Éparpillés
au gré de leur désir
les coquelicots nouveaux
enterrent l’hiver
de leurs ailes légères
gorgées de plaisir
Auteur : ericsons
Lecture sur canapé #1
Je n’ai pas toujours aimé lire
minot, ça me barbait, les livres
ceux qui étaient au programme me passaient souvent à cent mille lieues au-dessus de la tête
Stendhal, Flaubert, Balzac, pour ne prendre qu’eux, ne me parlaient pas
ne me concernaient pas
ne m’émouvaient pas
mon père m’obligeait à les lire et je m’y ennuyais profond
je préférais construire des cabanes, y inviter les demoiselles, étudier l’allemand, écouter Bach, aller à la mer ou accompagner mon grand-père à la pêche
je me souviens quand-même de quelques bonheurs de lecture
La complainte de Rutebeuf
Les calligrammes d’Apollinaire
Le Dormeur du val et Les Illuminations de Rimbaud
Paroles de Prévert
les poètes donc avant tout
les nouvelles et les romans sont arrivés plus tard
parce que tous choisis
alors aujourd’hui
j’aime lire
dans le train
au lit
aux toilettes
et surtout, j’aime lire allongé sur le canapé
je ne sais si la vidéo amène un vrai plus par rapport au son seul publié sur ma page Soundcloud
mais je sais que ça m’amuse de parler sur YouTube de livres que j’ai aimés
en commençant par cette découverte forte d’un livre, non pas de poésie mais de combat, dévoré d’un seul trait
Le Bateau-usine de Kobayashi Takiji
2006 – Sur « les Champs Élysées du sud »
«… Pour le moment, c’est du carton. Les hommes qui passent ici, les véritables, ceux en os et chair, semblent perdus au milieu de la réalité virtuelle dessinée par les architectes… »
Le billet qu’Arnaud Maisetti a publié hier, titré Marseille | République en carton (grave) m’a renvoyé 10 ans en arrière. Précisément au temps où je podcastais.
Tchatchcast ça s’appelait.
Au printemps 2006, j’avais consacré le dixième épisode aux habitants de la rue de la République, alors en plein chantier.
Futur tramway et réhabilitation.
Se dessinait alors bien concrètement le devenir gentrifié de cette artère haussmannienne entre Vieux Port et Joliette.
Un devenir en carton si bien décrit par Arnaud Maisetti, dix ans après.
Photos (texte & et son) @Arnaud Maisetti
Ses Carnets se découvrent ici
Le suivre sur Twitter @amaisetti
Terre debout
Terre debout
toi aussi jour et nuit prépares les lendemains
surtout, qu’ils s’en souviennent
les veilleurs des VillesDebout
tu travailles après les soins des hommes
tes sillons absorbent la sueur versée
tes grains et tes mottes tremblent
remuée, sarclée, bêchée, labourée, ensemencée
prête es
à remplir nos pauvres bouches en jachère
terre nourricière
terre d’avant
terre de nos ancêtres sans frontières
terre de nos désirs d’après
Sous le vent
Comme de larges voiles
offertes au ciel
se racontent leurs rêves
de lendemains sûrs
sans rafales ni blessures
leurs danses amples
caressent le ciel du soir
et de leurs voix rondes
se moquent des drapeaux
Vers le soleil
Chantait tranquille quand l’ai aperçue
juchée sur le cyprès
prenait le frais
attendait peut-être l’orage
se préparait déjà à l’arrivée du crépuscule, qui sait
à pas lents ai avancé vers elle
alors, s’est tue
sa longue queue oscillait dans le concert du soir approchant
petites rafales de tramontane et chants des grenouilles
ai tenté de lui parler
et pie s’est envolée vers le soleil
Vies voisines
Arbre muet
Le toit d’en face #5
Dans la loco avec mon minot
Ce jour-là, avec mon fils Marius, avons eu beaucoup de chance. Monsieur R. nous a acceptés dans sa machine. Entre deux gares. N’avait pas le droit mais a pris le gauche. Pendant une vingtaine de minutes, il s’est retrouvé avec deux enfants à ses côtés. À 130 km/h. Avons bavardé. S’est raconté. N’oublierons pas.