Onze à la douzaine

onzeheuresdusoir

 

 

Les mots pour le dire

« J’ai entendu onze coups. Onze. Plus qu’un seul et c’en sera fini de ce jour. Onze fois résonnent. Onze. En toi tu le prononces ce mot. Onze. C’est un son grave qu’il produit. Onze. Il y a aussi ce ze qui est joli. Si tu le répètes en accélérant tu te crois auprès d’une cigale. Si tu espaces le tempo tu aperçois une petite scie. Si tu la dis continuo cette petite syllabe, tu revois l’écriture du sommeil dans les bulles d’un BD. Ze c’est aussi ainsi que les tout jeunes enfants se nomment quand ils parlent d’eux-mêmes. Les grands disent défaut de langue. Les grands passent à côté du charme parfois. Les grands ne jouent plus souvent avec le je. Onze. Onze. Onze coups de cloche au-dessus de la ville. Plus qu’un seul et c’en sera fini de ce jour à la douzaine. »

Shanghai est un sourire tendre

sourire

Au détour d’une rue encore une rencontre fugace pleine de grâce
une petite poupée en rose et sa maman
précieux cadeau le reçois pleinement

tā hen piàoliang 她 很 漂亮
la chance et le plaisir de pouvoir dire à la dame que sa fille est très jolie
puis d’accueillir le sourire tendre et fier adressé à la pitchounette

un peu plus tôt ailleurs dans la ville une autre apparition
un bébé à bavoir et chaussures Mickey promène et te dévisage
hen piaoliang lui aussi tu le dis
en te baissant à hauteur du minot tu perçois aussitôt tant de fierté et de gentillesse dans le sourire du grand frère.

sourire2

Shanghai est une apparition

apparition1

C’est l’heure de la promenade l’heure de colorer le jour qui baisse et teinte de gris sale les murs et les façades de la vieille cité
c’est l’heure de fendre le froid de l’air qui enserre les mains et les visages
l’heure de lâcher un instant les mamans à la tâche depuis l’aube les laisser respirer se retrouver se raconter leur journée tandis que les papas restés au chaud jouent au go ou aux cartes et fument en parlant fort
c’est l’heure de tenter une course fragile de tapoter le sol de ses petits pieds roses et d’imaginer le printemps
c’est l’heure de la promesse de jours débarrassés de la laideur et de la violence du monde

c’est l’heure de l’apparition
la saisir comme on accueille un oiseau de passage
en douceur
et le laisser s’envoler comme une précieuse seconde arrachée au cadran rouillé de l’éternité.

Shanghai est une ombre chinoise

ombrechinoise

Tu les aperçois de loin en retournant récupérer ton vélo tu les entends les quatre petits garçons accroupis par terre là sur le parking à l’abri des allées et venues des scooters ils discutent ensemble ils se parlent en riant ils partagent la tiédeur du soir en attendant grand frère grande sœur ou parent et lorsque tu approches ils semblent soudain séparés par moitié deux solitaires le plus petit te tourne le dos l’autre captivé par ses cartes à jouer et les deux autres s’amusent à créer des personnages en ombre chinoise avec leurs doigts ils se font doucement peur sous le lampadaire doré qui les éclaire puis lorsque tu es juste à côté d’eux ils s’agitent à nouveau tous ensemble tu ne comprends pas tu les as peut-être effrayés tu ne saisis aucun de leurs mots ce soir tu demanderas comment se dit ombre  en chinois tu y jouais aussi à te faire peur dans le noir et la lumière quand tu étais petit il y a bien longtemps le lapin c’était facile le loup aussi tu te souviens le cerf plus difficile tu n’y arrivais pas toujours et le dragon comme ceux des petits garçons tes doigts ne savaient pas l’inventer d’ailleurs tu ne savais même pas que ça existait.

Il fait si chaud

chatdormeurlivres

Plus rien à lire ici
plus rien à découvrir
plus rien à écouter
sinon le frôlement fugace
des passants silencieux
des enfants pressés

il fait si chaud que mes heures défilent
à siester à l’aplomb des maisons

grand temps que reviennent les saisons
des journées fraîches
des passants bavards
des enfants étonnés
des livres palpitants

Je suis d’ici

Je suis d’ici
de la ville-pays
où les oiseaux caressent les statues

img_1108

où Hassen est mon frère

img_1113

comme Frank
comme Youssou
comme Igor
et tant d’autres

img_1120

je suis de cette ville où les fleurs poussent sur les murs

img_1121

où les licornes rosissent lorsque tu leur dis qu’elles sont belles

img_1122

où les ports sont quasi morts

je suis de cette ville-pays
où survivent les traces des combats de libération

img_1125

où la misère hurle à force de se taire

img_1144

où les cinémas ferment en attendant l’an que ven

img_1147

cette ville où nuit et jour la Corse s’invite après Planier

img_0865

je suis de Marseille
où en toute saison
fleurissent les rires des enfants
près de leurs coquillages

img_1130

Chemin de fer, tu me fends le cœur

img_1095Chemin de fer
tu me fends le cœur
lorsque laisses les quais déserts

IMG_1096.jpg

Repartis
envolés
disparus
soudain
enfuis
plus là
déjà loin

reviendront
bientôt
mes enfants chéris

Game over

img_0925

À peine évanouis les rires de la fête
rencontrer le chagrin des jouets délaissés
dérisoires cadeaux
fugaces embrassades
rêves trop vite éteints
ici enfants gâtés
là-bas abandonnés
ce monde est à pleurer

Les mots en pleine face

img_3150

Patienter dans le métro de Shanghai face à des affiches choc
teintées de souffrance
deviner qu’elles parlent d’enfance
mais ne pas savoir déchiffrer leurs légendes
faire appel à ma fille, prof de chinois
et prendre les mots en pleine face

img_3148

Je tire tes vêtements mais tu ne me vois pas
Absorbés par leurs écrans, les Chinois ne se regardent plus.
L’ai constaté partout à Shanghai. Dans le métro, dans les rues, au restaurant.
Les adultes s’ignorent et les enfants n’ont souvent pas droit au moindre regard. Au moindre mot.

img_3152

Parfois l’attente est source de bonheur.
L’ombre de maman va-t-elle apparaître au bout du chemin ?
La campagne parle des enfants « délaissés », confiés à leurs grands-parents à la campagne pendant que leurs parents vont travailler à la ville. Ces enfants restent des mois voire des années sans les voir…

img_3146

Il est urgent que le sang cesse de couler à l’école
En Chine aussi le monde des humains perd la tête et le cœur.

Cascade de mots de nous trois #3

Nous ne pouvons résister, avec Zoé et Marius, mes deux jeunes enfants, à la tentation de jouer au jeu de la cascade de mots.

Cette fois encore, plaisir et sourires au rendez-vous.

Voici le troisième épisode

Cascade de mots de nous trois #2

Avec Zoé et Marius, mes deux jeunes enfants, avons joué à nouveau au jeu de la cascade de mots.

Nous nous sommes bien amusés.

Voici le second épisode

Le ventre du père

IMG_7182

Le ventre du père connait le désert
Ne s’habitue pas au désert
Abhorre le désert
Hurle dans le désert

Déchiré lorsque le train s’en va
Les rails gémissent leur meurtrissure
Quai tremblant
Quai vide
Déserté soudain

Toc toc sur la vitre du train
Sourires arrachés au pas de course
Lampes rouges tout au bout
Talons tournés dans l’autre sens
Quelques minutes à peine et tombe le silence
Enfants partis vers là-haut

Le ventre du père voudrait semer
Récolter en toute saison
Brasser les graines en amples grappes

Le ventre du père
Maudit la coupure
Vomit la fêlure

Le ventre du père rêve de balancelles
De lents baisers aux fronts de miel
De mots apaisés et de temps sans compter

Revienne le temps des locos fumantes
Dans la nuit aux écharpes offertes
Quand le père était enfant ébahi

 

 

Un peu à l’est

Vacances terminées. Enfants et petits-enfants repartis. Reprendre la route. Entre aéroports, gares et autoroutes, je suis un peu à l’est. Avec comme un air de Fadima Al Qadiri dans la tête.

Écouter Clément chanter

Juste avant de repartir pour Shanghai, mon petit-fils Clément m’a fait un beau cadeau. Quatre ans et demi depuis mardi. Il me faudra patienter jusqu’à ses cinq ans pour le serrer à nouveau dans mes bras et l’écouter chanter… Déjà hâte de retrouver aussi mon autre petit prince, Alexandre, son grand frère.

Alexandre

Gouttes, gouttelettes de pluie

L’âme enfantine. Photographier la chute des gouttes. Fredonner une comptine en écoutant la pluie taper sur les tuiles, juste en face du petit fénestron des toilettes. Me souvenir que nous la chantions avec Maman. Me demander si Alexandre et Clément, mes petits-fils, l’ont apprise dans leur école de Shanghai. Je les appellerai tout à l’heure pour leur poser la question.

Gouttes gouttelettes de pluie

Gouttes, gouttellettes de pluie
Mon chapeau se mouille
Gouttes gouttelettes de pluie
Mes souliers aussi
Je marche sur la route
Je connais le chemin
Je passe à travers gouttes
En leur chantant ce gai refrain
Gouttes gouttelettes de pluie
Mon chapeau se mouille
Gouttes gouttelettes de pluie
Mes souliers aussi
Je marche dans la boue
J’en ai jusqu’au menton
J’en ai même sur les joues
Et pourtant je fais attention
Gouttes gouttelettes de pluie
Mon chapeau se mouille
Gouttes gouttelettes de pluie
Mes souliers aussi
Mais derrière les nuages
Le soleil s’est levé
Il sèche le village
Et mon chapeau et mes souliers
Gouttes gouttelettes de pluie
Adieu les nuages
Gouttes gouttelettes de pluie
L’averse est finie.

IMG_4911

En pensant à Renaud avec tendresse

https://soundcloud.com/ericschulthess/mistral-gagnant

Il paraît que Renaud ne va pas très bien. À lire certains tweets hier, il dériverait à nouveau sur un sentier de déprime. J’avoue que ceci m’attriste beaucoup. Je suis depuis tant d’années aficionado à sa poésie, à ses mélodies, à sa révolte et à toute cette tendresse aussi qui teinte ses chansons. Cette tendresse, puissions-nous être nombreux à la lui rendre et à lui dire que nous ne l’oublions pas. Quand bien même « le temps est assassin et emporte avec lui les rires des enfants et les Mistral gagnants…« 

Moi, le skateboard, je sais en faire allongé, c’est beaucoup mieux

Samuel, Alexandre et Clément spectateurs très actifs au skatepark de Salies-de-Béarn. À 7 ans et 4 ans, on en a des histoires à raconter devant la ronde des adeptes de la planche à roulettes.

Restez bien assis les mains devant les yeux !

El Toro a attiré les enfants l’autre jour à la fête foraine. Grimper sur un gros cylindre à tête de taureau, enveloppé de plastique noir et tenter de ne pas chuter. Alexandre a adoré. Mes oreilles un peu moins. Bande son très ringarde et chaotique. Un Far West de pacotille transformé sans peine en dessin animé par le sourire radieux de mon petit-fils. J’ai quand même préféré la pêche aux petits canards. Plus paisible. Un peu plus poétique avec ses peluches, ses ballons acidulés et ses petits dinosaures.

canards

Pourquoi on les laisse pas en liberté ?

Au sommet du Pain de sucre, la colline boisée qui surplombe Salies-de-Béarn, nous sommes allés rendre visite aux daims qui passent l’année dans un vaste enclos grillagé. Clément les a trouvé attendrissants. Alexandre a fait un peu de lecture en déchiffrant les panneaux accrochés aux grillages. Ensuite nous sommes redescendus vers la maison. En chemin m’est revenue la question initiale – qui vaut aussi pour tant et tant d’humains –  : – pourquoi on les laisse pas en liberté ?

Ne pas deux

Le match de tirs au but avec Alexandre et Clément

J’ai toujours été très nul au foot. Toujours pris beaucoup plus de plaisir à regarder les matches qu’à y participer. – Pieds carrés, me lançaient mes copains du lycée. Alors je sortais du terrain et me rattrapais au hand ou au basket. Hier avec mes deux petits-fils, j’ai fait gardien de but. La partie fut serrée. Je me suis régalé. Ils ne m’ont pas demandé de quitter la pelouse.

Le matchdeux

Comme des poissons dans l’eau

Clément, mon petit-fils de 4 ans, est sans doute né avec des nageoires. À la piscine hier après-midi, il s’est régalé à me montrer l’étendue de son registre. Et il s’est prêté avec gourmandise à la séance de plongeons aux côtés de son grand-frère Alexandre et de mon petit neveu Samuel, tous deux âgés de 7 ans.

Ale

Il paraît que quand il est en grande forme, Clément est capable de s’offrir un salto avant…

 

Alexandre et Clément se payent un petit foot sur canapé

Juste avant de monter à la sieste, mes deux petits-fils se sont lancés dans une partie de foot sur le canapé du salon. Doigts shooteurs équipés d’embouts. Un vert, un bleu. Petit ballon confectionné avec la cire d’un Babybel. Un vrai match sur un vrai terrain de jeu. En plus, il y a eu plein de buts et l’arbitre fut impartial. Of course.

Marius fait le pitre

Peut pas s’empêcher parfois de produire des onomatopées, mon fils. Ça ne m’amuse pas tout le temps, mais bon, là, ça m’a fait sourire. Il aime bien faire le pitre, Marius. J’aimerais bien qu’un jour il s’essaie au théâtre. Je crois qu’il en a les dispositions. Mais bon, le choix lui appartient et lui appartiendra.

L’éducation est un placement pour l’avenir / Barcelona #8

Juste à côté de l’immeuble où nous résidions avec Marius, sur le chemin de la boulangerie et du marchand de légumes, une école avec terrain de sport, fréquentée par de jeunes enfants joyeux. Sans doute l’équivalent de nos centres aérés. De l’autre côté du pâté de maison, cette banderole apposée à l’entrée de l’école

éducation

À Barcelone comme partout en Espagne, la crise n’épargne bien évidemment pas le système éducatif. Les petits ciseaux barrés symbolisent le refus des coupes sombres opérées depuis 2012 par le gouvernement espagnol, impitoyable adepte du néo-libéralisme.

 

Carnet d’Afrique #5

jouentaufoot

Le muezzin lance l’appel à la prière.
Des mosquées semées sur les places. Déposées comme à la hâte. Certaines semblent provisoires mais ce provisoire dure depuis des années. Minaret pour les plus grandes. Haut parleur pour toutes. Dès avant l’aube ils vibrent à travers la ville. Comme une plainte répétée chaque jour qu’Allah fait. L’appel, les enfants l’ignorent. Affairés à courir entre les amas de gravier. Entre les tas d’immondices qui peuplent les rues de terre rouge. Entre les murettes défoncées qui s’ouvrent sur de petits champs de menthe. Les enfants jouent d’un rien. Bouchon de bouteille. Canette cabossée. Ballon dégonflé. Cailloux glanés. Le muezzin a beau chanter sa litanie, les petits ont la tête à l’instant. Comme tous les enfants du monde.

(à suivre)

Reinette et les petits talibés

Près de vingt ans que Reinette entend taper au portail de sa maison de Mbour, sur la Petite Côte, à 80 kilomètres au sud de Dakar. Le matin, ils sont parfois une trentaine, les petits talibés mendiants affamés. Reinette sait bien que ces sandwiches au chocolat ne règlent pas le problème qui empoisonne la vie de dizaines de milliers d’enfants sénégalais contraints à mendier par leurs marabouts sensés leur apprendre le Coran. Mais elle ne s’est jamais résolue à laisser ces petits traîner dans la rue le ventre vide.

Comme à l’école

Parfois, dans une gare c’est comme à l’école. On y sonne la fin de la récré. Entendu cette sonnerie hier-soir en gare de Dax, après une belle semaine de vacances avec mes enfants. Ce matin, ils ont repris le chemin du collège et de l’école. Fin de la récré…

IMG_0902

À bicyclette avec mon fils

Un vrai temps de printemps hier en Béarn. Avec Marius, nous en avons profité pour balader à vélo sur l’Allée verte. Escos et retour. Une petite vingtaine de kilomètres à travers bois et champs, sur l’ancienne voie ferrée qui reliait Salies-de-Béarn et Mauléon.

Clément rit aux éclats

Un jour, lorsqu’il avait 5 mois et demi, Clément, le plus jeune de mes petits-fils regarda son grand frère Alexandre sauter sur le lit et il se mit à rire aux éclats. Très touchant, non ?

Le robot pongiste

Ce mercredi, j’ai accompagné mon fils Marius à son entraînement de tennis-de-table, au Bouscat, près de Bordeaux. Cinq belles tables sont mises à la disposition du petit groupe de gamins, plus une sixième, équipée d’un robot lance-balles. Cédric, le moniteur, le règle en fonction de la technique qu’il veut faire travailler aux gamins. Hier, c’était le coup droit.

L’Union Sportive Bouscataise, section tennis-de-table.

Le site de la Fédération Française de Tennis-de-Table

Le site du magazine Planète Robots

 

Ils chantent l’Abidjanaise

Mathilde, la fille de ma compagne, m’a adressé un son de Côte d’Ivoire où elle participe à une mission humanitaire de 6 semaines. Sa curiosité et son amour des enfants l’ont conduite jusqu’à Koumassi, un quartier d’Abidjan, précisément au groupe scolaire La Lagune. Comme tous les lundis à 7h30,  la sonnerie y a retenti et dans la cour, les élèves se sont rangés par classe, ont entouré le drapeau ivoirien et chanté l’Abidjanaise, l’hymne national, en signe d’espérance.

L’Abidjanaise

Salut ô terre d’espérance
Pays de l’hospitalité
Tes légions remplies de vaillance ont relevé ta dignité
Tes fils chère Côte d’Ivoire
Fiers artisans de ta grandeur
Tous rassemblés et pour ta gloire
Te bâtiront dans le bonheur
Chers ivoiriens, le pays nous appelle
Si nous avons dans la paix ramené la liberté
Notre devoir sera d’être un modèle
De l’espérance promise à l’humanité
En forgeant unis dans la foi nouvelle
La patrie de la vraie fraternité.

Record de pollution à Shanghai 上海

Au téléphone aujourd’hui depuis Shanghai, ma fille et ses enfants étaient bien enrhumés… la faute à un exceptionnel pic de pollution qui frappe la ville depuis vendredi. Du coup, masques protecteurs obligatoires pour aller à l’école ou au travail et gala de danse en plein air annulé… Allez, pour consoler Noémie, Alexandre, Clément et Dawei de ce brouillard malfaisant, un peu d’air pur en musique, en attendant leur venue en France pour les fêtes.

Des photos de Shanghai dans le brouillard pollué.

Le tracteur

Une promenade à vélo avec Chantal hier après-midi dans la campagne béarnaise. Plaisir partagé d’avancer parmi les arbres, sur un tapis rouille de feuilles mortes. Au détour d’un virage, un tracteur, conduit par un jeune homme accompagné d’un enfant. Sans doute son petit frère. Deviendront-ils agriculteurs comme leurs parents ? Pendant combien de temps encore partiront-ils araser les germes de maïs sur leur champ de Castagnède ?

Jusqu’au 28 décembre à Pau, la Médiathèque André Labarrère présente l’exposition « La Terre des paysans » . Le photographe a réalisé une galerie de portraits de paysans dans les années 90 et 2000, pendant le tournage de sa trilogie  » Profils Paysans « .depardon

© Raymond Depardon

 

En attendant la pluie

dessinpluie3

J’ai reçu avec beaucoup d’émotion ce matin des dizaines de dessins d’enfants de Kamaïshi, la ville japonaise terriblement endeuillée par le tsunami du 11 mars 2011. L’un de ces dessins illustrera la couverture de mon prochain livre, « En attendant la pluie », un conte que m’a inspiré ce que j’ai vécu en me rendant là-bas en mai dernier. Voici à quoi pourrait ressembler l’illustration musicale de cette histoire dont j’aurai l’occasion de vous reparler d’ici au printemps. Life a été composé par la japonaise Madoka. C’est l’un des sept titres de son second album « I met you in the forest« .

Le petit clip de Life signé Madoka.

L’interview exclusive de Robison Crusoé

Figurez-vous que ma fille Zoé a des talents de journaliste ! Son métier de collégienne l’a conduite jusqu’à Speranza, l’île du Pacifique où vit Robinson Crusoé. Voici, en exclusivité pour Blanqui FM, l’interview du héros inventé par Daniel Defoë.

Blanqui FM – du nom de son collège – est une radio inventée par Zoé  et sa camarade Laurène lors d’un contrôle oral de français, après l’étude du livre de Michel Tournier, Vendredi ou la vie sauvage. Dans le rôle de Robinson Crusoé, Laurène. Félicitations à l’actrice comme à la journaliste !

Les périlleux chemins de l’école

Avec ma compagne Chantal et sa fille Mathilde, nous avons vu ce jeudi un film d’une grande humanité : « Sur le chemin de l’école ». Dans ce documentaire, Pascal Plisson accompagne quelques enfants de quatre pays dans leur périple quotidien vers leur école. Celui-ci est d’autant plus remarquable que pour chacun d’entre eux, le trajet dure au moins une heure et demie. Au Kenya, Jackson, 11 ans et sa petite soeur Salomé parcourent 15 kilomètres matin et soir dans la savane, parmi les animaux sauvages. Au Maroc, Zahira, 12 ans, se lance chaque semaine dans une marche de 22 kilomètres dans les montagnes du Haut Atlas, avec ses deux amies, pour rejoindre son internat. En Inde, Samuel, 13 ans, doit parcourir 4 kilomètres chaque jour vers son école, dans son fauteuil roulant rafistolé, poussé par ses deux jeunes frères. En Argentine, Carlos, 11 ans et sa toute petite soeur parcourent les plaines de Patagonie à cheval sur 18 kilomètres pour se rendre à leur école. Expédition difficile car le climat est rude et la fillette fragile. Le dénominateur commun de ces enfants du bout du monde : leur soif d’apprendre, de bien travailler à l’école car ils savent que seule l’instruction leur permettra de sortir de leur condition misérable. Ecoutez Pascal Plisson interrogé en septembre dernier sur TV5 Monde par Patrick Simonin.
Ce magnifique documentaire ne verse pas dans le misérabilisme. Il n’assène pas de leçon de morale. Il donne simplement à voir des enfants enthousiastes, généreux, solidaires et courageux, qui rêvent d’aider plus tard les autres, de devenir instituteur ou médecin. En plus, les paysages sont somptueux et la musique du film, signée Laurent Ferlet, très belle et très prenante.

« Sur le chemin de l’école », à voir ou à revoir d’urgence. Je crois bien que j’y retournerai sans tarder avec Zoé et Marius, mes deux jeunes enfants.

Croquer du raisin

A l’approche de l’automne, Zoé et Marius, mes deux jeunes enfants, adorent croquer des grains de raisin. J’aime partager ce moment avec eux, d’autant plus précieux qu’il fait ressurgir de ma mémoire le souvenir des cerises que Noémie, ma fille aînée, transformait en boucles d’oreilles lorsqu’elle était enfant.

La tourniquette de ping-pong

Bauduen. Une table de ping-pong au-dessus du lac. Les jeunes s’y retrouvent pour de longues séances de tourniquette. Bon esprit. Rigolade. Convivialité. Vive les vacances !

Les plongeons

Mes jeunes enfants Zoé et Marius s’en donnent à coeur joie depuis un rocher qui surplombe le lac de Sainte-Croix, à Bauduen

Shanghai #2 上海 : mamans et nounous bavardes

Certains enfants chinois ont bien de la chance : après l’école, ils s’amusent dans de spacieuses salles de jeu, sous le regard de leurs mamans, de leurs grands-mères ou de leurs nounous. Toutes très bavardes…

Ils dorment

Mes enfants Zoé et Marius bien installés dans le sommeil. Leur souffle évoque des vagues. Océan de leurs rêves

12 Haikus pour Kamaïshi

Voici douze Haikus, douze poésies courtes écrites par des poètes japonais d’autrefois. Avec mes enfants Zoé et Marius, nous avons choisi d’en lire quatre chacun et de les dédier aux enfants et aux parents de Kamaïshi, cette ville du nord-est du Japon tragiquement frappée par le tsunami du 11 mars 2011.

Les Haikus de Zoé

Entouré de branches mortes
il se redresse
le printemps !

Ishikawa Keirô

Comme un bloc de nuit voilée
perdu dans mes pensées

Katô Shuson

Viens écouter la glace
qui se craquelle sur le lac

Ozawa Minoru

Quand une tortue crie
l’autre lève la tête
pour l’écouter

Nakahara Michio

Les Haikus de Marius

Voile de lune
une grenouille
trouble l’eau et le ciel

Yosa Buson

Sur le gazon
languissamment retombe
la brume de chaleur

Natsume Sôseki

Dans les brumes de chaleur
quelques trous laissés
par le bâton allé au temple

Kobayashi Issa

A l’entrée du jardin
fleurit le blanc
d’un camélia

Ueshima Onitsura

Les Haikus d’Eric

La lampe éteinte
les étoiles fraîches
se glissent par la fenêtre

Natsume Sôseki

Nulle trace dans le courant
où j’ai nagé
avec une femme

Yamaguchi Seishi

Mon pays natal
détrempé par la pluie
je le foule pieds nus

Taneda Santôka

On vieillit
même la longueur du jour
est source de larmes

Kobayashi Issa

France Culture vient de consacrer un week-end au Japon, dont l’émission « ça rime à quoi« .

Le petit manège

C’est un petit manège coloré au beau milieu de la place. Comme sur tous les manèges de toutes les places de France, les enfants s’émerveillent. Les parents, eux, n’ont d’yeux que pour leurs petits. Certains sont parfois pris de vire-vire

Le manège enchanté, vous vous souvenez ? C’était à la télé, sur la première chaîne de l’ORTF. J’avais 10 ans…