Fils de tirailleur sénégalais

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C’est aujourd’hui que sort Tirailleurs le film de Mathieu Vadepied dédié à l’une des pages de l’Histoire de France les plus méconnues du grand public, l’engagement de près de 200.000 tirailleurs africains et notamment sénégalais dans la Guerre de 14-18. Omar Sy y tient le rôle principal, ce qui a suffi ces derniers jours à faire une énième fois sortir de leur sale trou les racistes et les nostalgiques des colonies qui aimeraient tant que tous les non-Blancs ferment leur bouche.
Pas surprenant que ces salauds osent encore s’exprimer ainsi. Cela continuera tant que la France n’aura pas entrepris en profondeur un véritable travail de deuil de ses colonies. Ce qui suppose bien sûr aussi qu’il lui faudra officiellement demander pardon pour tous les méfaits et toutes les horreurs qu’engendra le colonialisme à la française.

La sortie de Tirailleurs m’a rappelé cette rencontre avec le fils d’un ancien combattant, il y a huit ans au Sénégal. C’était à Mbour, sur la Petite Côte, au sud de Dakar. J’étais allé chercher deux bagues en argent commandées quelques jours plus tôt chez Socé Dioukh, un artisan bijoutier. Il m’avait présenté son travail, je l’avais remercié et nous avions bavardé de choses et d’autres. Jusqu’au moment où mon regard s’était posé sur une photo, accrochée derrière lui. C’était celle de son papa, ancien combattant de 14-18, de 39-45 et de la Guerre d’Algérie.
Voici ce que Socé Dioukh m’avait raconté de son père, tirailleur sénégalais :

 

Pour prolonger ce témoignage, lire ce reportage de TV5Monde consacré aux héros du film.

Ousmane, es-tu toujours dans la lutte ?

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Qu’est donc devenu Ousmane Dieng ? Je l’avais rencontré au Sénégal il y a quelques années. C’était à Mbour, le port où il avait commencé à travailler comme marin-pêcheur à l’âge de 9 ans. Quelques années plus tard, Ousmane avait quitté sa pirogue pour tenter l’aventure de la lutte professionnelle. Dans l’arène. Pour les trophées et les liasses de francs CFA. Grâce à la lutte sénégalaise, Ousmane, alias Michael Jordan, était devenu un homme respecté de tous dans sa ville. Au fil du temps, les sponsors et les combats s’étaient fait rares. Ousmane avait continué malgré tout à encadrer les jeunes lutteurs. Je ne sais aujourd’hui s’il a continué à leur transmettre sa passion ou s’il est retourné gagner sa vie en mer. J’aimerais beaucoup avoir de ses nouvelles.

Le rêve foot de Demba

Alors que reprend ce week-end le championnat de France de football – placé cette année encore sous le signe du fric roi – une pensée pour Demba, jeune joueur sénégalais rencontré sur la plage de Mbour. Son rêve de devenir professionnel en Europe, il ne le réalisera sans doute jamais. Peut-être vaut-il mieux qu’il ne fasse pas le voyage, qui s’apparente bien souvent à un parcours très périlleux pour tant de footballeurs africains. Pour un Didier Drogba ou un Samuel Eto’o, combien de joueurs exploités, menés en bateau, victimes de trafiquants sans foi ni loi ?

Au cimetière de Joal-Fadiouth

Au cimetière de Joal-Fadiouth, construit sur une colline de coquillages, cohabitent les carré chrétien et musulman. Sans séparation marquée. Unique au Sénégal. Fadiouth

Sur la route des charrettes

C’est une artère toujours très animée. La route des charrettes est vivante du matin au soir. Artisans en bordure. Voitures et motos parfois. Et charrettes beaucoup. Elles font pour la plupart office de taxi jusqu’au marché.

Les oiseaux du petit matin

Profusion d’oiseaux africains. Ils sont même réveillés avant le muezzin et son appel à la prière.

Le muezzin du soir sous le vent

À Mbour, la vie quotidienne est rythmée par l’appel à la prière lancé par le muezzin, cinq fois par jour. Ce soir-là, il y avait du vent dans les palmiers, venu de la mer toute proche. Nous avons cru à un orage imminent. Mais il n’a pas éclaté au-dessus de la ville. Le vent s’est calmé dans la nuit et lorsque le muezzin s’est mis à lancer son premier appel du matin, plus un souffle n’agitait la palmeraie. Est resté le souvenir de cette jeune femme frôlant les murs chauds des maisons, en bas dans la rue peuplée de sable et d’ombres.

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Moi Ousmane Dieng, alias Michael Jordan, lutteur sénégalais

Marin-pêcheur à 9 ans, Ousmane a quitté sa pirogue pour l’arène. La lutte sénégalaise en a fait un homme respecté de tous dans sa ville de Mbour. Mais aujourd’hui, les sponsors et les combats se font rares… Ousmane continue malgré tout d’encadrer les jeunes lutteurs.

Carnet d’Afrique #8

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Jour après jour, attendre que s’égrènent les heures.
Ne rien espérer d’autre que vivre le lendemain et lui survivre. À l’écart de la foule, l’athlète glisse à lentes foulées sur la plage, le dos dénudé. Tout en muscles bombés. Les bras tendus en arc vers le ciel voilé strié de palmiers. Deviner une prière éphémère. Ne pas déranger la statue souple et forte et sûre de sa beauté. Il était là hier déjà. Et avant-hier. Comme pour un rituel paisible et rassurant.
Cet homme est un danseur paisible et fataliste qui prie le monde entre sable et océan.

 

Les lutteurs sénégalais sur le sable

Sur la plage de Mbour, ils sont parfois une trentaine à venir s’entraîner le soir à la fraîche, pour prépérer leurs – rares – combats à venir. Les lutteurs sénégalais perpétuent une tradition ancestrale. Avant l’assaut, ils s’aspergent le corps de sable, pour que les mains ne glissent pas sur les peaux gorgées de sueur. Ces colosses s’affrontent ainsi pendant une bonne heure avant d’entamer la partie musculation et assouplissement. La lutte traditionnelle sénégalaise existe aussi sous la forme de lutte avec frappe, comme à la boxe. Elle marie sport et culture, avec des chants de bravoure, et des pratiques mystiques sous la forme de grigris. Cette lutte est désormais un phénomène qui intéresse toutes les couches de la population et qui a détrôné le football pour devenir le sport n°1 au Sénégal.

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El Hadj le jardinier

C’est son travail depuis des années. Jardinier chez Reinette, la dame si attentive aux petits talibés. El Hadj prend soin de son jardin au petit matin après sa prière.

Le blues de Moussa, chauffeur sénégalais

La corruption ordinaire. Le billet de 1000 francs CFA glissé dans la main du gendarme pour avoir le droit de reprendre la route après un contrôle inopiné. Un quotidien dont les Sénégalais ne veulent plus. Ils le disent. En secret. Comme Moussa qui m’accompagna à Joal, la commune où naquit Léopold Sédar Senghor, le père de la République du Sénégal. Son successeur, l’actuel président Macky Sall, a beau faire savoir qu’il déclare la guerre aux corrompus, rien ne change en profondeur. Et la fatigue des chauffeurs grandit. Comme se creuse chaque jour un peu plus la fatigue de leurs voitures.

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Carnet d’Afrique #7

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Il frôle les poussières rouges le long des routes.
Pas changé leur course à travers les villages depuis toutes ces années. Presque immobiles, il pense. Rien de nouveau ici hormis les quelques dizaines de kilomètres d’autoroute goudronnés en quittant l’aéroport. Les baobabs. À peine poussé. Les détritus. Beaucoup plus qu’avant. Les maisons de fortune. S’amoncellent. Prendre son temps. Le temps donné sans compter. Pas la peine de se hâter. Les poussières rouges traînent leur éternelle patience.

(à suivre)

La partie de foot sur le sable

Maillots de « stars » sur le dos, pieds nus, ballon de fortune, ils jouent sur la plage du matin au soir. Peu de buts, mais de l’engagement et de la joie à partager. Ils regarderont le mondial à la télé, même si le Sénégal n’est pas qualifié…

Carnet d’Afrique #6

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Rares. Les Blancs se font rares.
Quelques Toubabs ventrus traînent leurs rides et leurs 4X4 en direction des serveuses aux tresses brillantes. Les yeux accrochés aux doigts sarments des demoiselles. Osent à peine deviner leurs dents du bonheur au creux de leurs lèvres divines. Il faudrait se taire. Surtout ne rien dire qui vienne gâcher ces secondes de grâce fugace. Mais ils ne savent goûter ce suc. Ignorent le sel du silence. Murmurent un vague compliment sur le tissu de leurs boubous. Aucun regard en échange. À peine un merci susurré sans sourire. Les boissons servies, elles s’échappent d’un pas souple vers la caisse où tinte le petit bruit sec et maigre du franc CFA.
Leur richesse à partager avec qui saura approcher la vive et fière douceur de leur âme.

(à suivre)

Au marché de Mbour

Dans le tumulte grouillant du marché de Mbour, un mégaphone égrène la mystérieuse litanie lancée par un aveugle au milieu de la foule.

Carnet d’Afrique #5

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Le muezzin lance l’appel à la prière.
Des mosquées semées sur les places. Déposées comme à la hâte. Certaines semblent provisoires mais ce provisoire dure depuis des années. Minaret pour les plus grandes. Haut parleur pour toutes. Dès avant l’aube ils vibrent à travers la ville. Comme une plainte répétée chaque jour qu’Allah fait. L’appel, les enfants l’ignorent. Affairés à courir entre les amas de gravier. Entre les tas d’immondices qui peuplent les rues de terre rouge. Entre les murettes défoncées qui s’ouvrent sur de petits champs de menthe. Les enfants jouent d’un rien. Bouchon de bouteille. Canette cabossée. Ballon dégonflé. Cailloux glanés. Le muezzin a beau chanter sa litanie, les petits ont la tête à l’instant. Comme tous les enfants du monde.

(à suivre)

Reinette et les petits talibés

Près de vingt ans que Reinette entend taper au portail de sa maison de Mbour, sur la Petite Côte, à 80 kilomètres au sud de Dakar. Le matin, ils sont parfois une trentaine, les petits talibés mendiants affamés. Reinette sait bien que ces sandwiches au chocolat ne règlent pas le problème qui empoisonne la vie de dizaines de milliers d’enfants sénégalais contraints à mendier par leurs marabouts sensés leur apprendre le Coran. Mais elle ne s’est jamais résolue à laisser ces petits traîner dans la rue le ventre vide.

Carnet d’Afrique #4

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À présent passent trois jeunes femmes en file indienne.
Chaloupent le long de la plage abîmée. Traces vivaces des tempêtes de mars. Coiffées de larges plateaux gris, elles se taisent sous le poids des feuilles de menthe. Avancent sur le chemin défoncé vers les paillotes désertes. Qui leur donnera quelques billets pour quelques fruits ? Peut-être les dégusteront-elles si le client s’obstine à se cacher loin d’ici. Croisent de vieux messieurs à sandalettes translucides. Semblent égarés dans leurs souvenirs. Barbiches blanches et chemises constellées de sueur sèche. Ne se retournent pas sur le passage des porteuses aux seins et aux reins qui dansent. Indifférents à leurs fesses bombées comme des djembés de musiciennes.

(à suivre)

J’écoute Saphir FM

Quelle richesse, cette bande FM sénégalaise ! Il y en a pour tous les goûts. Musique, infos, météo. Très agréable à écouter. Et souvenir des balbutiements de la bande FM en France dans les années 80.

Carnet d’Afrique #3

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Plus tard, l’océan lui tend la main.
Les garçons courent en groupe. Ils avancent à larges foulées au pied des palmiers. Lorsqu’ils s’arrêtent, tractions de jambes et de bras pour se muscler. Peu se lancent dans l’eau. La mer déroule sa robe bleue argent sans insister. S’exercent à la lutte. Colosses ou sauterelles. Tous, le corps doré de poussière de sable. Gri-gris à la taille ou au bras.
Le costume partagé c’est le maillot de foot. Entre les épaules, des noms de joueurs de rêve gravés sur les tissus souvent délavés et troués. Parfois, les shorts vont de paire. Ces parties de ballon sans cages ! Joyeuses et accrochées. Les jeunes jonglent, dribblent et dansent le beau jeu. Marquent peu. Savent-ils que le mirage du foot des riches leur restera mirage ? À moins d’un miracle.

(à suivre)

Moi Socé, fils de Tirailleur sénégalais

Socé Dioukh a 65 ans. Bijoutier à Mbour, sur la Petite Côte, à 80 kilomètres au sud de Dakar. Attaché à la France. Mais certainement un peu plus meurtri encore depuis hier. Les célébrations du D Day ont ignoré l’Afrique. Continent oublié. Ce n’est pas un cliché. C’est désolant. Triste. Très tr!ste.

Carnet d’Afrique #2

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Il croise dès l’aube les enfants en guenilles.
Longent les baraques cousues de fer blanc. Mendient aux abords des échoppes où s’achète le pain quotidien, le lait en poudre et les bidons d’eau en plastique. Essaims de gamins faméliques. Épuisés. Escouades ensommeillées. Vidées. Des bras et des jambes secs et maigres comme des branchages rescapés du feu. Pleurs séchés au coin des paupières. Morve en filet sous les narines. À chacun sa cuvette en plastique jaune. Ne tinte que de quelques morceaux de sucre lancés par une femme en boubou bouton d’or et turban bleu outremer. Son fils à elle part à l’école en uniforme bleu ciel dans un bus blanc sans équivoque. « Dieu seul ». C’est écrit sur le flanc. Oui, Dieu bien seul face aux petits talibés qui se dispersent comme une volée d’insectes. Le regard de certains teinté de honte. Quelques visages masqués par la cuvette ou un coin de haillon.

(à suivre)

Carnet d’Afrique #1

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La tiédeur poivrée le cueille en douceur au creux des narines.
S’en envelopper et avancer vers dehors. Retrouver l’Afrique dans l’attente. Immobile. Frissonnante pourtant. Revoir les éclopés affamés de pièces. Frôler les porte-faix aux aguets. Longer les voitures en vrac prêtes à filer sous les maigres étoiles. Les camions essoufflés et leurs chauffeurs électriques au seuil d’une nuit blanche. Les taxis-brousse hérissés de bidons, de cartons et de bagages ficelés au-dessus d’inscriptions dévotes. Les photos de marabouts scotchées aux vitres et aux pare-brise. Vénérés comme guides en médaillon et en affiches tutélaires. Ils protègent. C’est écrit dessus. Leurs turbans décolorés, pourtant. Leurs visages luisants. Leurs joues rondes impassibles. Cerclées de barbe bleue passée. Quel contraste avec les faces émaciées de ceux qui se compressent vers la portière. S’entassent derrière. Au volant, le conducteur porte un bonnet de laine écrue bistre. Trois cahots d’épaisse fumée et c’est le départ. S’engouffrer dans le noir vers le sud qui nous happe.

(à suivre)

 

Livres de ma vie / Oeuvres poétiques de Léopold Sédar Senghor #1

Découvert Léopold Sédar Senghor sur le tard. L’avais écouté parler à la radio. Négritude. Homme noir. Colonisation. Esclavage. Émancipation. Libération. Rêvé de l’Afrique noire grâce à lui – ses poèmes – et Césaire et Youssou Ndour. Et puis un jour, le Sénégal en vrai. En chair et en ciel. Ancrer mes pas sur cette terre berceau. Visiter la maison natale du poète à Joal et redouter au cœur du ventre le retour en Europe. Redouter cet arrachement. Quelques années plus tard, serai bientôt de retour là-bas. Emmènerai ce livre aux parfums d’amour et de liberté. Le montrerai aux enfants du Sénégal et à leurs parents.

 

Senghor

Que fais-tu ?

 » « Que fais-tu ? À quoi penses-tu ? À qui ? »

C’est ta question et ta question. Rien n’est plus mélodieux que le coureur de cent mètres

Que les bras et les jambes longues, comme les pistons d’olive polis.

Rien n’est plus stable que le buste nu, triangle harmonie

Du Kaya-Magan

Et décochant le charme de sa foudre.

Si je nage comme le dauphin, debout le Vent du Sud

C’est pour toi que je marche dans le sable, comme le dromadaire.

Je ne suis pas roi du Ghana, ni coureur de cent mètres.

Or tu ne m’écriras plus « Que fais-tu ? »…

Car je ne pense pas, mes yeux boivent le bleu,

Rythmiques

Sinon à toi, comme le noir canard sauvage au ventre blanc.  »

 

Copyright @ Editions du Seuil

Cloches et Muezzin

Réveillé par les cloches de l’église Saint-Vincent. Elles m’ont aussitôt transporté à Ndianda, village de la communuté rurale de Nguenienne, à 80 kilomètres au sud de Dakar. Y cohabitent en paix église et mosquée. Chrétiens et musulmans s’y respectent. À Joal, où naquit le père de l’indépendance du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, le cimetière est mixte. J’ai choisi ce collage de Corinne Attali pour illustrer ce métissage et ce partage dans le respect de la différence. Valeurs bien trop souvent délaissées dans notre vieille France…

métissage

@ Corinne Attali

Ousmane Sow et Mandela

France Culture en voiture ce midi. La Grande Table. Le rendez-vous que nous donne chaque jour Caroline Broué. Toujours élégante et bienveillante intervieweuse. Face à elle aujourd’hui, un maître de la sculpture, Ousmane Sow, le sculpteur sénégalais. Cela tombe bien, je suis fan depuis longtemps de son travail de géant, de ses statues fières et tourmentées, de ses personnages qui semblent émerger avec violence et fureur de la terre foncée de l’Afrique. Dans son hommage à Nelson Mandela, en ce jour de funérailles, Ousmane Sow a évoqué Victor Hugo, l’un des écrivains qui l’accompagne depuis son arrivée en France en 1957.

Demain, Ousmane Sow sera officiellement installé à l’Académie des Beaux-arts à Paris, en tant que membre associé étranger. Âgé de 78 ans, il est le premier artiste africain accueilli au sein de cette institution, 30 ans après  son compatriote Léopold Sédar Senghor, reçu à l’Académie Française.

L’immense voix de Youssou Ndour

Youssou Ndour a fêté hier ses 54 ans. Quel chanteur ! Quelle envergure ! Quel charisme ! Bien avant de me rendre au Sénégal – je ne remercierai jamais assez Chantal, ma compagne, de m’avoir fait découvrir l’Afrique noire – j’ai été happé par la force et l’énergie extraordinaire qui émane du jeu de Youssou, l’une des immenses voix du monde. Les rythmes qu’il imprime à ses chansons sont étonnants de vitalité et de sensualité. En 2010 avec Chantal, nous avions savouré le concert de Youssou à la Fiesta des Suds, accompagné par son Super Etoile de Dakar. Extrait.
RFI fête aussi l’anniversaire de Youssou
 Youssou Ndour en écoute sur Deezer
 Youssou Ndour sur Wikipedia
La Fondation Youssou Ndour

On vous invite chez vous

Luc et Niamar Ndour sont deux musiciens sénégalais originaires de Mbour. Ces deux frères installés dans les Hautes-Alpes depuis 2004 ont créé le concept de concert-repas à domicile. Spontanéité, simplicité et convivialité sont les ingrédients de leur réussite. Avec le souci du partage de leur culture. Extrait du chant dédié à Nelson Mandela, hier-soir à Digne-les-Bains.

Le site de Luc et Niamar

Sénégal # 9 L’heure de quitter l’Afrique

Voici venue l’heure redoutée du retour vers la vieille Europe…
A chaque fois, le coeur serré, il faut dire au revoir aux amis et prendre le taxi vers Dakar, vers l’aéroport.

Arrivés à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, survient l’heure triste d’une énième coupure avec cette Afrique tout à la fois bouleversante, désespérante et enthousiasmante.

Sénégal # 8 Pape « Bazooka » le lutteur

Sur la plage de Mbour en milieu d’après-midi se produit presque chaque jour un drôle d’attroupement, autour de grand athlètes au physique souvent imposant, le corps enduit de sable et grigris autour de la taille : les lutteurs à l’entraînement. La lutte sénégalaise est LE sport traditionnel du pays de la Téranga. C’est un sport de contact qui séduit de plus en plus de jeunes, attirés par les pactoles que font miroiter les organisateurs de combats. Pape alias Bazoooka est l’un des 10 lutteurs les plus connus au Sénégal

L’actu de la lutte sénégalaiseSport traditionnel sénégalais ; Lutteurs 

Sénégal # 7 Cheikh et sa cabane

Cheikh est un jeune homme heureux. De ses mains, il vient de construire sa cabane, sur la plage de Mbour. Bois récupérés pour la structure, branchages et paille pour le toit, pirogues cassées recyclées  en tables et petits tabourets, Cheikh a bien travaillé pour se doter d’un bel outil de travail dédié à l’accueil des touristes de passage : boissons fraîches, brochettes de fruits frais, poissons grillés au barbecue. Son bonus : nettoyer la plage. Chaque jour. Pour fêter le lancement de sa petite entreprise, Cheikh a fait la fête autour d’un feu de camp, entouré de sa maman, de ses frères et d’une trentaine d’amis. Avec le sourire, Il s’est raconté.

Cheikh

« Paix et tranquillité, voilà le véritable bonheur. »
Livre de la sagesse chinoise – 1876

Sénégal # 6 Moïse, coach de Lionceaux

Moïse est l’entraîneur des jeunes footballeurs de Saly-carrefour, l’un des quartiers de cette station balnéaire de la Petite Côte, au sud de Dakar. Depuis 2007, son école de foot est gratuite pour tous les enfants. Les résultats sont là mais les moyens manquent à l’appel…

La plupart des joueurs professionnels sénégalais ont commencé sur le sable des stades de leur quartier, à l’image de Mamadou Niang  – champion de France avec l’OM en 2010 – natif de Matam, dans le Sénégal oriental. L’ancien capitaine marseillais a été sélectionné 55 fois dans l’équipe des Lions de la Téranga et a donc entendu 55 fois l’hymne sénégalais

« Le Lion rouge, ou Pincez tous vos koras, frappez les balafons », c’est le titre de cet hymne composé par le 1er Président sénégalais, Léopold Sédar Senghor

 » Le lion rouge a rugi.
Le dompteur de la brousse
D’un bond s’est élancé,
Dissipant les ténèbres.
Soleil sur nos terreurs, soleil sur notre espoir.
Debout, frères, voici l’Afrique rassemblée

Refrain :
Fibres de mon cœur vert.
Épaule contre épaule, mes plus que frères,
O Sénégalais, debout !
Unissons la mer et les sources, unissons la steppe et la forêt !

Salut Afrique mère, salut Afrique mère.
Sénégal toi le fils de l’écume du lion,
Toi surgi de la nuit au galop des chevaux,
Rend-nous, oh ! rends-nous l’honneur de nos ancêtres,
Splendides comme ébène et forts comme le muscle
Nous disons droits – l’épée n’a pas une bavure… »

Texte de Léopold Sédar Senghor (1906 – 2001 )
Musique  de Herbert Pepper ( 1912 – 2001 )

Foot solidaire est une association créée en 2012 pour aider les jeunes joueurs africains victimes souvent d’agents malhonnêtes et de clubs peu regardants sur l’éthique…

Sénégal # 5 Lionceaux de la Téranga

Entraînement de football sur le petit stade du quartier de Saly-carrefour. 120 gamins sur le sable, des cages de fortune, 1 seul ballon. Priorité au jeu.

L’Espanyol de Barcelone – l’autre club de la capitale catalane avec le Barça – a lancé une académie de football  à Dakar (programme sur 4 ans : 2010 – 2014).

Sénégal # 4 En bas, le port de Mbour

Promenons-nous à travers les petites rues qui descendent au port de Mbour, le deuxième port de pêche du Sénégal

Au Sénégal, 600.000 personnes travaillent dans le secteur de la pêche, dont 400.000 dans la pêche traditionnelle. Ce secteur représente la première branche exportatrice du pays. Jusqu’en avril 2012, des autorisations illicites de pêche ont été accordées à des navires étrangers. Elles ont été annulées après un vaste mouvement de colère des pêcheurs et l’action de Greenpeace qui dénonçait un pillage illicite de la pêche

Le Guide du Routard parle de Mbour

Sénégal # 3 « Le salut du jeune soleil »

Petit matin à Mbour, Sénégal. Réveillés par les oiseaux alors que se lève le soleil

677 espèces d’oiseaux – résidentes ou de passage – sont recensées au Sénégal

Le salut du jeune soleil

Le salut du jeune soleil
Sur mon lit, la lumière de ta lettre
Tous les bruits qui fusent du matin
Les cris métalliques des merles, les clochettes des gonoleks
Ton sourire sur le gazon, sur la rosée splendide.

Dans la lumière innocente, des milliers de libellules
Des frisselants, comme des abeilles d’or ailes noires
Et comme des hélicoptères aux virages de grâce et de douceur
Sur la plage limpide, or et noir les Tramiae basilares
Je dis la danse des princesses du Mali.

Me voici à ta quête, sur le sentier des chats-tigres.
Ton parfum toujours ton parfum, de la brousse bourdonnant des buissons
Plus exaltant que l’odeur du lys dans sa surrection.
Me guide, ta gorge odorante, ton parfum levé par l’Afrique
Quand sous mes pieds de berger, je foule les menthes sauvages.
Au bout de l’épreuve et de la saison, au fond du gouffre
Dieu ! que je te retrouve, retrouve ta voix, ta fragrance de lumière vibrante.

Léopold Sédar Senghor (1906 – 2001)

Sénégal # 2 Le fromager, arbre protégé

Sur l’île sénégalaise de Mar Lodj, dans le delta du Siné Saloum – à 150 kilomètres au sud de Dakar, pas loin de la Casamance – un homme est assis près de l’église, surplombée par trois arbres : un rônier, un caïlcedrat et un fromager. Symbole de la cohabitation paisible des trois religions pratiquées sur l’île – l’islam, le christianisme et l’animisme –  ils  entremêlent leurs troncs.

***Remerciements à Chantal, notre reporter de sons envoyée spéciale au Sénégal

Les arbres du Sénégal
L’association ReforestAction
Sur Twitter @reforestaction

Sénégal # 1 En taxi-pirogue à Mar Lodj

Aujourd’hui et pour quelques jours, nous changeons de continent. Direction l’Afrique, le Sénégal, pour une première escapade sonore dans la région du Sine Saloum, à 150 kilomètres au sud de Dakar, la capitale. Au départ de N’Dangane, embarquons à bord d’un taxi-pirogue de 10 bons mètres de long, qui va nous conduire sur l’île de Mar Lodj.

Le trajet dure un quart d’heure et coûte 2 ou 3 euros. A bord, à chaque voyage, une vingtaine de passagers pour une sorte de mini-croisière paisible le long des mangroves, ces amas d’arbres géants couchés dans l’eau, remplis d’oiseaux et d’une importante végétation de mer : petits crabes, huitres et poissons.

*** Un grand merci à Chantal, notre reporter de sons envoyée spéciale en Afrique.

L’akara des écoliers sénégalais

Les écoliers s’apprêtent à se régaler, dans cette école de Mbour, à 80 kilomètres au sud de Dakar, la capitale du Sénégal. Il est 11 heures. Dans la cour, sur de grandes tables, on va leur préparer des sandwiches d’Akara. Le pain est tartiné avec un mélange d’omelette et d’haricots écrasés. Souvent, ces enfants sont partis de chez eux le matin le ventre vide. Chantal, reporter de sonsdechaquejour.com en Afrique, a enregistré ceci

Une pièce de 200 francs cfa (30 centimes d’euro), c’est ce que coûte ce sandwich aux familles de ces enfants.
Selon la Croix Rouge Sénégalaise, 6 régions du pays sur 14 sont touchées par la famine.
Infos Sénégal :
Vous initier au wolof, la langue la plus parlée au Sénégal.
En bonus, Le Guide du Routard et le site du très dynamique Complexe Privé de Formation Professionnelle : (informatique, restauration-hôtellerie, comptabilité-gestion et bâtiment)

 

Le muezzin de Ndianda

Cinq fois par jour, les habitants de Ndianda* vivent au rythme de ce muezzin qui fait l’appel à la prière pour les musulmans du village, du haut du minaret de la mosquée.. 
Je ne suis pas musulman mais lors de mes séjours au Sénégal, j’ai toujours été bouleversé par ce chant qui surgit très tôt le matin dans les villes et les villages. 
 
 
Pays musulman à 95%, le Sénégal est un modèle de bonne entente entre les différentes communautés religieuses.
Dans la même famille, il arrive que vivent ensemble des chrétiens et des musulmans.
Les catholiques sont même souvent invités par leur amis musulmans à la fin du Ramadan pour partager le repas de fête.

Le village de Ndianda* se situe à 7km de Joal – petite ville côtière au sud de Dakar, où naquit Léopold Sédar Senghor, le premier Président de la République du Sénégal – dans le département de Mbour.
C’est à Ndianda qu’est né l’actuel Président de la Communauté Rurale de Nguénienne, Magueye Ndao.