In Paradisu #2

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Je n’ai plus de famille pour m’attendre. Plus personne parmi les miens qui daigne me parler, m’écrire, me regarder en face ou m’embrasser. C’est à cause du hold up. Braquer une banque comme le commun des malfrats, ils ne me l’ont pas pardonné.

Moi, je voulais seulement récupérer assez de monnaie pour changer illico de décor. Aux côtés de mon père Ernesto. Je rêvais de prendre le premier avion pour l’Argentine, lui offrir ce voyage au pays natal dont il parlait si souvent. Il n’y était plus reparti depuis son arrivée à Marseille dans les années vingt.

L’attaque à main armée s’est achevée à cinq centimètres du paradis. Je me suis fait coincer dans le sas électronique, la mallette bourrée de cash en liasses épaisses et j’ai ouvert le feu sur le flic qui venait m’arrêter.

Cinq balles dans les dents. Abattu à bout portant le gardien de la paix Joseph Pace. A trente cinq ans. Avec Ernesto, on n’a plus jamais parlé de l’Argentine. On ne s’est plus jamais revu. Il est mort l’an passé sans y être retourné.

(à suivre)

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