Retour au Japon – zuruzuru 日本 #8

Au restaurant de rāmen, らーめん, l’un des plats caractéristiques de la gastronomie japonaise, je souris en écoutant les slurp des clients qui me font face. Au Japon, comme en Chine d’ailleurs, il n’est pas impoli d’approcher son visage et sa bouche du bol ou de l’assiette et d’aspirer les pâtes et le bouillon dans lesquelles elles baignent. Ce son, les Japonais le décrivent avec le mot zuruzuru,ずるずる. Le z se prononçant comme un s et le r se prononçant quasiment comme un l, j’avoue que c’est assez ressemblant. Zu Zu-tsu, ずずっ, c’est pour quand on mange la soupe. MushaMusha, ムシャムシャ, c’est pour retranscrire le bruit d’une mastication rapide. En discutant avec une amie de Tokyo, j’apprends que les Japonais sont très inventifs et créatifs en matière d’onomatopées, les Giseigo, ぎせいご. Ainsi, la grenouille fait Kero Kero, けろけろ, le canard GaaGaa, がーがー, l’abeille BunBun, がーがー. Dans un autre registre, je découvre que le bruit de la pluie qui tombe est PotsuPotsu,ぽつぽつ, celui du cœur qui palpite fort est DokiDoki, どきどき et que la sensation de douceur s’exprime avec ZaraZara, さらさら. Quant au son MoshiMoshi, もしもし, qui correspond à notre allô !au téléphone, j’apprends qu’il provient de Moosu, もうす. Ce mot signifiait parler dans l’ancien temps du shogunat, c’est à dire du gouvernement militaire qui dirigea le Japon, de la fin du 12e siècle à la révolution de l’ère Meiji, en 1868, qui marqua le début d’une politique de modernisation du Japon. C’est à partir de cette époque que les Japonais commencèrent à manger du rāmen, puisque le recette fut inspirée de la cuisine chinoise – le mot rāmen est emprunté au mot lāmiàn en mandarin, 拉面 – et importée de Chine à la fin du 19e siècle.

(… à suivre)

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