Ce visage planqué à même l’écorce
Le devines-tu ?
Que te raconte-t-il de la saison nouvelle
Écartelée entre le désir de jouir
Et le masque sale de la peur
Ce venin qui flotte incognito
Et ces journées d’ankylose
Et ces soirs couverts de feu
Ces nuits à écouter les cris monter de dehors.
Ce visage qui s’ose sur ce tronc
T’évoque-t-il le vestige glacé d’un incendie
Le désir furtif de silence
Le simple renoncement,
L’abdication,
Le dépit ?
Ce regard qui frôle à peine la lumière
Est-il celui d’une étudiante à bout de force
D’un migrant chassé vers la frontière
D’une rescapée des camps
D’un moine en train de méditer
D’une Communarde oubliée ?
Il faudra bien un jour que commence à s’éclairer en toi
En nous
Les fils embrouillés de toute cette folie.