À l’écart des passants
sous les arbres mouillés
le ballet des anciens
perdus dans leurs pensées
les corps au ralenti
rien ne peut les distraire
de leur danse ancestrale
que l’on nomme Tai Chi
belle et douce énergie
la paix les enveloppe
ils reviendront demain
et dans mille ans aussi.
tradition
Les Phuphumagnifiques bluesmen zoulous
L’élégance et la grâce
des chanteurs et danseurs
de Phuphuma Love Minus
sur la scène du Musée du Quai Branly à Paris
costumes impeccables
mains gantées de noir et blanc
chaussures vernies
et chants a capella
ils célébrent l’isicathamiya
cette tradition zouloue
enracinée depuis le vingtième siècle
dans les townships de Johannesburg
leurs chants puissants et bluesy
parlent d’amours impossibles
des êtres chers qu’il a fallu quitter
pour aller travailler aux champs ou dans les ports
ils racontent les fantômes des ouvriers migrants
leurs journées et leurs nuits
où surgissent larcins sida et violence
la beauté des cieux aussi
leurs danses souples et athlétiques
expriment un quotidien où se mêlent
ironie séduction et combat
elles évoquent par moments le haka maori
redécouverts par la chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin
les artistes de Phuphuma Love Minus
devraient revenir en France l’an prochain
pour de nouveaux concerts festifs
OJIKELE (le chant de ci-haut)
Afrique-du-Sud
Nous t’aimons terre magnifique
Nous sommes fiers de toi Afrique-du-Sud
Nous sommes fiers nous sommes fiers nous sommes remplis de joie
Nous sommes des champions
SévillHaïku #7 L’entraînement des costaleros
Les yeux lancés vers avril
s’entraînent dur
les porteurs de pasos
https://soundcloud.com/ericschulthess/les-costaleros-a-lentrainement
à trois semaines de l’ouverture
de la Semaine Sainte
croiser dans Séville
à l’approche du soir
les costaleros en plein effort
les écouter racler semelles
sous leur gigantesques autels
pour l’instant ni Christ ni Vierge dessus
mais le paso pèse son poids de bois
et il faut à chacun
régler son pas
accorder son rythme
avancer en harmonie
guidé par un pilote
de la même confrérie
se poser un peu parfois aussi
et repartir jusqu’à la tombée de la nuit
SévillHaïku #5 Les étudiants de la Tuna
Dans leurs costumes d’époque
ils chantent pour
quatre sous espagnols
tradition vivace ici
les Tunas regroupent des étudiants
le soir
se promènent de bar en bar
avec leurs instruments
et offrent chansonnettes
en échange de quelques pièces
sur leur poitrine en travers
une beca
large bande aux couleurs de leur université
le vert sur celle de ceux-ci
raconte qu’étudient
vétérinaire ou pédagogie
au Cafe-Bar La Teresas
ces Tunos m’ont sorti
du labyrinthe empreint de passion
de nostalgie aussi
des affiches et photos
dédiées à l’aficion
Sardana, Catalunya i independència / Barcelona #6
Alex Ruig est le contrebassiste de La Cobla La LLobregat, un orchestre – fondé en 1929 – qui fait vivre dans toute la Catalogne la tradition de la musique d’ici. Ai bavardé avec Alex sur la grand place de la Cathédrale de Barcelone, entre deux Sardanas offertes par l’orchestre coutumier des concerts publics. Les Barcelonais y étaient nombreux à danser avec émotion et fierté. La Sardana, c’est le nom de cette danse populaire – c’est aussi le nom de la musique qui l’accompagne – considérée comme la danse nationale de Catalunya. Les hommes et les femmes la partagent en se tenant par la main et en formant une ronde. Ci-dessous, la traduction des paroles d’Alex.
Nous sommes les héritiers d’une tradition, d’une culture et d’une langue propres. Historiquement nous sommes espagnols mais le sentiment catalan est très vivace ici.
– Et sous le franquisme, la Catalogne était un pays de résistance ?
– Oui, et en plus, certaines Sardanas qui se jouent aujourd’hui étaient interdites. Du coup, aujourd’hui, nous y tenons encore plus.
– Et aujourd’hui, l’indépendance de la Catalogne serait une bonne chose ?
– Je crois que oui.
– Ce serait possible ? Au plan économique ?
– Oui. Aux politiques de le décider.
Moi Ousmane Dieng, alias Michael Jordan, lutteur sénégalais
Marin-pêcheur à 9 ans, Ousmane a quitté sa pirogue pour l’arène. La lutte sénégalaise en a fait un homme respecté de tous dans sa ville de Mbour. Mais aujourd’hui, les sponsors et les combats se font rares… Ousmane continue malgré tout d’encadrer les jeunes lutteurs.
Les lutteurs sénégalais sur le sable
Sur la plage de Mbour, ils sont parfois une trentaine à venir s’entraîner le soir à la fraîche, pour prépérer leurs – rares – combats à venir. Les lutteurs sénégalais perpétuent une tradition ancestrale. Avant l’assaut, ils s’aspergent le corps de sable, pour que les mains ne glissent pas sur les peaux gorgées de sueur. Ces colosses s’affrontent ainsi pendant une bonne heure avant d’entamer la partie musculation et assouplissement. La lutte traditionnelle sénégalaise existe aussi sous la forme de lutte avec frappe, comme à la boxe. Elle marie sport et culture, avec des chants de bravoure, et des pratiques mystiques sous la forme de grigris. Cette lutte est désormais un phénomène qui intéresse toutes les couches de la population et qui a détrôné le football pour devenir le sport n°1 au Sénégal.
Biscarrosse #2 / Patrice l’échassier
Croisée au marché de Biscarrosse hier-matin, cette enfant juchée sur des échasses, la main posée sur l’épaule de son papa. Elle se prénomme Nahia. Fille de Patrice Hausseguy, échassier, artisan d’art qui vit de sa passion pour le bois. Plus d’info sur les échasses des Landes et du monde par ici.
Lo Carnaval Biarnés à Salies
Ce samedi, Salies-de-Béarn a accueilli pour la première fois le Carnaval Biarnés, organisé depuis 30 ans par l’association paloise Carnaval Pantalonada. La cité du sel a donc pu faire partager à tous les courageux qui ont bravé la pluie cette tradition festive béarnaise, incarnée entre autres par de truculents personnages, comme le légendaire Sent Pançard et sa femme Carronha. Ce Carnaval Biarnés a Salias a permis aussi de se plonger avec plaisir dans les musiques, les danses et les chants béarnais, portés par la langue occitane que je trouve si jolie et si poétique. Voici un florilège d’ambiances sonores offertes par ce Carnaval salisien qui en appelle bien d’autres j’espère.
FAIRE CARNAVAL !
Desconar, hartar, peguejar,
Dançar, cantar, dinc a càder de fatiga
La gentilhessa, l’umor e la toleréncia
Las diferéncias
Vestí’s en hemna quan èm un òmi
Vestí’s en òmi quan èm ua hemna
Mascà’s e cambiar de votz
Denonciar l’injustícia, los mèstes deu monde
Har tentar los pisha-vinagre, los de qui cau
Desbotoà’s, arrebendí’s
Deishar har la soa fantesia
Souffler
Déconner, bouffer, faire le « pec »
Danser et chanter jusqu’à épuisement
La gentillesse, l’humour et la tolérance
Les différences
S’habiller en femme si l’on est un homme
S’habiller en homme si l’on est une femme
Se masquer et changer de voix
Dénoncer l’injustice, les maîtres du monde
Faire râler les pisse vinaigre, les bien pensants
S e débrider, se rebeller
Laisser libre cours à sa fantaisie
L’Ostau Bearnès, lieu de diffusion de la culture occitane, c’est par ici.
Le divan de Monsieur Huo
Pour commencer l’année, ArteRadio – la station aux « reportages, témoignages et bruits pas sages » – nous propose un séduisant voyage en Chine, aux côtés de Monsieur Huo, le premier psychanalyste à exercer dans l’Empire du milieu. La documentariste Marie-Hélène Berrnard l’a rencontré et a conçu un beau feuilleton dont ArteRadio diffuse le 10ème et dernier épisode. Le regard tendre et sans concession de Monsieur Huo nous plonge dans les cahots d’une Chine qui a sans doute grandi bien trop vite, tiraillée entre tradition et modernité. Extrait
L’intégralité de cet épisode s’écoute ici
Marie-Hélène Bernard a reçu la Bourse SCAM d’aide à la création radiophonique. Les dix épisodes de son feuilleton, mixés par Christophe Rault, s’écoutent ici.