Trois fois clic clac et puis revient (25) Essentiel Moment…

Le Moment. C’est un bien joli nom pour une librairie indépendante. Laure et Olivier, les libraires de la commune où je vis l’ont choisi. Avant le re-confinement, il m’aurait fallu l’écrire au pluriel parce que j’y passais du temps au Moment. Régulièrement. C’était essentiel de venir y flâner, échanger avec eux, s’entendre suggérer une lecture, conseiller un auteur, partager un coup de cœur, se laisser tenter et souvent acheter illico. Essentiel, oui. Depuis début novembre, ces moments se sont fait forcément moins nombreux et surtout très fugaces. Il a fallu se résoudre au clique et collecte. À chaque fois, entrer pour payer, prendre le(s) livre(s) puis ressortir dare-dare. Très frustrant pour eux comme pour moi. Mais bon, pas question de se couper les uns des autres. Le lien n’est pas rompu et c’est déjà ça. La pile de mes livres commandés par téléphone puis collectés s’est agrandie et ça n’est pas fini. Provisions pour l’hiver et les mois de claustration supplémentaires qui se profilent. Essentiel aussi de bien prendre la mesure de ce que l’adjectif non-essentiel – nos gouvernants n’ont quand même pas osé imposer d’en fabriquer des étiquettes en grosses lettres à coller sur les vitrines – a pu et peut encore provoquer comme colère, dégoût, sentiment d’injustice et d’humiliation chez Laure et Olivier tout comme chez tous les commerçants * contraints de rester fermés depuis toutes ces semaines, sauf pour le clic and collect. Et même si les librairies et autres commerces – à l’exception des restaurants et des bars – pourront rouvrir ce samedi 28 novembre, il est essentiel de ne pas oublier qui sont les responsables de cet abandon majuscule. Pas de pardon pour ces saboteurs de la culture et de notre vivre ensemble, qui permettent sans état d’âme dans le même temps à Amazon de continuer à étendre son réseau en France.

 

Essentielles – Ibrahim Maalouf

* Quitte à être mis à poil par le gouvernement, on a choisi de le faire nous-même !

Olivier s’est associé aux commerçant.e.s et artisans solidaires – qualifié.e.s de non-essentiel.le.s – qui ont choisi de protester et de résister aussi en photo, lors d’une séance de pose qui décoiffe. Sauras-tu le reconnaître ?

(À demain, 8h30…)

Izzo… hissez haut !

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Vingt ans qu’il nous a quittés, Jean-Claude Izzo.

Ses livres nous ont tant accompagnés de son vivant.
Ils continuent de compter depuis qu’il est parti.
Je n’oublie pas l’auteur des Marins perdus et du Soleil des mourants, ses deux livres que je préfère.
Je me souviens de notre fugace rencontre à la fin des années 90, avant une émission de Télé Monte Carlo dont il était l’invité.
Nous avions échangé sur Marseille, sur le journal La Marseillaise où il avait travaillé, sur l’idéal communiste que nous partagions et sur la « saloperie du monde », comme il disait. Je me souviens de la douceur de sa voix.
Présents en moi aussi ses encouragements à continuer à écrire, à m’accrocher, alors que j’empilais les refus de mes manuscrits de nombre d’éditeurs.
Il y a quelques années, j’étais allé lire Izzo à voix haute au Rond point de Callelongue, dans ce coin de Marseille si cher à son cœur.

J’ai découvert hier sur Twitter que Jean-Claude Izzo avait désormais une place à son nom dans le quartier du Panier. Consterné mais guère surpris que la Ville ait mis dix-neuf ans pour l’inaugurer. En présence de son fils Sébastien.

placeizzo

@LeoPurguette

J’ai apprécié que samedi-soir, les supporters de l’OM, dans le virage sud, rendent hommage « au grand Jean-Claude Izzo, amoureux de sa ville, disparu le 26 janvier 2000.

On pourrait inventer un nouveau chant au Vélodrome :  « Izzo…  Hissez haut ! »

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@VieilleGardeCU84

Il fait si chaud

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Plus rien à lire ici
plus rien à découvrir
plus rien à écouter
sinon le frôlement fugace
des passants silencieux
des enfants pressés

il fait si chaud que mes heures défilent
à siester à l’aplomb des maisons

grand temps que reviennent les saisons
des journées fraîches
des passants bavards
des enfants étonnés
des livres palpitants

Lecture sur canapé #1

Je n’ai pas toujours aimé lire
minot, ça me barbait, les livres
ceux qui étaient au programme me passaient souvent à cent mille lieues au-dessus de la tête
Stendhal, Flaubert, Balzac, pour ne prendre qu’eux, ne me parlaient pas
ne me concernaient pas
ne m’émouvaient pas
mon père m’obligeait à les lire et je m’y ennuyais profond
je préférais construire des cabanes, y inviter les demoiselles, étudier l’allemand, écouter Bach, aller à la mer ou accompagner mon grand-père à la pêche
je me souviens quand-même de quelques bonheurs de lecture
La complainte de Rutebeuf
Les calligrammes d’Apollinaire
Le Dormeur du val et Les Illuminations de Rimbaud
Paroles de Prévert
les poètes donc avant tout
les nouvelles et les romans sont arrivés plus tard
parce que tous choisis
alors aujourd’hui
j’aime lire
dans le train
au lit
aux toilettes
et surtout, j’aime lire allongé sur le canapé

je ne sais si la vidéo amène un vrai plus par rapport au son seul publié sur ma page Soundcloud
mais je sais que ça m’amuse de parler sur YouTube de livres que j’ai aimés
en commençant par cette découverte forte d’un livre, non pas de poésie mais de combat, dévoré d’un seul trait
Le Bateau-usine de Kobayashi Takiji

Fenêtre à livres

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Sur le rebord de la fenêtre
ils attendent d’être choisis
livres en libre service
dormaient dans un coin
en attendant meilleur sort
après gros chantier à la maison
avec Chantal, ma femme, avons pensé qu’à la lumière du grand air
seraient plus heureux
plus ouverts à la vie qui va
aux passants qui passent
aux histoires à découvrir et à partager

Le monde de Sophie – Jostein Gardiner
Le parfum – Patrick Süskind
La mystérieuse flamme de la Reine Loana – Umberto Eco
Crime impuni aux monts Wuyi – He Jiahong
Vive la vie – Pierre Bonte
La queue du singe – Jorge Luis Camacho
Le dernier des Iroquois – Joseph O’Connor
C’est comment l’Amérique ? – Frank Mc Court
Chants d’été – Colette Matuszek
Une famille en péril – Carla Cassidy
Un dangereux admirateur – Sheryl Lynn
Nedjma – Kateb Yacine
L’enfer des ombres – Slaughter
Rouge Brésil – Jean-Christophe Rufin
Les petites filles modèles – Comtesse de Ségur
Le document secret – Cécile Aubry
Le baiser du congre – Del Pappas
Fantômette et le mystère de la tour – Georges Chaulet
Les trois jouvenceaux et les trois fées – Contes du XVIème siècle
Mémoires de porc-épic – Alain Mabanckou
Colette Matusek – Chants d’été
La Belle et la Bête – Mme Leprince de Beaumont & Mme d’Aulnay
Un instant d’abandon – Philippe Besson
Le voleur d’innocence – René Frégni
Mourir d’enfance – Alphonse Boudard
Le temps des secrets – Marcel Pagnol

Paroles de Soupe aux Livres

Ce fut la 138ème Soupe aux Livres l’autre soir à Mouans-Sarthoux dans les Alpes-Maritimes. 138 veillées à l’ancienne organisées par Jean et Marie des Éditions Parole. À chacune d’entre elles viennent se lire, se réciter, se chanter ou même aussi parfois se slamer les textes de son choix. Ce qui en fait la réussite, c’est le plaisir de partager les mots écrits et puis le bol de soupe et le verre de vin à la mi-temps de la soirée. Pas loin de 80 personnes présentes l’autre soir dans l’une des salles du château de Mouans-Sarthoux où a lieu chaque année depuis plus d’un quart de siècle un Festival du Livre, organisé par l‘Office Mouansois Action Jeunesse et les Amis de la Médiathèque. La prochaine Soupe aux Livres aura lieu le 26 avril à La Palud-sur-Verdon dans les Alpes de Haute-Provence.

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Mon Papa fut Instituteur de la République

Je me suis assis tôt hier-matin aux côtés de mon Papa et je l’ai un peu dérangé dans sa lecture. Nous aimons beaucoup discuter ensemble, alors, il a posé son livre. Un essai sur l’histoire des religions. Mon Papa dévore depuis toujours. Quatre livres par semaine, il lit. Je suis fier d’être le fils de ce Papa-là, homme cultivé, très fin, drôle aussi parfois lorsqu’il se prend pour Pavarotti:-) Fier d’être le fils d’un ancien Instituteur de la République. Ce qui faillit ne jamais arriver…
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Mon Papa rêvait d’enseigner l’Histoire-Géo. Ce rêve, ma fille aînée Noémie le lui a offert quelques décennies plus tard en devenant professeur de Chinois…
Mon Papa m’a fait découvrir Beethoven, Tchaïkovsky, Chopin entre autres.
– La grande musique, il me disait quand j’étais petit. Avec tout en haut de la liste, Jean-Sébastien Bach
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Ce prélude de la 1ère suite pour violoncelle seul de Bach nous évoque notamment le concert improvisé du grand Mstislav Rostropovitch aux premières heures de la chute du Mur de Berlin en novembre 1989, lorsqu’il alla s’asseoir au pied du mur de la honte…

rostro

Pierre Echinard et le Carré des Ecrivains « carrefour d’humanité »

Ce fut donc hier un vrai beau moment de ma vie de jeune auteur que ce Carré des Ecrivains au Centre Bourse. J’ai eu l’honneur d’y être invité par le Comité du Vieux Marseille, pour mon recueil de nouvelles Marseille rouge sangs, publié fin mars par les Editions Parole. Beau moment car cet évènement, voilà des années que je le badais en tant que spectateur. Et là, acteur j’étais, participant ! Installé s’il vous plaît  juste à côté de Pierre Echinard, historien marseillais et véritable figure du monde culturel et littéraire de ma ville natale. De quoi donner une dimension supplémentaire au plaisir que j’ai pris. Figurez-vous que Pierre Echinard a assisté à tous les Carrés des Ecrivains depuis le tout premier. Question de fidélité, mais pas seulement.
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Demain lundi, c’est à un autre historien marseillais que l’on rendra hommage, le regretté Emile Temime. Cette journée labellisée Marseille Provence 2013 aura pour thème « Marseille : des récits à l’histoire » et sera proposée de 9H à 17H au Musée d’Histoire de Marseille – 2, rue Henri-Barbusse 13001 Marseille

La webvoice du Carré des Ecrivains

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai reçu l’invitation du Comité du Vieux Marseille à participer au 22ème Carré des Ecrivains, demain samedi au Centre Bourse de Marseille. J’y viendrai dédicacer mon recueil de nouvelles Marseille rouge sangs. Ce sera aussi l’occasion de rencontrer d’autres auteurs invités. D’échanger avec eux. En tout, nous serons 222 ! Je leur demanderai entre autres ce qu’ils pensent de l’annonce audio de l’évènement sur le site de Marseille Provence 2013, qui est l’un des partenaires du Carré des Ecrivains 2013.
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Ce son est celui d’une webvoice, produite par le site Tingwo, spécialisé dans la lecture phonétique de textes quels qu’ils soient. Mmmouais… J’avoue ne pas être particulièrement séduit par le son robotisé de cette cybervoix. Sans chair. Sans émotion. Sans vie. Curieux que Marseille Provence 2013 ait opté pour une webvoice plutôt que pour la voix d’un écrivain ou celle d’un organisateur du Comité du Vieux Marseille. J’en profite pour souligner que le plaisir et la fierté de participer à ce Carré des Ecivains 2013 ne gomme pas les critiques que j’ai pu adresser sur ce blog vis à vis de Marseille Provence 2013 capitale de la culture. Je déplore notamment que ses organisateurs aient laissé IAM de côté, tout comme Jean-Claude Izzo. Sans parler de l’absence de toute évocation d’Arthur Rimbaud, qui vécut ses dernières heures à l’Hôpital de la Conception à Marseille.
Le Carré des Ecrivains sur le net.

 

Marseille rouge sangs à la radio

Miehel Bonnafous, reporter passionné de la radio Fréquence Mistral, m’a interviewé à propos de mon recueil de nouvelles « Marseille rouge sangs ». C’était fin août lors d’une rencontre à la librairie La Ruelle de Digne-les-Bains, à laquelle j’étais invité aux côtés de l’écrivain marseillais – comme moi – René Frégni et de Jean Darot, mon éditeur des Editions Parole.

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Les interviewes de René Frégni – auteur de « Sous la ville rouge » chez Gallimard, Jean Darot et de moi même sont en ligne sur le site de Fréquence Mistral Digne.