Un livre et des haïkus pour Kamaishi

Couvenattendant-la-pluieDix ans jour pour jour ont passé depuis le 11 mars 2011 et le terrible tsunami qui endeuilla le nord-est du Japon. La ville de Kamaishi pleura près de 900 morts et des milliers de disparus. Deux ans plus tard, en mai 2013, de retour d’un voyage là-bas, j’ai  décidé d’écrire En attendant la pluie, un conte dédié à toutes les personnes que j’y ai rencontrées et qui m’ont bouleversé. Ce petit livre publié aux Éditions Parole est bilingue, en français et en japonais. Il mescle deux langues, deux sonorités, deux cultures. En voici les premières phrases, lues par moi même et par Momomi Machida, qui a traduit le livre.

En hommage aux gens de Kamaishi, si dignes et si courageux, j’avais à l’époque avec mes deux jeunes enfants Zoé et Marius, récité et enregistré quelques haïkus des grands maîtres japonais. Leurs voix ont bien changé depuis mais je me souviens de notre émotion commune ce-jour-là.

14 mélodies du Japon – André Navarra 

Photos de Kamaishi (mai 2013) @ErisSchulthess

Je n’oublie pas Kamaïshi #2

pecheurscoquillages

À Kamaïshi
il a fallu deux années
pour que la mer accueille à nouveau
le travail des hommes

en mai 2013
avec Momomi Machida
avions accompagné les pêcheurs du petit port de Osaki Sirahama,
pour leur toute première récolte d’huîtres et de coquilles Saint-Jacques
depuis le tsunami du 11 mars 2011

le 11 mars 2011
la vague géante avait tué l’un des camarades de ces pêcheurs
95% de leur flotte avait été détruite.
Seulement 30 de leurs 130 maisons avaient été épargnées

 

Je n’oublie pas Kamaïshi #1

2CentredepréventiondesrisquesKamaishi

six ans ont passé depuis le terrible tsunami
qui endeuilla le nord-est du Japon le 11 mars 2011
notamment la ville de Kamaïshi

m’y rendis en mai 2013
en reviens bouleversé
et à mon retour, écrivis un conte
En attendant la pluie
publié aux Éditions Parole
un témoignage d’amitié et de compassion envers les femmes, les hommes et les enfants rencontrés là-bas

Couvenattendant-la-pluie

ce livre est bilingue,
traduit en japonais par Momomi Machida
en avons tous deux lu un extrait
à voix haute
dédié à toutes les victimes du tsunami
ainsi qu’à leurs familles

Ci-dessous trois photos ramenées de Kamaïshi
sourire retrouvé des pêcheurs
jeune maman relogée dans un abri préfabriqué
et espoir vivace de connaître à nouveau des printemps paisibles

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6tulipesstigmatestsunamikamaishi

Je n’oublie pas Kamaishi

Kamaishiautelgrosplan

Il y a cinq ans jour pour jour, le 11 mars 2011, un tsunami déferle sur la côte nord-ouest du Japon. Parmi les villes frappés,  Kamaishi, située à 208 kilomètres au nord de Fukushima et 560 kilomètres de Tokyo. Des vagues hautes de plus de 30 mètres par endroits ravagent la ville.
Les survivants pleurent plusieurs milliers de morts et de disparus.

Me suis rendu à Kamaishi en mai 2013
pendant une semaine, j’ai pu constater les traces encore vivaces de la tragédie
le port avait retrouvé un semblant de souffle
les enfants étaient retournés à l’école
les pêcheurs d’algues avaient repris leur activité
les ostréiculteurs fêtaient leur première récolte
les tulipes refleurissaient
les bougies accompagnaient le travail de deuil des survivants

Je n’oublie pas Kamaishi
Je n’oublie pas le silence en entrant dans la ville
Je n’oublie pas les immeubles massacrés
Je n’oublie pas les maisons rasées
Je n’oublie pas les voix surgies des décombres
Je n’oublie pas la rade muette au petit matin
Je n’oublie pas le port meurtri de toutes parts
Je n’oublie pas les sinistrés accueillis dans les préfabriqués
Je n’oublie pas l’autel et ses bougies au centre de secours fracassé
Je n’oublie pas les bouddhas de mémoire
Je n’oublie pas les stèles noires dressées
Je n’oublie pas les dates et les chagrins inscrits
Je n’oublie pas les larmes versées
Je n’oublie pas les larmes contenues
Je n’oublie pas les tulipes violettes près du saccage
Je n’oublie pas les traces du tsunami sur la forêt
Je n’oublie pas le temple au moine et à l’enfant
Je n’oublie pas la blanche Kanon protectrice de la ville
Je n’oublie pas le rire timide des écoliers
Je n’oublie pas le sourire retrouvé des pêcheurs d’algues
Je n’oublie pas les jardins refleuris
Je n’oublie pas le retour vers Tokyo en Shinkansen
Je n’oublie pas le survol du Fuji qui m’éloignait de Kamaishi

Je n’oublie pas ce haiku d’Issa

Ainsi en ce monde

au-dessus de l’enfer

on admire les fleurs

 

Les gabians de la Canebière

En remontant Canebière tard hier-soir, nous avons été accompagnés par des gabians qui s’époumonaient au-dessus des arbres et des toits. Auparavant, le lancement de mon livre « En attendant la pluie » s’était passé dans une ambiance très amicale au Miyadori-do, le magasin d’art et d’objets japonais de Françoise Potheau. Une quarantaine de personnes présentes. Parmi elles, Messieurs Masaki Sato et Masaki Morimoto, Consul général et Consul général adjoint du Japon à Marseille, Jean Darot, éditeur des Editions Parole et Franck Di Benedetto, 1er adjoint au maire de Digne-les-Bains. Plus de photos, par ici.

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En attendant la pluie, conte japonais

Couv'enattendant la pluieLues par moi même et par Momomi Machida – qui a traduit mon livre – voici les premières phrases de « En attendant la pluie« , un conte en français et en japonais qu’avec l’éditeur Jean Darot, des Editions Parole, nous lançons aujourd’hui à Marseille.

11 mars 2011 – 11 mars 2014. Trois ans ont passé depuis le terrible tsunami qui endeuilla le nord-est du Japon et notamment la ville de Kamaishi où je me rendis en mai dernier. Ce conte, je l’ai écrit à mon retour, en signe d’amitié avec toutes les personnes que j’ai rencontrées là-bas et qui m’ont bouleversé. Pas un jour depuis sans penser à ces femmes, ces hommes et ces enfants. Il me plaît que ce livre soit bilingue, qu’il mescle deux cultures. Je rêve maintenant qu’il voyage au Japon et que nous puissions aller l’offrir à nos amis japonais. Ci-dessous quelques photos ramenées de Kamaishi l’an passé. Elles racontent les stigmates du tsunami, la mémoire vive des victimes et des disparus, le sourire retrouvé des pêcheurs, une jeune maman relogée, et l’espoir de revoir un printemps paisible.

1vestiges du tsunami2Centredepréventiondesrisques3photosurterrassetsunamiarrive4pecheurs5femmetebébérelogés6tulipesstigmatestsunamikamaishi

Japon #3 日本 : les oiseaux de Kamaïshi

Ce matin de très bonne heure, j’ai marché jusqu’au domaine maritime de Kamaïshi, à quelques centaines de mètres de mon hôtel. J’ai entendu en chemin de drôles d’oiseaux au chant répétitif  – en fait, la petite sonnerie qui équipe les feux verts de la ville – et puis des oiseaux en vrai, qui chantaient non-loin des bateaux et des travailleurs du port arrivant à l’embauche, dans ce port dévasté par le tsunami de mars 2011 puis reconstruit.

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J’ai posté cette bulle sonore sur Bobler, hier-soir depuis le domaine portuaire de Kamaïshi.

 

Japon #2 日本 : Kamaïshi 2 ans après le tsunami

Nous sommes à Kamaïshi, au Centre de prévention des risques sismiques où les habitants se sont rués après le tremblement de terre – magnitude 9.6 sur l’Echelle de Richter – qui a frappé le Nord-est du Japon le 11 mars 2011. Plus de deux cents d’entre eux y ont trouvé la mort lorsque la vague de 18 mètres de haut a déferlé sur Kamaïshi. Ce bâtiment est resté en l’état depuis. La municipalité veut le conserver en hommage aux victimes.
Deux autels y sont d’ailleurs installés où notamment les familles des victimes et des disparus viennent se recueillir. Ayumi AOYAMA raconte

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J’ai posté cette bulle sonore sur Bobler, devant le Mémorial du tsunami, dressé face à l’Océan Pacifique.

 

Les cerisiers de Kamaïshi

Les cerisisers. Ce thème traditionnel japonais a été joué hier à Digne en la cathédrale Notre Dame du Bourg, lors d’un concert destiné à recueillir des fonds qui contribueront à aider la reconstruction de la ville de Kamaïshi, très durement touchée par le tragique tsunami du 11 mars 2011. Au piano, Keiko Kuida et à la flûte, Cyril Javanaud.
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Le sakura  – cerisier ornemental au Japon – sur Wikipedia
Les cerisiers et le tsunami, un blog à découvrir