Trois fois clic clac et puis revient (24) Sur le vieux Bianchi…

Ressortir le vélo. Besoin de tourner les jambes, même condamné à rester loin de la montagne escaladée jadis mais aujourd’hui interdite. Me vêtir chaudement car ça commence à pincer. Tirer sur les cuisses quand ça monte un peu. Grimacer. Respirer plus vite. Plus fort. Souffler. Retrouver la bonne trajectoire vers le bas de la pente. Réentendre le petit clic clic clic métallique du pédalier en roue libre. Savourer le tout léger frottement de la chaîne sur les pignons en ajoutant quelques dents. Aller saluer en vitesse mes copines les brebis. Leur lancer quelques bêêêêêê. Sourire de leur indifférence. Me remettre en selle. Pédaler souple. Savourer l’air frais sur les joues. Revisiter le Ventoux et l’Izoard, par flashes teintés de plaisir et de souffrance. Me rappeler les si précieux mots de Franck et de son papa qui me portèrent un jour avec amitié jusqu’en haut de l’Aubisque et du Tourmalet. Un coup d’œil sur la montre. Me résoudre à m’arrêter au bout d’une heure. Maudire les interdits absurdes. Envoyer au diable les faiseurs de lois liberticides. Lancer ciao bello ! à mon vieux Bianchi en le remisant. Me languir de la prochaine sortie. Rêver à une randonnée tout là-haut avec mon ami. Accueillir sa photo et ses mots, pour la contribution #22 Mille fois mercis, Franckie !

photofrank

 » Ce n’était rien qu’un peu de miel, mais il m’avait chauffé le corps, et dans mon âme il brûle encore à la manière d’un grand soleil. »
Ne serait-ce qu’un instant, revenir dans le temps…

Chanson pour l’Auvergnat – Georges Brassens

(À demain, 8h30…)

 

Trois fois clic clac et puis revient (23) Onirique triptyque…

Comme une allégorie de nos vies confinées…

Parce que nous avons encore le choix des mots, allons-y, rimons !

Flic. Hic. Tique. Pique. Bique. Brique. Clic. Clique. Énergique. Économique. Sadique. Athlétique. Logique. Tique. Nique. Pudique. Tactique. Mécanique. Onirique. Bénéfique. Pacifique. Pudique. Philosophique. Psychiatrique. Poétique. Éthique. Politique.

À l’agonie – Massilia Sound System

Contribution #21 J’accueille aujourd’hui les photos et le texte postés par Annick. Mille mercis !

Quand l’heure du laitier ne veut plus rien dire

Quand Choupette dort encore

Quand personne ne sort si tôt, sauf les travailleurs du village

Quand le froid qui arrive à petits pas laisse les gens sous la couette

Quand le vent souffle fort

Quand les nuages se pressent à qui mieux mieux

Et que le jour se lève, lentement, offrant un décor de rêves à mes pensées bouillonnantes

Quand l’automne éclate de mille couleurs qui changent chaque jour pour mon plus grand bonheur,

Je sors Tzinky… tout simplement.

C’est mon rituel du matin ; café, pain grillé et chien, ça a de la gueule !

Tzinky je l’aime ; c’est ainsi.

Certains le trouvent collant, pénible ou têtu, mais moi je l’aime !

Je le sors chaque matin pour lui lancer la baballe ; car il est addict au lancer de balle ! Vraiment addict !

Chacun son truc !

Et finalement, en période de confinement, je trouve cette addiction fort sympathique !!!

Elle me permet de m’émerveiller chaque jour ; ciel, lumière, rivière, cailloux, branches, oiseaux…

Que la Nature est belle… 

N’hésitez pas à me mailer vos contributions : ericschulthess@mac.com

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (21) Trois haïkus d’automne…

viignes

Les gros doigts de Pépé,

parmi les vignes nues

Sa chemise en sueur

vignes

L’automne avancé

Quelle vie mène-t-il,

mon voisin ?

Bashō

grues

Cet automne,

pourquoi ai-je vieilli ?

Oiseaux dans les nuages

Bashō

Autumn Leaves – Nat King Cole

Contribution #19 Place aujourd’hui aux photos et au texte adressés par Paule. Gratitude.

Et les jours s’égrainent, inexorablement. Ils passent dans notre vie comme passent les nuages dans le ciel, parfois teintés de rose, parfois de gris. Le temps qui s’écoule nous prive désormais de tous ces voyages improbables, de ces longues promenades sur des grèves oubliées, sur ces sentiers de montagne esseulés, sur ces plages lointaines où les alizés font frémir les grands filaos, sur ces larges avenues où les feuilles des platanes tombent en pluie dorée l’automne venu… Mais, peu à peu reviendra l’espoir de réaliser nos rêves d’évasion et de liberté. Soyons confiants. Le bonheur, il faut le goûter lorsqu’il est là, à portée de notre main, de notre cœur. Intensément, pour que son souvenir vienne adoucir nos jours de grande nostalgie et accrocher un sourire sur nos lèvres…

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (20) Au temps où il y avait encore des fêtes…

La petite mésange charbonnière m’a dévisagé un court instant lorsque je suis sorti de la boulangerie. La rue était très calme. Il faisait frisquet. Je ne sais plus si c’est son chant qui m’a fait dresser l’oreille ou si c’est le balancement de la branche sur laquelle elle était posée qui m’a capturé le regard. Peut-être les deux à la fois, dans la même seconde. Je me suis approché et hop, la mésange s’est envolée de l’autre côté du petit pont, pour se jucher tout en haut du poteau en fer forgé où l’on accrochait le panneau des fêtes, au temps où il y avait encore des fêtes. Je ne sais pourquoi elle s’est arrêtée de chanter dès lors que j’ai lancé mon regard vers elle, au pied du poteau. J’ai osé siffler quelques notes pour l’encourager mais ça ne lui a pas donné envie de tenter un duo. Alors, je me suis tu. Elle a lâché une minuscule fiente et a disparu au-dessus des toits.

 

Alone Together – Chet Baker

Contribution #18 Accueillons aujourd’hui les photos et le texte de Momomi. Mille mercis.

Qui a dit que la vie parisienne était stressante ? En temps normal, peut-être.
Mais quand on a de beaux couchers de soleil et que le chat me regarde travailler de mes mains, que voulez-vous de plus ?

(À demain, 8h30…)

 

Trois fois clic clac et puis revient (19) Nos petites lâchetés…

Redescendre sur terre. Revoir avec la nausée les violentes images de la répression des manifestants massés autour de l’Assemblée Nationale ce mardi, venus dénoncer le projet de loi de sécurité globale examinée par les députés. Relire Matin Brun, le livre de Franck Pavloff. Méditer sur nos petites lâchetés et nos renoncements… Remettre une bûche dans le poêle…

Extrait : « Ce matin, Radio brune a confirmé la nouvelle. Charlie fait sûrement partie des cinq cents personnes qui ont été arrêtées. Ce n’est pas parce qu’on aurait acheté récemment un animal brun qu’on aurait changé de mentalité, ils ont dit. « Avoir eu un chien ou un chat non conforme, à quelque époque que ce soit, est un délit. » Le speaker a même ajouté : « Injure à l’État national. » Et j’ai bien noté la suite. Même si on n’a pas eu personnellement un chien ou un chat non conforme, mais que quelqu’un de sa famille, un père, un frère, une cousine par exemple, en a possédé un, ne serait-ce qu’une fois dans sa vie, on risque soi-même de graves ennuis. Je ne sais pas où ils ont amené Charlie. Là, ils exagèrent. C’est de la folie. Et moi qui me croyais tranquille pour un bout de temps avec mon chat brun. Bien sûr, s’ils cherchent avant, ils n’ont pas fini d’en arrêter, des proprios de chats et de chiens. »

Prélude de la Suite 4 pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach – Mischa Maisky

Contribution #17 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte adressés par Josie depuis Pau, où d’ailleurs a eu lieu ce mardi-soir un rassemblement de protestation contre la loi de sécurité globale. Gratitude.

photojosie

Belle initiative à Pau. Les professionnels de la culture veulent dénoncer leur détresse. Et pourtant, permettre l’accès la culture est un important facteur à l’intégration sociale. Un très grand sentiment d’injustice pour eux et pour nous tous. L’art et la culture font du bien. L’échappée dans l’imaginaire et la sensibilité qu’ils procurent permettent à nombre d’entre nous de garder le cap sur l’espoir en ces temps difficiles. Il est donc légitime de nous demander si la culture et ses publics reçoivent tout le soutien qu’ils méritent de la part de nos gouvernants et de chacun d’entre nous à l’heure actuelle. Messieurs du gouvernement, revoyez votre copie !

Trois fois clic clac et puis revient (18) À volonté…

À quelques minutes à peine de la maison, grimper là-haut pour retrouver le banc au pied du chêne. C’est mon oloé préféré. Lorsque la pente se fait un peu plus forte, sur le petit sentier humide qui serpente, me reviennent à chaque fois les parfums et les sons des chemins de randonnée où se lançaient nos pas vers les sommets, au temps d’avant. Le cœur battait plus vite, plus fort. L’air offert se faisait plus frais. Plus léger. Parvenu sur le banc, le souvenir s’estompe et laisse place à la replongée dans les pages. Rien d’autre ne vaut plus alors que ce voyage-là. Près des oiseaux. Face au soleil. À volonté. Hors du temps imposé.

Like a bird – Leonard Cohen (Live in London)

Contribution #16 Voici les photos et le texte que m’a envoyés Georges. Mille fois merci.

Avec ma compagne, nous y montions sur cette montagne au temps d’avant. C’était une joie de marcher sur le sentier qui mène à cette grande dame de Provence. Le souffle toujours en contrôle, nous nous souvenions des tableaux de Cézanne et nous imaginions ceux que Van Gogh aurait pu dédier à cette merveille des merveilles. Aujourd’hui, les couleurs de ces toiles nous aident à garder l’espoir de retrouver bientôt le chemin de Sainte-Victoire.

Continuez à m’adresser vos photos et textes sur cette adresse mail : ericschulthess@mac.com Grand merci !

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (17) Pour un temps seulement …

Parfois, tu marches, le regard vissé sur la pointe de tes chaussures, et tu peines à relever la tête. Colère sourde au fond de la gorge face aux libertés qui rétrécissent. Lassitude des jours empesés. Faux rythme infusé par la claustration. La flemme aussi qui rode et n’attend qu’un signe pour te gangréner le cycle des heures. Le temps de soixante petites minutes tu avances et tu rumines. Tu racles semelles, tu piétines quelques cadavres de feuilles, tu envoies valdinguer un caillou, une pigne, un bout de bois atterri là va savoir quand et comment. Et puis survient l’embellie. Tu ne t’y attends point lorsqu’elle t’incite à te taire dedans, à te redresser et à oser pointer le regard là-haut, là où jamais personne n’osera te demander de montrer papiers ou patte blanche. Tu clignes des yeux, tu t’émerveilles et tu t’écries – ciel, ces cieux ! Alors tu restes là, tu te poses, tu te juches sur le plus haut sommet de lumière possible, tu survoles le plus haut des nuages et tu oublies qu’avant qu’il ne soit trop tard, il te faudra surveiller ta montre, redescendre et t’en accommoder. Jusqu’au jour d’après. Peut-être toucheras-tu alors du doigt la chance qui est tienne de te voir offert tant de grâce, en dépit des pesanteurs présentes, des menaces qui approchent et des colères contenues. Sans doute pour un temps seulement. Carpe Diem, te prendras-tu à murmurer. Mais jusqu’à quand ?

Shine On You Crazy Diamond – Pink Floyd

Contribution #15 J’accueille aujourd’hui les photos et le texte adressés par Romain. Mille mercis.

En effet, on est pas les plus à plaindre, et notre rythme n’a pas tellement changé. Je travaille toujours et nos sorties quotidiennes avec Noon sont toujours de mise, avec un peu de verdure proche de la maison, même si nous sommes en ville !

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (16) Commencer par prendre l’air…

Prendre nos libertés

Prendre note

Prendre peur

Prendre garde

Prendre la fuite

Prendre date

Prendre le temps

Prendre un livre

Prendre soin

Prendre la rue

En attendant, commencer par prendre l’air…

 

Il y avait un jardin – Georges Moustaki

Contribution #14 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte adressés par Chantal, après lecture de mon billet de mercredi dernier. Gratitude.

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Cette promenade me fait penser à la petite parenthèse que je fais avec mes élèves, quand je sens qu’ils ne sont momentanément pas disponibles à m’écouter ou à recevoir des enseignements.
Alors je les évade par exemple dans un verger, en leur parlant et en faisant appel à leurs sens, pour qu’ils sentent, voient, touchent, tout au long de la promenade.
Le panier de fruits se remplit au fur et à mesure de leur avancée et je les invite ensuite à rentrer chez eux pour préparer une belle salade de fruits colorée, qu’ils partageront en famille.
La parenthèse les rend plus calme et instaure un climat propice aux apprentissages.
Le cours peut débuter.

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (15) Ne pas se laisser abattre…

Que voulez-vous, nous étions affamés. De paroles, d’échanges, de discussions autour d’une même table. Au grand air. Longtemps que nous n’y avions goûté. Même pas deux semaines de confinement, et déjà au fond de nous, le sentiment que ça fait des années… À cet isolement forcé qui nous renferme dans nos cases, au fond de nos coquilles, nous avons décidé de tirer la langue. De l’envoyer promener. Alors, C. a fait des crêpes, L. et W. ont apporté le cidre, nous avons invité D. et tous les cinq nous nous sommes régalés. Les choses partagées font du bien. Plus que jamais, ne pas se laisser abattre.

Piece of my heart – Janis Joplin

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (14) Retour de flamme…

De l’aube claire jusqu’au crépuscule, les heures filent leur laine de silence. Dedans, le feu et son murmure. Comme un retour au monde d’avant. Le feu vit sa vie de feu et ça console un peu du morne automne. Dehors, la ville apprend à se taire. Tant de rideaux baissés. Tant de volets clos. Et ces pas furtifs croisés sur les trottoirs humides où se faufilent des silhouettes masquées. Demain, une aube claire encore, et des heures à espérer un grand retour de flamme.

Concerto pour violoncelle d’Elgar (1er mouvement) – Jacqueline Du Pré (violoncelle) avec l’Orchestre Philharmonique de Londres, dirigé par Daniel Barenboïm

Contribution #12 J’accueille aujourd’hui les photos et les mots de Zoé. Mille mercis.

Sortie de nuit, temps suspendu
Plus personne dans les rues
Je suis seule et il est tard
Je n’entends rien, ne vois personne
Toute la ville s’est teintée de violet
Ma couleur préférée
Je me balade dans les rues
Bercée par Apocalypse de Cigarettes After Sex
Un brin mélancolique
Perdue dans mes pensées
Je passe près de cette vitrine
Des nains colorés me font un doigt d’honneur
Un sourire, une photo et me voilà repartie
Stranger In the Night de Sinatra dans mes oreilles
Je ne suis plus seule dans la ville.

Stranger in the night – Frank Sinatra

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (13) Rester bien sage…

poupoules

  • Monsieur le coq : – Tu l’as écouté Castex, hier-soir ?
  • Madame la poule : – Euh, non, je couvais tranquille. Mais j’ai entendu Mireille dire à la voisine que rien n’allait changer pour les quinze prochains jours
  • C. – Rien de rien ? Un peu de souplesse ? Un peu de mou ?
  • P. – Non ! Rien de rien. Les règles du confinement ne changeront pas
  • C. – Ah bon ? Et les commerces alors, toujours fermés ?
  • P. – Fermés, oui ! Les librairies, les fleuristes, les esthéticiennes, les coiffeuses, les salles de sport, tout ce qui est soi disant non-essentiel ne redeviendra pas essentiel. Il faudra patienter encore pendant au moins quinze jours avant d’espérer que ça bouge
  • C. – Et les bars et les restos ?
  • P. – Non-essentiels il a dit Castex. Enfin, il a fait comprendre que pour eux, pas d’embellie avant une paie…
  • C. – Et ensuite ?
  • P. – Ensuite, tu veux dire à l’approche de Noël ?
  • C. – Bè voui !
  • P. – Bè là, ça pourrait changer, c’est bien possible. Enfin, si on reste bien sages, bien gentils. Si on remplit bien nos déclarations de sortie, tout ça. On pourra aller dépenser nos sous ailleurs que sur internet. Mais après les fêtes, basta ! L’essentiel redeviendrait non-essentiel
  • C. – Une histoire de fous, non ?
  • P. – Ma foi, oui. Mireille a dit à la voisine que ça n’est pas près de s’arrêter…
  • C. – Ils nous prendraient pas un peu pour des c… ?
  • P. – Un peu beaucoup, oui, ça c’est sûr et certain !

Sûr et certain – Tonton David

Contribution #12 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte adressés par Claude. Grand merci.

poulesclaude

On est dans une basse-cour où tout le monde caquette en même temps.
Je ne vois pas l’utilité d’y ajouter mes propres caquètements et de me mettre à hurler avec les poules ! (Tant pis si l’image est osée)
Cela suffit aujourd’hui, on entend tout et n’importe quoi et sur tous les sujets.
Finalement, je préfère le caquètement de mes poules et le cocorico de mes coqs.

Toy – Netta

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (12) Mourir pour la patrie, ça se discute…

Commencé la journée d’hier en réécoutant la lecture à voix haute par des acteurs de la Comédie Française des extraits de textes de trois écrivains qui vécurent la Grande Guerre : Paul Claudel, Francis Carco et Jean Giono.

Nous ne reviendrons plus vers vous – Comédie Française

Ai réécouté ensuite « L’Anarchœur » le documentaire audio publié par Marie Chartron sur Arte Radio et dédié à la chorale stéphanoise La Barricade.

L’Anarchœur – Marie Chartron

Et puis suis allé me recueillir au monument aux morts de ma commune, avec en tête, le refrain de la Chanson de Craonne. Il me revient comme une rengaine chaque fois que je me remémore la catastrophe absolue que fut la Guerre de 14-18. Cette chanson fut entonnée par les soldats de dizaines de régiments de l’armée française, qui se mutinèrent après l’offensive meurtrière du Chemin des Dames au printemps 1917.

La Chanson de Craonne

Mon livre « Il s’appelait Alphonse Richard, le premier Dignois tué à la Grande Guerre » est publié aux Éditions Parole. C’est le récit imaginé de ce que furent les 14 derniers jours de sa vie. Ce livre peut s’écouter en cliquant sur cette page

(À demain, 8h30…)

 

Trois fois clic clac et puis revient (11) Pour combien de temps ?

Je me faisais la réflexion hier en marchant vers les jardins partagés de la commune pour déposer les déchets verts dans le bac à compost. Pas le moindre coup de feu aux alentours. Pour l’instant, je n’ai vu ni entendu aucun chasseur là où je promène chaque jour pendant mon heure règlementaire. Ou dérogatoire, je ne sais plus trop. Ce silence bienfaisant pourrait ne pas durer puisque pour des raisons d’intérêt général, la chasse est autorisée. Ils ont osé, oui. Depuis leurs bureaux et leurs salons dorés, ils ont osé donner leur feu vert à une heure de détente cygenétique, bref, aux coups de feu sur les sangliers, les cerfs, les chevreuils, les lapins, entre autres gêneurs de l’ordre public…  Honte à eux ! Aux dernières nouvelles, la secrétaire d’État chargée de la biodiversité n’a pas osé interdire la fréquentation des jardins partagés. Un silence inhabituel y règne. Une vraie détente que de s’y balader et d’y contempler les fleurs et légumes. En écoutant les oiseaux. Rêve éveillé. Parenthèse enchantée. Pour combien de temps ?

Le Cygne – (Le Carnaval des animaux), de Camille Saint-Saëns, par Gautier Capuçon (violoncelle), Katia et Marielle Labèque (piano)

Contribution #10 Place aujourd’hui aux photos et aux textes de Christine. Mille mercis.

En cette belle lumière automnale quelle surprise de découvrir tant de beautés, de fleurs et de fruits dans mon jardin. Les jolies roses jaunes de printemps continuent de dévoiler leurs couleurs même en cette saison, juste à côté du fruit d’automne, l’olive. Tant de fruits sur ce petit arbre qui ne donneront pas d’huile mais peut-être quelques olives salées pour l’apéro, partagé entre amis, hélas sur les réseaux sociaux uniquement… en cette triste période de confinement.

(À demain, 8h30)

Trois fois clic clac et puis revient (9) Si et seulement si…

tas

Une question, ce tas, si tu es curieux

Un constat, si tu es lucide

Un regret, si tu vécus non-loin

Un cauchemar, si tu t’attardes

Une collection, si tu retombes en enfance

Un projet, si tes mains sont d’or

Une montagne, si et seulement si tu continues de rêver.

La Marelle (Amarelinha) – Rosemary Standley et Dom La Nena

Contribution #8 J’accueille aujourd’hui les photos et le texte que m’a adressés Anne. Gratitude.

À plus d’un kilomètre, rendre visite à Maryse. Il fait beau, personne sauf une dame qui vit peut-être ici, un arrosoir en main. Au loin, des bruits de travaux. Devant, une corneille. Le monde n’existe plus, surtout pas celui d’après, à plus d’un kilomètre.

(À demain, 8h30)

N’hésitez pas à continuer de m’adresser vos photos et textes : ericschulthess@mac.com

Merci à toutes et tous !

Trois fois clic clac et puis revient (8) Va-nu-pieds…

chaussureslété

Elle est colère la marchande de chaussures tout près de chez moi. Et elle le fait savoir. Tout comme le libraire, la fleuriste, la coiffeuse, entre autres commerçants de proximité non-alimentaires, elle n’a pas le droit de recevoir de clients. Du coup, confinement oblige, on commande sur le pas de la porte et on n’entre – sur la pointe des pieds – que pour passer à la caisse. Déclarés non essentiels, ces commerces sont traités comme des va-nu-pieds par des technocrates parisiens bien au chaud dans leurs Derbies ou leurs Richelieus.

 

Blue Suede shoes – Elvis Presley

Contribution #7 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte de Chantal. Mille mercis.

sanglierchantal

Quelque peu dérouté notre sanglier !
Il m’a dit, au creux de l’oreille, ne pas comprendre de voir si peu de monde depuis une semaine.  
– Ne t’inquiète pas, lui ai-je répondu, les gens sont confinés pour réfléchir à laisser la nature en paix, te protéger, toi et tes amis animaux, protéger notre mère nature et inventer un nouveau monde meilleur.
– Enfin ils ont compris que c’est leur dernière chance, il m’a répondu …

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (7) Tu parles…

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Trois fois clic clac et puis revient (6) Éphémères…

« … J’ai rêvé d’une fleur, qui ne mourrait jamais… J’ai rêvé d’un amour qui durerait toujours… Pourquoi, pourquoi faut-il hélas que sur la Terre… Les amours et les fleurs soient toujours éphémères ?… » Je fredonne souvent cette chanson de Moussu T e lei Jovents – paroles d’Alibert – quand je promène – dans mon rayon d’un kilomètre autour de la maison – en croisant toutes sortes de fleurs dont j’ignore pour la plupart le nom. En fleurs comme en arbres ou en oiseaux, c’est fou ce que je suis inculte… Ce confinement me le fait davantage toucher du doigt.

Éphémères. Je trouve qu’il sonne joli ce mot. Propice à quelques rimes, à quelques jeux de sons, quelques mélis-mélos de sens. De bref passage ici-bas sont les fleurs comme nous autres les humains. Si ne l’étions pas, les garderions-nous longtemps en amour ? Pendant combien de temps nous resterait le goût d’en savourer les charmes ? 

 

Petite fleur – Claude Luter et son orchestre

Contribution #5 Place aujourd’hui aux photos et au texte adressés par Josie. Grand merci.

Si la vue du ciel rouge et bleu vous remplit de joie, si les fleurs des champs ont le pouvoir de vous émouvoir, si les choses simples de la nature ont un message que vous comprenez, réjouissez-vous, la vie est belle !

Continuez à m’adresser vos photos et textes : ericschulthess@mac.com Merci à toutes et tous !

(À demain, 8h30…)