Bamboleo barcelonais / Barcelona #7

Ils font la manche dans le Vieux Barcelone comme tant de musiciens dans tant de villes du monde. Bamboleo. Le tube des Gipsy Kings. Il résonne depuis la fin des années 80. Ne savais pas que les membres du groupe avaient fui la Catalogne pendant la Guerre civile espagnole et que le premier nom des Gipsy Kings était Los Reyes. Les Rois. Ignorais que cette chanson qui a imprégné tant d’oreilles était une reprise de Caballo viejo, un classique vénézuélien.

… Bamboleo, Bambolea
… Porque mi vida, yo la prefiero vivir asi … parce que c’est ainsi que je préfère vivre ma vie…

 

Sardana, Catalunya i independència / Barcelona #6

Alex Ruig est le contrebassiste de La Cobla La LLobregat, un orchestre – fondé en 1929 – qui fait vivre dans toute la Catalogne la tradition de la musique d’ici. Ai bavardé avec Alex sur la grand place de la Cathédrale de Barcelone, entre deux Sardanas offertes par l’orchestre coutumier des concerts publics. Les Barcelonais y étaient nombreux à danser avec émotion et fierté. La Sardana, c’est le nom de cette danse populaire  – c’est aussi le nom de la musique qui l’accompagne – considérée comme la danse nationale de Catalunya. Les hommes et les femmes la partagent en se tenant par la main et en formant une ronde. Ci-dessous, la traduction des paroles d’Alex.

Nous sommes les héritiers d’une tradition, d’une culture et d’une langue propres. Historiquement nous sommes espagnols mais le sentiment catalan est très vivace ici.

– Et sous le franquisme, la Catalogne était un pays de résistance ?

– Oui, et en plus, certaines Sardanas qui se jouent aujourd’hui étaient interdites. Du coup, aujourd’hui, nous y tenons encore plus.

– Et aujourd’hui, l’indépendance de la Catalogne serait une bonne chose ?

– Je crois que oui.

– Ce serait possible ? Au plan économique ?

– Oui. Aux politiques de le décider.

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L’opérette marseillaise revisitée dans la joie par Moussu T e lei Jovents

Le plaisir de la pêche est l’un des treize titres d’Opérette, le tout nouvel album de Moussu T e lei Jovents. L’avais pré-commandé sur Itunes. Le voici sur mon ordi. De la grande et pure régalade. Un hommage jubilatoire à la voix d’Alibert, aux musiques de Vincent Scotto et aux paroles de René Sarvil et Raymond Vinci. L’opérette marseillaise des années 30 fut en fait le fruit d’un métissage, d’une mescle de tradition provençale, de chanson populaire italienne, de bel canto et de musique afro-américaine. Ces chansons furent créées dans l’idée de conquérir le public parisien. Aujourd’hui, avec cet album, Moussu T e lei Jovents ambitionnent de parler au monde depuis Marseille. C’est leur huitième opus. À déguster sans modération.

Éditeur : Les Éditions du Gabian/ Manivette Records
Producteur : Manivette records
Label Licenceur : Le Chant du Monde
Distributeur : Harmonia Mundi

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L’écho de France Info sur Opérette vaut le détour.

« Au fil d’Ariane », l’émouvante fantaisie de Robert Guédiguian

Courez voir « Au fil d’Ariane », le dernier opus de Robert Guédiguian. C’est une fantaisie généreuse et surréaliste. Le cinéaste marseillais trouve une nouvelle fois le moyen d’inventer des personnages ordinaires et extraordinaires, et de leur servir des dialogues souvent drôles et poétiques. Parfois tristes. Ses acteurs fêtiches sont de la partie, bien évidemment. Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Jacques Boudet. La bande son dont vous venez d’écouter un extrait est un hommage à la mescle qui m’est chère. Mendelsson, Rossini, Rachid Taha, et Jean Ferrat, auquel Robert Guédiguian rend un superbe hommage tout au long de cette fantaisie jubilatoire. « Au fil d’Ariane » est un émouvant cadeau offert par le cinéaste à sa muse et compagne. De la pure régalade. Et je ne parle même pas de Marseille, filmée une nouvelle fois avec tout l’amour d’un enfant pour sa ville natale.

L’interview de Robert Guédiguian à la Web Radio Zibeline, c’est ici et ça vaut le coup de s’y attarder.

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a. il/leurs / Le poétique et sonore #VaseCommunicant de Candice Nguyen

Avec Candice Nguyen, nous partageons un pays de connaissance qui s’appelle Marseille. Depuis plus de vingt-six siècles, notre ville est le pays de tous les accueils et de toutes les mescles. De tous les ailleurs.

Ailleurs. Regardez-le bien ce mot. Pouvez jouer avec lui. Il a deux ailes. Singulier, il s’écrit comme un pluriel. Il est tourné vers les autres. Vers leurs ailleurs.

Ce mot, nous l’aimons tant que nous avons choisi de le célébrer comme une fleur à créer et à composer comme il nous plaît. À déposer dans nos deux vases communiquants. Chacun dans l’espace de l’autre. En ce mois de juin 2014, je suis heureux et fier d’accueillir l’ailleurs poétique et mystérieux inventé par Candice. Raconté en mots et en musique. Une musique venue d’un ailleurs lointain puisqu’il est australien.

J’ai reçu ce vase avec ravissement hier à mon retour d’Afrique. Cette Afrique d’où j’ai ramené le mien que Candice me fait l’honneur d’accueillir chez elle.

Un chaleureux merci à Brigitte Célérier, qui mois après mois veille avec grande attention et générosité aux rendez-vous des vases.

Remerciements aussi à François Bon – et à son Tiers Livre – ainsi qu’ à Jérôme Denis – et son Scriptopolis – . Sans eux, les Vases Communicants n’existeraient pas. Ce projet est simple et beau : le premier vendredi du mois,  chacun écrit et publie sur le blog d’un autre. Un autre de son choix à inviter selon son envie. La circulation est horizontale, histoire de produire des liens autrement. Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. Si cette aventure vous tente, faites le savoir sur le groupe dédié sur Facebook, sur Twitter ou sur le blog http://rendezvousdesvases.blogspot.fr, qui vous permet aussi de circuler à votre guise entre les vases.

 

 

En voiture, la radio / Brigitte Fontaine, Jean-Sébastien Bach et saltarelle

De La Viande de Brigitte Fontaine – proposée par Remy Kolpa Kopoul sur Radio Nova – à Jean-Sébastien Bach et la saltarelle offerte par Pierre Charvet, dans son Caléidophone sur France Musique, voyage en voiture au départ de Marseille. Direction le Béarn.

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Ciao, la Major

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LE gratte-ciel marseillais. Pas New York ou Shanghai quand-même…

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Le domaine portuaire et au fond, l’Estaque

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Le silo Panzani

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À l’approche des Pyrénées

 

Cuisine, radio et Galliano

Une matinée aux fourneaux en écoutant la radio. Découvert les Quatre Saisons de Vivaldi par Richard Galliano. L’Estate. Antonio à l’accordéon et l’accordina. Bravo. Chez Deutsche Gramophon s’il vous plaît. Bravissimo.

Galliano et Vivaldi, c’est aussi ici avec de l’image en plus du son

Quitter Marseille / Je dois m’en aller

Quitter Marseille hier-matin avec Zoé et Marius, mes minots. Vacances terminées. Savoir que nous y reviendrons ensemble cet été. Par ici la sortie. Autoroute du littoral. Elle surplombe le domaine portuaire. Après le tunnel du Rove, ce n’est déjà plus Marseille. Pendant que je conduisais, ma fille a pris ces photos. Je les trouve belles. Ensuite, nous avons roulé longtemps en écoutant la musique qu’ils aiment – Avicii, Beyoncé, Sidney Housen, Porcelain Black, entre autres – sur des radios que je n’écoute jamais, NRJ, Skyrock. Je crois bien qu’ils ont apprécié aussi Niagara…

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La réapparition du mélodica

Il m’a fait de la peine ce vieil homme monté dans le tramway pour faire la manche en soufflant dans son mélodica rouge et blanc. Indifférent aux regards des passagers qui l’entouraient, il semblait au-delà du désir d’aumône. Perché sur ses tristes notes comme un naufragé s’accroche à une maigre bouée. Je suis descendu à l’arrêt suivant. Lui a continué. Plus tard, je me suis souvenu d’un copain d’enfance qui jouait du mélodica. Et puis j’ai découvert que ce fut aussi l’instrument fétiche d’Augustus Pablo, musicien et producteur de reggae et de dub jamaïcain. Écoutez-le en concert en 1986, jouer Java.

Plus d’info sur Augustus Pablo, c’est par ici.

 

L’eau donne le tempo

Surpris par la pluie nous avons été hier-soir. Une de ces pluies qui ravive les souvenirs d’hiver mais dont le tempo sur la terrasse donne envie de battre la mesure d’une danse enfantine. Me suis souvenu alors de l’étonnant moment de radio proposé fin janvier par Thomas Baumgartner dans son Atelier de la création sur France Culture. Il recevait ce jour-là le pianiste Andy Emler et son Steinway. Écoutez. Magique.

L’intégralité de l’émission s’écoute par ici.

Conter les étoiles du ciel et leur musique

Que de nuages en rentrant à la maison hier-soir ! Du coup, besoin de m’en aller au-delà. D’aller chercher de l’air du côté des étoiles. Me suis souvenu de Jean-Pierre Sivan , rencontré à Marseille il y a quelques années. Il dirigeait alors l’Observatoire astronomique Marseille-Provence et de l’Observatoire de Haute-Provence. Moussu Sivan m’avait raconté les étoiles en Provençal, notamment la Grande Ourse.

Je me suis aussi rappelé cette belle et passionnante émission de la WebRadio Phaune, consacrée à la musique des étoiles.

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Nuit étoilée sur le Rhône, tableau de Vincent Van Gogh.

 

 

La chanson des Belles de Mai

Vous avez plébiscité le Bella Ciao de l’Académie de Chant Populaire – écouté plus de 105 fois sur ma page Soundcloud – vous adorerez cette chanson des cigarières marseillaises*, ces ouvrières aux blouses bleues, italiennes ou espagnoles, qui vendirent leur force de travail à la Seita et à la Manufacture des tabacs de la Belle de Mai, devenue en 1990 la Friche Belle de Mai. J’ai enregistré cette chanson lors du Forum Culture du Front de Gauche à la Friche le 12 mars dernier, pendant lequel la chorale dirigée par Alain Aubin a proposé quelques belles respirations musicales.

*Pour la plupart, ces cigarières étaient des femmes très jeunes. Elles travaillaient entre 9 heures et dix heures par jour. En 1887, leur combativité leur permit d’obtenir une amélioration de leurs conditions de travail suite à une grève. Elles furent ensuite les premières ouvrières de toutes les manufactures de l’Etat, à former un syndicat.

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Sur les murs de la Friche Belle de Mai.

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Vestige de Marseille Provence 2013, capitale européenne de la culture…

Embruns de Klezmer sur les Alpes

C’est un nouveau cadeau de Jean, mon ami bas-alpin qui parfois se hasarde à monter jusqu’aux Hautes-Alpes voisines. Là, c’est à Embrun qu’il est allé se promener. Dans une rue piétonne, il a croisé le groupe Fatum Fatras, composé de 5 musiciens – accordéon, guitare, hautbois, trombone, caisse claire –  qui nous invitent à  « embarquer pour une bouillonnante épopée à la conquête de l’Est ! ». Ils sont adeptes du klezmer spaghetti, un univers où cohabitent envolées klezmer et balkaniques, suspens rockn’roll, surf music et love stories débridées… Un western carton pâte sauce balkanique, décalé et énergique !