Comme vos sœurs et vos frères de l’Ouest
vous errez aux carrefours
qu’il pleuve ou qu’il vente
gamelle en main
allez au-devant des autos
longez la file
le ventre creusé de faim
le regard vidé
attendez le tintement espéré de la pièce
en vain souvent
lorsque la monnaie ne tombe pas
vous guettez le prochain arrêt
marchez comme une bête enfermée dans une cage
lasse de ces allers-retours de feu vert en feu rouge
lasse de cette chasse au yuan sans fin
condamnée à revenir ici demain
qu’il pleuve ou qu’il vente.
Elle est revenue ?