Nous ne pouvons résister, avec Zoé et Marius, mes deux jeunes enfants, à la tentation de jouer au jeu de la cascade de mots.
Cette fois encore, plaisir et sourires au rendez-vous.
Voici le troisième épisode
Nous ne pouvons résister, avec Zoé et Marius, mes deux jeunes enfants, à la tentation de jouer au jeu de la cascade de mots.
Cette fois encore, plaisir et sourires au rendez-vous.
Voici le troisième épisode
Face à la mer tu te prends à voguer
vers main gauche, là-bas
bien plus loin que l’Orient
à l’extrémité de la carte
sur l’île au sol tourmenté
si souvent secoué de spasmes
de vagues géantes
tu respires profond et navigues parmi les mots
inventés par feu Francis Royo
Avec Zoé et Marius, mes deux jeunes enfants, avons joué à nouveau au jeu de la cascade de mots.
Nous nous sommes bien amusés.
Voici le second épisode
Avec Zoé et Marius, mes deux jeunes enfants, avons commencé à jouer au jeu de la cascade de mots.
Amusant, beaucoup. Déconcertant, un peu. Touchant, parfois.
Voici le premier épisode
New York City
Nueva York
cesser de mâchonner ici
recracher le chewing-gum sans suc
langues chaudes
rabâcher les sept syllabes
se les mettre en bouche et en nez
saliver
jouir jusqu’à l’envol
New York City
Nueva York
Snowzilla
blizzard
congères
neige jusqu’au bas ventre
Ground Zero mais haut désir
baisers à la pelle
empoigner
plonger
prendre
soulever
coups de reins
lancer loin
tracer passages
racler jusqu’au goudron
souffler
New York City
Nueva York
grelotter près des clochards
traîner parmi les errants
lèves gourdes
yeux gelés
partager un café
revenir aux mots
prononcer
New York City
Nueva York
puis tormenta
tempête en espagnol
tormenta.
Photo @AP/Julio Cortez
En manque de désir d’écrire fus longtemps
en panne de mots,
flux à l’arrêt, tu sais
– Man, que me dis ?
Oui, dénué de sons et de couleurs, à court de souffle
tout vide, en cale sèche
du coup, resté à quai, clavier grippé, écran muet
rendez-vous des carnets séché
Jusqu’à ce lever de matin doré de janvier
sang en accéléré
feu relancé
Neuf mois jour pour jour après, passage à l’acte désiré
Cette éclipse, de peu manqué la prolonger
pas loin de louper encore le train d’écriture
wagon vide, gares désertes, tant de voies sans issues
jusqu’à ce frémissement de voix jailli de dedans l’obscurité
À quelques battements de cœur près, nous nous serions encore manqués, qui sait ?
Tenter, s’il te plait, oser.
Peuchère. Le pauvre. Jean Échinard est l’un des auteurs du remarqué Dictionnaire du Marseillais, publié il y a près de dix ans. Historien, membre de l’Académie de Marseille, il a co-signé l’ouvrage riche de plus de 300 pages consacrées au parler de Marseille du début du XXe siècle à nos jours. Pendant 8 jours, Jean Échinard viendra nous raconter quelques mots choisis de ce parler populaire encore bien vivace dans sa (ma) ville natale. (à suivre)
Regarder les nuages qui passent avant d’aller mourir. Il a suffi de cette invitation juste en dessous du titre de son site – Le Petit Monde de Nicolas Esse – pour que je me laisse séduire. Ce quinqua né en Suisse ne manque ni d’humour, ni de poésie, ni d’un sens aigu du tragique. Il se définit comme lecteur précoce et compulsif. Ralenti par le besoin de dessiner dans les marges, ajoute-t-il en déroulant sa bio. Ça tombe bien. Les marges m’attirent depuis l’enfance. Les ai longtemps préférées aux pleines pages. Elles me troublent et me captivent souvent. Et puis dessiner avec des mots est un plaisir que je partage avec cet auteur dont j’ai découvert il y a quelques semaines la savoureuse série Épitaphes Utiles pour ne pas être pris de cours en cas de mort imprévue. Épilation du langage, le texte lu ici, met du rythme et de la pensée sur ce que nous sommes sans doute quelques uns à déplorer : l’affadissement des mots, la paresse intellectuelle, la fausse pudeur de la parole, les raccourcis faciles, la récurrente et affligeante mollesse de l’expression individuelle et médiatique. Du coup, je me laisserai bien tenter un de ces quatre par la lecture à voix haute – et jubilatoire à coup sûr – de quelques uns de ses billets publiés par exemple dans la catégorie Vu sous la jupe des étoiles, Gialloverde ou Ze English Coin. Au fait, l’entrée dans Le Petit Monde de Nicolas Esse c’est par ici.
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Avec Candice Nguyen, nous partageons un pays de connaissance qui s’appelle Marseille. Depuis plus de vingt-six siècles, notre ville est le pays de tous les accueils et de toutes les mescles. De tous les ailleurs.
Ailleurs. Regardez-le bien ce mot. Pouvez jouer avec lui. Il a deux ailes. Singulier, il s’écrit comme un pluriel. Il est tourné vers les autres. Vers leurs ailleurs.
Ce mot, nous l’aimons tant que nous avons choisi de le célébrer comme une fleur à créer et à composer comme il nous plaît. À déposer dans nos deux vases communiquants. Chacun dans l’espace de l’autre. En ce mois de juin 2014, je suis heureux et fier d’accueillir l’ailleurs poétique et mystérieux inventé par Candice. Raconté en mots et en musique. Une musique venue d’un ailleurs lointain puisqu’il est australien.
J’ai reçu ce vase avec ravissement hier à mon retour d’Afrique. Cette Afrique d’où j’ai ramené le mien que Candice me fait l’honneur d’accueillir chez elle.
Un chaleureux merci à Brigitte Célérier, qui mois après mois veille avec grande attention et générosité aux rendez-vous des vases.
Remerciements aussi à François Bon – et à son Tiers Livre – ainsi qu’ à Jérôme Denis – et son Scriptopolis – . Sans eux, les Vases Communicants n’existeraient pas. Ce projet est simple et beau : le premier vendredi du mois, chacun écrit et publie sur le blog d’un autre. Un autre de son choix à inviter selon son envie. La circulation est horizontale, histoire de produire des liens autrement. Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. Si cette aventure vous tente, faites le savoir sur le groupe dédié sur Facebook, sur Twitter ou sur le blog http://rendezvousdesvases.blogspot.fr, qui vous permet aussi de circuler à votre guise entre les vases.
Verbes à foison dans la langue française. L’une de ses richesses. Peut-être la plus précieuse. Le verbe teinte. Nuance. Il invite au voyage. Dans l’espace et dans le temps. Difficile à conjuguer parfois mais on lui pardonne. En voici trois, en D. Comme deviner ou débroussailler. À vous de faire rouler les dés.
DÉBACLER, v.tr. Mar. Faire sortir d’un port les vaisseaux vides afin de permettre aux bateaux pleins d’y venir décharger à leur tour.
DÉCOMPOTER, v.tr. Agric. Modifier l’ordre dans lequel se suivent les semailles et les fumures.
DUIRE, v.tr. Vieux mot qui a signifié accoutumer, dresser, et qui ne s’est conservé que dans le vocabulaire de la fauconnerie, où l’on dit duire un oiseau pour l’apprivoiser et lui enseigner à chasser.