poésie
12 Haikus pour Kamaïshi
Voici douze Haikus, douze poésies courtes écrites par des poètes japonais d’autrefois. Avec mes enfants Zoé et Marius, nous avons choisi d’en lire quatre chacun et de les dédier aux enfants et aux parents de Kamaïshi, cette ville du nord-est du Japon tragiquement frappée par le tsunami du 11 mars 2011.
Les Haikus de Zoé
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Entouré de branches mortes
il se redresse
le printemps !
Ishikawa Keirô
Comme un bloc de nuit voilée
perdu dans mes pensées
Katô Shuson
Viens écouter la glace
qui se craquelle sur le lac
Ozawa Minoru
Quand une tortue crie
l’autre lève la tête
pour l’écouter
Nakahara Michio
Les Haikus de Marius
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Voile de lune
une grenouille
trouble l’eau et le ciel
Yosa Buson
Sur le gazon
languissamment retombe
la brume de chaleur
Natsume Sôseki
Dans les brumes de chaleur
quelques trous laissés
par le bâton allé au temple
Kobayashi Issa
A l’entrée du jardin
fleurit le blanc
d’un camélia
Ueshima Onitsura
Les Haikus d’Eric
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La lampe éteinte
les étoiles fraîches
se glissent par la fenêtre
Natsume Sôseki
Nulle trace dans le courant
où j’ai nagé
avec une femme
Yamaguchi Seishi
Mon pays natal
détrempé par la pluie
je le foule pieds nus
Taneda Santôka
On vieillit
même la longueur du jour
est source de larmes
Kobayashi Issa
France Culture vient de consacrer un week-end au Japon, dont l’émission « ça rime à quoi« .
Stéphane Hessel poète
La poésie a accompagné Stéphane Hessel pendant toute sa vie. Il prenait plaisir à réciter ses poèmes préférés qu’il connaissait par coeur. Fin 2011, il en enregistra une vingtaine, publiés par les Editions Indigène sous la forme d’un livret-disque, un joli coffret orange intitulé « Une voix pour la poésie », au profit du Réseau Education Sans Frontières. J’en ai choisi deux, écrits par Guillaume Apollinaire
Le Pont Mirabeau
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Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Adieu
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J’ai cueilli ce brin de bruyère
L’automne est morte souviens-t’en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps Brin de bruyère
Et souviens-toi que je t’attends
Les matins de France Culture ont rendu hommage à Stéphane Hessel
L’hommage de France Inter