In Paradisu #2

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Je n’ai plus de famille pour m’attendre. Plus personne parmi les miens qui daigne me parler, m’écrire, me regarder en face ou m’embrasser. C’est à cause du hold up. Braquer une banque comme le commun des malfrats, ils ne me l’ont pas pardonné.

Moi, je voulais seulement récupérer assez de monnaie pour changer illico de décor. Aux côtés de mon père Ernesto. Je rêvais de prendre le premier avion pour l’Argentine, lui offrir ce voyage au pays natal dont il parlait si souvent. Il n’y était plus reparti depuis son arrivée à Marseille dans les années vingt.

L’attaque à main armée s’est achevée à cinq centimètres du paradis. Je me suis fait coincer dans le sas électronique, la mallette bourrée de cash en liasses épaisses et j’ai ouvert le feu sur le flic qui venait m’arrêter.

Cinq balles dans les dents. Abattu à bout portant le gardien de la paix Joseph Pace. A trente cinq ans. Avec Ernesto, on n’a plus jamais parlé de l’Argentine. On ne s’est plus jamais revu. Il est mort l’an passé sans y être retourné.

(à suivre)

Mercredi, c’est Mégacombi pardi ! Longueur d’Ondes #5

Parmi les très bons souvenirs ramenés du Festival Longueur d’Ondes à Brest, je retiens cette rencontre autour d’un petit-déjeuner avec les « déjantés » de Mégacombi, l’émission « éla-barrée » diffusée sur Radio Canut à Lyon tous les mercredis-soir de 18H à 19H. Très haut perchés ces acteurs et actrices de ce pur moment de radio gaga et libertaire, teintée de second degré, de dérision et d’impertinence. Toutes et tous sont bénévoles. Profs, chômeurs, travailleurs sociaux, unis par cette passion de donner à entendre chaque semaine un programme qui déroute, qui dérange, qui questionne, qui interpelle l’ordre établi, qui prend le temps aussi parfois de prendre le temps du reportage, de donner la parole aux gens. Mégacombi, c’est un rendez-vous hebdo qui cultive le travail collectif et le rire en partage, autour de parodies, de moments radiophoniques drôles et souvent surréalistes.
Mégacombi sur ARTE Radio, c’est par ici.
Syntone, le site de critique de l’art radiophonique, vous en dit plus sur Mégacombi et c’est par là.