Sans la regarder la vieille dame passe devant l’affiche géante peinte d’or et de rouge
à pas lents
comme lasse de devoir avancer chaque jour dans une ville qu’elle ne reconnaît plus
trop grande trop bruyante trop étouffante
une ville où l’on peut se noyer et se dissoudre dans la multitude
où l’on marche tout seul bien trop souvent
avec le temps la vieille dame aux chaussons framboise a sans doute appris à ignorer les messages tracés sur murs et palissades
lancés aussi à la radio et à la télé entre deux publicités
peut-être est-elle usée par tant de propagande
sur l’affiche géante ce slogan : « Étudions, répandons et appliquons en profondeur l’esprit du XIXème Congrès du Parti ! Afin d’atteindre la prospérité, la démocratie, la civilisation, l’harmonie et la beauté de la modernité et de la force du socialisme. Battons-Nous ! »
Rare de voir encore le marteau et la faucille… même place du Colonel-Fabien, à Paris, on en a plus le souvenir… 🙂
on n’en a…
« Battons-nous » … La vieille dame aux chaussons framboise, elle, est déjà battue …
Ainsi passe la vie, les vies avec ou sans « chaussons framboise », l’image est belle et universelle et me rappelle les mots de mon cher papa fatigué : « Après moi le déluge ».
Amicales pensées depuis ta Marseille
Julie