Trois fois clic clac et puis revient (9) Si et seulement si…

tas

Une question, ce tas, si tu es curieux

Un constat, si tu es lucide

Un regret, si tu vécus non-loin

Un cauchemar, si tu t’attardes

Une collection, si tu retombes en enfance

Un projet, si tes mains sont d’or

Une montagne, si et seulement si tu continues de rêver.

La Marelle (Amarelinha) – Rosemary Standley et Dom La Nena

Contribution #8 J’accueille aujourd’hui les photos et le texte que m’a adressés Anne. Gratitude.

À plus d’un kilomètre, rendre visite à Maryse. Il fait beau, personne sauf une dame qui vit peut-être ici, un arrosoir en main. Au loin, des bruits de travaux. Devant, une corneille. Le monde n’existe plus, surtout pas celui d’après, à plus d’un kilomètre.

(À demain, 8h30)

N’hésitez pas à continuer de m’adresser vos photos et textes : ericschulthess@mac.com

Merci à toutes et tous !

Trois fois clic clac et puis revient (8) Va-nu-pieds…

chaussureslété

Elle est colère la marchande de chaussures tout près de chez moi. Et elle le fait savoir. Tout comme le libraire, la fleuriste, la coiffeuse, entre autres commerçants de proximité non-alimentaires, elle n’a pas le droit de recevoir de clients. Du coup, confinement oblige, on commande sur le pas de la porte et on n’entre – sur la pointe des pieds – que pour passer à la caisse. Déclarés non essentiels, ces commerces sont traités comme des va-nu-pieds par des technocrates parisiens bien au chaud dans leurs Derbies ou leurs Richelieus.

 

Blue Suede shoes – Elvis Presley

Contribution #7 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte de Chantal. Mille mercis.

sanglierchantal

Quelque peu dérouté notre sanglier !
Il m’a dit, au creux de l’oreille, ne pas comprendre de voir si peu de monde depuis une semaine.  
– Ne t’inquiète pas, lui ai-je répondu, les gens sont confinés pour réfléchir à laisser la nature en paix, te protéger, toi et tes amis animaux, protéger notre mère nature et inventer un nouveau monde meilleur.
– Enfin ils ont compris que c’est leur dernière chance, il m’a répondu …

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (6) Éphémères…

« … J’ai rêvé d’une fleur, qui ne mourrait jamais… J’ai rêvé d’un amour qui durerait toujours… Pourquoi, pourquoi faut-il hélas que sur la Terre… Les amours et les fleurs soient toujours éphémères ?… » Je fredonne souvent cette chanson de Moussu T e lei Jovents – paroles d’Alibert – quand je promène – dans mon rayon d’un kilomètre autour de la maison – en croisant toutes sortes de fleurs dont j’ignore pour la plupart le nom. En fleurs comme en arbres ou en oiseaux, c’est fou ce que je suis inculte… Ce confinement me le fait davantage toucher du doigt.

Éphémères. Je trouve qu’il sonne joli ce mot. Propice à quelques rimes, à quelques jeux de sons, quelques mélis-mélos de sens. De bref passage ici-bas sont les fleurs comme nous autres les humains. Si ne l’étions pas, les garderions-nous longtemps en amour ? Pendant combien de temps nous resterait le goût d’en savourer les charmes ? 

 

Petite fleur – Claude Luter et son orchestre

Contribution #5 Place aujourd’hui aux photos et au texte adressés par Josie. Grand merci.

Si la vue du ciel rouge et bleu vous remplit de joie, si les fleurs des champs ont le pouvoir de vous émouvoir, si les choses simples de la nature ont un message que vous comprenez, réjouissez-vous, la vie est belle !

Continuez à m’adresser vos photos et textes : ericschulthess@mac.com Merci à toutes et tous !

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (5) Où tout paraît plus beau…

làhaut

Pendant ce court instant de pause en altitude, à quoi penses-tu, toi l’ouvrier qui surplombes la ville ? Au vertige que tu maîtrises ? Au travail qu’il te reste à accomplir pour gagner ta journée ? À l’attestation de déplacement dérogatoire oubliée chez toi ce matin avant de partir au boulot ? À tes enfants serrés comme des sardines dans leur salle de classe ? À la bibliothèque rénovée qui bientôt ouvrira sur ce chantier et aux livres que tu viendras y chercher ? Aux arbres que tu domines du regard et qui nous observent en silence depuis des années et des siècles ? Aux montagnes que tu aperçois sans doute, là-bas ? Ces montagnes où il se raconte et se chante que tout paraît plus beau ?

Là-haut – Ryon au Festival No Logo BZH 2019

Contribution #4 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte envoyés par Éric. Gratitude.

photoéricchague

Quelque part au-delà de l’arc-en-ciel

Bien plus haut

Et les rêves dont tu as rêvés

Un jour dans une berceuse

Quelque part au-delà de l’arc-en-ciel

Les oiseaux bleus volent

Et les rêves dont tu as rêvés

Ces rêves se réalisent

Un jour je ferai un souhait en regardant une étoile

Me réveillerai là où les nuages sont loin derrière moi

Où les ennuis fondent comme des gouttes de citron

Haut au-dessus des cheminées, c’est là que tu me trouveras

Quelque part au-delà de l’arc-en-ciel les oiseaux bleus volent

Et le rêve que tu oses faire, pourquoi, oh pourquoi pas moi ?

Oui, je vois les arbres verts

Et les roses rouges aussi

Je les verrai pousser pour toi et moi

Et je me dis en moi-même

Quel monde merveilleux !

(À demain, 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (2) Bénédiction et apparition

 

 

 

 

Fleurir la mémoire de nos disparus et croiser soudain un prêtre, goupillon et petit seau d’eau bénite en mains, affairé à bénir les tombes et à prier pour les morts avec les vivants. Scène inédite pour moi, ma foi. Qu’en ont-ils pensé, mes défunts, de ce service sur mesure ? Je me le suis demandé en rentrant à la maison. Mémé Zoé, très catholique, a dû apprécier. Pépé Paul, protestant non-pratiquant, a probablement regardé ailleurs. Maman, qui perdit la foi à la trentaine, a sans doute haussé les épaules sans un mot. Papa, athée mais passionné de religions, a préféré j’en suis sûr, la Sarabande de Bach que je lui ait fait écouter au pied du Jardin du souvenir.

Contribution #1 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte que m’ont adressés Claude et Dany. « Une apparition« . Grand merci.

Nous étions tranquillement confinés à la maison, quand tout à coup, est arrivée une famille bizarre. Ou tout du moins dans un accoutrement particulièrement bizarre. Nous avons eu peur. Mais vite après nous avons sorti l’apéro, et tout est rentré dans l’ordre.
La vie est drôlement faite : finalement la Covid 19, ce n’est pas le plus effrayant…
Il y a aussi la fête d’Halloween ! Restez chez vous ! Fermez la porte à double tour !

Photo et texte @Claude&Dany

Merci de continuer à m’adresser vos contributions sur ericschulthess@mac.com

(À demain 8h30…)

Trois fois clic clac et puis revient (1) Un oloé

Nous revoilà donc coupés les uns des autres. Pour un mois au moins. À nouveau confinés. Chacun chez soi et la peur du virus pour tous. Au printemps dernier, vous vous souvenez que notre désir de maintenir le lien entre nous s’était raconté en musique. Ensemble, nous avions fait vivre ici au quotidien « Trois petits tours et puis revient ». Nous avions partagé chaque matin des airs et des chansons. À distance mais ensemble, nous les avions découverts et fredonnés. Ce feuilleton sonore fut souvent joyeux. Mélancolique parfois. Poétique et émouvant aussi. Nous nous étions sentis moins seuls au fond de nos confinements. Je nous propose aujourd’hui de prolonger ce chemin commun non plus en sons mais en images et en mots. « Trois fois clic clac et puis revient », ça pourrait s’appeler.

Chaque jour, nous pourrions photographier ce qui nous entoure lors de notre « déplacement bref, dans un rayon maximal d’un kilomètre autour de notre domicile… » Nous pourrions partager ici une, deux ou trois de nos photos, accompagnée(s) d’une légende ou d’un poème, de quelques lignes de notre choix, histoire de faire découvrir aux autres le tout proche environnement de notre lieu de vie confinée et ce qu’il nous inspire.

Je vous propose d’accueillir vos photos et vos textes sur ma boîte mail ( ericschulthess@mac.com) et de les publier ici chaque jour à 8H30.

Allez, en ce premier jour de novembre, j’ouvre la voie de ce deuxième feuilleton et vous espère au rendez-vous demain et chaque jour, aussi longtemps qu’il nous faudra patienter avant de pouvoir à nouveau nous revoir en vrai et nous serrer dans les bras.

Marcher sous le soleil d’octobre. Oublier un instant toute contrainte. Faire fi de ma colère. Respirer profondément. Sourire à l’automne encore tiède et à cet oloé couleur ciel. Une heure, c’est bien court pour se poser ici. Manquerait du temps pour bouger les gambettes. Se promettre de revenir en savourer la quiétude, livre en main, dès que possible. Et pourquoi pas y  faire sonner mon violoncelle un de ces quatre matins…

Photo du haut @ZoéSchulthess

(À demain 8h30…)

Trois petits tours et puis revient (50) Au bout de la farandole…

NoahetBaptisto

 

Contribution #36 J’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’ont adressé Noémie et Dawei, depuis Shanghai : La Mer, mon pays, berceuse traditionnelle chinoise *. Mille mercis.

 

Contribution #37 Et puis petit bonus, le cadeau sonore offert par Noah, Baptiste et Empar, depuis Alzira : Premiers mots.

 

NoahetBaptisto

Les mots pour le dire

Nous voilà donc arrivés au bout de la farandole, au bout de ces instants de partage qui nous ont rassemblé chaque matin de confinement, avant de basculer dès aujourd’hui dans le temps d’après. Depuis cinquante jours, nous aurons avancé ensemble, groupés, solidaires, et nous aurons partagé tant et tant de musique, de voix, de refrains, de chansons, de mélodies. Tant et tant d’émotions.

Grâce à vous toutes et tous… j’ai reçu de si beaux cadeaux que je voudrais vous remercier…

MERCI Gérard et Josie, Yolande et Frank, Eliott, Bastien, Sandrine et Philippe,

MERCI Mimi, Christine, Claude et Dany,

MERCI Ema, Delphine, Paule et Dominique,

MERCI Vincent et Camille, Charlotte et Julien, Toshiko et Annick,

MERCI Alexandre, Clément et Raphaël,

MERCI Vincent, merci Nicolas et Alain, Renaud et Marion,

MERCI Noëlle, Marco et Samuel,

MERCI Zoé, Jean-Marc, Alma et Romain,

MERCI Gaby et Vincent, Jesús et Manoli,

MERCI Anne et Chantal, Jonathan et Claire,

MERCI Yan, Nanette, Vincent et Olivier,

MERCI Mathilde et Marius,

MERCI Noémie et Dawei

MERCI Noah, Baptiste et Empar,

et à bientôt !

 

* La Mer, mon pays

« Quand j’étais enfant, 
Maman m’a raconté, 
Que la Mer était comme mon pays, 
Bercé par le souffle du vent marin,
Et le rythme des vagues, 
J’ai grandi auprès de la Mer. 
Grande Mer, oh grande Mer,
Tu es comme ma Maman,
Même si je vais au bout du monde,
Tu seras toujours à mes côtés. »

 

 

Trois petits tours et puis revient (49) Rejoindre une voix connue…

oiseauxépisode49

 

Contribution #34 Petit bonus, j’accueille l’enregistrement que m’a envoyé Mathilde, accompagnée par Camille, depuis Billère : Petit pays, de Gaël Faye. Grand merci.

 

Contribution #35 Et puis autre cadeau, offert par Marius, depuis Salies-de-Béarn : Imagine, de John Lennon. Merci beaucoup.

 

(À demain 8h30…)

oiseauxépisode49

Les mots pour le dire

« J’ai reçu comme un appel venu d’un petit pays tôt ce matin, comme s’il me fallait franchir l’espace qui me sépare du dehors, doucement, et partir rejoindre une voix connue, une voix que tu connais toi aussi, j’en suis sûr. Cette voix singulière est celle de Jacques, un homme qui fut comme un grand-frère et qui me laissait sans voix lorsqu’il parlait aux oiseaux. Lui seul les comprenait et ils le comprenaient. Je l’imagine dans son petit pays et je sais qu’il nous écoute, chaque matin du monde. »

 

 

 

 

Trois petits tours et puis revient (48) La colère rangée à sa place…

maison

 

Contribution #31 J’accueille aujourd’hui l’enregistrement que m’a adressé Yan, depuis Nîmes : Senti figliolu, de Diana Di l’Alba. Ti ringraziu.

 

Contribution #32 Autre bonus, cette chanson postée par Nanette et Vincent, depuis Bénesse-Maremme  : La rose et l’armure, d’Antoine Elie. Un grand merci.

 

Contribution #33 Et puis cette petite mescle poétique envoyée par Olivier, depuis Paris. Merci beaucoup.

 

(À demain 8h30…)

maison

Les mots pour le dire

« Lorsque la casserolade a résonné hier-soir, j’ai senti notre colère s’échapper de la maison, pour rejoindre le concert discret des voisines et des voisins. La sortie de nos confinements se rapproche, et c’est comme si nous lâchions en vrac tout ce que nous avons accumulé comme rage depuis toutes ces semaines : les plus de 25.000 morts, le dénuement sanitaire, les mensonges du gouvernement, sa gestion chaotique de la crise, les Sans Domicile Fixe plus que jamais abandonnés. Ces dernières heures, en lisant Le Monde, j’en ai pris une nouvelle dose de colère en apprenant que la France, depuis  trois ans, a accéléré la destruction de ses stocks de masques et que fin mars, en pleine épidémie, elle continuait à en brûler des millions, alors que la pénurie était criante. Tout ça ajouté au spectacle consternant d’un Président totalement en vrac, en appelant à Robinson Crusoé ! Il y avait hier-soir encore de quoi péter les plombs aux fenêtres. J’ai respiré un bon coup et pour tenter de me calmer, je suis allé retrouver Vincent Lindon, face caméra, chez lui, sur Mediapart.  Tu l’as sans doute vue sa vidéo, tout en maîtrise et implacable. Ensuite, les idées bien en place et la colère rangée à sa place, j’ai savouré comme chaque jour les enregistrements que vous allez découvrir dans un court instant. »