Papa, j’ai tellement honte

Tu n’es plus de ce monde de fous, Papa, mais alors que le ciel s’assombrit sur notre pays, il me faut te dire que la colère et la honte ne me quittent pas. Je pense fort à Pépé, ton père, immigré, étranger parmi les étrangers. Il choisit la France dans les années 20 du siècle dernier, y travailla dur et y mourut. Te dire aussi, Papa, que je pense aussi à l’instituteur de la République et fils d’immigré que tu fus, si fier des valeurs humanistes de notre pays, ces valeurs que tu t’approprias et transmis à tes élèves comme à tes enfants tout au long de ta vie. Te dire enfin que je suis fier d’être l’un des millions de petits-fils d’immigrés que compte notre pays mais que j’ai terriblement honte de notre France. Puisse cette honte submerger Emmanuel Macron, Élisabeth Borne et leurs sujets, pour avoir fait entrer les idées d’un parti fondé par des Waffen SS au cœur-même de notre République. L’Histoire finira bien par les juger mais combien de temps faudra-t-il pour effacer l’affreuse tache brune lâchée sur nous par toutes ces bordilles, tous ces ennemis de notre République ?

Un thé à la menthe sans frontières

affichesmigrantsQuitter le métro station Noailles et juste à la sortie face au marché des Capucins tomber sur cette affiche les frontières tuent oui là-haut dans les Alpes tout près de nous imaginer le calvaire de ces jeunes migrants africains raconté ici être fier de la solidarité des gens de montagne guidés au quotidien par ce que leur dicte leur conscience leurs valeurs leurs principes souvent dans la crainte des gendarmes

vieuxportensuite descendre vers le Vieux-Port là où tout a commencé pour notre Marseille là où ses fondateurs phocéens choisirent de se poser après des jours et des jours de mer les mêmes qui pour construire la ville puisèrent dans l’antique carrière de la Corderie aujourd’hui dévastée endeuillée

accoulespuis aller saluer le clocher de l’Église des Accoules au pied de ce quartier du Panier où je passai les deux premières années de ma vie elle au moins personne ne va la menacer personne ne projette de la couper en morceaux pour vendre le terrain à un promoteur enfin mèfi quand-même Marseille regorge parfois de mauvaises surprises poursuivre la balade à travers les lieux familiers et m’asseoir devant un thé à la menthe dans ce café où je me plais à écouter les gens parler arabe

ne rien comprendre à ce qu’ils disent mais pas grave au contraire en capter les sons savourer les intonations deviner les humeurs les émotions de celles et ceux qui échangent ici en paix devant la même boisson que moi Marseillais comme moi frères et sœurs de la même cité qui n’en finit pas d’être blessée humiliée et de tenter de panser ses plaies comme elle peut

pizzaavant de m’en repartir une petite faim m’arrêter chez Charly où la pizza est une maxi-régalade me souvenir des mots de Jean-Claude Izzo sur le bonheur .

Hospitalité

Hospitalité. Disséqué, comme ça, le mot sonne comme une curieuse mescle d’hôpital et de lit où l’on serait forcé de rester. Mais en dépassant les simples sonorités de base de ce vocable, on touche sans tarder à l’humain généreux. A la rencontre choisie. Offerte. Au coeur que l’on ouvre. Aux portes que l’on permet de franchir à l’autre. Radio Grenouille a créé ce bijou sonore à partir de ce mot. Hospitalité. Qui reste, quoi qu’en pensent les Valls et consorts, l’une des valeurs de notre beau pays. L’une des valeurs qui l’honorent. Malgré ceux qui excluent, expulsent, rejettent, stigmatisent… amnésiques qu’ils sont.
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Autour de ce thème Hospitalité, Radio Grenouille a conçu 7 badges sonores

Joue, Django, ils sont devenus fous !

Quelle honte ! Manuel Valls, ministre de l’intérieur qui ose désigner les Roms comme LE problème de la France… J’ai honte pour lui, enfant de Barcelone, ville de brassage et ville ouverte sur le monde. Désigner selon l’origine une partie de notre communauté nationale est contraire à nos valeurs partagées. Aux valeurs européennes aussi. Cette attitude qui prolonge le lamentable discours de Sarkozy à Grenoble en juillet 2010 est profondément choquante. Elle m’évoque de sinistres heures de l’Histoire de France. Je n’ai pas oublié que les Roms, les Tziganes, furent victimes tout comme les Juifs d’un génocide de la part des nazis. Je n’accepte pas cette stigmatisation. Alors, pour tirer la langue à cette révoltante posture, souvenons-nous d’un certain Django Reinhardt, Rom parmi les Roms, et de son Minor Swing. Extrait
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« Le visage des Roms, c’est nous ! », la chronique d’Edwy Plenel sur France Culture et mise en ligne sur Médiapart
Carine Fouteau, sur Médiapart, passe en revue les accusations qui sont adressées aux Roms et les contre-vérités qu’elles recèlent.
France Culture n’oublie pas Django Reinhardt