Papa, un an déjà. Joseph Ponthus et Philippe Jaccottet, ces jours derniers. Les vagues retrouvées cette semaine à Biarritz charriaient un parfum élégiaque. Les respirer profond, ces vagues. S’imprégner de leur souffle de bête éternelle.
Faire place aux livres et aux mots. Les lire à haute voix. Ouvrir la cage aux poèmes.
Et des nuages très haut dans l’air bleu
qui sont des boucles de glace
la buée de la voix
que l’on écoute à jamais tue
et puis
Peu importe le commencement du monde
maintenant c’est un arbre immense
dont je touche le bois navré
Et la lumière à travers lui
brille de larmes
Philippe Jaccottet
Retrouver le fil du chemin. Se réjouir de l’éclat du mimosa, comme un clin d’œil à l’éphémère. Savoir que la pâleur affleurera bientôt. Puis ce sera la fin. Découvrir quelques timides violettes. Se rapprocher des arbres impatients de printemps.
Rentrer parce qu’il le faut. Dépasser l’heure butoir, juste un peu, encouragé par le soleil qui chaque jour lambine davantage. Laisser passer sans trop résister le flow persistant de l’absence.
Elegie – Patti Smith