Karim Attab, la voix de l’Ohème

Il me fait penser aux journalistes des radios espagnoles, Karim Attab, quand je l’écoute nous faire vivre les matches de l’OM sur Radio Maritima. Chaque semaine, au Vélodrome comme à l’extérieur, ses commentaires sont un savoureux cocktail d’expertise, de passion, de rythme, d’enflammades, avec un bel accent marseillais et un sens de la formule qui touche juste. Karim Attab connaît bien le ballon et aime l’OM, ça s’entend. Il est précis quand il décrit les actions, c’est précieux. J’apprécie aussi que le Martégal n’épargne pas les Olympiens lorsqu’ils jouent comme des pébrons ou des viers marins, ce qui s’est produit quelques fois cette saison. Demain-soir, pour commenter le dernier match de l’édition 2024-2025, Karim prendra place en tribune de presse aux côtés de son complice-consultant Jacques Bayle, alias Jacquot, qui me régale lui aussi, entre autres car il est plein d’estrambord. OM-Rennes au programme. Dans un Vélodrome en fusion qui à nouveau rimera pour de bon avec Ligue des Champions.

Isabelle la boulangère

Hier-matin, Madame la boulangère m’a ouvert en grand les portes de son magasin pour une séance de dédicaces de « Marseille rouge sangs ». Lorsque le flot des clients s’est calmé, midi trente approchant, Isabelle Ederlé s’est racontée. A côté du fournil où elle ne ménage pas son énergie. Ce fournil où elle s’applique et s’affaire chaque jour, avant d’accueillir et servir ses clients. Ce métier n’est pas le premier qu’elle exerce. Isabelle est entrée en boulangerie après d’autres activités professionnelles. Un vrai choix de vie.
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Isabelle Ederlé vend son pain, ses viennoiseries et ses gâteaux au 76, traverse Tiboulen, dans le 8ème arrondissement de Marseille. Grâce à elle, j’ai eu notamment le plaisir de voir surgir dans le magasin mon ami Bob, Twitto à l’humour phénoménal. J’ai eu aussi l’immense joie de retrouver mon camarade Jean-Paul Nostriano, Endoumois comme moi. Le coeur rouge sangs comme moi. Mille fois merci à Isabelle. Sans doute appréciera-t-elle ce poème de Rimbaud…
Les Effarés
Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s’allume,
Leurs culs en rond [,]À genoux, cinq petits, — misère ! —
Regardent le boulanger faire
Le lourd pain blond [.]

Ils voient le fort bras blanc qui tourne
La pâte grise, et qui l’enfourne
Dans un trou clair.

Ils écoutent le bon pain cuire.
Le boulanger au gras sourire
Chante un vieil air.

Ils sont blottis, pas un ne bouge,
Au souffle du soupirail rouge,
Chaud comme un sein.

Quand, pour quelque médianoche,
Façonné comme une brioche,
On sort le pain,

Quand, sur les poutres enfumées,
Chantent les croûtes parfumées,
Et les grillons,

Quand ce trou chaud souffle la vie
Ils ont leur âme si ravie,
Sous leurs haillons,

Ils se ressentent si bien vivre,
Les pauvres Jésus pleins de givre,
Qu’ils sont là, tous,

Collant leurs petits museaux roses
Au grillage, grognant des choses
Entre les trous,

Tout bêtes, faisant leurs prières,
Et repliés vers ces lumières
Du ciel rouvert,

Si fort, qu’ils crèvent leur culotte,
Et que leur chemise tremblote
Au vent d’hiver.

Arthur Rimbaud (1854 – 1891)