Demain il fera beau

Demain ilfera beau

Revenir au pays
là où marchions ensemble
il y a combien de jours et de jours, dis ?
poser les yeux où si longtemps tes yeux se posèrent
d’est en ouest
vers Planier aussi
et puis auprès des bateaux de retour des îles
lancer le regard jusque derrière les limites de cette ville
où tu me donnas vie
guetter la fuite du jour
et savoir
ce soir peut-être encore plus profond que les autres soirs
que demain il fera beau

 

Respirer #4 Baignade imminente

justeavantlabaignade

Peu importe que l’eau soit glacée
dans une minute
pas plus
je me lance

tout nu
c’est encore meilleur

Suggiton, c’est pour ce plaisir-là
que je descends m’asseoir sur tes rochers

redécouvrir ton dénuement
te désirer
chaque fois
lovée dans l’extrême beauté de ton attente

et surtout oublier un instant
qu’il me faudra
comme chaque fois
me revêtir
finir par te tourner le dos
puis remonter sur le sentier
et repartir là-haut vers la ville
avant que la nuit pose en silence ses bras
sur tes attraits

Respirer #3 Suggiton en bas

Suggiton en bas

Loin des mauvaises ondes du monde
marcher longtemps
puis se percher
ici
au-dessus de Suggiton
ma calanque préférée
encore masquée par les arbres

réaliser que n’ai pas quitté Marseille
mes pieds bien ancrés sur le sol natal
savourer l’ouverture sur le large
l’ailleurs à portée de cils
respirer profond
et se relancer en chemin vers la mer

la deviner frisquette
désirer follement m’y plonger
loin des tragiques vagues du monde

Respiration #1 La rade en face

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Grand besoin de m’oxygéner
l’écrivais hier ici

sans tarder
joindre le geste à la parole

séduit suis par le site Respirations
proposé par Alexandre Liebert
et découvert grâce à Arnaud Maïsetti

simple comme un bonjour ou un bonsoir
ce rendez-vous pour vidéos qui respirent
une minute en plan fixe
avec un petit titre pour ouvrir l’imagination
et susciter le désir de respirer et de reprendre espoir

le lieu : chez mon Papa
au-dessus de la Campagne Pastré
Frioul et Mont-Rose en vue

l’heure : midi, quand le mistral continue de s’apaiser

le titre : La rade en face

et à un de ces quatre
qui sait
avec une nouvelle respiration
pour se faire du bien

Une paisible touche blanche

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Face au grand phare
désormais déserté des hommes
vigie cachée au loin en pleine lumière
prendre son temps
à pas de tortue
s’accrocher aux rochers
fouiller au cœur de ses plumes
et tenter d’écrire le présent
comme sur une île vierge

ne redouter ni l’orage possible
ni la tornade qui menace
oser faire face
avec le chaud du dedans
orner le futur offert
d’une paisible touche blanche

 

M comme Marseille, M comme Mélenchon

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Belle lurette que je ne crois plus à l’homme providentiel
belle lurette aussi
que suis un partisan de la paix
un amoureux de la paix des hommes

n’étais pas à Marseille hier
mais n’ai rien manqué du vibrant et poétique discours pour la paix
prononcé par Jean-Luc Mélenchon
sur le Vieux-Port
au cœur de cette cité qui m’a vu naître
comme tant et tant d’enfants aux sangs métissés

M comme Marseille
M comme Mélenchon

bouleversant dans ce silence convoqué par lui
rameau d’olivier à la boutonnière
en mémoire des migrants engloutis par la Méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe

convaincant dans sa condamnation des bombardements de la Syrie par Trump
et de tous les va-t-en guerre

touchant dans son amour déclaré à la France métissée et à tous ses enfants

émouvant dans son récit final de La Paix
le poème de Yannis Ritsos

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Mélenchon n’est pas un slogan, non
pas question pour moi de l’idolâtrer
mais il est le seul à mêler avec force et lyrisme
justesse de vue et poésie
à parler d’amour et de justice
à proposer de rompre vraiment avec ce monde d’argent qui broie les gens
à refuser que soit scandé son nom
à préférer que chacune et chacun prenne sa part
d’insoumission

Missak, je ne t’oublie pas

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Ce samedi-matin à 11 heures
j’espère que seront nombreuses et nombreux
celles et ceux qui viendront à Marseille
se rassembler au Square Missak Manouchian *
pour commémorer le 73ème anniversaire
de l’exécution au Mont Valérien du groupe Manouchian
ces résistants dont les nazis et leurs sbires de Vichy
apposèrent les visages sur la sinistre Affiche Rouge

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à chacun de mes séjours à Marseille
mes pas me mènent devant le mémorial dédié à Missak
boulevard Charles Livon
tout près du Jardin du Pharo où je jouais, enfant
ce mémorial a été honteusement profané il y a quelques jours
alors, pour encore moins oublier Manouchian et ses camarades fusillés le 21 février 1944
voici un extrait sonore des actualités télévisées du 2 Mars 1945
au cimetière d’ Ivry, on honorait leur mémoire

* D’origine arménienne, Missak Manouchian était militant communiste et résistant
commissaire militaire des Francs Tireurs Partisans-Main d’Oeuvre Immigrée (FTP-MOI) de la région parisienne
il fut arrêté en novembre 1943 et condamné à mort comme membre de l’ Armée du crime
ainsi que 23 de ses camarades
ces héros refusèrent d’être fusillés les yeux bandés

Voir aussi L’Armée du crime, le film dédié en 2009 par Robert Guédiguian à Missak Manouchian et à ses camarades, et dont voici la bande annonce

Janvier 43, Marseille meurtrie en son cœur

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Mémoire vive . Un grand merci à David Coquille, journaliste à La Marseillaise pour son travail de mémoire hier sur Twitter : le récit en images de ce qui reste et restera une meurtrissure profonde dans le cœur des Marseillais : il y a 74 ans, Marseille vécut une grande rafle dans les quartiers du centre-ville : l’Opéra, le Panier et le Vieux Port.

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L’armée allemande et la police de Vichy dirigée par René Bousquet arrêtèrent des milliers de personnes, dont 250 familles juives qui furent arrachées de leur logement. 1.642 hommes, femmes et enfants furent déportés vers Sobibor.

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Quelques jours après cette rafle, le 1er février 43, les nazis firent procéder à la destruction du quartier du Panier, qualifié de « chancre de l’Europe » et de « repère de toute une pègre internationale ». Voici comment le JT de l’époque, France Actualités, osait raconter cet évènement, sur 56 petites secondes…

Ce document est à retrouver en images sur le site de l’Institut National de l’Audiovisuel.
et le Mémorial de la Shoah œuvrent pour transmettre cette mémoire, notamment auprès des jeunes.

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Aux bras de Pépé

Ce texte est ma contribution – il y en a 11 autres à ce jour sur le tiers livre – à la quatrième proposition de François Bon dans son atelier d’écriture en ligne sur le thème du lieu. Une contrainte proposée : se passer radicalement du je pour raconter un lieu public. Écrire un texte de coulisses. Comme pour mes trois précédentes contributions sur ce thème, le seul point-virgule ponctue ce texte jusqu’au point final. Je ne m’en lasse pas. Bienvenue aux bras de Pépé.

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Pépé te l’avait promis ; maintenant que tu es grand, on peut monter les voir de près à la nuit ; en grimpant dans le trolley il tire sur sa P4 et t’asperge en riant d’une fumée blanche qui te fait tousser ; les gens rigolent avec lui ; on les connaît presque tous les passagers du 63 ; des gens du quartier ; des employés de bureau en costume clair et cravate ; des veuves à chapeau noir et sac à main sur les genoux ; des retraités à casquette ; des boulistes à chaussures de toile blanche et à casquette aussi ; on les croise tous les jours chez le poissonnier ou au bar tabac du Terminus ou chez Bec le marchand de bonbons ; le poinçonneur de billets aussi on le connaît bien ; il fait presque toujours le 63  ; assis vers l’arrière dans sa mini cabine ; ils discutent souvent ensemble avec Pépé ; aurait voulu devenir cheminot mais a loupé le concours ; s’est rabattu sur traminot ; Pépé lui il voulait être capitaine au long cours pour naviguer jusqu’en Amérique ; depuis la Suisse c’était compliqué alors il a fait charbonnier puis conducteur de rouleaux compresseurs puis métayer ; et toi tu rêves de conduire des locomotives et c’est pour ça que tu pars à la gare avec Pépé ; à pied c’est trop loin ; le 63 et un peu de marche ce sera parfait ; elle te semble riquiqui la rue d’Endoume ; elle tourne beaucoup et s’allonge entre les façades blanches et beiges et grises ; elles renvoient la chaleur de ce dimanche-soir d’été jusque vers les vitres du trolley ; le quartier on dirait un village qui se repose après une journée de cagnard ; les maisons se serrent comme des anchois dans un désordre qui te plaît ; le ciel serpente au-dessus des toits de tuile ; on passe devant l’Impérial ; nous irons bientôt y voir un western promet Pépé ; il paraît que la salle est drôlement grande ; les sièges confortables et les frigolos délicieux à l’entracte ; tu tiens sa main ou plutôt ses gros doigts dans la tienne ; ne les lâches pas jusqu’au terminus cours Jean Balard sur le Vieux Port ; ça sent le beignet frit l’huile de moteur et le poisson mort sur le quai ; c’est pas là qu’il t’emmène pêcher Pépé ; tellement sale la mer ici ; mais cette vue sur le fond du port là-bas entre Saint-Jean et Saint-Nicolas il ne s’en lasse pas ; d’ici on ne voit pas le large ; on le devine ; Pépé il préfère imaginer ; lorsqu’il est sur les rochers et que la rade l’embrasse direct avec cet horizon toujours offert et marqué ça le rend triste ; il s’arrête de parler et tire fort sur sa P4 ; toi tu te sens bien à longer le quai ; tu y promènes souvent ; depuis tout bébé ; tu marches lentement vers les vendeurs  de cacahuètes tandis que Pépé se tourne vers les bateaux ; lèves les yeux vers les gabians qui crient au-dessus de ta tête ; te demandes s’ils remontent vers la gare eux aussi ; un jour une mouette a cagué sur la chaussure d’un monsieur qui marchait juste devant ; il a juré  fort ; en italien il a dit Pépé ; sans t’en rendre compte c’est déjà Canebière ; trottoir de gauche en montant ; encore un peu de marche il te dit en tirant sur sa cigarette ; plus hautes que tout à l’heure elles sont les maisons tu remarques ; en Amérique les immeubles touchent le ciel te répond Pépé en tendant le bras vers les lampadaires verts olive ; les terrasses des cafés se vident ; on s’arrête pour se désaltérer ; orangeade pour toi ; bière pour Pépé ; tu lui souris ; il te cligne de l’œil ; des matelots avec leur bonnet à pompon rouge plaisantent en regardant passer une demoiselle à talons hauts et éventail nacré ; on écoute les vieux messieurs assis à côté ; c’est quelle langue tu demandes ; Pépé ne sait pas ; l’espagnol peut-être ; ou le portugais ; on parle tellement de langues ici il te dit en roulant le r de parle ; les magasins commencent à tirer le rideau ; arrivés au pied du boulevard d’Athènes il reste une belle montée ; allez courage ; tu voudrais un peu les bras mais tu n’oses pas demander ; tu es grand maintenant ; plus l’âge de se faire porter pour un oui ou pour un non ; il fait presque nuit ; ça klaxonne moins qu’en bas ; des ombres traversent le boulevard ; les restaurants arabes sont bondés ; tu n’as pas faim ; plus de gabians au-dessus des fenêtres ; rien qu’un large voile rose orangé lissé de ci de là au sommet des façades ; juste avant d’arriver au pied des escaliers géants tu demandes à faire pipi ; allez ; contre un platane en vitesse ; Pépé te regarde en souriant ; après on compte les marches en s’arrêtant deux fois pour reprendre son souffle ; un deux trois quatre cinq ; pas plus loin que douze ou treize tu peux ; encore trop petit pour aller plus loin ; à l’entrée de la gare tu serres un peu plus fort les doigts de Pépé ; tu grelottes ; un peu d’inquiétude et de peur là dans le ventre ; l’impatience te donne froid ; tu ne sais pas pourquoi ; tu lances ton regard vers les sifflets les cris les paroles embrouillées et toutes ces voix perdues dans le vacarme du grand hall ; vides les premiers quais à main droite ; que l’argenté des rails ; pourvu qu’il en reste un plus loin ; on longe les butoirs désertés jusqu’aux voies là-bas au fond ; mains glacées et cœur qui s’accélère lorsque apparaissent les deux lanternes rouges à l’arrière du wagon de queue ; il est très long le Paris de nuit Pépé te dit ; viens on remonte ; vite ; longeons les voitures aux vitres dorées ; une odeur de graisse et de charbon te rentre par les narines ; bouche ouverte en passant devant le monsieur à casquette et sifflet qui regarde sa montre ; la visière est noire et brillante ; Pépé te prend aux bras ; quelques mètres et on s’approche d’une fumée blanche géante ; elle envahit le quai  ; comme les nuages de chaleur qui passent parfois au-dessus de la cour de l’école à la récré quand jouons aux osselets et que soudain le soleil se cache ; regarde comme elle est belle la locomotive il te dit Pépé ; tu ne devines rien d’autre qu’une masse blanche qui respire fort et gémit et vibre ; un cri strident s’en échappe ; il te fait sursauter ; comme un coup de poignard dans la chair chaude de la nuit naissante ; tu voudrais traverser la fumée géante et toucher la machine ; le sifflet du monsieur à casquette strie l’air et tu disparais ; réfugié dans le cou de Pépé.

Au Pont de la Fausse Monnaie – 1959-2016

Ce texte est ma contribution – parmi vingt et une autres à ce jour – à la troisième proposition de François Bon dans son atelier d’écriture en ligne sur le thème du lieu. Une consigne : raconter un même lieu, un point précis du réel et le faire deux fois. J’ai rédigé ce diptyque en suivant – parce qu’elle m’offre un vrai champ de liberté et d’énergie – la consigne du premier atelier de cette série : le point-virgule comme seul signe de ponctuation. Bienvenue auprès du Pont de la Fausse Monnaie.

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Pont de la Fausse Monnaie ; été 1959

descendre vers la mer avec Papa et Maman ; des petits galets t’accueillent au bas des escaliers de pierre usée ; dès la dernière marche franchie ils crissent comme des grosses billes dans un sachet géant que l’on aurait déversé jusqu’à la mer qui t’attend à quelques mètres ; là ; en face ; meubles ils sont ces galets ; tu t’y enfonces un peu avec tes petites sandalettes en plastique blanc pour éviter de t’écorcher les pieds ; le mal aux pieds ce n’est pas bon pour apprendre à nager elle dit Maman ; tu as presque cinq ans ; en levant la tête vers le ciel tu t’arrêtes sur une voûte immense ; massif le pont blanc et gris ; avec des tâches noires qui ressemblent à des plaies cicatrisées ; Papa te raconte l’histoire de contrebandiers jetés de là-haut ; ils tombent côté galets ou côté mer pour échapper à la police ou à d’autres contrebandiers ; Papa ne sait pas bien ; toi tu cherches les traces de sang ; ne trouves que des algues par gros paquets ; sombres ; noirâtres ; peu de vertes ; c’est vers la mer où tu avances qu’il y en a le plus ; elles dégagent un fort parfum d’iode ; tu tiens ta bouée avec tes deux mains ; la mer est à peine agitée ; tu as très envie de te baigner mais tu prends ton temps ; à main droite le chemin monte vers les rochers en longeant un haut mur blanc ; pour l’instant tu n’y a pas droit puisque tu ne sais pas nager ; à gauche le pilier géant qui tombe de la voûte et la prolonge jusqu’à l’amas de galets ; dans ton dos des rangées de bateaux à voile et des garages à canoës ; tu les as aperçus en descendant tout à l’heure ; n’y as presque pas prêté attention ; te languissais de voir la mer ; et là tu les regardes en tournant la tête  ; ils attendent la mer eux aussi ; beaucoup de blanc sur les coques des petits voiliers ; quelques bandes de bleu ciel aussi ; pour faire joli ; les canoës sont couleur miel ; il est tôt ; l’air est tiède ; la petite digue en face de toi ; c’est vers là que tu nageras ; tu marches dans la mer en serrant ta bouée d’abord puis en la lâchant au fur et à mesure que tu avances et que tu perds pied ; l’eau est bonne ; très salée ; elle pique un peu les yeux ; de tes lèvres tu frôles la surface ; couleur argent avec ce bleu clair du ciel qui se mélange : Maman te dit c’est bien mon chéri, tu nages bien ; tu agites tes jambes et ne sens plus les galets sous tes pieds ; tu n’as pas peur ;

Pont de la Fausse Monnaie ; hiver 2016

les galets se sont obscurcis ; tu t’y enfonces encore un peu avec tes chaussures de marche ; à chacune de tes promenades c’est pareil qu’avant ; ce bruit de billes qui se cognent ; une forte odeur de pisse mêlée au parfum d’iode ; la paroi qui chute de la voûte est parcourue de flaques d’humidité de haut en bas ; au coin du pilier de gauche les vestiges d’un feu ; du bois calciné et des cendres grises et foncées ; juste à côté un sac de couchage abandonné ; là où s’échouaient les contrebandiers s’installent les sans abri ;  les voiliers et les canoës garés derrière un peu plus haut ont pris un coup de vieux ; le blanc est plus mat ; le bleu clair un peu craquelé ; ces bateaux n’ont pas touché la mer depuis combien d’années tu te demandes ; les paquets d’algues traînent toujours près de l’eau ; plus claires il te semble que les algues de l’enfance ; tu marches sur des sacs plastique et des canettes vides ; quelques unes mais c’est déjà beaucoup ; tu te demandes où est passée ta bouée depuis tout ce temps ; aucune trace de sang nulle part ; tu entends le bruit des voitures au-dessus du pont sur la Corniche ; la mer est calme ; trop froide pour se baigner ; et puis maintenant que tu sais nager tu préfères aller sur les rochers en prenant le chemin qui longe le haut mur blanc à main droite ; tu aperçois les graffitis qui le salissent ; l’air est froid ; le soleil est en train de s’en aller vers les îles ; en remontant le chemin tout à l’heure tu surplomberas la petite digue ; après le virage lorsque le chemin redescend vers les rochers tu les verras ces îles que tu rejoignais à la nage avec les copains ; il a fait très beau aujourd’hui et la lumière teinte de rose tout ce qui s’offre à elle ; Maman est partie ; tu n’as toujours pas peur car elle continue de te regarder et de te parler.