Ces volailles passent leur journée en cage à tourner virer à mêler leurs plumes et lancer leurs coups de tête à chercher une sortie à se marcher sur les pattes dans la puanteur de leur fiente amassée en dessous
si peu de cot cot cot
tant d’angoisse et de peur palpables derrière les barreaux lorsque tu t’approches d’un peu trop près toutes conscientes du sort qui leur pend au bec surplombées qu’elles sont juste à côté par de longues et hideuses saucisses et des cadavres de canards exposés en plein air
occis depuis quand
elles attendent en s’agitant que quelque client du boui boui aux cartons de bière éventrés réclame viande fraîche ou sèche cou tranché ou sursis jusqu’à quand
destins mêlés
tristesse immense
dégoût intense
ici comme ailleurs dans ce monde côtoyer à mots et cris étouffés cette cruauté admise banale ancestrale
elle te fait horreur et renforce profond en toi le désir de suivre le chemin que depuis plus d’un an tu t’es tracé et continuer à ne plus manger d’êtres sentients
non plus jamais.