꧁ Presqu’haïkus et poésies ꧂

✯  Et si une pause –

une vraie de vraie là-haut

un langage commun

✯ Pour quand ton envol –

calligraphe de l’éphémère

un de ces matins ?

✯ Soudain, en silence –

sans autre arme que la grâce

défier le couchant

✯ Après la sieste

au soleil de décembre

l’esquisse d’un bal

✯ Sans boussole aucune –

les grues en fuite éparse

cap vers le grand sud

✯  Bien loin de la mer –

le ballet nostalgique

des gabians parisiens

✯ Paisible et perché –

étranger aux bateaux-mouche
petit cormoran
✯ Petit moineau perdu –Pas tant que ça

À l’agachon vers les miettes

✯ Les étourneaux couchés
seule la musique des vagues et
le bal des hirondelles
✯ Sur la mer du soir
les ultimes coups d’ailes
avant les grands pins
✯ Vers le crépuscule
par vagues sur la rosace
leurs confettis noirs
✯ Les oiseaux du soir
sans cris sans peur peut-être
danse éphémère
✯ Il salua –
l’étoile blanche en plein jour,
patienter jusqu’à la nuit
✯ Il s’éveilla –
mars enfin à la fenêtre,
pluie d’hiver encore
✯ Il s’échappa –
ruelles désertes, flaques d’argent,
déjà minuit
✯ Il s’échappa –
entre les gouttes froides,
filer vers le printemps
✯ Gouttes de vin rouge –
nappe frissonne,
repas de reine et de roi
✯ Grand chêne gris foncé –
privé de bourgeons,
hiver interminable
✯ Il frissonna –
le feu éteint, cendres froides,
l’histoire à l’arrêt
✯ Il se laissa –
accrocher aux branches,
frôler l’eau froide en souriant
✯ Il se pinça –
ces flocons au-dessus des toits,
tiendront, tiendront pas…
✯ Il déblaya –
lambeaux glacés de neige sale,
tant d’enfants déçus
✯ Il s’évada –
loin des plaines et villes blanches,
retrouver l’Afrique
✯ Il sursauta –
vent puissant et pluie du tonnerre,
tempête annoncée
✯ Il patienta –
s’envoler bientôt,
vers les phares du bout de la terre
✯ Il sursauta –
les vagues, juste en bas,
et ce mistral de fadas
✯ Il écouta –
mistral toujours furieux,
rêver de rivages chauds
✯ Il imagina –
lucioles douces aux paupières,
nuit tiède d’été
✯ Il s’approcha –
vitres glacées, dehors ce cri,
une chouette peut-être
Il s’allongea –
juste frôler des doigts
le rivage des rêves
꧁ Il s’émerveilla –
flocons par milliers les fleurs,
rêve de neige
✯Il ouvrit l’œil –
les pleurs du ciel sur toits et volets,
se rendormir
✯ Il se replia –
ombres glacées au contour des tuiles,
rêver
✯Il frissonna –
bourdon incessant partout,
endeuillé mais debout
✯ Il s’isola –
soubresauts tristes et glacés,
déjà trois mois demain
✯ Il s’écarta-
tocsin bientôt sur la ville,
l’accompagner en bas
✯ Il grelotta –
pierre fendre, gel, igloo,
mots d’hiver pour sans toit
✯Il sursauta –
silence installé partout,
paupières rêveuses
✯Il frissonna –
flammes dansantes,
première flambée de l’année
✯ Il grelotta –
mistral s’offrait nuit blanche,
l’hiver en trombe
✯ Il s’allongea –
train demain jusqu’à Paris,
monter voir Hokusai
✯ Il se recoucha –
toits et fenêtres tapotés,
pluie d’hiver partout
✯Il se rentra –
chaussée humide et ombres grises,
le port désert
✯ Il cligna –
œil droit, œil gauche,
le phare de Planier complice
✯ Il éteignit –
sommeil et rêve de peu
une heure de l’après-minuit
✯ Il se percha –
nuages pommelés,
octobre s’effilochait
✯Il se consuma –
heures filantes et noires,
valse d’automne
✯Il égrena –
secondes et minutes creuses,
sommeil en fuite
✯ Il entendit –
La voix aimée tue à jamais
chemin de deuil
✯ Il repartit –
sentiers, arbres et rafales,
guetter le hibou
✯ Il accepta –
filer doux vers les draps,
dehors, mistral apaisé
✯Il s’effaça –
bruine grise et fraîcheur sur la ville,
paupières maussades
✯Il savoura –
l’outremer allongé sur la rade,
mère apaisée
✯ Il s’absenta –
le temps d’heures claires et calmes,
penser à dormir
✯ Il referma –
une à une les fenêtres,
première froidure de nuit
✯ Il s’en alla –
aube glissante et fraîche,
cheminer vers les arbres
✯ Il s’avança –
yeux clos et lèvres ouvertes,
guetter la noire fraîcheur
✯Il laissa –
les toits s’égayer de gouttes,
papillon de nuit noyé
✯ Il attendit –
ciel noir sur les tuiles,
humer la tiédeur des flaque
✯ Il sursauta –
éclairs, tonnerre et rue trempée,
orage fugace
✯ Il se faufila –
ruelles calmes, rivière apaisée,
la nuit offerte
✯ Il s’offrit –
quelques fragments de sommeil frais,
dans la nuit déchirée
✯ Il se hissa –
escaliers en cascade douce,
rejoindre les draps frais
✯ Il émergea,
courte nuit près de la mer,
repartir vers l’ouest
✯Il respira –
coques, poulies, eau de mer,
le port glissait dans la nuit
✯ Il s’évada –
las de la chaleur lourde du ciel,
dormir un peu
✯ Il s’éclipsa –
happé par les tendres remous,
de la nuit pluvieuse
✯ Il suffoqua –
pas un brin d’air autour des toits,
l’été sans pitié
✯ Il compta –
douze valses de cloche,
basculer vers un temps nouveau
✯ Il imagina –
main sur l’écorce tiède,
les chênes accueillants
✯ Il murmura –
crépuscule, océan,
les flots déjà évanouis
✯ Il ouvrit –
large la fenêtre sur l’orage,
des collines à la mer
✯ Il sursauta –
vent aux carreaux en rafales,
marins courage là-bas
✯ Il écouta –
abeilles en danse de nuit,
sur les lavandes
✯Il ouvrit –
les fenêtres sur le matin bleuté,
l’air frais s’invita
✯ Il retrouva –
la ville caressée de lumière,
natale et chaude
✯ Il écouta –
les hirondelles en fête,
tiède la nuit catalane
✯ Il compta –
douze coups vers un jour nouveau,
bientôt passer la frontière
✯Il s’étira –
étonné du silence,
juché sur les toits de la nuit 
✯ Il guetta –
l’orage radieux sur la ville
gorgée de chaud
✯ Il égrena –
gouttes fraîches sur le toit,
pétales de nuit blanche
✯ Il se souvint –
hautes herbes et odeurs d’été hier,
grands champs brûlants
✯Il aperçut  –
lueur vive près des gouttières,
la lune vigilante
✯ Il grelotta –
lune pleine pas encore,
comme un frisson là-haut
✯ Il frissonna –
vent mauvais glacé sur les toits
frêles façades
✯ Il tituba –
vapeurs de nuages d’alcool,
ruelles nues peuplées d’ombres
✯ Il grelotta –
toits tapissés de silence,
matin à petits pas
✯ Il grelotta –
tout étonné de cette pluie,
caresse aux volets
✯ Il tituba –
parois et sol fragiles,
fatigue de printemps
✯Il respira –
la face vers le large,
embruns légers à l’horizon
✯Il savoura –
gorge souple, papilles lestes,
fraîcheur de la nuit
✯ Il s’installa –
terrasse et mer juste là,
l’horizon étoilé
✯ Il se lança –
marcher, avancer, frôler,
y croire encore
✯ Il s’émerveilla –
trompette douce et calme,
terrasse enfin tiède
✯ Il marcha –
fleuve apaisé,
courant puissant attendu par la mer
✯ Il s’approcha –
une à une les gouttes,
près des musiques éphémères
✯ Il colla –
le nez à la vitre, debout
rossignol du matin
✯ Il s’éclipsa –
petits pas, souffle ample,
avant qu’il ne soit plus tard
✯ Il éteignît –
plus un bruit dehors,
rien que la rivière déchaînée 
✯ Il retrouva –
toits luisants, chemins humides,
crachin froid de printemps
✯ Il disparut –
couette profonde et douce peau,
nuit paisible ensemble
✯ Il écouta –
le mistral secouer les jardins,
la lune impassible
✯ Il s’attarda –
terrasse fraîche et romarin,
demie lune sur les toits
✯ Il s’éloigna –
happé par les murmures des toits,
dans la nuit froide
✯Il s’approcha –
fenêtre froide et dehors,
un répit pour la pluie
✯ Il se baigna –
mimosas inondés de couchant,
crépuscule odorant
✯ Il retrouva –
la cloche, la rivière,
mais la chouette restait muette
✯ Il s’approcha –
gouttes lestes à la fenêtre,
tempête en embuscade
✯ Il descendit –
le grand port juste là,
mer apaisée, lune éveillée
✯ Il entraperçut –
la lune pleine et blanche,
l’encre obscure l’avala
✯ Il frissonna –
la tempête à fond,
plus un gardien sur les phares
✯ Il sentit –
l’appel du Fuji au toit blanc,
là-bas l’heure du lever
✯Il soupira –
au bout des rails, d’autres rails
la nuit déjà installée
✯ Il avança –
rares lumières, phares fugaces
train de nuit
✯ Il imagina –
jeter sa vie à la poubelle,
le deuil approchait
✯ Il tendit – main vers la pluie,
tout près des grandes marées
il en rêva
✯ Il referma – chapitre
vieil écrit,
 place aux semailles de mots
✯ Il s’échappa –
douce obscurité,
vers les arbres où nichent les rêves
✯ Il lui sembla – la grêle, là,
des persiennes
ne filtrait que crachin
✯ Il tendit –
main par la fenêtre,
du gris partout, crachin disparu
✯ Il respira –
lentement,
la nuit l’absorba comme un fantôme
✯Il écouta –
la mer taper les rochers,
mistral en embuscade
✯ Il éteignit – au lointain,
le roulis, les marins,
et lui à quai
✯ Il éteignit –
à travers les volets mouillés,
la lune paisible
✯ Il compta – toc toc
gouttes entêtées,
le feu éteint dans le poêle
✯ Il s’éclipsa –
dimanche en fuite,
déjà la pluie tapotait le toit
✯ Il sursauta –
oreille tendue vers dehors,
le retour de la chouette
✯ Il accepta –
les draps frais l’attendaient,
côtoyer les rêveries
✯ Il émergea –
le plancher craquait dehors,
à peine un souffle frais
✯ Ce rai doré à travers les arbres –
les jours rallongent,
nos vies avancent
✯ Les cloches, soudain –
le tocsin sans doute,
le premier mort de 14
✯ Il entendit –
les volets claquer,
ces maisons vides, désespérantes
✯ La cloche, là –
n’hésite jamais,
le passé bouge encore
✯ Gouttes tièdes –
les promeneurs grimacent,
parmi les arbres nus
✯ Il se souvint –
nuages immenses là-bas,
insensibles au temps qui fuit
✯ Il referma –
paupières usées de lumière,
l’obscurité chuchotait
✯ Il s’ébroua –
surpris par une averse fraîche,
surgie des collines
✯ Il s’éclipsa –
cerné par les remous,
la barque offerte au large
✯ Il huma –
la pinède exhalait fort,
les caresses de l’hiver
✯ Il se pencha –
face au mistral sauvage,
la ville tremblait de rafales
✯ Il guetta – du fond du lit,
la tempête annoncée
douce impatience
✯ Il laissa – la pluie
l’asperger de gris,
gouttes tièdes sur Marseille
✯ Il se retourna –
lune éclatante,
compagne de nuit clairsemée
✯ Madiba retourne en terre natale.
Paix à son âme.
Au revoir là-haut.
✯ Il dégusta –
la pluie fine et fraîche,
sur les tuiles assoupies
✯ Il guetta –
l’arrivée de la pleine lune,
elle se cachait encore un peu
✯ Il égrena –
douze coups au clocher voisin,
s’endormir en paix
✯ Il se posa –
draps tièdes, le silence autour,
rêves sonores
✯ Il s’allongea –
treize lettres d’or brillaient au ciel,
Nelson Mandela
✯ Il s’éveilla –
dehors, la cloche fidèle,
l’hiver à portée de doigts
✯ Il s’assoupit –
happé vers les rêveries,
las des mots sans mystère
✯ Il décida –
prendre congé de Chopin,
laisser la nuit l’absorber
✯ Il écouta –
Nocturne opus 62,
Chopin l’accompagnait
✯ Il écouta – cloches dehors,
flambée de chêne dedans,
paisible
✯ Il arriva – près de l’océan,
bien loin de la mer,
nouvelle vie
✯ Il regretta –
parti le silence délicat,
partie la neige
✯ Il s’éveilla –
nul oiseau à la fenêtre,
la neige s’installait
✯  Il s’endormit-
nul oiseau à la fenêtre,
la neige s’annonçait
✯ Il renonça –
les phrases se voilaient,
rejoindre le livre des rêves
✯ Il approcha –
un léger souffle de bise,
longeait encore les murs
 Il lança –
des écharpes de nuit glacée,
sur les sentiers du sommeil
✯ Il scruta – Marseille sans neige,
ma mère en rêverait
âme d’enfant
✯ Il s’éveilla –
pas un souffle sur les branches,
la neige jouait
✯ Il scruta –
là-haut nuages et lune tremblante,
neige annoncée
✯ Il savoura –
petits clics dans les feuilles,
gouttes de paix pour la nuit
✯ Il fila – repu de sons
d’images douloureuses,
songer un peu
✯ Il se lança –
petit matin picoté de pluie,
nul oiseau dehors
✯ Il s’éloigna –
clavier dodo,
rdv avec Pierre Lemaitre
✯ Il grelotta –
maison vide et silencieuse,
premières gelées
✯ Il éteignit –
l’aéroport bougeait encore,
voler tôt demain
✯  Il se coucha –
soupe de légumes prête,
un roman l’attendait
✯ Il savoura –
l’arbre bruissait du vent doux
le croissant de lune souriait
✯ Il découvrit-
Une chaise vide,
Ai Weiwei retenu en Chine
✯ Il s’éclipsa –
dans la nuit sans lune,
retrouver les mots de papier
✯ Il lança -Nocturnes de Chopin
en boucle là-bas,
Planier acquiesçait
✯ Il sursauta –
éclairs et tonnerre sur les toits,
orage bienfaisant
✯ Il compta –
deux fois la cloche, à côté,
demain encerclait la nuit
✯ Il se décida –
refermer les yeux,
Afrique et Chine là-bas
✯ Il sortit –
le crépuscule s’installait,
partout l’air tiède riait
✯ Il aperçut –
les lueurs du jour là-bas,
pensées et rêves de Chine
✯ Il respira –
balcon tiède d’automne,
octobre ne veut pas vieillir
✯ Il décida -paupières lourdes,
respirer profond
entrer en rêves
✯ Il savoura –
l’extrême douceur d’octobre
et alla dormir nu
✯ Il s’installa –
face aux fentes claires des volets,
la lune rodait
✯ Elle s’installa –
berceuse sur chaque tuile,
la pluie d’automne
✯ Il scruta – les toits,
la pluie s’invitait,
la nuit se berçait de gouttes
✯ Il savoura –
douceur de l’air,
apaisante pénombre d’octobre
✯ Il mit – Grande Polonaise,
mi bémol majeur
indispensable Chopin
✯ Il réécouta –
quelques Nocturnes,
le vent se fit silencieux
✯ Il sursauta –
un coup un seul au clocher,
écrire gomme le temps
✯ Il s’assoupit –
bercé par la bruine douce,
loin du mistral natal
✯ Il renifla –
capucines d’automne et pensées,
dans la nuit fraîche
✯ Il récita –
ses vers préférés,
à ses cils dansaient des étoiles
✯ Il aperçut –
une ombre bouger sur les branches,
la chouette osait
✯ Il s’évapora –
sous les feuilles baignées,
de l’étrange lueur lunaire
✯ Il compta –
douze coups et soudain,
la nuit redevint promesse
✯ Il prit congé –
les yeux ouverts sur tant de mots,
de couleurs rêvées
✯ Il sursauta –
là-bas, sur quelque branche,
hululait une chouette
✯ Il écouta – dehors,
pas un pas, pas un souffle,
seule la cloche osait
✯ Il se résolut –
aller au lit,
où rode déjà le lendemain
✯ Il s’avança –
draps ouverts, corps fourbu,
l’heure de visiter l’obscur
✯ Il s’installa –
dans la nuit tiède et silencieuse,
rêver ici
✯ Il se prépara –
partir vers le couchant,
rejoindre sa bien-aimée
✯ Il s’échappa –
las des murmures vides,
goûter aux mots paisibles
✯ Il salua –
les étoiles évanescentes,
et la lune fit ses adieux
✯ Il se sentit –
happé par le halo,
là, les arbres tremblaient
✯ Il prit le temps –
collé à la vitre,
de s’inviter au bal des nuages
✯ Il se faufila –
jusqu’au balcon baigné de lune,
et s’endormit
✯ Il plongea –
au creux de l’obscurité,
dehors la lune s’arrondît
✯ Il s’envola –
empli des goûts de la fête,
la revoir bientôt
✯ Il contempla –
étoiles clairsemées,
promesse d’une nuit apaisée
✯ Il observa – les cernes bleutées,
autour des cimes,
caresse de lune
✯ Il questionna –
l’obscurité teintée d’orange,
la lune bleuissait
✯ Il sourit –
au croissant de lune sage,
comme une image
✯ Il s’agenouilla –
devant la nuit outremer,
baigné de fraîcheur
✯ Il s’assoupit –
porté par le souvenir
des lucioles, du mois d’août
✯ Il choisit – s’abandonner
sans retenue,
dans la tiédeur des songes
✯ Il osa – se vêtir de mots,
les yeux ouverts,
la nuit s’invitait
✯ Il résista –
chaque parcelle de seconde,
tintait telle une cloche fine
✯ Il accepta – paupières lourdes,
corps alangui,
passer à demain
✯ Il s’accrocha –
aux rameaux frais du tilleul,
puis fit place au songes
✯ Il imagina –
mille vies possibles,
mille visages devinés,
ici-bas
✯ Il plongea –
immense et bleu,
l’océan étalé en majesté
✯ Il arriva – sous un ciel étoilé,
où trainaient
quelques nuages, las
✯ Il attendit –
attendit encore,
l’orage qui ne venait pas
✯ Il avala –
encore quelques gorgées de tristesse,
et s’envola
✯ Il noya – spleen intense,
dans le frais souvenir
des rires d’enfants
✯ Il s’éclipsa –
happé par les draps frais,
et les mots de son livre
✯ Il sursauta –
dehors, la pluie semblait jouer,
mirage nocturne
✯ Il choisit –
s’allonger côté fenêtre,
en quête d’un brin d’étoile
✯ Elle réapparut –
entre neige tibétaine et Icare empêtré,
nuit belle
✯ Il frotta –
longuement ses paupières,
dehors, la nuit l’appelait,
les fermer
✯ Il guetta –
le glissement de la fraîcheur,
juste là,
fenêtre ouverte
✯ Il s’effaça –
le jour nouveau se glissait,
jusque sous ses pores
✯ Il sourit – parfois
les mots se traînent,
respirer, recommencer
✯ Il s’effaça –
loin des soubresauts du jour,
rejoindre la nuit douce
✯ Il se demanda –
les cicatrices d’avant,
ornent-elles la peau du présent ?
✯ Il s’interrogea – septembre venu,
que reste-t-il
des rires de l’été ?
✯ Il s’allongea –
apaisé par l’obscurité,
en route vers demain
✯ Il éteignit –
lumières scintillantes,
bougies et lanternes dorées
✯ Il s’inclina – hélé par la nuit,
plus de lucioles,
lune envolée
✯ Il s’immergea –
face au blanc des rochers,
bercé par mille nacres
✯ Il se souvint –
le long du rivage noir,
des pêcheurs égarés
✯ Il s’affala – minuit passé,
ville éveillée,
nuit au pays
✯Il éteignit –
même pas une once de lune,
pour éclairer sa nuit
✯ Il s’échappa –
happé par les ondes douces,
bercées par les tilleuls
✯ Il salua –
regard fier et timide –
photos et fossettes belle
✯ Il suivit –
des yeux les papillons de nuit,
se perdre dans le noir
✯ Il aperçut –
ombres fuyantes sous les arbres,
deux sans logis,
✯ Il chuta –
ses ronflements affleuraient,
il était temps de dormir
✯ Il s’arrêta –
ému par le visage de Lou,
quinze jours à peine
✯ Il s’allongea –
paupières mi-closes,
dehors coulait la fontaine
✯ Il applaudit – orage tiède,
odeur boisée des chemins,
août se meurt
✯ Il s’éveilla –
première clarté fraîche,
l’automne presque à nos portes
✯ Il lut – relut encore
ce conte sonnait bien,
rêve de pluie
✯ Il ferma –
paupières nues, lumière à travers,
volets ouverts sur la lune,
✯ Il imita –
rondeur de lune avec ses lèvres,
les yeux embués de paix
✯ Il regarda –
tourner les aiguilles,
dehors, la lune se moquait
✯ Il vit – avions de nuit,
demain les enfants repartent,
déjà, hélas
✯ Il croisa –
lune, tableau de Klee, avions,
inventaire nocturne
✯  Il s’éclipsa –
happé par la nuit noire –
demain s’approchait, hélas
✯ Il réalisa –
l’existence des ondes,
belles, douces, aux quatre coins
✯ Il apprivoisa –
le grillon du volet de gauche,
puis s’endormit
✯ Il décida –
d’éteindre et goûter,
les chuchotements de la nuit
✯ Il entendit –
fenêtre ouverte,
onduler le cri de la chouette
✯ Il songea – au chaud sur les draps,
tant d’autres sur des cartons,
dans les rues
✯ Il croisa –
lucioles autour du cimetière,
esprit des disparus
✯ Il écrivit –
encore un peu, puis,
ouvrit la page de sa nuit
✯Il remarqua –
l’homme assis sur le trottoir,
béret presque vide
✯ Il ouvrit –
grande la fenêtre,
Marseille partout dehors
✯ Il écouta –
souffles profonds, rythme lent,
enfants au pays des rêves
✯ Il s’allongea,
enfants dans le sommeil,
les rejoindre maintenant
✯ Il imagina – neige haute,
le refuge dessous,
et lui dedans
✯ Il redescendit –
sentier cascades fleurs,
paisible montagne
✯ Il inspira –
puis sourit au ciel,
sous le charme de ses enfants
✯ Il attendit –
le retour des enfants,
précieuses retrouvailles
✯ Il émergea –
dans la chaleur ,
réveillé par une cigale
✯ Il s’allongea –
sieste précieuse,
bénir l’ombre fraîche
✯ Il cligna –
de l’œil à chacune des étoiles,
les mêmes qu’à Kamaïshi
✯ Il respira –
le ciel ouvert,
absorber la beauté du monde
✯ Il s’interrogea –
les étoiles filantes d »août,
où meurent-elles ?
✯ Il écouta –
avion là-haut, comme un tonnerre feutré,
repartir
✯ Il fixa –
les courbes et les pics,
horizon mauve, matin rêvé
✯ Il pensa –
l’âme survit aux lames,
aux blâmes et aux larmes
✯ Il applaudit –
le tonnerre majuscule,
orage bienfaisant
✯ Il se déshabilla –
lit frais, cigales en pause,
ronfler maintenant
✯ Il sourit – fenêtre ouverte,
en face sur le tilleul,
un rossignol
✯ Il s’allongea – vert cru, vert foncé
rameaux vers l’azur,
sous les chênes
✯ Il se posa –
face aux arbres et aux étoiles,
rosé frais, nuit douce
✯ Il s’affaissa –
draps tièdes et coussin frais,
l’heure des rêves en grand
✯ Il se décida –
malgré l’éclat de la lune,
oser dormir
✯ Il tourna –
regard vers la fenêtre,
l’obscurité à pas feutrés
✯ Il salua –
main juste caressante,
la lune ronde et rousse
✯ Il pensa –
leur sourit-elle aussi,
tout là-bas, la lune pleine ?
✯ Il regarda – les enfants repartir,
triste,
vivement début août
✯ Il s’écroula – journée d’orages,
à peine un peu d’air
pour porter la nuit
✯ Il respira –
air frais sous les tilleuls,
orné de milliers d’étoiles
✯  Il insista – silence envahissant,
volets clos,
cœur au ralenti
✯ Il traîna – lourd et courbatu,
soudain très vieux,
nuit noire le happa
✯ Il s’abreuva – corps ensoleillé,
nuit tiède,
sommeil lancinant
✯ Il soupira –
champs mauves abandonnés,
lavandes en jachère
✯ Il longea – champs de lavande,
blés ondoyants,
Provence aimée
✯Il frissonna – fenêtre ouverte,
chambre face au ciel
rêver sa nuit
✯ Il écouta – tonnerre là-haut,
gouttes sur les toits,
orage au loin
✯ Il savoura –
quai ensoleillé,
le premier jour de vacances
✯ Il réalisa – envolé dans ses pensées,
yeux clos
déjà demain
✯ Il se glissa – draps chauds de juillet,
nuit courte,
l’été en fuite
✯ Il écouta –
chuchotement des feuilles,
trempées par l’arrosoir
✯ Il compta – étoiles par milliers,
ciel ouvert,
bientôt les filantes
✯ Il prononça – fenaisons, moissons,
faux, blés dorés
mots de saison
✯ Il accueillit – juillet bleuté,
l’autre face de l’an
déjà las
✯ Il vit – étoiles pâles,
promesse de cieux constellés
cet été
✯Il s’arrêta – souffle lent,
cœur au ralenti
la nuit l’invitait
✯Il sursauta –
sommeil déjà tout autour,
dehors, la fontaine
✯ Il se souvint –
… par les soirs bleus d’été,
j’irai sur les sentiers…
✯ Il lança – miettes fraîches,
herbe mouillée de rosée,
oiselets
✯ Il entendit – les rafales monter du sud,
vent de nuit,
branches fraîches
✯ Il se prépara –
orphelin de Mandela,
tristesse du futur
✯ Il huma – parfum
draps propres là-bas,
hommes et femmes sans toit
✯Il s’allongea – pause fraîche
sous l’arbre, seuls
grillons et pleine lune
✯ Il cligna – là-haut,
la première lune d’été,
compagne éternelle
✯Il s’agenouilla –
là, en face luisait
la première lune d’été
✯ Il aperçut – nids d’hirondelles,
toits de la prison
l’été aussi ici
✯ Il accueillit – le souffle doré, 
à sa porte,
l’été bleuté
✯ Il traversa – villages vides,
volets refermés
sur quelles nuits ?
✯Il redouta –
l’imperceptible passage,
du tiède au chaud
✯ Il lança –
miettes de pain aux oiseaux,
petit matin bleu clair
✯ Il ouvrit – yeux, fenêtres 
goûter l’éveil des oiseaux,
là, tout autour
✯ Il guetta –
l’instant magique,
les toutes premières lueurs de l’aube
✯ Il huma –
géraniums chauds de soleil,
aspergés par l’arrosoir
✯ Il se courba – soleil lourd et large,
ombre rare
envie de calanque
✯ Il traversa – campagne ciel étoilé,
foins encore chauds 
l’été, enfin
✯ Il attendit – tarmac bouillant, retard 
déjà nuit 
avion vers l’est
✯ Il égrena – douze coups,
marquer le passage 
demain déjà là
✯ Il sursauta – gémissements timides
jouissance, douleur
mystère noir
✯ Il écouta – le vieux flûtiste,
béquille, vin rouge 
notes en boucle
✯ Il observa –
porteurs, glaneurs, mendiants, boubous 
le marché remballe
✯ Il imagina –
les bateaux dans l’autre sens,
Africa Dream Again
✯Il atterrit – brumes légères,
air tiède 
tout prés, l’océan
✯ Il écouta – les martinets noirs,
festin au ras des cimes
joie du soir
✯ Il ralentit – l’ouest, là-bas,
caresse de lumière
avant la fin du jour
✯ Il résista – paupières lourdes,
rêves à fleur 
demain écrire
✯ Il s’émerveilla –
croissant de lune pâle
minuscule fil d’argent
✯ Il huma – air tiède sous le tilleul,
bientôt un autre jour
pas sommeil
✯ Il écouta – grenouilles joyeuses,
oiseaux légers 
parfum d’été
✯ Il se pencha – fenêtre tiède
volets ouverts
crépuscule bleuté
✯ Il sourit – un avion dans le ciel,
poursuit sa route
la mort, plus tard
✯Il s’allongea – draps frais,
silence installé
grenouilles dehors
✯ Mer-cimetière –
L’homme sage et courageux
Repart au combat
✯Il remarqua – pluie envolée
nuit installée
là-bas l’aube rose
✯Il imagina –
un large pont de lumière,
ici et Kamaïshi
✯ Il contempla –
coquelicots charmants,
rouge du soleil levant
✯ Il tenta – imaginer regards,
soleil levant
amis laissé là-bas
✯ Il sourit – gouttes tièdes,
nuages noirs, soleil
guetter l’arc en ciel
✯Il lut – scènes tragiques,
mille cercueils
tsunami Kamaïshi
✯Il tituba – escaliers noirs,
yeux lourds
pourtant pleine lune
✯ Il patienta – crépuscule bruyant,
passagers tristes
avion retour
✯ Il but – tasse de thé vert,
pas sommeil
au Japon, déjà le jour
✯ Il écouta – pluie grincements,
volets affolés
rêve de désert
✯ Il chercha – nuit noire,
rameaux agités
pleine lune absente 
✯ Il grelotta – pluie glacée,
gouttes rafales
printemps fantôme
Il repartit – moins loin aujourd’hui,
avion vers l’ouest
enfants chéris
✯ Il somnola – nuit noire là-bas,
ciel clair ici
jetlag encore
✯ Il frissonna – lune presque pleine,
dressée vers où ?
soleil levant
✯ Il scruta – cîmes de mai
encore enneigées
vénéré Fuji
✯ Il sortit –
coquelicots timides,
là-bas, tulipes dignes
✯ Il revit – déesse Canon,
juchée tout là-haut
blanche muette
✯ Il bâilla – journée ensoleillée,
comme à Tokyo
ne rien oublier
✯ Il soupira – jardins verts,
maisons debout
loin traces tsunami
✯ Il cilla – fenêtre ouverte,
lumière dorée
orage de printemps
✯ Il atterrit –
se remettre aux couleurs d’ici
plaisir nostalgie
✯ Il s’endormit – quitter le Japon,
rentrer au pays
semaine gravée
✯ Il partit – crépuscule cœur gros,
adieu Kamaïshi
ce soir Tokyo
✯ Il grelotta –
brouillard soudain,
disparus fantômes
✯ Il s’éveilla – lumière rose,
Kamaïshi tôt
soleil levant
✯ Il se recueilla – l’océan,
tant de disparus
Japon au coeur
✯ Il s’émerveilla – cerisiers en fleur,
tant de poèmes
beau Japon
✯ Il aperçut – rizières luisantes,
montagnes basses
vers Kamaïshi
✯ Il arriva – nuit tiède,
langue étrange
patrie du haiku
✯ Il se pencha – hublot frais,
serpent orangé
les côtes du Japon
✯ Il cilla – lumières jaunes,
dernière nuit en Chine
demain Japon
✯ Il sursauta – sirène en bas,
trafic encore
Shanghai nerveuse
✯ Il s’arrêta – vendeur de rue
lys roses blanches
nuit sur Shanghai
✯ Il regarda – buildings trafic,
Shanghai non-stop
maintenant dormir
✯ Il lut – poésie chinoise,
douceur, là
demain temple Bouddha
✯ Il se sêcha – pluie, gris,
bruit platanes aussi
Shanghai vivante
✯ I l réalisa – si loin Shanghai,
si proche aussi
planète amour
✯ Il se prépara – matin ici
là-bas plus tard
Chine partir
✯ Il laissa – querelles mots vides,
mondes refaits
retrouver Bashô
✯ Il se rentra – nuit installée,
pluie froid ici
demain Marseille
✯ Il savoura – Médoc rouge,
Depeche Mode
papilles à l’affût
✯ Il écouta – l’Américain,
cour Japonaise
puis mastication
✯ Il aperçut – vignes pêchers,
premiers coquelicots
le printemps
✯ Il se coucha – rires enfants,
jeux paroles
journée au soleil
✯ Il s’assoupit – la côte non loin,
vagues rêvées
Méditerranée
✯ Il s’éveilla – ville à l’arrêt,
mendiants poubelles
vrai cauchemar
✯ Il écouta – la rue les cris,
piétons désemparés
la nuit nue
✯ Il écouta – rues désertes,
flaques sable
Valencia España
✯ Il sombra – route longue,
tinto goûteux
España retrouvée
✯ Il avala – café noir olé,
sud à traverser
ce soir España
✯ Il oublia – palabres et bruits
je me souviens
l’instant Perec
✯ Il se posa – grenouilles dehors,
piano dedans
l’heure de Chopin
✯ Il bâilla – la lune encore
pleine et ronde et blanche
bientôt demain
✯ Il se lava – doigts un à un,
roman Frégni
lire au calme
✯ Il écouta – craquement léger,
beurré salé
radis printemps
✯ Il s’arrêta – rires au loin,
coin d’azur nuages
belle journée
✯ Il observa – saignées troncs d’arbres,
tatouages colorés
traces d’amour
✯ Il écouta – fontaine encore vivace,
nuit fraîche
au loin la mer
✯ Il ferma les yeux – cantate Bach,
douce Allemagne
paix précieuse
✯Il sursauta -l’orage sur les toits,
écho profond
là-bas la mer
✯ Il s’apaisa – pluie rasades,
dimanche en fuite
voyages proches
✯ Il écouta – Polonaise Chopin,
crépuscule noir
passé précieux
✯ Il écrivit – face au ciel d’ici,
mescle de mots
Izzo nous manque
✯ Il se coucha – textes mots partagés,
musiques
Soupe aux livres
✯ Il vacilla – demie lune là-haut,
vent du diable
sol natal
✯ Il pleura – piano, Wang Wei
poésie douce
Chopin et Chine
✯ Il s’émerveilla – tout autour toits roses
coques, mats sonnants
Vieux-Port
✯ Il s’arrêta – silence en poudre,
étoiles vives
nuit étendue
✯ Il soupira – rues dorées
ombre fuyante
sans toit desséchés
✯ Il avala – colère rentrée,
France misérable
homophobie
✯ Il dressa – nez vers le ciel,
écharpes blanches
avions vers la Chine
✯ Il sortit – nez dehors,
claire fraîcheur
battements d’ailes
✯ Il inspira – ventre ventre,
yeux fermés enfin
nuit bienvenue
✯ Il bâilla – terrasse fumets,
huile d’olives
faim de mérou
✯ Il renifla – toile fraîche,
couteaux pinceaux
couchant à peindre
✯ Il rangea – scènes noires,
pleurs fureur stupeur
vite embellir le monde
✯ Il répondit – mots enserrés,
images à hurler
jusqu’où espérer ?
✯ Il éteignit – pouls furieux,
images obscènes
l’humanité s’enfuit
✯ Il espéra –
dehors l’air encore bouillant,
bientôt le crépuscule
✯ Il se souvint – coups de règles,
pourquoi peau hurlante
loin l’enfance
✯ Il émergea – thé au lait,
ciel sans nuage
matinée de printemps
✯ Il se souvint – jeux joyeux,
paroles de père
dimanche évanoui
✯ Il patienta – avion à l’arrêt,
enfants au chaud
retour au pays
✯ Il chercha – ciel vide de nuages,
ombre absente
le printemps autour
✯ Il s’assoupit – bruines, marées,
pensées, violettes
montagne à la mer
✯ Il savoura – Bordeaux carmin,
les papilles à vif
ivresse douce
✯ Il éternua – frisquet l’air,
azur clair sur les tuiles
caresse du jour
✯ Il reposa – tasse blanche
lèvres bouillantes
caffè stretto
✯ Il cilla – morsure d’azur vif,
vert cru sur les arbres
encore sommeil
✯ Il sortit – toiles et pinceaux,
perdu face au ciel
teint d’incendie
✯ Il s’arrêta – marches fraîches
jonchées de pétales
palais rêvé
✯ Il se tourna – nuages lents,
gris et blanc essaimés
bourgeons naissants
✯ Il scruta – assis sur la cime,
l’horizon déployé
sieste douce
✯ Il s’allongea – les cils vers le ciel,
brise éphémère
nuit claire
✯Il s’envola – rossignol des parcs,
vieux au tai chi
Shanghai bientôt
✯ Il inspira – dehors arbres calmes,
lit ouvert aux rêves
nuit offerte
✯ Il sentit – paupières alanguies,
mots étouffés
la vie défile
✯ Il se souvint – poissons et ressac,
rochers brûlants
enfance douce
✯ Il se posa – arbres solides,
jours évanouis
souvenirs vivaces
✯ Il sourit – brume évanouie
clarté du jour
au pied des cerisiers
✯ Il sursauta – risées fraîches
sur sa face endormie
pluie par surprise
✯ Il soupira – des voitures partout,
gaz et klaxons
bourgeons ignorés
✯ Il vit – femmes à caniche,
fardées pincées
au sol herbes jaunies
✯ Il s’attabla – soleil sur l’assiette,
au coin de la rue
une enfant la main tendue
✯ Il sortit – pluie par surprise,
fenêtres absentes
journées closes
✯ Il se tut – oui, des oiseaux là,
vitres pourtant closes
crépuscule
✯ Il respira –
l’azur vif d’avril
tremblait comme une feuille nue
✯ Il somnolait – ce gris partout,
dilué parmi les risées
ivre de pluie
✯ Il aperçut – rameaux taillés
petits bourgeons timides
sève à l’arrêt
✯ Il sentit – ses doigts si rêches,
le manque tout autour
coupure
✯ Il sourit – un signe doux
tout contre ses cils
Lili toujours là
✯ Il frémit – soudain privé
de leurs tendres regards
séparation
✯ Il vit – l’ombre du sequoia
cachée dans la nuit,
saisons passées
✯ Il ouvrit l’œil – et l’autre aussi,
ses enfants dormaient encore
rêves pour leurs vies
✯ il ferma l’œil – et l’autre aussi,
la vie parlait encore
aux lèvres du sommeil
✯ Il attend – le passage vers l’été,
en silence
l’oiseau frissonne
✯ Il contempla
le séquoia trembler,
en bas, les lucioles rêvaient
✯ Il réalisa – en silence,
le jour rare
était devenu hier
✯ Il grelotta – à l’abri pourtant,
peau baignée de gouttes
pluie de nuit
✯ Il dit – une heure de vol,
partir chérir ses enfants
odeur du temps
✯ Et il accueillit la nuit –
l’oreille dressée,
silence sur l’eau noire
✯ Il se demanda –
jusqu’où le brouillard,
le ciel gris
mélancolie

✯ Dormir, il pensa –

grenouilles dehors, vagabonds dehors

tristesse des nuits

✯ Il émergea –

parmi les crabes et les algues,

enfance douce

le sel des rochers

✯ Il s’étonnait de la lune –

presque rousse, ombre noire et crue

douce comme une caresse

✯ Il demanda – mon ange blond,

d’où me parles-tu, d’où me regardes-tu ?

deuil profond

✯ Loin des cris honteux à Paris – chez moi,

le rouge-gorge et la mésange célèbrent

le retour de la pluie pour tous

✯ La vagabonde muette,

allongée sur un banc

le dos tourné au port

non loin de la Joliette

✯ Gouttes qui tapotez la mer

sans bruit,

que savez-vous de l’effroi

des sans toit

face à la froideur de la nuit ?

✯ Il décida de goûter en douceur

ces minuscules secondes,

dévasté par l’immense saleté des siècles

✯ Les volets sifflent et tremblent,

l’air vif dévale des collines –

le sol natal

✯ Veilleurs de nuit en place

Grues bleues en place

Banquesen place

Habitants du quartier déplacés

Euroméditerranée

✯ Smartphones, grand-mères aphones

cagoles défoncées

Belsunce – Arenc tramway

✯ Joliette, pot de fleur au balcon

en face des façades

rachetées par les fonds de pension

✯ Les cils juchés sur le toit des nuages

il guette déjà l’aube,

impatient et sage

✯ Il regarda dehors,

aspiré à voix basse

par l’étrange lueur des bourgeons

✯ Cents et mille pas dehors

au plus noir de la rue

là où ils n’existent plus,

les hommes perdus

✯ Il ne savait nommer

les chants des oiseaux

mais sifflait comme un pinson

✯ La ville s’englue,

sale et fermée aux ombres

des vagabonds qui errent sans toit ni foi

✯ La pluie fend la nuit sans pitié,

petites touches claires et froides

sur les planques ventées des sans abri

✯ Marseille pluvieuse,

les kalach silencieuses

Revoir un printemps au Vieux Port

✯ Ce ciel gorgé d’étoiles,

promet aux errants dévastés

une nuit de froidure et de sanglots rentrés

✯ Il dort près de l’océan,

apaisé par le tempo des vagues

mon fils joueur d’échecs

✯ Les bourrasques rauques raclent les rochers.

Habitués, les crabes s’accrochent

et bavent

✯ Le vent givré frappe les barques

Secoués d’écume, les pêcheurs rêvent de large,

Silencieux

✯ Les paupières empesées,

il s’étonne d’avancer si tôt

sur le chemin brumeux du sommeil

✯ Une nuit d’encre

fige le chant des oiseaux

dans les bois où s’écoulent les heures

✯ Se frotter les yeux de sommeil

et découvrir tapis au fond,

des milliers de pixels psychédéliques

✯ Le ciel laiteux

comme un soupçon polaire

au-dessus des monts et des cimes

✯ Les volets claquent

et le vent glace la carcasse

de l’hiver qui se meurt

✯ Près du feu

Fumées grises qui grimpez aux cieux
Que charriez-vous des rires et des mots
Échangés en secret près du feu
Par les mères et leurs marmots

Fumées blanches qui vous juchez là-haut
Que savez-vous des sons et des vers
Transportés par le vent d’hiver
Vers les pays où il fait chaud

Fumées bleutées des feux de bois
Surtout ne cessez jamais vos voyages
Vers les sommets et les nuages
Fumées bleutées des feux de bois

✯ Etoiles de l’Univers

Ô Étoiles de l’Univers
Que savez-vous des tragédies humaines
Les voyez-vous voguer à fleur de plaine
Ignorez-vous les cris de la mer

Étoiles juchées si haut que nos cœurs s’éparpillent
Connaissez-vous les larmes
et les couteaux
Des peuples errants levés si tôt
Et des enfants privés de billes

Ô Étoiles de l’Univers
Brillez et brillez toujours
Pour faire renaitre l’amour
Ô Étoiles de l’Univers

✯ La gruas

Cuando gritan las gaviotas
Alrededor de las gruas
Los trabaradores del puerto
Se recuerdan del tiempo de grandes fiestas
Cuando se fabricaban las gigantes barcas
En Valencia y en Marsella.

✯ La luna

Cuando se cae la luna
Sobre los techos de la ciudad
Aparecen los fantasmas de un pasado sin edad.
Se marchan los capirotes, aplauden los niños
Y escuchan los pasos ligeros
En la calle llena de perigrinos
Y cuando desaparece la luna en direccion del mar
Siento de nuevo en mi pecho
Que la vida es eterna, tragica y espectacular.

6 commentaires sur “꧁ Presqu’haïkus et poésies ꧂

  1. C’est la justesse,je crois,qui produit cet apaisement. Chaque élément à sa juste place. Ce qu’on appelle la présence. Etre là. Et pas ailleurs.

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