Printemps #2 Des voix et le Mont Fuji

Rien de bien neuf avec la nouvelle saison. Je me suis installé devant le printemps naissant dans l’une de mes positions préférées, celle de l’auditeur réfugié sur son île numérique. Et tiens, d’abord, je suis resté fasciné par ces mains sur le Nagra. Elles appartiennent au sculpteur de sons Yann Paranthoën. Je les ai observées en regardant sur la plateforme Tenk le documentaire que lui consacra Pilar Arcila en 2007. Elles montèrent et ciselèrent tant et tant d’émissions et de documentaires, ces mains d’or. Ces mains d’artiste artisan. C’était au temps où la radio se faisait en bande et prenait encore le temps de se ficher de l’air du temps… Paranthoën était breton, fils de tailleur de pierre. Il fut comme un pape de la sculpture de sons, de la création radiophonique. Créatif est un mot minuscule pour qualifier le bonhomme, tant sa patte apporta au genre pendant des décennies. Tant son œuvre reste un patrimoine légué à tous les amoureux et passionnés d’histoires sonores. En écoutant Yann Paranthoën, je suis aussi resté fasciné par son timbre de voix. Doux, juvénile. Comme s’il s’était arrêté à la lisière de la contrée des adultes. Écoute-la à ton tour cette voix, raconter un petit peu de ce qui fut son art.

Samedi, pour me préparer en beauté à dormir soixante minutes de moins – le passage à l’heure d’hiver, avec ses jours qui rallongent, est toujours un moment de l’année que j’attends impatiemment, ce qui était bien moins le cas quand mes minots étaient petits – je suis allé au concert. Au concert ? Parfaitement. Oh, rien de clandestin, non. Très officiel ce concert. À visages découverts. Moussu T et les Jovents nous avaient donné rendez-vous sur Facebook depuis l’Espace Culturel Busserine à Marseille. Pas de public, évidemment. C’était leur premier concert depuis un an. Ils n’ont pas larmoyé sur leur sort, les collègues de La Ciotat, non. Ils ont juste rappelé que comme l’ensemble des artistes, ils désiraient être considérés, respectés. Et que cesse le mépris et l’abandon dans lequel ils sont laissés. Les applaudissements après chaque chanson nous ont manqué. Hélas pas de oaï ni de distribution de pastaga comme jadis aux concerts de Massilia, mais une totale régalade, par écran interposé. Allez, on s’écoute Mademoiselle Marseille.

MoussuT FB

Sinon, dans la série spectacle virtuel, il y a aussi ces quelques photos du Mont Fuji que je bade chaque jour. Monter un jour tout là-haut est l’un de mes plus grands rêves. Je crains de devoir patienter encore quelques années avant de le réaliser. Se satisfaire de le contempler et d’en partager toute la beauté, grâce au photographe japonais Hashimuki Makoto.

Hashimuki Makoto est aussi sur Instagram

Hiver #9 Le temps du souffle d’un soupir

Le nez en l’air comme toujours. Prendre de la hauteur, loin du spectacle pesant d’ici-bas. Lancer le regard ailleurs, vers où se se profilent d’autres rêves possibles. En montagne, vers Gavarnie, il y a de quoi se les dessiner ces autres contrées, au-delà des cimes. Lambiner là-haut, au-dessus des bouleaux, des hêtres, des pins à crochets et des mélèzes.

Profiter de la voie laissée libre à l’avancée, puis constater que le voyage est bien éphémère, rattrapés que sommes par la traîne des jets intercontinentaux et l’inquiétante chaleur de février qui trimballe avec elle le souvenir des glaciers disparus. Revenir sur terre. Au ras des cairns, au fil des écorces et de la neige de début janvier encore en résidence mais lourde d’humidité.

Trouver une trace, soudain. Un isard sans doute descendu dans cette clairière. Peut-être est-il venu s’abreuver au Gave de Pau qui prend naissance ici. Vivace et chantant, le jeune homme glacé. Bien davantage que jadis à cette époque, lorsque les neiges ne se mettaient pas à rendre l’âme au milieu de l’hiver.

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Tourner le dos à l’amont. Serpenter dans les vallées. Redescendre. Croiser un berger et sa bergère auprès de leur troupeau de brebis. Juste le temps de se saluer qu’ils ont déjà disparu.

Elles sont de retour, les grues sauvages. À peine parties se réchauffer au sud du sud que les revoilà, en vol d’écrivaines sur les pages du ciel, tantôt grises, tantôt bleues tendre. Ne pas traîner pour en saisir la trace. Elles avancent sur un tempo si décidé les demoiselles, que leurs minuscules messages apparaissent aussi vite qu’ils s’effacent. Le temps du souffle d’un soupir, le concert monocorde de leurs cris et de leur calligraphie s’est évanoui.

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De retour à la maison, se connecter sur Radio Garden et filer jusqu’au Japon. Près de 4 heures du matin là-bas. Rechercher la station la plus proche du Mont Fuji. Trouver Odawara FM, en mode radio de nuit. Se laisser embarquer. Pop japonaise et jazz à foison. Souple. Prendre le temps d’en savourer chaque mesure.

 

 

But Not For Me – Chet Baker

Hiver #5 Gabian, yachts et kamikazes

Sur les hauteurs de Cannes j’ai croisé un gabian paisible juché sur une murette et qui contemplait la ville. Il n’a pas bronché lorsque je me suis approché pour lui demander où il nichait, s’il avait des petits, s’il appréciait la vue depuis le Suquet. Il a juste esquissé quelques pas de côté quand il a vu que je cherchais à percer le mystère de son œil jaune assorti à son bec et ses pattes palmées. Puis il est allé se poser en contrebas sur un petit mur en briquettes bistres comme des tomettes. J’avais encore quelques questions à lui poser, alors je suis descendu vers lui sans me presser, en savourant la lumière vive de janvier au bord de la Méditerranée. Lorsque j’ai voulu prendre place à ses côtés, il s’est envolé. Je l’ai photographié. J’aurais bien aimé qu’il m’offre son rire acidulé, mais même pas. J’ai seulement entendu remonter de la ville des cris d’écoliers à la récré et une sirène de bateau de retour des Îles de Lérins. Un de ces quatre, il faudra que j’aille goûter au silence qui entoure les moines de l’Île Saint-Honorat. Les gabians y vivent nombreux paraît-il.

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Un autre matin s’est levé sur les yachts alignés le long de la jetée Albert Édouard, derrière le Palais du Festival. Désertés pour la plupart. Vides de présence humaine, vigiles et agents d’entretien exceptés. Pavillons multicolores, odeur de fric, éclats de luxe, relents de paradis fiscaux. Silencieuse nausée rythmée par le frottement à peine exaspéré des cordes et des bouées sur les coques rutilantes en bord de quai. Culbute de mots et de rime pauvre dans ma tête. Voyage, sabotage, partage, ravage, dommage, abordage.

Mon écoute-podcast de la semaine. Des mots d’adieu à la radio. D’ultimes poèmes avant le départ vers la mort. L’émission L’Expérience sur France Culture les donne à découvrir : « Tombez, fleurs de cerisiers » : 1945, derniers mots de kamikazes japonais. Bouleversant voyage sonore autour des nombreuses lettres adressées à leurs familles, leurs enfants, leurs amis par de tout jeunes soldats, au dernier jour de leur courte vie, la veille de leur ultime mission à bord de leurs avions-suicide. Ces poèmes pour quitter le monde prolongent une tradition aristocratique et lettrée, pratiquée jadis par les moines et les samouraïs.

Envie de rester encore un peu au Japon, et de partager ces trois merveilles dénichées sur Twitter, signées Keizaburo Tejima (Les cygnes), Shiho Sakakibara (Le prunier et la mésange) et Kiyoshi Niiyama (Le temple sous la neige).

Hiver #3 Partitions et lectures en tous genres

Se sentir un peu ours sur les bords. Ou marmotte. Tortue aussi. Penser l’hibernation tout en promenant. Deviner soudain les petites taches noires sur la partition embrouillée des nuages. Imaginer une destination à ces nuées d’oiseaux. Près de l’océan, là-bas.

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De retour, retrouver James, mon cher violoncelle. Une bonne heure. Comme chaque jour. Réviser les morceaux déjà appris : L’Ave Verum de Mozart, la petite berceuse de Brahms (Wiegenlied opus 49, N°4) et puis Das Blümchen Wunderhold de Beethoven. Pour la première fois, réussir à jouer ce petit lied sans crisper les lèvres, en cherchant le plus de relâchement possible dans les bras, les doigts et notamment main droite, celle qui tient l’archet. Sentir James vibrer contre ma poitrine et le haut de mes cuisses. Plaisir physique. Mesurer les progrès à toutes petites touches. Peut-être ce mois-ci, la découverte de la quatrième position. Vraiment hâte, mais… apprendre le cello, c’est une école de patience et d’humilité.

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Non-loin du poêle, prendre le temps d’écrire. Retravailler Mireille la Trompettaïre et Aimé le cantonnier avant d’envoyer les deux textes à Céline pour traduction en provençal. Lire dans le semainier d’Anne Savelli « trouver enfin un éditeur ou une éditrice pour Volte-face, mon livre sur Marilyn Monroe ». Bauduennois.e.s anonymes et Norma Jean Baker, même combat… Continuer de fuir les news – télé, radio – , lire dans Le Monde Diplomatique un article passionnant consacré à la résurgence de l’antisémitisme en Allemagne et aux politiques de mémoire instrumentalisées par l’anticommunisme. (https://www.monde-diplomatique.fr/2021/01/COMBE/62660 ) Et puis retrouver avec bonheur, en podcast, Paul Auster, invité de la Masterclasse d’Arnaud Laporte, sur France Culture. « Je crois qu’il faut beaucoup lire et beaucoup vivre pour écrire », confie-t-il. Ça me plaît bien. Vivant je me sens, malgré le mode hibernation. Et lecteur vorace aussi, de jour comme de nuit. Ce n’est pas Herr Edgar Hilsenrath qui dira le contraire.Edgar Hilsenrath

Migrants mineurs : en montagne ou en mer, même calvaire

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Journée internationale des droits des enfants ce lundi pensée forte pour ces mineurs migrants africains abandonnés en montagne il y a dix jours dans les Hautes-Alpes au Col de l’Échelle près de Briançon ai découvert leur calvaire en écoutant ce reportage poignant et révoltant de Raphaël Krafft sur France Culture

Ce reportage a été diffusé vendredi dernier dans l’émission Le Magazine de la rédaction

Ne donnez pas à la mort le droit de dire le dernier mot, lançait Erri de Luca à la Maison de la poésie en avril dernier en évoquant le sort des migrants qui tentent de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe. Ses mots valent également pour tous ceux qui empruntent plus au nord la voie de la montagne eux aussi au péril de leur vie.

Photo de ci-haut @RaphaëlKrafft

 

Retrouver les chênes et les bouleaux

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Remonter vers les chênes et les bouleaux retrouver leurs écorces râpeuses et douces respirer profondément dans la fraîcheur du jour sentir ma peau se gercer bien sûr un peu moins souple qu’avant cette peau hé hé Papet le temps te travaille lui tire la langue lui envoie des grimaces en souriant puis cherche contact et parfum silencieux au pied des troncs dressés en majesté vers les cieux me souviens soudain de ces branchages contemplés l’hiver dernier à Tarifa nus dépouillés de feuilles tendus sous la lumière dorée tels des bras en prière pour que le printemps s’en revienne vite prière surtout je les ai entendus ces arbres pour que plus un seul migrant ne périsse en mer entre l’Afrique abandonnée et notre vieille et honteuse Europe presque à la nuit quitter les chênes et les bouleaux et rentrer écouter une histoire mise au chaud en début de semaine dans ma collection de podcasts l’histoire d’un fou d’arbres lui aussi.

Le fou d’arbres est l’un des trois personnages découverts dans l’émission Les Pieds sur terre de lundi dernier sur France Culture

SévillHaïku #14 A mi manera à la radio

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Rouler vers le sud
pour respirer la mer
au bout du continent

 

la radio à fond
ambiance sixties
sur les routes d’Andalousie
et cette chanson des Gipsy Kings
A mi manera
Comme d’habitude
pour rejoindre l’extrème bout du sud
de notre vieille Europe

L’ode aux marins

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Marins est un oratorio sonore
somptueux
mélodieux
chaleureux
respectueux des langues du monde
un poétique essai radiophonique
riche de voix humaines
empli de sons de mer et de bateaux
une plongée délicate
dans le monde des marins de commerce
ces ouvriers de la mondialisation

Marins
est l’œuvre de Jean-Guy Coulange
une ode à ce métier
qui « aide à mieux comprendre le monde
à mieux comprendre les autres »

La tentation de la fuite

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Promener dans quelques allées
l’oreille dressée
l’œil attiré
par une sonnette-coq
écouter au portail
tomber sur un transistor
abandonné
pour minutes ou heures
posé sur la machine-à-laver
comprends le proprio
trop souvent l’info servie dans le poste
moins qu’à la télé mais quand-même
me laisse lessivé
happé par la tentation
de la fuite vers le silence-radio

Ravel, Zygel et les Massin

Maurice Ravel (1875-1937), French composer. LIP-16

Prends le temps
aussi souvent que possible
de me rendre disponible
à l’écoute de la radio
et de la musique

Ravel hier
et Zygel
Maurice et Jean-François
sur France Inter
Ravel le natif de Ciboure
et sa Rapsodie espagnole
racontée
décrite
détaillée avec gourmandise
par le pianiste et professeur
à écouter
comme on visite un musée
comme on se laisse guider
dans les pas de celui qui éclaire
et permet d’orner ses émotions
de savoir et de comprendre
de faire connaissance

Ludwig van Beethoven

La Preuve par Z de Zygel
ma évoqué un souvenir d’adolescent
captivé je fus, à la télé, en 1970
par Brigitte et Jean Massin
et leur série d’émissions dédiées à Beethoven
à l’occasion du bicentenaire de son anniversaire.

* Pour prolonger la découverte de Maurice Ravel, visiter la page du Lycée Raymond Queneau d’Yvetot, dédiée à l’éducation musicale.

 

Feuilletons-radio, étonnez-nous !

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#journeemondialedelaradio
le hashtag a fleuri ce lundi sur Twitter
d’ordinaire je me tiens à distance de ces messes
artificielles
désincarnées
sans intérêt
mais là, pas le même feeling
parce que la radio
plus de trente ans de ma vie qu’elle résonne fort et fait sens
mondiale donc cette journée
alors j’ai ressorti de l’ordi un souvenir sonore
ramené l’automne dernier de Shanghai
depuis l’intérieur d’un taxi
branché sur un feuilleton radiophonique

n’ai rien compris du tout
of course
mais ai bien observé le visage du chauffeur
tandis qu’avançaient la voiture et l’épisode
le vivait intensément
entre froncements de cils et sourires

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me suis souvenu des dames d’un certain âge
dans mon quartier de Marseille
étaient abonnées à leurs feuilletons
ne loupaient pas un épisode
c’était un rendez-vous important de leur journée
en ai oublié les noms
l’INA m’en a rappelé quelques uns
Noëlle aux quatre vents
San Antonio

et puis mon ami Fañch Langoet
mémoire vivante de la radio
m’a parlé de sa grand-mère
elle écoutait 51, rue courte sur Radio Luxembourg
La Famille Duraton aussi
lui assis sur ses genoux

la-famille-duraton
– et aujourd’hui lui ai-je demandé ?
– pas grand chose hormis le Feuilleton de France Culture
quotidien du lundi au vendredi
pour lequel la chaîne ne fait pas grande publicité …
et pourtant
cette Amérique de Kafka
entre autres rendez-vous du soir
elle en vaudrait bien de la promo, non ?

suis pas un penseur de la radio
loin s’en faut
mais peut-être y aurait-il quelque chose de beau
d’intelligent
de sensible
à creuser et créer dans le filon du feuilleton
quelque chose d’utile aussi
à feuilletonner et feuilletonner encore
avec de belles histoires
de la mise en haleine
de l’étonnement
des rendez-vous d’écoute et de partage
ça nous changerait de la fade et triste radio filmée
dont il paraît que c’est moderne et tout et tout
que c’est l’avant-garde de l’audiovisuel
peuchère …

en attendant
le podcast est là et bien là
et je ne m’en prive pas

Binge Audio et Julien Cernobori par exemple
ont créé chaque jour le désir d’être en même temps
aujourd’hui et le lendemain
pour suivre leur Super Héros
Hélène elle se prénomme

vivement le 21 mars
pour découvrir le deuxième personnage exceptionnel
de ce très beau feuilleton
ce sera un jeune homme

En silence et profond jusqu’aux cieux

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Parti saluer les arbres
avec en tête
leur murmure magique raconté par Cendrine Robelin
l’autre jour sur France Culture
forêt de Brocéliande pour elle
forêt d’ici pour moi
moins dense
moins profonde
mais belle et recueillie aussi avec son bestiaire
silencieux tel un cimetière

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parlé au grand arbre-éléphant

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fait coucou au petit arbre-chouette

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souri à l’arbre-taureau

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les ai tous approchés
ai caressé leurs têtes moussues
leur ai demandé de me confier
leur vérité d’arbres coupés
privés par l’homme de majesté
réduits à l’état de souches abandonnées

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m’ont répondu que comme les humains
souffrent et crient et se plaignent parfois
que comme nous autres
meurent aussi parfois
et se retrouvent en tombe

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n’ai pas voulu les croire
je sais que jamais arbres ne meurent
sauf par le feu
et que sinon continuent de vivre
même trop tôt coupés dans leur élan
vivants sont depuis leurs racines
en silence et profond jusqu’aux cieux

Écouter au port, comme à la radio

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J’ai toujours aimé écouter aux portes
depuis tout minot
si curieux suis des voix et des murmures
des paroles et des accents
des soupirs et des cris
qui passent et jaillissent et traversent
depuis l’autre côté
toujours été aimanté par la face cachée
celle qu’il faut deviner
imaginer
désirer
ceci explique sans doute mon amour de la radio
pas la triste et fade et formatée radio filmée de today
non
la vraie de vraie
la vibrante
celle qui s’écoute les yeux fermés
dans le noir
ou le regard accroché à la lumière des nuages
celle qui nourrit les images à l’intérieur

écouter aux portes
je continue bien sûr
aussi souvent que le puis
laisse trainer mon enregistreur
désire que restent ces sons
ces vibrations humaines
ces échanges
les mettre au chaud
les revisiter
les partager
les transmettre

écouter au port hier à Marseille
le lieu béni de ma prime enfance
près des bateaux amarrés ou à réparer
un court moment de radio vivante
improvisée
une femme
son homme
leur ami
avec l’accent d’ici
la légèreté d’ici
l’humour d’ici
gens du peuple marseillais que j’aime
mon peuple
que je ne me lasse pas d’écouter

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Hashtag Jukebox embarqué

Radio France. La grève reconduite jusqu’à ce mardi 7 avril. Cela fera 20 jours. Du jamais vu dans l’histoire de la radio publique. Ce qui est désespérant, c’est que personne n’aperçoit d’issue à l’horizon. En attendant la sortie de cette crise très politique, le baladeur classique de Julien Cernobori me manque. Jean-Noël Jeanneney et son Concordance des temps me manque. Et plein d’autres aussi. Restent les podcast. La radio à la demande. Pas pratique en voiture. Là, c’est jukebox embarqué. La musique en boucle. Drôlement bien roulée – bravo aux programmateurs – mais j’avoue que je commence un peu à me lasser…

Là-bas ils y sont, à la radio

Vive la radio ! À partager sur la toile, cette émission commune, transchaînes, au 13ème jour de la grève à Radio France. Une espèce de Là-bas si j’y suis fabriquée in situ, en direct dans le studio 108 de la Maison de la Radio, par la Société des Producteurs Associés de Radio France. Ils ont pris l’antenne avec l’ambition d’expliquer aux auditrices et auditeurs que nous sommes les raisons de la grève. Une émission destinée à rappeler qu’une véritable radio de service public, qui informe, éduque et distrait, indépendamment des puissances de l’argent comme du pouvoir politique, c’est plus que jamais précieux pour notre démocratie. La dessinatrice Louison a participé à l’émission feutres à la main. Pour suivre le conflit à Radio France, ne pas se refuser une visite quotidienne à Radio Fañch. Ni à la page SoundCloud des grévistes.

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En voiture, parfois je monte le son

Sur la route pluvieuse soudain, à la radio, la grâce, l’élégance et le tempo de Stéphane Grappelli et Oscar Peterson.  Je monte le son. France Musique dans le poste. Makin’ Whoopee. Les deux géants accompagnés de Kenny Clarke à la batterie et de Niels Henning Oersted Pedersen à la contrebasse. C’était en 1973. Et dans ma voiture en cette fin de matinée d’hiver.

 

Fañch, un amour d’écriveur calligraphe

Je sais. Je suis un veinard. Mon ami Fañch, flibustier de Bretagne, radiophile comme c’est pas permis, je l’ai vu en vrai s’adonner à son autre passion : l’écriture, la calligraphie. Il a dessiné devant moi, comme ça, tranquille, un soir, à sa table de bois. Et il a parlé. Comme dans la vie. Très bavard l’ami. Je me suis régalé de le voir et de l’écouter. Fañch est un artiste au cœur immense. Radical. Engagé. Drôlissime. Suis sûr qu’un peu de Marseille vit en lui. Beaucoup même. Pagnol n’est pas bien loin dans le sang de ce Breton fier et humble, façonné aux grandes marées et aux lumières des phares qui émerveillent et rassurent. Pour prolonger, écouter Fañch parler radio avec Léa Minod, dans la matinale culturelle de Vincent Josse sur France Musique. Son blog, Radio Fañch, c’est par ici.

La fraîcheur éternelle d’Henri Gougaud

Il nous a émerveillés ce dimanche après-midi en clôture du Festival Longueur d’Ondes, à Brest. Henri Gougaud rien que pour nous, sur la scène du cabaret Vauban. Une bonne heure d’échanges avec Jean Lebrun autour de sa mémoire de conteur. Celui qui débuta à la radio avec Claude Villers ne résista pas au plaisir de nous raconter cette histoire africaine. Et nous au bonheur de l’écouter.

De la trappe à la Toile, Là-bas si j’y suis annonce la couleur

Je n’ai pas manqué ce rendez-vous. Comme chaque abonné, j’imagine. De retour en chair et en sons sur la Toile après six mois passés à la cave, le nouveau Là-bas m’a fait plaisir tout en me laissant un peu inquiet. On commence par le plaisir. Le répondeur égal à lui-même. La Harley vrombissante. Daniel Mermet fidèle à Daniel Mermet. Gouleyant et percutant, quoique un tout petit peu en dedans par rapport à ses années micro. Peut-être un zeste d’émotion teintée de rage et de tristesse au moment de remonter sur scène ailleurs que dans ce qui fut si longtemps sa maison. Du Mermet de combat tout de même. Sans arrangements sur la ligne éditoriale qu’il emprunte et défend depuis 1989. Pluraliste – l’émission a longuement donné la parole aux militants de Riposte laïque et de Résistance républicaine – , aux antipodes du robinet d’eau tiède au parfum néo-libéral des bulletins d’info des média dominants, les radios comme les  télés. Ce fut donc hier-soir l’avant-première de l’émission modeste et géniale. Elle sera hebdomadaire dans un premier temps. Le temps justement de dénicher les 10.000 abonnés qui manquent pour que le fameux 7-9 neuf que Mermet nous avait annoncé pour ce début 2015 voit le jour. Et c’est ici que je veux parler de mon inquiétude. Combien de temps faudra-t-il au nouveau Là-bas pour mobiliser tous les nouveaux abonnés dont il a besoin ? Un, deux, trois, six, douze mois ? Allez, pour tenter de convaincre les encore réticents à placer quelques dizaines d’euros sur l’émission « plus près des jetables que des notables », voici le reportage d’Anaëlle Verzaux auprès des Musulmans de la mosquée Islah de Montreuil – réalisé le jour de la tuerie de la Porte de Vincennes – et diffusé hier-soir sur le site de Là-bas.

Pour info, Là-bas est suivi par 36.318 « amis » sur Facebook. Sur Twitter, @LabasOfficiel et @MermetDaniel gagneraient à être un tantinet plus réactifs et à l’écoute de leurs 1.814 followers. Je dis ça, je dis rien…

 

Jacques Chancel, Fañch l’écoutait en faisant ses devoirs

Sous le choc, mon ami Fañch, hier matin, lorsque je lui téléphone. Jacques Chancel s’en est allé. La nouvelle est tombée. Il ne s’en remet pas, lui, l’amoureux fou de radio. Le passionné de ce tempo lent et profond sur lequel chemine la radio qu’il aime depuis l’enfance. Fañch happé depuis petit par toutes ces voix qui ont forgé de leur tessiture et de leur sens de l’écoute la grande histoire de la radio. Fañch admiratif de celles et ceux qui sav(ai)ent interviewer. Qui sav(ai)ent écouter l’autre, comme écouter  le silence. Pour prolonger cette interview, lire le billet consacré par Fañch à la disparition de Jacques Chacel sur son blog Radio Fañch.

https://soundcloud.com/thbaumg/jacques-chancel-et-le-pere-noel

Ce bonus, je l’ai déniché grâce à Thomas Baumgartner, producteur de l’Atelier du son sur France Culture, un face à face savoureux de Jacques Chancel avec le Père Noël. Radioscopie. France Inter. 1970.

René Malleville, mémoire vive de l’OM

René Malleville, c’est d’abord une voix au service d’un accent. Cet accent du peuple de Marseille, sa ville d’adoption. Natif de Carcassonne, René est arrivé chez nous à l’âge de 9 ans et ne nous a plus quittés. Il a soufflé ses 67 bougies ce lundi dans le studio de France Bleu Provence, lors du Club Foot Marseille, l’émission animée par Tony Selliez et dont René est l’un des chroniqueurs-débatteurs, aux côtés d’André de Rocca. C’est là que j’ai fait sa connaissance il y a quelques semaines. Supporter truculent, passionné, enthousiaste, excessif, drôle, prompt à hausser le ton lorsque son OM ne l’a pas régalé, René Malleville est l’une des mémoires vive et vivantes de ce club à nul autre pareil. Pour prolonger cette interview, allez donc faire un tour sur le phocéen.fr, le site 100% OM qui accueille chaque semaine la minute de René. Et si comme moi vous aimez suivre les matches de l’OM à la radio, savourez Lorient – OM ce mardi à partir de 19 heures sur France Bleu Provence. Tony Selliez le commentera en direct du stade du Moustoir.

Le Club Foot Marseille est sur Facebook.

René Malleville est sur Twitter @renemalleville

Tony Selliez aussi @TSelliez

Lorraine coeur d’acier 102 Mégaherz

Lorraine coeur d’acier, c’était la radio des gens de Longwy en lutte pour la sauvegarde de la sidérurgie. C’est ce formidable outil de parole, d’échanges et de combat que m’évoque le déplacement de François Hollande à Florange ce lundi. En 2012, alors qu’il était en campagne électorale, le futur président clamait son soutien aux salariés d’Arcelor-Mittal pour la sauvegarde des hauts fourneaux… fermés désormais. « L’histoire de Florange est l’histoire de la crise de la parole politique. De la confiance en la parole politique », souligne sur Mediapart Aurélie Filipetti, ancienne ministre et députée de Lorraine. Sur Lorraine coeur d’acier, radio libre, la parole n’était pas confisquée par les politiques. Chacun pouvait venir s’y exprimer. La radio vécut deux ans. De 1979 à 1980. Avant de disparaître. Comme les hauts fourneaux…

Le prince de la soul à la radio

https://soundcloud.com/yassinebouzar/extr-ok-net-95311df5-3593-44cd-8820-f78773b0022d-fcwav

C’est une attrayante mise en oreilles que cet extrait de l’émission « Une vie une oeuvre » dédiée à Marvin Gaye et proposée par Yassine Bouzar et Rafik Zenine ce samedi sur France Culture.

La radio du sel de mer

Seasaltradio. Webradio. Découvert cette station grâce à Marc Voinchet sur Twitter. Allemande elle est. Installée à Berlin. S’exprime aussi en anglais sur la toile. L’océan 24 heures sur 24. Une grille des programmes minimaliste :

  • 6 Uhr The ocean morning
  • 12 Uhr The ocean day
  • 21 Uhr The ocean night

Seasaltradio, la radio du sel de mer, est l’une des nombreuses stations proposées par la plateforme participative lautfm.

 

Pour l’amour de Marvin et de Kabbani

https://soundcloud.com/yassinebouzar/nizar-kabbani-et-marvin-gayewav

Le samedi 22 novembre prochain, France Culture diffusera un documentaire de mon ami Yassine Bouzar – réécouter son doc  » Algérie, rire sur ordonnance – dédié à Marvin Gaye, dans l’émission Une vie, une oeuvre . Yassine est tellement fan du chanteur et compositeur américain qu’il a choisi, sur sa page Soundcloud, de mixer une de ses musiques avec un texte du grand poète arabophone Nizar Kabbani, poète de l’amour. Délicate mescle. J’adore ce mélange de mots, de sons et de cultures. Pour prolonger le plaisir, ce mix avec Bashung mérite l’écoute et la réécoute.

https://soundcloud.com/yassinebouzar/kabbani-et-bashung-wav

Jimi Hendrix à Essaouira, quel trip !

Passionnant document que ce reportage créé par Samuel Hirsch sur les traces de Jimi Hendrix et publié tout récemment par Arte Radio. L’écouter puis le réécouter. Imaginer en détail le légendaire guitariste assis parmi les hippies au bord de l’océan à Essaouira. À la fin, une fois le silence revenu, les images se brouillent, comme après un grand et beau et lent rêve éveillé. L’océan à marée basse, restent l’inimitable voix de Jimi servie par son jeu d’extraterrestre.

60 ans et tous ses fans

Je ne suis pas guitariste mais comme bien des enfants nés dans les années 50, j’ai grandi avec Jimi Hendrix. Une Fender Stratocaster il jouait. Cette guitare de légende qui fête ses 60 ans ce mois-ci. Angel. Little Wing. Purpel Haze. Me les remets souvent ces morceaux d’anthologie. Du coup, suis tombé en admiration sur la superbe série documentaire proposée par Thibault Lefèvre sur Inter. Pour prolonger le plaisir, c’est par ici.

 

Samantha, auditrice de France Inter, en colère contre la suppression de « Là-bas si j’y suis »

250 personnes se sont rassemblées ce samedi après-midi devant la Maison de la Radio à Paris pour protester contre la suppression annoncée de Là-bas si j’y suis, l’émission présentée et animée par Daniel Mermet depuis 1989 sur France Inter. Faible mobilisation initiée par l’association AFRIC, les auditeurs de France Inter en colère. Déception au fond de moi de constater que cette émission  suivie au quotidien par des centaines de milliers d’auditeurs n’ait pas attiré davantage de personnes à cette manif. Triste de réaliser que désormais il nous faut parler au passé de ce moment de radio unique qui grâce à Mermet et son équipe, ouvrait de larges fenêtres d’expression et de contestation de l’ordre établi, qui ne brossait pas les puissants dans le sens du poil et qui osait affirmer son refus de l’idéologie et de la politique néo-libérale qui font le lit de la droite extrème.  Certains ce samedi avançaient que Mermet reprendrait son émission sur une autre antenne. Je me demande quelle grande radio nationale pourrait aujourd’hui relever ce défi de libre expression et surtout de pleine contestation.

Pour écouter le dernier répondeur de l’émission, c’est par ici. Pour signer la pétition qui demande que Là-bas continue, c’est par là. Elle a déjà recueilli plus de 31.660 signatures.

À la suppression de Là-bas si j’y suis s’est ajoutée ce vendredi sur France Culture  la scandaleuse censure de la toute dernière émission Du jour au lendemain d’Alain Veinstein, prévenu récemment que celle-ci ne serait pas reconduite à la rentrée.

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J’écoute Saphir FM

Quelle richesse, cette bande FM sénégalaise ! Il y en a pour tous les goûts. Musique, infos, météo. Très agréable à écouter. Et souvenir des balbutiements de la bande FM en France dans les années 80.

Philippe Pujol, journaliste marseillais, Prix Albert Londres 2014

 Extrait de l’émission CulturesMonde de ce mardi 13 mai, sur France Culture. Philippe Pujol invité de Florian Delorme pour parler de son travail de journaliste dans les cités populaires de Marseille. Sa série Quartiers Shit, la violence sociale aux rayons X lui a valu de recevoir le Prix Albert Londres 2014. Depuis 1933, ce prix récompense le meilleur « Grand Reporter de la presse écrite ». Suis d’autant plus sensible au travail de Philippe Pujol que je fus pendant dix ans éducateur de prévention dans les quartiers Nord de Marseille. Ce qu’il décrit avec tant de justesse me parle. Félicitations à lui et au journal La Marseillaise qui s’honore aussi d’avoir accueilli un certain Jean-Claude Izzo de 1972 à 1979.

La photo qui accompagne cet extrait est signée © David Thierry Sud-Ouest

Je n’oublie pas non-plus Camille Lepage, la jeune photo-journaliste retrouvée assassinée en Centrafrique avant-hier. Thomas Cantaloube lui rend un très bel hommage sur Mediapart. Les photos de Camille sont à découvrir ou revoir ici. Depuis le début de l’année dans le monde, 18 journalistes ont été tués dans l’exercice de leur métier.

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@ Camille Lepage (Reuters)

En voiture, la radio / Brigitte Fontaine, Jean-Sébastien Bach et saltarelle

De La Viande de Brigitte Fontaine – proposée par Remy Kolpa Kopoul sur Radio Nova – à Jean-Sébastien Bach et la saltarelle offerte par Pierre Charvet, dans son Caléidophone sur France Musique, voyage en voiture au départ de Marseille. Direction le Béarn.

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Ciao, la Major

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LE gratte-ciel marseillais. Pas New York ou Shanghai quand-même…

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Le domaine portuaire et au fond, l’Estaque

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Le silo Panzani

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À l’approche des Pyrénées

 

Cuisine, radio et Galliano

Une matinée aux fourneaux en écoutant la radio. Découvert les Quatre Saisons de Vivaldi par Richard Galliano. L’Estate. Antonio à l’accordéon et l’accordina. Bravo. Chez Deutsche Gramophon s’il vous plaît. Bravissimo.

Galliano et Vivaldi, c’est aussi ici avec de l’image en plus du son

L’eau donne le tempo

Surpris par la pluie nous avons été hier-soir. Une de ces pluies qui ravive les souvenirs d’hiver mais dont le tempo sur la terrasse donne envie de battre la mesure d’une danse enfantine. Me suis souvenu alors de l’étonnant moment de radio proposé fin janvier par Thomas Baumgartner dans son Atelier de la création sur France Culture. Il recevait ce jour-là le pianiste Andy Emler et son Steinway. Écoutez. Magique.

L’intégralité de l’émission s’écoute par ici.

Conter les étoiles du ciel et leur musique

Que de nuages en rentrant à la maison hier-soir ! Du coup, besoin de m’en aller au-delà. D’aller chercher de l’air du côté des étoiles. Me suis souvenu de Jean-Pierre Sivan , rencontré à Marseille il y a quelques années. Il dirigeait alors l’Observatoire astronomique Marseille-Provence et de l’Observatoire de Haute-Provence. Moussu Sivan m’avait raconté les étoiles en Provençal, notamment la Grande Ourse.

Je me suis aussi rappelé cette belle et passionnante émission de la WebRadio Phaune, consacrée à la musique des étoiles.

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Nuit étoilée sur le Rhône, tableau de Vincent Van Gogh.

 

 

Algériens de Marseille : y’a pas le choix ! Ce sera Bouteflika ou coup d’Etat…

Toutes et tous sont désabusés. Samedi-dernier à Marseille, c’est donc du bout des doigts qu’ils ont voté Bouteflika. Sans illusions. Un vote par défaut. Toutes et tous minés par la peur du retour des années noires dans leur pays. Alors que les Algériens de là-bas votent ce jeudi, mon ami Yassine Bouzar propose cet après-midi sur France Culture un documentaire réalisé par Rafik Zenine consacré à cette jeunesse algérienne héritière des « 50 ans de farce » que vient de vivre l’Algérie. Le titre est évocateur : « Algérie, rire sur ordonnance ». En voici un extrait.

https://soundcloud.com/yassinebouzar/extrait-du-documentaire-alg

L’intégral du documentaire est à découvrir cet après-midi à 17 heures dans l’émission Sur les Docks.

 

Le chant mystérieux des grenouilles et des crapauds dans mon quartier

Derrière ce portail rouillé au détour d’une rue de mon quartier, il y a un jardin. Au fond de ce jardin, sans doute une mare ou bien un bassin où la nuit, grenouilles et crapauds s’en donnent à coeur joie. Mystérieux chant que le chant de ces batraciens. Tout aussi mystérieux que les sons donnés à entendre hier par l’artiste sonore Thomas Tilly, invité de Thomas Baumgartner dans l’Atelier de la création sur France Culture.

François Angelier : Interviewer James Ellroy est un vrai sport de combat

Au Festival Quais du Polar ce week-end à Lyon, j’ai assisté à un passionnant moment de radio. James Ellroy face à François Angelier. Le boss du roman noir américain interviewé par le subtil producteur de Mauvais genres, l’émission du samedi soir sur France Culture, dédiée aux « polars, mangas, comics, et autre littérature érotique et fantastique ». Il a finement mené sa barque le journaliste, entraîné sur les flots tumultueux et sulfureux où navigue le romancier américain, entre passion pour Beethoven, amour de Los Angeles sa ville natale, et foi inébranlable en la supériorité de son Amérique. Angelier a pris plaisir – et nous aussi – à faire émerger la parole du romancier, toujours aux aguets, pas trop cabotin, très nationaliste et conservateur, un peu barré par moments et fasciné depuis toujours par le langage de la presse à scandale.

L’émission enregistrée à Lyon sera diffusée au mois de mai prochain sur France Culture. La page de l’émission, c’est par ici.

James Ellroy est aussi sur Wikipédia.

Extorsion

Extorsion, son dernier roman vient d’être publié chez Rivages.

Le feuilleton Dylan de François Bon #1

Un enchantement. Comme un cadeau surgi de l’enfance. Bob Dylan suivi pas à pas dans cette Amérique des années 40, depuis Hibbing et ses mines de fer jusqu’à New York et ses promesses. Robert Allen Zimmerman accompagné avec gourmandise par l’écrivain François Bon. Cette merveille de biographie sonore, j’en ai savouré le premier volet comme l’on se laisse aller à déguster un gros gâteau à la crème, avec plein de pépites dedans. La voix de Bob. Les textes de Bob. Les mélodies de Bob et de ceux qui furent à la source de son formidable appétit de devenir artiste, de raconter le monde. Son monde de fils d’immigrés juif dont les parents fuirent les pogroms pour le Minnesota au début du siècle passé. Le passé. Notre passé commun. Comment pousser les bords du monde m’a plongé tout entier dans le  souvenir de ces vinyls de Dylan achetés par mon père pacifiste. J’étais un tout jeune ado marseillais qui grandissait dans l’abhorration de la guerre. De toutes les guerres et donc de la guerre du Vietnam que Dylan dénonçait avec cette vigueur, cette radicalité qui nous saisissait, nous soudait aux côtés des ces Américains-là. Ce feuilleton, je l’ai découvert hier sur le tiers livre, le site que fait vivre François Bon depuis 1997. 15 épisodes il comporte – je vais de ce pas en découvrir le second épisode – ainsi qu’un dossier Bob Dylan. Il fut à l’origine diffusé sur France Culture en 2007. Puis rediffusé en 2011. Si vous vous autorisez à être gourmand comme moi, vous dénicherez dans ce tiers livre – le Tiers État, ça vous parle à vous aussi ? – d’autres feuilletons et bien d’autres nourritures – littéraires notamment – qui font du bien à l’âme, ce qui ne se refuse pas en ce début de printemps pourri par l’abstention et par les aboiements de ces « assassins d’aube » auquel Aimé Césaire nous dit qu' »il n’est pas question de livrer le monde. »

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François Bon est également l’auteur de cette biographie chez Albin Michel.

Van Gogh et Artaud à la radio

Extrait de La Dispute, hier-soir sur France Culture, de 21H à 22H. J’ai adoré la fougue et la passion qui portaient le propos de Corinne Rondeau. Elle évoquait Vincent Van Gogh et Antonin Artaud réunis dans une exposition au Musée d’Orsay à Paris, à partir du texte Van Gogh le suicidé de la société, qu’Artaud écrivit en 1947 et autour d’une quarantaine de tableaux de celui dont Artaud disait qu’il était « le plus peintre de tous les peintres« . L’intégralité de l’émission proposée par Arnaud Laporte, c’est par ici.

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La nuit étoilée (1889)

456px-Van_Gogh_-_Selbstbildnis_mit_verbundenem_OhrAutoportrait à l’oreille coupée (1889)

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Vincent Van Gogh japoniste.

Radio Fond de France, c’est quand vous voulez ! Longueur d’Ondes #6

Avec mon ami Fañch Langoët, l’un des modestes artisans du Festival Longueur d’Ondes à Brest – il anime la République des auditeurs – nous avons pris le temps la semaine passée d’aller nous poser face aux déferlantes de la Manche, à moins d’une demie-heure de Brest, et nous avons eu envie d’associer par la pensée Radio Fond de France au Festival de la radio et de l’écoute. De cette webradio du bout du monde sise au coeur des Alpes, dans la vallée de la Bréda, je vous ai déjà parlé ici début janvier. Radio Fond de France propose aussi une programmation musicale variée et clame son attachement aux gens et aux sons de la montagne, à l’image de Céline, l’une de ses actrices.

Radio Fond de France, pas besoin de skis ou de remonte-pente pour s’y rendre… c’est par là.

Mercredi, c’est Mégacombi pardi ! Longueur d’Ondes #5

Parmi les très bons souvenirs ramenés du Festival Longueur d’Ondes à Brest, je retiens cette rencontre autour d’un petit-déjeuner avec les « déjantés » de Mégacombi, l’émission « éla-barrée » diffusée sur Radio Canut à Lyon tous les mercredis-soir de 18H à 19H. Très haut perchés ces acteurs et actrices de ce pur moment de radio gaga et libertaire, teintée de second degré, de dérision et d’impertinence. Toutes et tous sont bénévoles. Profs, chômeurs, travailleurs sociaux, unis par cette passion de donner à entendre chaque semaine un programme qui déroute, qui dérange, qui questionne, qui interpelle l’ordre établi, qui prend le temps aussi parfois de prendre le temps du reportage, de donner la parole aux gens. Mégacombi, c’est un rendez-vous hebdo qui cultive le travail collectif et le rire en partage, autour de parodies, de moments radiophoniques drôles et souvent surréalistes.
Mégacombi sur ARTE Radio, c’est par ici.
Syntone, le site de critique de l’art radiophonique, vous en dit plus sur Mégacombi et c’est par là.

Hélène Hazéra chante Marseille et Foulquier Longueur d’Ondes #4

Bonheur d’une rencontre impromptue avec Hélène Hazéra la semaine passée à Brest, au Festival de la radio et de l’écoute Longueur d’Ondes. Productrice et animatrice de l’émission Chanson Boum sur France Culture, journaliste à Libération de 1978 à 2000, cette femme pétille et partage son amour de la chanson francophone qui sonne aux quatre coins du monde. Mille et mille anecdotes à raconter. Mille et mille souvenirs à confier. Parmi eux, son amitié avec Jean-Louis Foulquier, qui l’accueillit à la radio.

Chanson Boum, le magazine éclectique dédié à la chanson francophone internationale, c’est par ici.

BONUS : Hélène Hazéra est tellement gentille qu’elle s’est prêtée à l’enregistrement d’une bulle sonore Bobler, le média social vocal

Le savoureux festival Daniel Mermet Longueur d’Ondes #3

J’ai interviewé Daniel Mermet dans le couloir qui remontait vers le grand hall du Quartz, à la fin de la soirée spéciale Là-bas si j’y suis donnée hier-soir au public du festival Longueur d’Ondes. Détendu et disponible, le journaliste-producteur qui vient de fêter les 25 ans de son émission de reportage radiophonique sur France Inter. Initialement « émission des sans voix, des sans parole », Là-bas si j’y suis est devenue « un restaurant populaire qui propose une cuisine maison avec des plats du jour ». Une cuisine épicée souvent, teintée de cet esprit de résistance à l’ordre établi et à l’idéologie dominante. 600.000 auditeurs la dégustent chaque jour. Sur scène hier-soir, interrogé par Olivia Gesbert – productrice de l’émission Dimanche, et après ? sur France Culture – et par le public, Daniel Mermet nous a offert un festival de non-langue de bois. Brillant conteur. Incisif, ironique et combatif. Adepte de la « transgression qui participe à l’invention » et de cet « imparfait de l’objectif » cher à Prévert. De la pure régalade.

Là-bas si j’y suis, modeste et géniale, totalise 5.000 émissions fabriquées par un millier de personnes : reporters, réalisateurs, assistants, etc… Le site officiel, c’est par ici. Le site non-officiel où l’on peut notamment télécharger les émissions depuis 2001 c’est par là.

Fañch Langoët, véritable encyclopédie vivante de la radio, a consacré à Daniel Mermet de nombreux billets de son blog Radio Fañch.

La radio en surround au cinéma Longueur d’Ondes #1

S’installer dans une salle de cinéma et participer à une séance d’écoute de la radio en surround. J’ai vécu ce moment inédit hier-soir, proposé par le Festival Longueur d’Ondes à Brest. Plus de 70 personnes avaient fait le même choix, attirées comme moi par la découverte d’une écoute collective singulière. Le documentaire qui a été projeté dans le noir –  Lyon-Saint-Étienne / Regarder aux vitres du train – nous a été proposé avec une réalisation multicanal. Du coup, le son était spatialisé et nous nous sommes retrouvés comme embarqués à bord du train, aux côtés des passagers, nous avons partagé leurs pensées en même temps que nous avons regardé avec eux le paysage défilant sous leurs yeux comme dans un long et beau travelling. Extrait

Après la projection, je me suis retrouvé dans l’ambiance des cinéclubs d’autrefois. J’ai apprécié ce radioclub animé par Hervé Déjardin, passionnant ingénieur du son à Radio France, très enthousiaste et hyper-pointu sur son métier comme sur les projets que sa maison met en oeuvre pour développer le son multicanal et binaural. J’ai appris que bientôt, Radio France offrirait une écoute au casque personnalisée de ses programmes, adaptée aux particularités singulières de chacun, notamment de son appareil auditif.

Lyon-Saint-Étienne / Regarder aux vitres du train est un documentaire réalisé par Laure Bollinger et Véronique Lamendour. C’est une coproduction L’Atelier de la création (France Culture) et NouvOson. L’intégralité de l’oeuvre est en ligne sur le site de NouvOson et c’est par ici.

 

 

Ondes de pluie sur Brest

Me voilà donc à Brest. À l’autre bout de la France. Là où se finit la terre. Là où la vieille Europe regarde vers l’Amérique. Brest où m’attendait l’ami Fañch, de Radio Fañch. Où m’attendait la pluie aussi. Abondante comme les tourteaux du Crabe-Marteau.

La pluie, m’a sorti du sommeil cette nuit. De la fenêtre de ma chambre d’hôtel, j’ai entendu un tapis d’eau chuter du toit et j’ai deviné la pleine lune qui là-haut pointait le bout de son nez.

Fañch m’a invité à Brest pour parler de ma passion de la radio au Festival de la radio et de l’écoute Longueur d’Ondes qui se tient jusqu’à dimanche. Retrouvez son blog par ici et Longueur d’Ondes par là.

Eternal vibration, Yeah, Bob Marley !

Il y a 69 ans jour pour jour naissait Bob Marley, le musicien jamaïcain, chanteur de reggae de légende aux textes et rythmes qui portent le cri et les prières des déshérités, de tous les sans nom du monde. J’ai retrouvé dans mes archives – vive le podcasting – le très bel hommage que le Sonar de Radio Nova rendait à Robert Nesta Marley le 6 novembre 2007.

 

Heureux, chanceux, bénis ceux qui ont pu assister à un concert de Bob Marley.
Pour les autres, dont je suis, voici le Live qu’il donna à Santa Barbara en novembre 1979.

Bob Marley, le site officiel, c’est par ici

Un mécano tendre

Dans moins de deux semaines, Brest. Longueur d’Ondes. Le Festival de la radio et de l’écoute. Je me languis d’y être et de déployer bien larges mes oreilles. Parmi les pépites sonores sélectionnées qui seront diffusées lors des séances d’écoutes du 13 au 16 février, ce moment de grâce, signé Jérôme Bailly.

Mécanique des sons est un lieu dédié aux sons de l’autre bout de la France quand on regarde la carte depuis Marseille. Jérôme Bailly en est le mécano en chef.

Obrigado Jean

J’ai reçu hier un cadeau très touchant de mon ami Jean Bernard. Une petite carte postale sonore envoyée du Portugal. Précisément de l’Algarve, dans le sud de ce pays du bout de l’Europe. La région est très verte avec beaucoup de champs d’orangers et de citronniers. Et puis il y a l’océan, bien sûr. Cet océan raconté par Jean, sur l’une de ces plages aux noms de rêve comme celle de Praia da Falésia.

Obrigado Jean,  pour cette carte sonore venue d’un pays où je n’ai encore jamais usé mes semelles et qui m’évoque l’Ode Maritime, l’immense poème de Fernando Pessoa, dédié à la mer – plus de 1.000 vers – et publié en 1914 sous l’hétéronyme* d’Alvaro de Campos. Extrait
« Ah, les paquebots, les charbonniers, les navires à voile,
Se raréfient, pauvre de moi !  les navires à voile sur les mers !
Et moi, qui aime la civilisation moderne, moi qui baise
   de l’âme des machines,
Moi l’ingénieur, moi le civilisé, moi élevé à l’étranger,
J’aimerais n’avoir encore sous les yeux que des voiliers
   et des bateaux en bois,
Ne connaître d’autre vie maritime que l’antique vie des mers !
Parce que les mers anciennes sont la Distance Absolue,
Le Lointain pur, libéré du poids de l’Actuel …
Et, las !  Comme tout ici me remémore cette vie meilleure,
Ces mers, plus vastes, parce qu’on y naviguait plus lentement,
Ces mers mystérieuses parce que moins connues … »
Fernando Pessoa ( 1888 – 1935 )
 

 

Adeus Eusebio

Eusebio, l’ancien footballeur international portugais de légende est donc parti l’autre nuit à l’âge de 71 ans. Je me souviens de ses matches à la télé lors de la Coupe du monde 66. J’étais captivé par ses courses, ses appels de balle et son sens du but phénoménal. Des buts, il en marqua 733 au cours de sa carrière. Tous commentés à la radio et à la télé par de tonitruants Goooooooooool Gooooooool Gol !

Eusebio Da Silva Ferreira dit Eusébio était né au Mozambique, ancienne colonie du Portugal. Surnommé la Panthère noire en raison de ses qualités athlétiques hors normes, il fit l’essentiel de sa carrière au Benfica Lisbonne, où il signa à 19 ans et remporta en 1962 la Coupe d’Europe des clubs champions face au Real Madrid. En 1965, Eusebio devint le premier joueur noir à être sacré Ballon d’or, une récompense décernée à l’époque par le magazine France Football au meilleur joueur européen.

Ses plus beaux buts se visionnent ici

Un poème et des vaches

J’ai découvert une étonnante webradio grâce à mon compagnon d’ondes Fañch, blogueur de Radio Fañch. Depuis le coeur des Alpes, Radio Fond de France diffuse balades sonores, reportages et documentaires. Créative, joyeuse, la station pratique cette mescle dont je suis, vous le savez bien, un fan absolu. Voici d’abord la toute première chronique littéraire qu’elle a proposée, consacrée à un poème d’Apollinaire et signée Mademoiselle.

https://soundcloud.com/thom_rfdf/colchique-et-commentaire-en

 La mescle, c’est l’art de donner aussi à entendre les vrais gens, ceux qui vivent ici, en montagne et de s’intéresser de près également au sort des vaches en hiver.

https://soundcloud.com/thom_rfdf/les-vaches-en-hiver

Radio Fonde France s’écoute ici

 Les colchiques
« Le pré est vénéneux mais joli en automne
Les vaches y paissant
Lentement s’empoisonnent
Le colchique couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-la
Violâtres comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s’empoisonne

 Les enfants de l’école viennent avec fracas
Vêtus de hoquetons et jouant de l’harmonica
Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères
Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières
Qui battent comme les fleurs battent au vent dément

Le gardien du troupeau chante tout doucement
Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent
Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l’automne. »

Guillaume Apollinaire ( 1880 – 1918 ) publia Les colchiques  pour la première le 15 novembre 1907 dans le journal La Phalange puis dans le recueil Alcools.

 

La voix de Raymond Depardon

J’ai toujours aimé écouter Raymond Depardon, photojournaliste et cinéaste aussi humble que renommé, parler de son art. De ses voyages. De ses rencontres et de son rapport à ses « sujets ». J’avoue être sous le charme de sa voix – dont je ne sais définir le timbre – et de son léger accent bourguignon. Sans doute parce qu’ils s’accordent à la douceur et à la simplicité qui émanent de nombre de ses photos. Je pense notamment à ces paysans, qu’il a filmés aussi. Raymond Depardon s’est raconté il y a quelque jours à Michel Ciment sur France Culture, dans l’émission Projection privée. Extrait.

Jusqu’au 10 février, le Grand Palais à Paris lui consacre une exposition, intitulée Raymond Depardon, un moment si doux.

Pour écouter l’émission entière, c’est ici :

Yassine, de l’ombre au poste radio

J’ai rencontré Yassine d’abord sur Twitter et puis à Marseille lors de la journée spéciale que France Culture a organisée vendredi, à l’occasion des Villes en campagne. Yassine Bouzar est l’un des hommes de l’ombre de la radio. Assistant de réalisation dédié aux journaux des Matins. Derrière la vitre, il est l’un des acteurs indispensables à la diffusion. Aussi incontournable que discret. Aussi humble que généreux et chaleureux. Nous avons conversé pendant un bon moment autour d’une bière et il m’a raconté notamment sa passion pour Alger, sa ville natale et pour le documentaire radio.

Ce documentaire – réalisé par Rafik Zenine – a donc été diffusé sur France Culture en juin 2011 dans l’émission « Sur les docs ». En voici un extrait.

Ecouter ici l’intégralité du documentaire, véritable immersion dans un Alger à la fois désenchanté et teinté d’espérance. Un portrait tendre et à hauteur de coeur de Papouf, ce parkingueur plein d’humour et de lucidité.

 

 

 

Hubert Huertas quitte son jardin

C’est à Marseille où il travailla longtemps avant de monter à Paris que Hubert Huertas  a fait son dernier billet hier dans les Matins de France Culture. Moment émouvant que celui de l’épilogue d’une carrière débutée en 1977. Je l’ai vécu en direct de la brasserie La Samaritaine où la radio avait installé son studio. Une émotion à peine masquée par le chef du service politique de France culture qui va maintenant rejoindre Mediapart.

France Culture était ce vendredi à Marseille, deuxième étape de sa série d’émissions spéciales « Villes en campagne », en association avec le réseau France Bleu, en vue des élections municipales de mars 2014. Après Marseille, la station se déplacera successivement à Amiens, au Havre, à Pau, Saint-Etienne, Quimper, Béziers, Strasbourg. Paris  clôturera cette tournée le 7 mars,  2 semaines avant le 1er tour.

 

Ode jubilatoire à Marseille

Déniché sur la page « Marseille sons » de Radio France – partenaire de Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture – cette ode à Marseille. Farandole jubilatoire sur le mode déclamatoire, truffée de clichés marseillais, ce document est extrait d’une émission de la Radio-Télédiffusion Française réalisée en 1995 – j’avais un an – par René Jentet. Un petit bijou d’archive de l’Institut National de l’Audiovisuel.

https://soundcloud.com/radiofrance/ode-marseille

Radio France partenaire de MP 2013

 

Révoltes FM

Franchement, n’avez-vous jamais rêvé de travailler sur Révoltes FM ?

Moi oui. Très souvent même. Et aujourd’hui encore…

https://soundcloud.com/syntonefr/r-voltes-fm-extrait

Cette création sonore est signée Bruno Guiganti. Elle émane de Syntone, une web revue consacrée à l’actualité et à la critique de l’art radiophonique. Syntone vient de lancer une campagne de crowdfunding – un appel à souscription assez bien ficelé ma foi – dont voici la bande annonce.
Syntone blogué en 2011 par l’incontournable Radio Fañch
Syntone est aussi sur Twitter  @syntwit ainsi que sur Facebook

Foulquier s’est envolé

Les mots ne viennent pas ce matin. Jean-Louis Foulquier s’en est allé. Il fut longtemps compagnon de mes soirées à la radio. Pollen, sur France Inter, il en était le papa, le timonier, le chef d’orchestre à la voix chaude et grave. Pollen et cet indicatif à vous tirer les larmes. A les laisser couler pour l’accompagner vers l’éternité.

France Inter se souvient de Jean-Louis Foulquier et lui consacre une soirée spéciale ce soir à partir de 20 heures.

L’hommage de Fañch, passionné de radio et ardent blogueur sur Radio Fañch.

Le site de Jean-Louis Foulquier.

 

 

Ousmane Sow et Mandela

France Culture en voiture ce midi. La Grande Table. Le rendez-vous que nous donne chaque jour Caroline Broué. Toujours élégante et bienveillante intervieweuse. Face à elle aujourd’hui, un maître de la sculpture, Ousmane Sow, le sculpteur sénégalais. Cela tombe bien, je suis fan depuis longtemps de son travail de géant, de ses statues fières et tourmentées, de ses personnages qui semblent émerger avec violence et fureur de la terre foncée de l’Afrique. Dans son hommage à Nelson Mandela, en ce jour de funérailles, Ousmane Sow a évoqué Victor Hugo, l’un des écrivains qui l’accompagne depuis son arrivée en France en 1957.

Demain, Ousmane Sow sera officiellement installé à l’Académie des Beaux-arts à Paris, en tant que membre associé étranger. Âgé de 78 ans, il est le premier artiste africain accueilli au sein de cette institution, 30 ans après  son compatriote Léopold Sédar Senghor, reçu à l’Académie Française.

Les voix de Nelson Mandela

Comme souvent, France Culture nous gâte aujourd’hui, alors que nous pleurons le décès de Nelson Mandela (lire et écouter mon billet d’hier-soir). La radio nous donne à écouter la voix – les voix – de celui qui voua sa vie entière à la défense des droits de tous les hommes. Un remarquable travail documentaire. Sobre et soigné. Elégant. A  l’image du grand homme qui, je l’ignorais, ne se prénommait pas Nelson à sa naissance.

https://soundcloud.com/franceculture/comment-rolihlahla-mandela-est

Après 28 ans de captivité dans les geôles de l’apartheid, Nelson Mandela est enfin libéré. Nous sommes le 11 février 1990. Devant les radios et les télévisions du monde entier, il s’adresse à son peuple. Sa voix est empreinte de force et de désir de paix.

https://soundcloud.com/franceculture/les-premiers-mots-de-mandela

Le mythe Mandela, c’est le titre du dossier de France Culture, à retrouver ici.

France Culture qui depuis 6 heures ce matin diffuse 24 heures d’émissions spéciales dédiées à Mandela, « Un Juste entre dans l’Histoire ».

L’interview exclusive de Robison Crusoé

Figurez-vous que ma fille Zoé a des talents de journaliste ! Son métier de collégienne l’a conduite jusqu’à Speranza, l’île du Pacifique où vit Robinson Crusoé. Voici, en exclusivité pour Blanqui FM, l’interview du héros inventé par Daniel Defoë.

Blanqui FM – du nom de son collège – est une radio inventée par Zoé  et sa camarade Laurène lors d’un contrôle oral de français, après l’étude du livre de Michel Tournier, Vendredi ou la vie sauvage. Dans le rôle de Robinson Crusoé, Laurène. Félicitations à l’actrice comme à la journaliste !

Sons de Marseille, fils de Marseille

Un dernier coup d’oeil dans le rétroviseur avant de mettre le cap sur le sud-ouest. S’éloigner de Marseille mais ne pas la quitter.  Comment raconter ici ce paradoxe en évitant les clichés ? En célébrant la mescle. Le mélange. Le partage. L’échange. Autant de vertus qui collent à l’ADN de Marseille et que raconte si bien Imhotep, l’un des membres du groupe IAM, sur le Soundcloud de Radio France.

Marseille racontée et célébrée en sons par Radio France, c’est aussi sur MarseilleSons

Pour prolonger votre découverte, je vous recommande vivement Radio Fañch, le blog passionnant d’un compañero breton passionné – le mot est faible – de radio. Un véritable brasseur et raconteur de sons, d’archives, d’opinions, de points de vue, d’images et d’émerveillements. Un vrai Marseillais en somme 🙂

L’hiver, entouré de nuit claire

Ici, la neige d’hier n’est plus ce matin qu’un souvenir boueux, un désordre verglacé abandonné dans les rigoles. Il fait froid. Très froid, je trouve. Je suis frileux, vous savez. J’ai la goutte au nez. C’est l’hiver. Der Winter ist da.
Cette lecture poétique bilingue du poète allemand Friedrich Hölderlin est proposée par ARTE Radio.com, sur une idée de Tatjana Bogucz. Bernard Tautrat a assuré la traduction. Eric Herson-Macarel & Tatjana Bogucz lisent le poème. Christophe Rault a réalisé ce petit bijou radiophonique.
Friedrich Hölderlin lu avec douceur, en mélangeant les sons des deux langues, je suis sous le charme. D’autant plus que ce rythme lent, ce pas de deux tendre et sensuel titille la curiosité, incite à en savoir un peu plus sur ce grand poète qui vécut à cheval sur le XVIIIème et le XIXème siècles. Vous ne trouvez pas ?
Friedrich Hölderlin raconté par Esprits Nomades
 Der Winter

Das Feld ist kahl, auf ferner Höhe glänzet

Der blaue Himmel nur, und wie die Pfade gehen,

Erscheinet die Natur, als Einerlei, das Wehen

Ist frisch, und die Natur von Helle nur umkränzet.

 

Der Erde Stund ist sichtbar von dem Himmel

Den ganzen Tag, in heller Nacht umgeben,

Wenn hoch erscheint von Sternen das Gewimmel,

Und geistiger das weit gedehnte Leben.

 

L’hiver

Chauve est le champ

Ne luit dans la lointaine hauteur

Rien que le bleu du ciel et tels vont les sentiers

La nature apparaît une unité

Le vent est frais et le clair seul couronne la nature.

 

La rondeur de la terre est visible du ciel

Pendant le jour entier entouré de nuit claire.

Quand apparaît en haut la foule des étoiles

Et plus chargé d’esprit la vie loin étendue

 

Friedrich Hölderlin (1770-1843)

Nous ne reviendrons plus vers vous

Aujourd’hui jour anniversaire de l’armistice qui mit fin à la Première Guerre Mondiale, le 11 novembre 1918, mes pensées vont aux millions de soldats de tous pays, qui laissèrent la vie dans cette catastrophe absolue. Je n’oublie pas que comme des millions d’autres femmes, ma grand-mère Zoé pleura toute sa vie durant, la mort à la guerre de son promis, mobilisé le 2 août 1914. Pour accompagner ce souvenir, une suggestion d’écoute. Paul Claudel, Francis Carco, Jean Giono. Trois écrivains parmi bien d’autres, dont les textes ont été lus hier-soir à la Comédie Française et sur France Culture, lors d’une soirée exceptionnelle de lancement culturel du Centenaire de la Grande Guerre.

L’émission de France Culture dans son intégralité.

Toute la semaine, jusqu’à ce vendredi 15 novembre, la Grande Guerre se raconte dans La Fabrique de l’Histoire (9h05-10h) et dans les émissions scientifiques de France Culture (14h-15h).

Le site de la Mission Centenaire 14-18

Le parking de la culture…

Marseille. Parking du Centre Bourse hier-soir. Une course à faire avant d’aller embrasser ma mère. Premier niveau. Je me gare, je sors de ma voiture et j’entends ça.
Je ne connaissais pas cette radio. Radio Vinci Park, première radio d’entreprise entièrement dédiée à la musique classique. Partenaire de Marseille Provence Capitale Européenne de la Culture 2013. Chopin en sous-sol. Mmmouais. Pourquoi pas après tout ? Cela sonne mieux à mes oreilles que Frédéric François ou Francis Lalanne. Et peut-être faut-il ça pour tenter de faire oublier le tarif du parking. Peut-être. Mais aucun morceau, fût-il de Chopin ou de Schubert ne pourra me faire oublier que depuis son lancement début janvier, en sous-sol comme au grand air, MP 3013 n’a pas daigné programmer la moindre note d’IAM. Ni la moindre lecture de Jean-Claude Izzo. Ni le moindre hommage à Arthur Rimbaud, qui mourut à Marseille en 1854, il y aura 120 ans demain. Faut-il rappeler aux organisateurs que depuis 2005, Vinci Park célèbre la poésie en s’associant au Printemps des poètes ?

Voler avec les oiseaux

Hier-soir, confortablement allongé sur mon canapé, j’ai fait un très beau voyage. Les yeux fermés, j’ai décollé aux côtés de Christian Moullec, tellement passionné d’oiseaux qu’il vole avec eux et qu’il leur parle.
Ce son est un extrait du splendide documentaire radiophonique signé Elise Andrieu, Marie-Laure Ciboulet et Alain Joubert, diffusé sur France Culture début octobre, dans l’émission d’Irène Omélianenko, L’Atelier de la création. L’intégralité s’écoute ici
Christian-Moullec-et-les-oi
Photo © Christian et Paula Moullec

La chanson de Craonne

Aujourd’hui 1er novembre, mes pensées vont aux millions de morts de la Première Guerre Mondiale et notamment à tous ceux qui furent fusillés parce qu’ils refusèrent un jour de continuer à obéir. Entre 1915 et 1917 – après l’offensive du Chemin des Dames, commandée par le général Nivelle – des soldats français et notamment les mutins, entonnaient la Chanson de Craonne. Ecrite par un inconnu, elle a vite fait le tour de toute les tranchées. Sa diffusion  a été interdite en France jusqu’en 1974.

En 2011 sur France Inter, Daniel Mermet consacra une série d’émissions « Là-bas si j’y suis » aux mutins de 14-18.14-18

L’Estaque de Braque, tableau sonore

Il y a près de trois semaines, nous découvrions ici la voix du peintre Georges Braque grâce à Chroniques sauvages une émission de la Radiodiffusion Française en 1951, chroniquée par Radio Fañch. Aujourd’dui, pour prolonger cette découverte, voici un document sonore réjouissant : une toile du maître, L’Estaque, racontée avec finesse, à l’initiative de la « Réunion des musées nationaux – Grand Palais », jeune établissement public créé en 2011.
Vous en redemandez ? Moi aussi. Autre « tableau sonore » de Braque : A tire d’aile
La page dédiée à la rétrospective Georges Braque proposée au Grand Palais – à Paris – jusqu’au 6 janvier

Découvrir la Loire, les yeux fermés

Enfant de Marseille, j’ai toujours entendu parler du Rhône bien sûr. De ses Bouches aussi, bien sûr. Alphonse Daudet, le mistral qui dévale de là-haut le long de son lit et qui l’hiver, nous fracasse de froid. Moi qui adore tremper mes pieds dans l’eau vive – la mer, l’océan, le Lot, le Gave d’Oloron, le Lac de Sainte Croix, entre autres – je n’ai pourtant jamais mis les pieds dans le Rhône. Mais bon, pour prétendre me faufiler jusqu’aux rues d’Arles et Avignon, il m’a fallu l’approcher, ce grand fleuve. A chaque fois, j’avoue avoir marqué un temps d’arrêt devant sa majesté, sa largeur d’âme, son danger calme aussi.
Tout ça pour vous dire que depuis peu, j’ai approché un autre fleuve. Les yeux fermés cette fois-ci. La Loire, oui. La Loire si éloignée de mon univers de Marseillais et pourtant si présente désormais grâce à Radio Fañch, un blog remarquable dédié à la radio et tenu par un Breton du tonnerre. La Loire donc, la voici, racontée par Sophie Berger, qui l’a parcourue de la source à l’estuaire, à pied, sur 1.000 kilomètres jusqu’à Nantes la ville de son enfance. Extrait du documentaire diffusé ce dimanche 27 octobre par la RTBF, la radio publique belge.
Pour prolonger le voyage en sons et en images, le blog de Sophie Berger
Radio Fañch, c’est ici.

Respirez, c’est Phaune Radio !

Découverte déroutante, une webradio nommée Phaune Radio. Sa profession de foi laisse grandes ouvertes les portes de l’imagination et du délire créatif : « Phaune Radio libère des sons effervescents : fenêtres ouvertes sur des paysages sonores du monde entier, musiques aventureuses, hirsutes ou horizontales, rencontres animales, documentaires et créations. Le plan : transformer la radio en un kaléidoscope halluciné et invisible, une expérience inédite d’écoute sauvage et sans bord… » Confirmation avec cet opus riche en surprises : Polyphaunes #2 : Souffles
Phaune Radio sur la Toile

La voix de Georges Braque

J’ai découvert récemment sur la Toile un passionné de radio. Il se prénomme Fañch. Il est Breton, a écouté ses premières émissions sur les genoux de sa grand-mère et tient un blog à la fois sensible et pointu, Radio Fañch. Ce qu’il aime, c’est la radio de qualité. Cette radio qui prend le temps de donner la parole, de laisser la place aux silences, de raconter des histoires. Une radio qui donne à entendre des voix et des sons du monde. D’aujourd’hui comme d’antan. De ces voix qui restent et resteront uniques. Présentes à jamais. Hier-soir sur Radio Fañch, j’ai été happé par un document sonore – Braque, l’ermite de génie. – signé du regretté Robert Arnaut, l’un des très grands noms de Radio France. De sa voix chaude et paisible teintée d’une pointe d’accent occitan, Robert Arnaut retrace et commente l’oeuvre du peintre, créateur du cubisme. L’émission s’appelait Chroniques sauvages. Allez vous plonger dans ce merveilleux document sur Radio Fañch.
Et pour vous mettre en bouche, tenez, voici la voix du maître, Georges Braque, interrogé en 1951 par Alain Trutat sur la Radiodiffusion française. Extrait
Début août, Fañch rendait hommage à Robert Arnaut
Télérama présente la rétrospective Georges Braque au Grand Palais à Paris jusqu’au 6 janvier 2013. Près de 240 oeuvres y sont exposées.

Automne bilingue

L’automne – Der Herbst, en allemand. Voici un opus à deux voix proposé par Arte Radio.com, adapté d’un bref poème de Friedrich Hölderlin.
Tatjana Bogucz est à l’origine de cette ode à deux voix qu’elle interprète aux côtés de Eric Herson-Macarel. Bernard Tautrat en a assuré la traduction et Christophe Rault la réalisation.
Friedrich Hölderlin (1770-1843) sur Wikipedia